Logonna-Daoulas [lɔgɔna daulas] est une commune française située dans le département du Finistère, en région Bretagne.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Un éperon barré, dit Ar-Chastel, protégé par un fossé large et profond se trouve à la pointe Saint-Jean, en Logonna-Daoulas.
Étymologie et origines de la paroisse
Logonna-Daoulas, ancien prieuré-cure de l'abbaye Notre-Dame-de-Daoulas, ayant pour titulaire un chanoine de la dite abbaye, faisait partie de la paroisse d'Irvillac au 13ᵉ siècle. La légende dit que saint Monna, venant d'Irlande au 5ᵉ siècle, aborde dans la commune avec son embarcation de pierre, qui serait visible au village de Porsisquin. Il entreprend de bâtir en un lieu élevé une église d'où il pourrait apercevoir celle de sa sœur, sainte Nonne, à Dirinon. Il se décide pour Clemenehy, mais le lieu se révèle ensorcelé : le diable détruit au cours de la nuit le travail effectué la veille. Saint Monna décide alors de l'édifier à son emplacement actuel, puis se rend compte avec désolation qu'il ne peut voir de cet endroit l'église de Nonne, laquelle le console par ces mots : « Graet da di, eus toull va dor me velo da hini » (Fais ta maison, de l'entrée de ma porte je verrai la tienne). Clemenehy, déformation de « Kreac'h Menec'hi » (la colline de la maison des moines), pourrait avoir connu un important passé religieux.
Logonna était dénommé Sancti Monnae de Irvillac en 1218, Locmonna en 1513, Logonna en 1535, Locgonna en 1536.
Moyen Âge
La châtellenie d'ancienneté de Logonna, démembrement de celle de Daoulas, fut détachée vers 1208 par la suite d'un partage, ainsi qu'Irvillac, apanage de Constance de Léon, femme de Pierre de Malestroit, et attribuée à Guyomarch IV de Léon, fils d'Hervé de Léon, seigneur de Châteauneuf, père d'Hervé de Léon dont le fils Salomon (cité en 1265) fut vraisemblablement l'ancêtre des seigneurs de Rosmorduc, en Logonna et le second fils Hervé (cité en 1279) l'ancêtre des seigneurs de Lesquélen, en Plabennec. Selon l'inventaire des titres de l'abbaye de Daoulas datant du 31 mars 1237 la seigneurie d'Irvillac et Logonna était un ramage de la vicomté de Léon ; celle-ci aurait par la suite été rattachée à la vicomté du Faou à partir de 1768 à la suite de son acquisition en 1762 par Nicolas Magon de La Gervaisais.
Logonna était le chef-lieu du fief héréditaire de la famille de Rosmorduc (Salomon de Rosmorduc, qui vivait en 1250, est le plus ancien membre connu de cette famille) qui dès le 13ᵉ siècle englobait le territoire de la commune actuelle avec d'importantes emprises dans les paroisses voisines.
Logonna possédait au 15ᵉ siècle au moins deux maisons nobles : celle de Rosmorduc (qui appartenait en 1405, à Guyon, seigneur de Rosmorduc) et le manoir du Bretin, qui appartenait au sieur de Roserf [Roscerf, famille noble de la paroisse de Plougastel].
L'époque moderne
Les seigneurs de Rosmorduc
Le château de Rosmorduc fut construit à partir de 1545 à l'emplacement d'une ancienne motte castrale. Selon la capitation de la noblesse de l'évêché de Quimper en 1720 Alain Le Gentil de Rosmorduc est alors seigneur de Rosmorduc ; son fils Yves René Le Gentil comte de Rosmorduc, né en 1683, lui succéda. Les seigneurs de Rosmorduc jouissaient de prééminences et autres droits honorifiques (par exemple leurs armoiries sur les vitres de l'église) dans l'église de Logonna.
