Martel (en occitan languedocien Martèl) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le nord du département du Lot en région Occitanie.
Appelée « la ville aux sept tours » depuis le 17ᵉ siècle, Martel est une cité médiévale du Quercy fondée au 11ᵉ siècle autour d'un marché de...
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Martel (en occitan languedocien Martèl) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le nord du département du Lot en région Occitanie.
Appelée « la ville aux sept tours » depuis le 17ᵉ siècle, Martel est une cité médiévale du Quercy fondée au 11ᵉ siècle autour d'un marché de dispersion du sel organisé par l'abbaye bénédictine de Souillac à un croisement d'anciennes routes sur des terres appartenant au Vicomte de Turenne et au Vicomte de Brassac. Riche cité marchande avant la guerre de Cent Ans, Martel fut durant plus de cinq siècles la capitale de la partie quercynoise de la vicomté de Turenne, le siège d'une sénéchaussée royale du 15ᵉ siècle à la Révolution et un petit centre actif du commerce de la truffe, de la noix et des conserves depuis le 19ᵉ siècle.
Elle est également située sur le causse de Martel, une région naturelle constituant le plus septentrional des quatre causses du Quercy, entre Limousin, vallées de la Tourmente et de la Dordogne.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Dordogne, la Tourmente, le Vignon et par deux autres cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (la « vallée de la Dordogne quercynoise »), deux espaces protégés (le « cours lotois de la Dordogne » et les « falaises lotoises (rapaces) ») et cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Martel est une commune rurale qui compte 1 638 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 3 450 habitants en 1806, et vraisemblablement supérieur au Moyen Âge. Ses habitants sont appelés les Martelais ou Martelaises.
Chef-lieu d'un des 17 cantons du département du Lot redéfinis en janvier 2014, elle a rejoint au premier janvier 2015 la Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne.
La commune fait partie de l'association Les Plus Beaux Villages de France. Martel est labellisée Site remarquable du goût.
Histoire
La devise tirée des Églogues de Virgile, « Deus nobis haec otia fecit »… « Dieu nous a donné ce lieu de plaisir, repos », qui figure sur le linteau d'une fenêtre du seul bâtiment subsistant du Grenier de la cité, dit « d'Abondance », ou la vieille devise « Heureux comme un Viscomtin, fier comme un Martelais », la vieille expression martelaise « ni trop petite, ni trop grande » , expriment à elles seules une certaine singularité de l'histoire de la petite cité de Martel.
La légende de Charles Martel, maire du palais et grand-père de Charlemagne, fondant la ville autour de son église dédiée à saint Maur, pour commémorer une bataille gagnée contre les Sarrazins, ou bien dans le cadre de son conflit avec Eudes, duc d'Aquitaine, ne semble être qu'un conte érigé pour asseoir la fierté des Martelais à partir du 16ᵉ siècle. En effet, dans les sources manuscrites, aucune mention attestant d'un lien avec Charles Martel n'apparaît avant le 16ᵉ siècle, et cette thèse sera plutôt reprise au 19ᵉ siècle à l'heure de la reconstruction des romans nationaux initiée par Louis Philippe. Pierre Riché dans son ouvrage "les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe", avance la thèse qu'Abd el-Rahman n'aurait pas été tué à la Bataille de Poitiers mais aurait simplement reflué vers ses bases arrière de Narbonne, que poursuivi par les troupes franques de Charles Martel, il aurait été tué et son armée exterminée à Loupchat, à 3 kilomètres du centre actuel de Martel, en 733. Toujours selon Pierre Riché, ce serait d'ailleurs à la suite de cette victoire que Charles fut surnommé Martel (en ancien français et en occitan signifie « marteau »), puisqu'il avait violemment écrasé les troupes musulmanes, tel un marteau — le « marteau d'armes » étant aussi une arme de combat. Or, il aurait été ainsi nommé de façon posthume. De plus, Martel n'ayant été fondée qu'au 11ᵉ siècle, avec peu de certitudes quant à ses origines, la relation directe entre la création de la cité et le maire du palais n'est donc pas évidente. Il pourrait éventuellement en être autrement pour le nom de la cité, les légendes des origines, même infondées, étant fréquentes au Moyen Âge, mais là encore rien de certain.
C'est en se basant sur cette légende que François, le narrateur du roman Soumission de Michel Houellebecq vient se retirer au début du livre dans la cité de Martel.
