Marminiac est une commune française, située dans l'ouest du département du Lot en région Occitanie. Elle est également dans la Bouriane, une région naturelle sablonneuse et collinaire couverte de forêt avec comme essence principale des châtaigniers.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le ruisseau de la Masse, le Caverieux et par un autre cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Marminiac est une commune rurale qui compte 348 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 1 171 habitants en 1851. Ses habitants sont appelés les Marminicois ou Marminicoises.
Histoire
Marminiac était jadis une des stations sur la voie romaine reliant Cahors à Périgueux.
Les Vielcastel sont mentionnés comme seigneurs de Marminiac dès le milieu du 13ᵉ siècle.
On peut voir sur le territoire de la commune une tour, dite "tour des Anglais", vestige d'un château-fort. La ville fut prise plusieurs fois par les Anglais. Philippe le Bel l'hypothéqua en 1287.
Les Vielcastel sont les cousins des Bonafous (ou Bonafos). En 1425, Marc de Bonafous, cadet d'une famille descendant des seigneurs de Pestilhac récupère la tour, seule vestige de son château de Bonafous. Le château a été vendu en 1659 à Jean-Marc de Gauléjac, fils bâtard légitimé en 1625 de Gabriel de Gauléjac, seigneur de Puycalvel.
Au dénombrement de 1504, Bernard de Vieuxchasteau, ou de Vielcastel, seigneur de Marminiac, possède à Marminiac une maison noble, avec jardin et colombier. Une branche de la famille de Vielcastel, les Salviac de Vielcastel, s'est installée à Cazals où ils ont reconstruit le château des Guerre après la guerre de Cent Ans.
Jean de Vielcastel, marié à Hélène de Bonafos de Presque en 1614, a construit le château de Roquecave.
Toponymie
Le toponyme Marminiac, d'origine gallo-romaine, est basé sur un anthroponyme Marminius. La terminaison -ac est issue du suffixe gaulois -acon (lui-même du celtique commun *-āko-), souvent latinisé en -acum dans les textes.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
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Église Saint-Vincent de Marminiac date du 13ᵉ siècle. Elle a été agrandie par adjonction de bas-côtés en 1895. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général de la région Occitanie.
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Eglise Saint-Pierre de Boissièrette. La première référence connue d'une église à Boissièrette date de 1455. Ce bâtiment a totalement disparu. L'église actuelle a été construite en 1834 grâce aux donations des paroissiens – ils étaient une centaine en 1900. Après le décès vers 1905 du dernier prêtre attaché à l'église, la paroisse est rattachée à celle de Marminiac. L'église est de moins en moins fréquentée, le bâtiment se dégrade progressivement. En 1965, l'artiste Louttre.B décide de réparer l'église. Il commence par le gros œuvre puis entreprend sa décoration intérieure. Il la conçoit d'emblée dans sa globalité, ce qui donne aujourd'hui au visiteur ce sentiment d'harmonie et de paix. Louttre.B conçoit et réalise le plafond peint, le sol en mosaïque de galets et de pierre de Crayssac, l'autel et le chemin de croix en béton coloré de sable de Marminiac, les chandeliers et la grille du confessionnal en fer forgé ainsi que la broderie et la fresque qui orne le mur derrière l'autel. La broderie en fil de laine laisse apparaître par les espaces laissés libres le mur décoré de motifs de fleurs peints en ocre et gris. Les cinq vitraux de l'église ont été réalisés par l'atelier du verrier Paul Viriglio. Les deux de gauche en entrant, à partir de cartons de Roger Bissière, les deux de droite en entrant et l'oculus au-dessus du porche, à partir de cartons de Louttre.B. Le Christ en croix est un fac-similé de celui de Roger Bissière, daté de 1938. Les quatre tentures faites de tissus de jeans assemblés sont des œuvres de Laure Louttre-Bissière réalisées au cours des années 1990.
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Tour des Anglais, ou tour de Bonafos, est une tour carrée. La seigneurie de Marminiac appartenait aux Vielcastel dès le milieu du 13ᵉ siècle. Le château de Marminiac, occupé par les garnisons anglaises et françaises, a été détruit pendant la guerre de Cent Ans. La tour conserve des éléments datant du 13ᵉ siècle et 14ᵉ siècle, mais date, pour l'essentiel, d'une reconstruction du 15ᵉ siècle, (Catherine Didon 1996, page(s) 138).