L'activité toilière
Même si Logonna était essentiellement une paroisse maritime, les inventaires après décès de la fin du 17ᵉ siècle et du 18ᵉ siècle témoignent de la culture et du travail du lin , par exemple à Keroual (« trois boisseaux de graine de lin valant neuf livres », à Larvor (un métier à tisser, deux rouets, deux peignes à égrener, trois brayes et « du fil de reparon pour faire huit draps de toile »), à Camen (en 1744), au Cozquer, à Rohou, etc. Deux vestiges de kanndi ont été recensés au Rohou et à Quénécadec.
Un accident en rade de Brest en 1653
Lors de la reconstruction du cloître de l'abbaye de Landévennec au milieu du 17ᵉ siècle, un accident survenu en rade de Brest en 1653 est ainsi relaté :
« Le vingt-cinquième jour du mois d'août [1653], un événement tout à fait funeste et inopiné vint troubler l'allégresse dont la réédification de leur cloître, complètement détruit et effondré, enflammait les religieux de ce (...) monastère. Nous voulons parler de la mort de trois ouvriers qui amenaient en barque des pierres de taille de la carrière de pierre de Logonna. Comme ils s'adonnaient à ce travail, une tempête soudainement levée fit couler la barque alourdie. Ils périrent sous les eaux près du promontoire nommé Penros, pas très éloigné de la carrière de pierre. Voici leurs noms : Yves Moin, Yves Le Borgne, Pierre Kérinnec. D'autres pourtant, qui secondaient ceux-là mêmes en conduisant la barque, se saisirent de planches ou d'accessoires en bois qui se trouvaient dans la barque, ayant imploré d'en haut le secours divin, s'échappèrent jusqu'au rivage. Quant à ceux qui étaient restés morts sous les eaux, on les retrouva la nuit suivante quand la mer se retira et on les amena au monastère. Ils furent ensevelis dans la même fosse, dans la nef de l'église près du monument en pierre érigé en elle du côté du cloître le 26 août. Cependant, une fois quelques jours écoulés, alors que la mer se retirait un peu plus loin du littoral, la barque, délestée d'une partie de sa charge et vidée de ses eaux, se remit à flotter et fut ramenée au monastère. »
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Logona et Daoulas [Logonna-Daoulas] de fournir 14 hommes et de payer 91 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ».
Logonna à la fin du 18ᵉ siècle
Deux confréries existaient à Logonna : la confrérie du Rosaire, dont l'existence est attestée entre 1709 et 1785, et la confrérie Saint-Yves, attestée au moins entre 1764 et 1790.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Logonna en 1778 :
« Logonna ; sur une hauteur, entre deux bras de mer qui sortent de la Baie de Brest : à 8 lieues un quart au nord-nord-ouest de Quimper, son évêché et son ressort ; à 41 lieues deux tiers de Rennes et à 3 lieues un quart de Landerneau, sa subdélégation. Cette paroisse est une châtellenie ; on y compte 1 050 communiants ; la cure est présentée par un chanoine de Daoulas. Son territoire est environné par la mer et fertile en grains de toutes espèces. On y voit la maison noble de Rosmorduc (...). »
Révolution française
Nicolas Diverrès, cultivateur à Guernabic, et Jean Plourin, du Cosquer, sont les deux délégués représentant les 180 feux de Logonna lors de l'élection des députés du tiers état de la sénéchaussée de Quimper aux États généraux de 1789. Le cahier de doléances de Logonna-Daoulas, rédigé le 7 avril 1789 en présence de 18 paroissiens par Morvan, greffier des délibérations, est consultable sur un site Internet. Son article 5 demande « que les juridictions des seigneurs soient supprimées, attendu que les seigneurs ont toujours le bon droit chez des officiers [de justice] qui sont leurs créatures, souvent trop dociles ».
Jean Le Moal, recteur de Logonna-Daoulas depuis 1789, et Charles Le Du, curé à partir de 1790, refusèrent tous les deux de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et émigrèrent.
Le 19ᵉ siècle
Nicolas Salaün, fusilier au 15e régiment d'infanterie de ligne, fut tué le 14 juin 1807 lors de la bataille de Friedland.