Les origines de Martel
Martel est une ville neuve créée au Onzième siècle, sous la triple protection de l'Abbaye bénédictine de Souillac, du Vicomte de Turenne et du Vicomte de Brassac, possédée par le seul vicomte de Turenne à partir de 1183, et sans lien attesté avec la légende de Charles Martel. Martel est simplement née de son intérêt géographique, logistique, commercial et artisanal en tant que carrefour de routes.
Vers l'an mille, le plateau de Martel marque les limites territoriales de deux Vicomtés, la Vicomté de Turenne en Limousin et la Vicomté de Brassac en Quercy (Montvalent). Deux anciennes routes romaines s'y croisent, situé à 6 kilomètre à l'est du dernier oppidum gaulois conquis par Jules César, Uxellodunum :
- la route royale Paris-Toulouse qui passait par Martel et Gramat avant le 17ᵉ siècle issue de l'antique voie gallo-romaine reliant Paris au midi de la France
- la route du sel reliant Bordeaux et l'Atlantique vers Aurillac.
Le village de Martel au XIe siècle, un carrefour de routes, une sauveté paroissiale, un marché de dispersion du sel et une forge
L'Abbaye bénédictine de Souillac, créée un siècle plus tôt par l'abbaye d'Aurillac utilise ce carrefour de routes pour le commerce du sel sous la protection des deux Vicomtes. Le sel était remonté sur la Dordogne par les gabariers jusqu'à Souillac où il était déchargé, puis suivait l'axe terrestre Martel-Vayrac jusqu'à l'Auvergne. L'Abbaye de Souillac y installe un marché de dispersion du sel, plateforme logistique du Moyen Age ouverte sur les routes de commerce Nord-Sud, à l'Ouest du village actuel, et une première église au Onzième siècle, Sainte Madeleine, aujourd'hui disparue, à l'Est.
Une bourgade peuplée des servants de l'abbaye qui devinrent à leur tour artisans et marchands se développe rapidement autour de Sainte Madeleine à l'Est au Onzième, le marché du sel étant protégé par un fort. Ce carrefour de routes importantes, qui plus est sur l'axe de la transhumance du bétail du Vicomte de Turenne entre les plateaux du Limousin et du Quercy devient une plateforme du commerce du sel et du bétail et se dote d'une importante activité de forges (Faurie), qui en expliquerait ses armes aux marteaux ferrador. La cité s'étend sur la configuration actuelle du centre du village au Douzième.
La première mention de Martel, Martell, Martellum dans un document apparaît dans le cartulaire de l'Abbaye d'Aubazine à partir de 1142, et dans l'histoire des vicomtes de Turenne. Le vicomte de Turenne y est présenté comme coseigneur de Martel avec le vicomte de Brassac. Il en devient l'unique seigneur et donc l'unique protecteur quand Raymond II de Turenne achète la vicomté de Brassac avant 1183. En 1153, Martel possède ses propres mesures. En 1154, des marchands font don à l'abbaye d'Obazine de biens possédés à Martel et aux environs. La Vie de saint Étienne d'Obazine, fondateur de l'abbaye, écrite vers 1180, après sa mort (1159), précise aussi l'existence d'une maison «hors les murs» destinée aux frères d'Obazine et aménagée pour «l'achat et la vente» des marchandises, actuelle place de la Rode. Une seconde église romane Saint-Maur sur les bases desquelles fut reconstruite l'actuelle Eglise Saint Maur, a été construite aux alentours de 1150, vraisemblablement à l'initiative du doyen de Souillac.
Geoffroy de Vigeois relate un épisode majeur de l'histoire de la petite cité en 1183, où Martel accueillit Henri le Jeune, co-roi d'Angleterre et frère aîné de Richard Cœur de Lion, qui mourut dans la maison d'Etienne Faure, (Fabri en languedocien), revenant de Rocamadour. Quelques mois plus tôt le Vicomte de Turenne y avait organisé une course de chevaux en son honneur.
À la suite de nombreux conflits avec le Vicomte, les bourgeois de Martel obtinrent de ce dernier une charte de franchises, les exonérant d'impôts, en 1219, qui est à l'origine du premier âge d'or de la cité et de l'importance de son commerce et de ses marchands .
