L'ancienne maison d'arrêt de Mont-de-Marsan était l'établissement pénitentiaire de la préfecture du département français des Landes. Œuvre de l'ingénieur en chef des ponts-et-chaussées David-François Panay et de Claude Antoine Gagelin, elle est bâtie de 1807 à 1809 et fermée définitivement le 7 décembre 2008 à l'ouverture du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan. Seule subsiste sa façade. Depuis 2019, le site accueille la résidence « Cœur de Ville ».
Présentation
La prison et le palais de justice sont initialement installés au Château Vieux, où siégeaient durant le Moyen Âge la cour sénéchale et le présidial, tribunaux de l'Ancien Régime.
En 1790, la ville Mont-de-Marsan est élevée au rang de chef-lieu du département des Landes. Elle se dote au début du 19ᵉ siècle de bâtiments administratifs à la hauteur de son nouveau statut, notamment de l'hôtel de préfecture des Landes, décidé par décret du 12 juillet 1808 pris par Napoléon Ier.
Pour répondre à des besoins fonctionnels et sans doute aussi symboliques, la nouvelle prison et le nouveau palais de justice de Mont-de-Marsan sont bâtis l'un en face de l'autre. La prison est construite sur la partie ouest de l'ancien couvent des Ursulines, devenu bien national à la Révolution française, dans le prolongement de la caserne de gendarmerie de l'époque. Sa façade s'inspire de cachots de Piranèse.
Dans un rapport au Conseil général des Landes, le préfet Jean-Marie Valentin-Duplantier fait l'éloge de cette nouvelle prison, qui présente selon lui tous les éléments nécessaires à son bon fonctionnement : une sûreté parfaite, une infirmerie évitant les inconvénients des transferts en hospice, un chemin de ronde facilitant la surveillance. Il souligne en outre le caractère de sévérité de la façade et son entrée suffisamment monumentale pour inspirer crainte et respect. Cette allure, jugée sévère, suscite toutefois dans un premier temps des protestations des riverains. L'austérité du monument s'accorde en effet mal au caractère bourgeois de l'artère, bordée de luxueuses demeures, telles que l'hôtel Brettes ou la maison Dupeyré.
À deux reprises, en 1923 et 1931, des exécutions capitales eurent lieu à l'entrée même de la maison d'arrêt, lieu d'incarcération des condamnés à mort montois. Le dernier supplicié du département fut décapité dans la cour intérieure de la prison le 17 juin 1947.
L'ancienne maison d'arrêt fonctionne pendant près de deux cents ans. Devenue obsolète, elle est désaffectée en 2008 lors de l'ouverture d'une prison plus moderne. Le site est réhabilité en résidence en 2019, seule la façade d'origine classée est conservée.
Eléments protégés
La partie gauche de la façade est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 22 décembre 1987, la partie droite de la façade d'entrée et la toiture attenante sont classées aux monuments historiques par arrêté du 10 avril 1990. Le porche de la partie droite de la façade avec son escalier d'accès sur la rue et sa porte avec sa menuiserie est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 28 décembre 2010. C'est le seul monument classé de Mont-de-Marsan.