Une enquête indique qu'à Logonna-Daoulas en 1830, pur une population totale de 1 250 habitants, 46 hommes et 6 femmes (4,4 % de la population totale) savent lire et écrire le français, 60 hommes et 20 femmes (6,9 % de la population) ne savent pas écrire mais savent lire le breton, 100 hommes et 15 femmes (9,2 % de la population) savent parler français, 450 hommes et 550 femmes (80 % de la population) ne savent que parler le breton.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Logonna en 1843 :
« Logonna : commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Pennarros, Quénécadec, Keroual, Kerblaouen, Keruisy, Camen, Larvor, le Roz. Objets remarquables : îles du Bondy, anses du Penfoul, du Roz, du Royou, de Kervssdan. Superficie totale : 1 331 hectares dont (...) terres labourables 600 ha, prés et pâturages 71 ha, vergers et jardins 147 ha, landes et incultes 419 ha, canaux et étangs 6 ha (...). Moulins : 2. Il y a, outre l'église, les chapelles Sainte-Marguerite et Saint-Jean. Le tiers environ des habitants se livre à la pêche, industrie qui entretient quelque aisance dans cette commune. Géologie : roches feldspathiques près de Carmen et de Keroual : elles sont exploitées à la pointe du Roz. On parle le français et le breton. »
En 1869, lors des élections législatives, à Logonna-Daoulas, sur 385 électeurs inscrits, 300 prennent part au vote lors du premier tour de scrutin ; au second tour, on trouve 391 bulletins dans l'urne, plus de votants que d'inscrits, et dans l'intervalle deux électeurs étaient morts.
Benjamin Girard décrit ainsi Logonna-Daoulas en 1889 :
« La commune de Logonna-Daoulas occupe une sorte de presqu'île entre la Rivière de Daoulas, la Rade de Brest et la Rivière de l'Hôpital ; elle est traversée, dans sa partie est, par la route nationale 170 ; son territoire est très fertile. Le bourg, situé à l'extrémité sud de la commune, a une population agglomérée de 205 habitants : l'église, bâtie en 1710, possède de gracieuses ogives, d'élégantes sculptures et un beau clocher. Entre le moulin à mer situé à l'embouchure de la Rivière de l'Hôpital et le bourg du même nom [Hôpital-Camfrout] on exploite des gisements très abondants de kersanton. »
Le 20ᵉ siècle
Les tensions religieuses
La Querelle des Inventaires a concerné Logonna-Daoulas. Le journal Le Gaulois écrit le 23 novembre 1906 : « Monsieur Seigland, commissaire de police, a fait cerner aujourd'hui par 40 cuirassiers et 20 hussards l'église de Logonna-Daoulas. L'entrée des cavaliers dans le vieux cimetière a été accueillie par des cris. L'abbé Jézéquel, recteur, n'ayant pas obtempéré aux sommations, les sapeurs du génie ont enfoncé les portes pendant que 500 fidèles chantaient des cantiques ». Le journal Le Temps précise : « Tous les habitants, réveillés par le tocsin, se portent en foule dans le cimetière au milieu duquel s'élève l'église. Toutes les issues du sanctuaire sont barricadées, d'énormes poutres clouées en croix forment une barrière. Le curé refusant de faire ouvrir, le commissaire fait sauter les portes à coups de hache ».
En 1922, des citoyens de Logonna-Daoulas portent plainte contre le curé de la paroisse, l'abbé Baron, car celui-ci fulminait du haut de sa chaire contre les fidèles qui fréquentaient la salle de danse d'un débit de boissons tenu, disait-il, par des excommuniés. Mais le juge de paix débouta les plaignants, disant que le curé n'avait pas abusé du droit car il n'avait fait que des menaces de sanction spirituelle.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Logonna-Daoulas porte les noms de 72 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, dont 7 sont indiqués comme ayant péris en mer (parmi eux par exemple François Monfort, matelot à bord du croiseur cuirassé Kléber, tué lors de la Bataille de Sedd-Ul-Bahr (Turquie) le premier juin 1915) ; 8 au moins sont morts en Belgique dont un à Maissin et 4 à Dixmude lors de la bataille de l'Yser dès 1914 ; 1 (Jean Guermeur) est mort en 1918 alors qu'il était en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français.
