Ly-Fontaine est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Histoire
L'église en 1875
(dessin de Joachim Malézieux (1851-1906)).
Ly-Fontaine faisait partie autrefois de l'ancien Vermandois et, avant la...
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Ly-Fontaine est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Histoire
L'église en 1875
(dessin de Joachim Malézieux (1851-1906)).
Ly-Fontaine faisait partie autrefois de l'ancien Vermandois et, avant la Révolution, de la généralité de Soissons et du bailliage de Saint-Quentin, de l'élection et du diocèse de Noyon. Avant la Révolution ce village dépendait de la chatellenie de Vendeuil. Il fait partie maintenant de l'arrondissement de Saint-Quentin, du canton de Ribemont et du diocèse de Soissons.
Le 30 septembre 1562, une délibération du prince de Viane futur Henry IV accorde une concession de deux chênes aux habitants de Ly-Fontaine « à prix gracieux et raisonnable, pour pendre leurs cloches nouvellement fondues ».
Au sud-est de Ly-Fontaine, sur le chemin de Remigny, s'élève un calvaire entouré d'arbres. L'espace, qui s'étend de cet endroit jusque du côté de Vendeuil et Moy, était autrefois couvert de bois. C'était une partie de la forêt de Cerisy qui s'avançait des bords de l'Oise du côté d'Alaincourt, Moy, Vendeuil, Travecy, Liez, Remigny. Si l'on en croit certaines légendes quelque peu obscures, Ly-Fontaine se trouvait primitivement aux environs du calvaire, et le premier cimetière était situé sur le chemin de Rémigny. Des personnes peut être mieux renseignées affirment que le calvaire a une origine moderne et que le premier qui a été élevé à cet endroit était destiné à rappeler le souvenir d'un accident qui a eu lieu dans le voisinage.
En 1880, on trouvait dans le village, huit cultivateurs, un boulanger, un bourrelier, une machine à battre, un maçon, deux menuisiers, deux sabotiers, un brodeur, trois propriétaires rentiers, un horloger, et un fabricant de fromages : Sosthène Leroy, propriétaire de la ferme dite du Moulin, dont les produits jouissent d'une réputation des mieux mérités. Une jolie étiquette sur fond rouge et bleu, encadrée d'un double filet bleu avec impression en diverses couleurs entourant un bœuf au pâturage, indique la provenance de ces fromages que tout le monde aime et recherche à Saint-Quentin.
On ne connaît que des anciens seigneurs de Ly-Fontaine. En 1407 : Jean de Béthune, seigneur de Ly-Fontaine et de Remigny. En 1470 : M. Fizeaux de Clémont. En 1780 : M. de Brienne.
La municipalité de composait vers 1880 de messieurs Désiré Waflart ; maire, Sosthène Leroy, adjoint ; Charles Leroy, Jules Ledoux, Eustache Pommery , Charles Germain, Jean-Louis Monoury , et Léon-Jules Beaurain, conseillers municipaux.
Il y avait à Ly-Fontaine une cendrière ou l'on extrayait annuellement 35 000 hectolitres d'un produit brut de 6 000 francs de l'époque. Ly-Fontaine possédait une subdivision des sapeurs pompiers.
La guerre de 1914-1918 à Ly-Fontaine
Situé à la sortie de Ly-Fontaine, le monument aux morts et ossuaire de Ly-Fontaine, édifié en 1921, marque l'endroit où reposent 46 soldats français inhumés en 1914.
Il est également le monument aux morts du village.
On peut y lire : « A la mémoire glorieuse des enfants de Ly-Fontaine et des soldats tombés sur son territoire le 29 août 1914 et en avril 1917. Morts pour la France ». Sur d'autres plaques figurent les noms des huit enfants du village morts au cours de la Grande Guerre, ceux des 46 soldats inhumés en ce lieu ainsi que ceux des quinze hommes qui reposent dans le cimetière communal (tués en avril 1917).
Rien n'indique que ces hommes faisaient partie du Deux cent trente-sixième régiment d'infanterie (formé à Caen) mais le 29 août 1914, c'est ce régiment, avec l'ordre de prendre Hinacourt et Benay, mais aussi de garder les passages de l'Oise, qui livra bataille en ces lieux, en particulier sa Vingt-troisième compagnie qui, sous les ordres du capitaine de Breuvery, résista pendant deux heures aux attaques de trois bataillons allemands. Cette résistance, dans le cadre de la bataille dite de Guise, permit au régiment de se replier sur Vendeuil, La Fère, Moy et Renansart.
En avril 1917 ce régiment revint quelques jours dans le secteur, après le recul allemand sur la ligne Hindenburg.
Aujourd'hui, cet endroit est considéré comme nécropole nationale.
Toponymie
On le désignait primitivement sous le nom de Linifons et ensuite de Lis-Fontaine.
En 1560, on écrivait Liffontaine dans les documents provenant des archives de Vendeuil et Lisfontaine en 1709.
Lieux et monuments
L'église Saint-Jacques-et-Saint-Christophe est un monument qui attire l'attention. Certaines parties sont anciennes, notamment celle qui forme le chœur. C'était certainement de ce côté que se trouvait primitivement le portail, c'est-à-dire l'entrée principale de l'église. Intérieurement et extérieurement, le chœur paraît remonter au 16ᵉ et au 17ᵉ siècle. D'ailleurs, une inscription indiquait que l'intérieur de l'église a été édifié en 1663 par le curé de cette paroisse. Le clocher forme une lourde tour carrée dans le genre de celle de Remigny, d'Essigny. On dit que cette tour remonte à 1774, mais elle paraissait plus ancienne ; ce qui est moderne, c'est le clocher et sa flèche, une charpente recouverte d'ardoise, assez haute.
Intérieurement, on trouve un bas-côté seulement soutenu par une seule colonne ce qui produit un effet un peu étrange sur le visiteur qui voit l'église pour la première fois ; sur le maître-autel, on remarque de chaque côté deux belles statues celles de saint Jacques et de saint Christophe ; le sommet intérieur de l'église très habilement voûté produit un bel effet. Les fonts baptismaux sont anciens mais très simples. La cuve et le socle sont en pierre blanche, sur laquelle le temps a marqué son empreinte.
Il y a de belles maisons à Ly-Fontaine et une belle place publique. Cette place est vaste, et l'on y voit à l'extrémité sud un abreuvoir qui doit être rarement à sec, et qui paraît alimenté par les eaux pluviales mais aussi par les mêmes eaux de sources que celles qui forment les fontaines du voisinage.
La mairie et l'école se trouvent sur cette place à droite en allant vers Moÿ. C'est un bâtiment avec un étage, mais sans caractère particulier ; des peupliers sont plantés sur la partie ouest de la place qui fait suite à la mairie et à l'école.
Au village : le monument aux morts.
À la sortie du village : le monument aux morts et ossuaire de Ly-Fontaine.
Le monument aux aviateurs tombés le 18 avril 1944.