Martel dans le temps
Gouvernée comme la majorité des cités du midi par quatre consuls élus annuellement par le conseil communal regroupant les principales familles bourgeoises, Martel a été au cœur des territoires impactés par la guerre de Cent Ans, entre Aquitaine, anglaise, et vassaux du roi de France. Martel dut se fortifier pour affronter ces temps troublés. La première enceinte remonte au 12ᵉ siècle. La seconde enceinte fut construite au 14ᵉ siècle au début de la guerre de Cent Ans. Durant celle-ci, la région était infestée de compagnies franches au service du roi d'Angleterre. Malgré la présence des mercenaires anglais, notamment au château de Montvalent, la cité ne sera jamais prise militairement grâce aux talents de négociation de ses consuls, qui surent acheter la sécurité de la cité comme il était de coutume en ces temps troublés. Les cités voisines, notamment Gramat n'eurent pas cette chance. En temps de guerre, la garde et la défense de la ville passaient à un capitaine ou gouverneur nommé par le Conseil et qui avait à ses ordres une véritable milice. Celle-ci se composait d'environ 400 hommes dont les compagnies, qui avaient pour champ de manoeuvre les endroits dits « les armes », « la Bride », et « Puy d'Archer » devaient être toujours prêtes à marcher pour la défense de la ville. En 1389, ce sont Aymar de Sirogne (Syronha) et Pons de Tournemire (Tornamira) qui sont nommés commandants des compagnies.
Le traité de Brétigny en 1360 la livra cependant aux Anglais. Du Guesclin la reprendra militairement en 1374. Martel fut donc anglaise 14 ans.
Au Moyen Âge, Martel est connue pour ses nombreux marchands de blé, de sel et de bestiaux, et à partir du 15ᵉ siècle pour sa sénéchaussée royale, à la fois circonscription fiscale et cour de justice, présidée par un lieutenant-général de la sénéchaussée,.
La cité était réputée comme prospère dès le 14ᵉ siècle comme peut en attester l'implantation de l'ordre des Cordeliers, qui construisit un couvent en bordure nord de la deuxième enceinte. Ce couvent fit partie des 284 couvents des Cordeliers fermés en 1790. Sa tour qui atteignait 35 mètres fut tronquée à la révolution et ne fait plus que 25 mètres aujourd'hui. Ce bâtiment excentré fut investi par la gendarmerie nationale au 19ᵉ siècle.
Au regard de ses vestiges architecturaux, de la qualité et de la taille de ses maisons de marchands et hôtels nobles (Raymond, Stephani, Briance, Fabri, Faure, Mirandol, Arcambal, Blanat...) datés des 13ᵉ au 15ᵉ siècle, de l'implantation attestée de nombreux marchands, de l'absence d'élément remarquable des 17ᵉ à la fin du 18ᵉ, malgré quelques exceptions concernant les grandes familles de la fin de l'Ancien Régime, de Lachèze-Murel, d'Arliguie de Boutières, du Puy, Lachièze-Rey, la ville connut son âge d'or du 14ᵉ au 15ᵉ, puis s'endormit jusqu'au 20ᵉ, ce qui explique que la cité soit globalement préservée.
La cité accueillit en ses murs de nombreux ordres religieux et hospices, prit le parti catholique durant les guerres de religion, alors que le vicomte était protestant. Puis les consuls durent accueillir et approvisionner l'armée royale d'Henri IV, et dépenser, pour ce faire, plus d'une année de revenus de la cité qui mettra plusieurs années à s'en remettre économiquement.
C'est d'ailleurs à cette époque que sa dimension de « carrefour » perd de son intérêt, de nouvelles routes de commerce s'étant développées à partir de la fin du 16ᵉ dans la région, la route royale Paris-Toulouse ne passant plus par Martel à partir du 17ᵉ siècle. Il semblerait que la cité sorte de son âge d'or sous le règne des Bourbons, se repliant sur ses hommes de loi et sa sénéchaussée royale.
Lorsque Charles-Godefroy de la Tour d'Auvergne, petit-neveu d'Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon, dit le Grand Turenne, cède à Louis XV la vicomté de Turenne, le 8 mai 1738, pour honorer le paiement de ses dettes de jeu, Martel perd de son autonomie (la vicomté de Turenne était le dernier fief français, c'est-à-dire un État dans l'État). À la suite de cette vente, les Viscomtins, dorénavant directement rattachés au domaine royal, sont alors contraints à l'impôt et les familles issues de la noblesse de vicomté durent se faire confirmer dans la noblesse du royaume de France. Dès lors Martel décline lentement et ce jusqu'à la Révolution. Lors de celle-ci, la sénéchaussée, qui avait déjà perdu beaucoup de prérogatives face aux gouvernements et parlements, est supprimée privant une grande partie de la bourgeoisie et de la petite noblesse de robe de leurs charges, les incitant à quitter la cité. La population diminue légèrement à partir du 18ᵉ siècle, puis de façon plus accentuée à partir de 1870, et ce jusque vers les années 1980.