Jean Le Goff, matelot à bord du croiseur cuirassé Gueydon est mort des suites de maladie contractée en service le 29 mai 1919 à Arkhangelsk (Russie) où son bateau se trouvait dans le cadre de la Guerre civile russe.
L'Entre-deux-guerres
Les drames de la mer étaient fréquents : par exemple le 8 janvier 1923, deux barques de pêche de Logonna-Daoulas, chacune ayant quatre hommes à bord, le Général-de-Rosmorduc et le Rose-Saint-Gildas chavirent dans la baie de Poulmic : un marin du premier bateau et trois du second périssent noyés, les autres étant secourus ; le 13 avril 1938 deux matelots du sloop Marguerite, de Logonna-Daoulas, qui pêchaient près de Landévennec, furent jetés à la mer lors d'une rafale de vent et se noyèrent
Le journal L'Ouest-Éclair du 27 septembre 1934 décrit longuement la misère d'une famille nombreuse du village de Camen en Logonna-Daoulas, dont seuls 5 des 13 enfants survivaient.
La Deuxième Guerre mondiale
Un combat opposa, le 12 août 1944 à Logonna-Daoulas, huit résistants FFI, commandés par le garde maritime du Faou, Fonson, et des marins allemands.
Le monument aux morts de Logonna-Daoulas porte les noms de 30 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, dont 3 péris en mer (par exemple Louis Broudin, décédé des suites de ses blessures le 23 septembre 1940 à bord de l'aviso Commandant Duboc devant Rufisque (Sénégal) et Compagnon de la Libération), auxquels il convient d'ajouter 3 autres (Olivier Galeron, Jean Yves Kermarec et Yves François Kermarec, tous trois à bord du cuirassé Bretagne) décédés lors de l'attaque anglaise de Mers-El-Kébir le 3 juillet 1940. Jean Goasguen est mort des suites de ses blessures reçues dans le cadre de l'opération Torch le 19 novembre 1942 à Casablanca (Maroc).
Joseph Mazéas, déporté à partir du camp de Royallieu le 17 janvier 1944 est mort au camp de concentration de Buchenwald le 19 avril 1945.
L'après Seconde Guerre mondiale
Quatre soldats (François Salaun en 1947, Albert Gourcuff et Alain Mével en 1949, Jean Le Hir en 1953) originaires de Logonna-Daoulas sont morts pour la France pendant la guerre d'Indochine.
Éric Dorléans, médecin capitaine au régiment d'infanterie coloniale du Maroc, qui participait dans le cadre de la Forpronu à des opérations de maintien de l'ordre dans l'ex-Yougoslavie, est mort des suites de ses blessures le 22 juillet 1995 à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sancti Monnae de Irvillac 1218, Locmonna en 1513, Logonna en 1535, Locgonna en 1536.
Du breton lok qui signifie ermitage et de saint Monna.
Liste des villages et lieux-dits
Le terme village en Finistère est utilisé en lieu et place de celui de hameau. La commune (ou paroisse) comprend son bourg et ses villages :
Ar Scoët, Beg Avel, Camen, Cléguériou, Cléménéc'hy, Cosquérou, Coz Maner, Garrec-Ven, Goasven, Gorre Ar C'hoat, Gorréquer, Gouelet-Ker, Guelet Ar C'hoat, Guernabic, Guernévez, Hellen, Kerjean, Kerliver, Kernisi, Kervaden, Kervella, Kersinic, Larvor, Le Brétin, Le Château, Le Cosquer, Le Mengleuz, Le Quinquis, Le Rohou, Le Roz, Le Stang, Le Yelen, Moulin-Mer, Penfoul, Pennarun, Pennaras, Pennavern, Pors-Beac'h, Porsisquin, Prat An Dour, Prat Pann, Quénécadec, Renéver, Roscurunet, Rosmorduc, Roudourou, Rubuzaouen, Ruliver, Rumenguy, Rungléo, Sainte Marguerite (Keroual), Torrac'hleuz, Traon Ar Méné, Vilavel.
Agriculture
L'agriculture est concentrée dans la partie est de la commune.