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Halle
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Ferme de Bouteille-Haut, inscrite au titre des monuments historiques en 1995 (Catherine Didon 1996, page(s) 132).
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Château de Roquecave était un ensemble fortifié. En 1614, Jean de Vielcastel a épousé Hélène de Bonafos de Presque. Il a obtenu du roi Louis XIII le droit d'ajouter Marminiac à son nom. Il a construit le château de Roquecave. Le château passe aux Durfort, seigneurs de Léobard à la fin du 17ᵉ siècle. En 1714, le château devient la propriété de François Louis Caors de la Sarladie par mariage. Ses descendants résident à Roquecave jusqu'en 1834, date où le château est vendu à un agriculteur, (Catherine Didon 1996, page(s) 134).
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Château de Bonafous. En 1425, Marc de Bonafous récupère la tour, vestige de son château détruit pendant la guerre de Cent Ans. En 1659, le château est vendu à Jean-Marc de Gauléjac, fils bâtard, légitimé en 1625, de Gabriel de Gauléjac, seigneur de Puycalvel. Pendant la Révolution, un des fils de la famille, Paul-François de Gauléjac, s'est enrôlé dans l'armée des Princes et a participé à la guerre de Vendée où il est surnommé « Renault l'Invincible ». Le château a appartenu à la famille de Bonafous jusqu'en 1817 date à laquelle les fils de « Renault l'Invincible », complètement ruinés, ont dû le vendre à Louis Bouson de La Comte qui l'a revendu en 1826 à Louis de La Sudrie qui lui a donné son aspect actuel. En 1845, il est vendu au notaire Marc Cangardel (Catherine Didon 1996, page(s) 138).
Personnalités liées à la commune
- Paul-François de Gauléjac, né à Marminiac le 15 novembre 1754. Avant la Révolution, il est officier au régiment provincial de Rodez. Au début de la Révolution, il est officier au régiment de Maine-Infanterie. Il a pris le chemin de l'exil, et s'est enrôlé dans l'armée des Princes. Il est rentré en France au commencement de 1792 et a été emprisonné en 1794, délivré quatre mois après. Il a participé à la guerre de Vendée dans l'armée royaliste de Henri de La Rochejaquelein. Fait prisonnier par l'armée républicaine, il est condamné à mort et fusillé. Ayant survécu, il est surnommé « Renault l'Invincible » et « Trompe-la-Mort », il reprend le combat aux côtés de Rochambeau. Il est tué au cours d'un engagement à Courberie, le premier avril 1799,.
- Henri Cangardel, né le 6 juillet 1884 à Marminiac, mort le 30 janvier 1971 à Paris, armateur, président de la Compagnie Générale Transatlantique, membre de l'Académie de Marine, commandeur de la Légion d'honneur, un des promoteurs du célèbre paquebot Normandie. Il était le fils, le petit-fils et l'arrière-petit-fils de trois maires de Marminiac.
- Roger Bissière (1886-1964), peintre, a habité au village de Boissièrette à partir de 1939. Il y avait son atelier et y décéda en 1964 ; il y est enterré. Son fils, le peintre Louttre.B, y a vécu aussi. Bissière a attiré dans la commune certains de ses amis, qui y ont acheté des maisons ou y ont vécu : l'écrivain Walter Lewino, les peintres Jean Léon, Rylsky et Charlotte Henschel.
- Jean-Marie Massou s'installe avec sa famille à Marminiac en 1974 où sa mère trouve le soutien du maire pour s'y établir ; ses grands-parents maternels étaient originaires de la ville. Il y demeure jusqu'à la fin de sa vie en 2020. Dans la forêt il creuse des galeries, crée des sculptures, grave des pierres, puis pratique le dessin, le collage, le chant. Ses créations sont rattachées à l'art brut, mais Massou ne se considère artiste qu'à la fin de sa vie, constatant que cela lui permet de partager plus facilement ses créations. Il fait l'objet du film Le Plein Pays d'Antoine Boutet, sorti en 2009, qui le fait connaitre à un plus large public. Le label La Belle Brut est créé en 2015 pour diffuser ses créations sonores. L'association Le Sidéral, Club de l'amitié de Jean-Marie Massou est créée en 2021 pour préserver et valoriser son œuvre.