Lieux et monuments
L'église Saint-Monna (16ᵉ siècle)
L'église paroissiale, dédiée à saint Monna (en fait saint Nonna), propriété de la commune, est située dans la partie ouest d'un vaste enclos paroissial englobant le cimetière. Elle se compose d'une nef avec ses collatéraux et d'un large transept à double pignon et noue centrale accueillant deux chapelles. Le chevet à noues multiples, dont les trois pignons à crochets font écho à ceux du transept, s'inspire du type Beaumanoir, du nom d'une famille de bâtisseurs d'églises de la région de Morlaix qui imaginèrent cette configuration.
L'aile nord de l'édifice primitif, la chapelle du Rosaire, de style gothique, porte la date de 1495. En 1597, le comte Michel de Rosmorduc la fait agrandir. Ses armes sont visibles au sommet du premier pilier. Le clocher porte la date, au-dessus de l'entrée, de 1618, et la tour celle de 1667. Restaurée en 1700, comme l'indique une inscription sur le mur ouest, cette église, de style Renaissance avec survivance du gothique fleuri, subit des réparations en 1781. Les prééminences de fondateur de l'église Saint-Monna et des chapelles de la paroisse appartenaient de temps immémorial à la famille de Rosmorduc qui disposait aussi de droits honorifiques en l'abbaye de Daoulas et en la cathédrale Saint-Corentin de Quimper. Le 4 avril 1808, un ouragan détruit les vitres du pignon sud. Afin de prévenir d'autres incidents, les dimensions des fenêtres sont réduites, sur les conseils de l'ingénieur impérial des Ponts et Chaussées de Landerneau, Jean-Sébastien Goury.
Le clocher, à deux étages de cloches et double galerie , offre une particularité peu commune : la flèche, élancée et de section octogonale, est ornée le long de chacune de ses huit arêtes de dix-sept crochets en saillie sculptés sous forme de masques.
L'église présente également un portail classique à deux pilastres et fronton, des statues, des retables et un banc seigneurial sculpté du 17ᵉ siècle. Un petit escalier extérieur, côté est, donne accès à une crypté basse située sous le chœur, qui permettait aux retardataires de ne pas manquer la messe.
Près de l'église se trouve un petit ossuaire du 17ᵉ siècle de plan rectangulaire, avec un clocheton en forme de lanternon.
À une cinquantaine de mètres de là, à proximité d'un ancien lavoir alimenté par une source, la fontaine Saint-Monna, datée de 1681, abrite une statue en kersanton représentant le saint en tenue épiscopale, dans une niche à coquille.
La chapelle Sainte-Marguerite
On la découvre sur la route qui mène à L'Hôpital-Camfrout. Dans son ensemble, elle est de style gothique et possède un élégant clocher Renaissance. Elle comprend une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept et un chœur polygonal. Deux clochetons ornent la façade. La forme des fenêtrages et les dates portées sur la porte ouest, 1603, et sur le bénitier nord, 1692, permettent de dater le sanctuaire qui, en 1890, lors d'une restauration, subit une modification architecturale majeure : une chapelle, ainsi qu'une sacristie, sont ajoutées au bâtiment. Le bas-côté sud et le chevet datent de cette période. La transformation du double toit en un seul faîtage, également décidée à cette époque, n'a visiblement pas été réalisée, la toiture des bas-côtés se trouvant toujours en discontinuité par rapport à la toiture principale.
Dans l'enclos se trouve un calvaire en pierre de Kersanton dont la croix est datée de 1515. Il est supporté par un fût à pans qui porte la date de 1717. Une Vierge à l'Enfant figure côté est au revers du Christ en croix. La fontaine date de 1658 et est incluse dans la façade. Elle abrite une statue dédiée à sainte Marguerite, invoquée pour la délivrance des femmes enceintes, l'absorption de l'eau de cette source étant du reste recommandée aux futures mamans pour assurer une bonne lactation. La sainte est représentée accompagnée de son attribut le plus courant, le dragon. Seule la partie gauche de la chevelure est ciselée, l'autre partie n'étant qu'ébauchée ; par ailleurs, la tunique, contrairement au reste de la statue, n'a pas été lissée, ce côté « inachevé » étant en réalité une technique affirmée de mise en valeur du matériau, et partant du sujet, à travers un jeu subtil d'ombre et de lumière propre aux plus grands artistes de l'époque.
Sainte Marguerite est fêtée le second dimanche de juillet, lors d'un pardon qui attirait les foules jusqu'aux années 1960 et demeure très populaire de nos jours. La chapelle et le calvaire sont bien identifiables sur deux œuvres d'Eugène Boudin, Église et calvaire de Logonna-Daoulas, crayon et aquarelle, et Pardon en Bretagne, huile sur bois où l'on reconnaît également la fontaine.
La chapelle Saint-Jean-Baptiste (17ᵉ siècle)
Elle domine la ria de la rivière de Daoulas et sert d'amer à la navigation. Elle est surmontée d'un joli clocher ajouré à deux balustrades qui présente la même caractéristique que le clocher de l'église Saint-Monna, huit macarons en saillie ornant chacune des huit arêtes de la flèche. Une belle fenêtre ogivale flamboyant donne sur le chœur. Le portail d'entrée porte les armes de Rosmorduc. La sacristie est datée de 1656. Elle est fêtée le dimanche le plus proche du 25 juin. Sa fontaine, dans un champ en contrebas, porte la date de 1644 et abrite une statue de Roland Doré. On y accède par le village de Kersinic. Une autre fontaine, dédiée à saint Jean l'Évangéliste et portant la date de 1647, se trouve non loin de là, au bord de l'anse de Penfoul. Elle abrite elle aussi une statue de taille plus modeste également attribuée à Roland Doré.
Une chapelle Saint-Armel a probablement existé par le passé, située entre la chapelle de Saint-Jean-Baptiste et la pointe du Château, mais elle était déjà en ruines au Moyen Âge. Des traces en subsistent toutefois dans la toponymie actuelle pour les noms de certaines parcelles comme parc an ilis (le champ de l'église).
Le menhir christianisé de Rungléo (la croix des douze apôtres)
Un des plus étranges et tout premier menhir christianisé breton, il est situé au lieu-dit Rungléo près du château de Rosmorduc, sur la route de L'Hôpital-Camfrout.
À l'origine menhir ou borne milliaire, cette pierre de 2,18 mètre fut christianisée à une date inconnue entre l'époque romane et le 15ᵉ siècle. Elle présente à son sommet une croix et en son intérieur quatre rangs en bas relief divisés en niches.
La niche supérieure abrite le Christ bénissant de la main droite et tenant un globe dans la main gauche. Au-dessous se trouvent trois autres rangs de quatre niches contenant chacune un apôtre, en haut de gauche à droite Pierre, André, Jacques le Majeur fils de Zébédée et Jean, dans la rangée médiane Thomas, Jacques fils d'Alphée, Philippe, Barthélemy et en bas Matthieu, Matthias, Simon et Thadée.
D'autres calvaires représentant les douze apôtres en trois rangs de quatre existent en Irlande dans le comté de Kildare, à l'est de Dublin (la grande croix de Moone, la croix nord du site de Castledermot et la face est d'une grande stèle sur le site de Old Kilcullen).
Autres calvaires
Outre le menhir de Rungléo et les calvaires de Sainte-Marguerite et du cimetière, de nombreux autres calvaires jalonnent les axes principaux de Logonna (Ruliver, Le Quinquis, Gorre-ar-C'hoat, Prat-an-Dour, Cléménéhy et Pennavern). Au centre-bourg, une modeste croix de mission du 16ᵉ siècle porte la date de 1898, année de sa restauration. Ces croix et calvaires ont été décrits avec précision dans l'ouvrage Atlas des croix et calvaires du Finistère d'Yves-Pascal Castel, publié en 1980 par la Société Archéologique du Finistère.
Le château de Rosmorduc
Le château de Rosmorduc se trouve sur la rive nord du Camfrout, au fond d'une petite anse. Le portail d'entrée date de 1644 et est défendu par des meurtrières. Il porte les armes de la famille de Rosmorduc, d'argent à trois roses de gueules, boutonnée d'or. Le château pourrait avoir succédé, comme presque tous les chefs-lieux d'importants fiefs bretons, à un site fortifié ceint de retranchements, car on retrouve, en bordure de l'enclos des jardins, une levée de terre et le fossé encore bien marqué dont l'ensemble constituait une motte castrale.
Le site de Rosmorduc est connu dès le 11ᵉ siècle par la charte XXIX du cartulaire de Landévennec intitulée De Plebe Ermeliac. En 1460 la maison noble de Rosmorduc appartenait à Yves Le Gentil, seigneur de Coëtninon. Ce gentilhomme eût une fille, Louise Le Gentil, qui se maria, en présence de Louis XI et de la Reine, avec Charles d'Odé, chevalier, seigneur de Maillebois, gouverneur de Caen.
En 1608, Alain Le Gentil, seigneur de Coëtninon, en Plomodiern (qui appartenait à une famille de noblesse d'ancienne extraction qui remonte sa filiation à Yvon Le Gentil, écuyer, vivant en 1480, arrière petit-fils de Jean Le Gentil, écuyer, figurant à une montre de la noblesse de Bretagne en 1371) épousa Anne de Rosmorduc, fille de Michel seigneur de Rosmorduc et d'Isabeau le Jeune, héritière de sa famille, qui lui apporta la seigneurie et le château de Rosmorduc. En 1648, leur fils, Jacques Le Gentil, seigneur de Rosmorduc, époux de Mauricette de Plœuc, fit reconstruire le double portail de l'entrée. À la Révolution, le château est la propriété de Louis Le Gentil, comte de Rosmorduc, adjudant-général de l'armée royale, qui figure parmi les officiers généraux et chefs chouans et vendéens qui signèrent le 18 décembre 1799 la paix de Pouancé, prélude à la proclamation du Premier consul Bonaparte relative à la pacification de l'Ouest. Vendu par la Nation de 1793 à 1798, le domaine a été racheté, au siècle suivant, par Georges Le Gentil, comte de Rosmorduc, archiviste-paléographe, lauréat de l'École des chartes, qui entreprit la restauration du château avec l'aide de l'architecte rennais Henri Mellet. Le château de Rosmorduc est inscrit au titre des monuments historiques. La famille Le Gentil de Rosmorduc est toujours propriétaire du château.
La Maison du bourg (15ᵉ siècle)
Solide construction parementée en pierres de Logonna, la Maison du bourg est citée dans des écrits de 1453 comme faisant partie du fief de Douar Leon possédé conjointement par les seigneurs de Rosmorduc et les vicomtes du Faou.
En 1630 elle était la propriété de Michel Le Gentil, seigneur de Kergongant en Landéda, qui remanie le bâtiment en 1639. Une lucarne située à l'ouest fait mention de cette date.
Ancienne dépendance du château de Rosmorduc, la Maison du bourg comporte deux portes romanes, un étage, des combles à mansardes surmontées de frontons décorés et de trois cheminées. Du côté du jardin, une petite tour malheureusement disparue, contenait une vis de pierre.
Le Moulin-Mer
Situé en bordure nord de la rivière du Camfrout, le Moulin-Mer est judicieusement établi à l'entrée d'une grande anse transformée en étang par la construction d'une digue d'environ cent mètres de long, surmontée d'une chaussée. En période de vives-eaux, la marée est canalisée par une entrée aménagée en pierres de taille le long du pignon sud de la bâtisse, l'eau étant retenue dans l'étang par une lourde porte de bois à deux battants qui se referme au début de la descendante. Une solide passerelle permet la circulation d'attelages, puis de véhicules au-dessus de cette entrée. Pour que la mer arrive au niveau du seuil, le coefficient de marée doit être au moins d'environ 60, l'étang se trouvant donc à sec en période de mortes-eaux. Il accueille alors, particulièrement en hiver, de nombreux oiseaux de mer et de rivage aisément observables (hérons cendrés, aigrettes, canards de différentes espèces, limicoles, etc.).
Le moulin, dont l'existence est attestée dès le début du 16ᵉ siècle, connaîtra plusieurs transformations (moulin banal, second moulin en 1711, usine à trois tournants en 1783, puis à six tournants vers 1802) avant de se présenter sous sa forme actuelle après reconstruction en 1852-1853. Propriété de la famille de Rosmorduc jusqu'à la Révolution, il fut vendu comme bien national au Brestois Joseph Richard et connut par la suite de nombreux propriétaires successifs.
Après sa reconstruction, le moulin, qui emploie une vingtaine de personnes (maître meunier, apprentis meuniers, ouvriers, forgeron, journaliers, charretier, marins), dispose d'une turbine hydropneumatique de soixante chevaux activant onze paires de meules montées à l'anglaise. En 1884, la production annuelle déclarée est de 1 500 tonnes de farine blutée. Le transport se fait par la route, mais aussi par la mer à bord de deux sloops, dont Les Trois Cousines, qui figurent à l'inventaire des biens. À la fin du 19ᵉ siècle, sous la houlette de gestionnaires avisés, le moulin à mer de Logonna devient l'une des plus importantes minoteries de la région. Cette prospérité prendra brusquement fin en 1884, à la suite de la faillite retentissante du dernier minotier propriétaire.
La deuxième moitié du 19ᵉ siècle est une période d'intense activité sur le site de Moulin-Mer. Outre une carrière toute proche à l'emplacement actuel du centre nautique, il y a là un poste de douane (« la maison rose »), l'antenne d'une briqueterie, un petit chantier naval et un hangar-magasin où se négocient en particulier les coquilles Saint-Jacques destinées à la conserverie. Le port abrite quelque 80 bateaux. Cependant, ce n'est qu'en 1925 qu'une cale d'accostage sera construite.
Vendu en 1885, le moulin ne sera plus exploité en tant que tel. En 1939, la grande bâtisse est transformée par l'État afin d'accueillir des réfugiés, mais le site est réquisitionné par l'armée allemande qui y installe des baraquements abritant un hôpital pour les officiers allemands. Une histoire racontée dans la commune affirme que lors du raid aérien qui détruisit entre autres le château de Trévarez, un pilote aurait volontairement raté sa cible, le Moulin-Mer, car il était originaire de la région. De mars à septembre 1945 les bâtiments de Moulin-Mer sont utilisés pour l'instruction des élèves Officiers de Réserve de la Marine (précédemment cette instruction était donnée au Maroc à Casablanca). Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment sert momentanément d'école pour les officiers mariniers avant que cette école ne soit transférée à Lanvéoc), puis en 1949, c'est une école d'officiers de réserve qui occupe les lieux ; la mécanique est alors définitivement démontée. En 1966 est créé un café-dancing auquel s'adjoint un restaurant en 1977. Revendu en 2002 à une société immobilière parisienne, le moulin est laissé à l'abandon. L'installation de nouvelles portes en 2005 permet à l'étang de rester en eau en période de grandes marées. En janvier 2009, à la suite d'actes de vandalisme, les ouvertures en partie basse du bâtiment principal sont murées à l'aide de parpaings.
Le manoir de Moulin Mer
À quelques pas du port de Moulin Mer se trouve le domaine de Moulin Mer et son manoir. Une partie de la propriété a été construite vers la fin du 19ᵉ siècle. Le reste -datant du 20ᵉ- a été érigé par Frédéric et Marie-Jeanne Madec, conseiller général du Finistère et maire du village pendant plus de vingt ans.
La famille Madec exerçait de nombreuses activités : carrières (carrières de pierres de Logonna au Roz, carrières de granite à Perros Guirec), conserverie (conserverie Madec à Logonna-Daoulas et Daoulas), pêche avec des coquilliers (coquilles Saint-Jacques), forge, fermage, bois…
Une conserverie de Saint-Jacques fut construite non loin du manoir. Elle est aujourd'hui détruite et seuls quelques pieds de piliers témoignent de son existence. Grâce au microclimat de la presqu'ile, le parc de la propriété est particulièrement riche en plantes exotiques : nombreux palmiers de diverses variétés, magnolia géant, oliviers, jasmins, eucalyptus, agave, aloe verra… La propriété a été transformée en maison d'hôtes de charme.