Le commerce de la truffe permettra à la petite cité de rebondir économiquement du 19ᵉ jusqu'au début du 20ᵉ siècle, notamment grâce au chemin de fer à partir de la fin du Dix-neuvième. Le marché aux truffes de Noël 1904 verra changer de mains plus de 20 tonnes d'or noir. Colette écrivit dans son recueil Prisons et Paradis, « J'ai chassé la truffe à Martel, dans le Lot, et je tenais la laisse d'une petite truie, une artiste en son genre, qui flairait la truffe souterraine, la délogeait d'un groin inspiré, avec des cris, des élans brusques et toutes les manières, ma foi, d'une somnambule. À chaque trésor trouvé, l'intelligente petite truie levait la tête et quémandait sa récompense, une poignée de maïs. »
La Révolution et le 19ᵉ siècle furent le temps de l'émergence d'une grande famille de Républicains en son sein, les Lachièze avec Pierre Lachièze (1743-1818), avocat, maire de Martel pendant la Révolution (1792-1795), président de l'Assemblée départementale, député à la Législative et au Conseil des Anciens et au Corps législatif, Pierre-Marcelin Lachièze (1807-1885), avocat, fondateur sous la monarchie de Juillet du journal républicain le Radical du Lot, Albert Lachièze (1840-1925), maire de Martel de 1877 à 1925, député du Lot de 1889 à 1906, famille qui s'allia avec le sénateur Émile Rey, ami de Léon Gambetta et grande figure républicaine. En cette période de fervents tumultes institutionnels que connaissait la France, le Lot donna ou accueillit des hommes politiques de premier plan comme Léon Gambetta, Gaston Monnerville, Maurice Faure, Bernard Pons, ou encore Georges Pompidou à titre privé. Le virulent combat républicain fut personnifié à Martel entre les Lachièze d'un côté, et les royalistes Lachèze de Murel, première famille noble de Martel au Dix-huitième, Labrunie-Laprade et d'Arliguie de Boutières de l'autre, ces deux dernières familles ayant donné deux maires pour 3 mandats chacune au 19ᵉ siècle.
Au début du 20ᵉ siècle, le Cercle Dars où tous les hommes de bonne famille se réunissaient pour boire et jouer était réputé à 10 lieues à la ronde. C'est durant l'entre deux guerres qu'Henri Ramet, premier président de la Cour d'Appel de Toulouse, fut élu maire de 1935 à 1941. Il fut le second, après le chanoine Albe et ses monographies sur les cités du Quercy au 19ᵉ siècle, à tenter de retranscrire l'histoire de Martel avec son livre Martel, un coin du Quercy dans les années 1920, mais il est aujourd'hui reconnu comme peu fiable, mettant souvent plus en avant les légendes urbaines que les faits historiques. Le livre que le chanoine Serrurier-Dubois écrira en 1927 quelques années après Ramet, Une paroisse du Quercy à travers sept siècles (1100-1800), les écrits et conférences de Madame Marguerite Guély, présidente de la Société Scientifique et Historique de la Corrèze, et de l'abbé Lucien Lachièze-Rey, sont considérés comme la référence de l'histoire ancienne de Martel.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la cité parvint à éviter les troubles du temps. Relaté par Jacques Miffre, tout jeune médecin à Martel à cette époque, André Malraux, alors maquisard, vint s'y réfugier à plusieurs reprises. Anna Delvert, propriétaire de la conserverie et de toutes les terres derrière la Fontanelle organisa un système d'approvisionnement alimentaire à faible coût, qui permit aux Martelais de ne souffrir ni de la faim pour les plus pauvres, ni du marché noir pour les autres.
L'économie du 20ᵉ siècle, y sera très limitée du fait de l'exode rural et du déplacement de la truffe vers le Sud du Lot (Lalbenque) et ne sera marquée que par la petite conserverie industrielle Delvert (1908-1981), coupe d'or du bon goût français 1970, fournisseur de Fauchon et Félix Potin, par son marché, la distillation de la lavande du Quercy, et plus récemment par l'entreprise Solev, rachetée par le groupe Pochet en 2011.
La gare de Martel sur le parcours de la ligne Bordeaux-Aurillac a été fermée en 1980 mais depuis 1997 un train touristique exploite la ligne Martel - Saint-Denis-près-Martel.
Toponymie
Le toponyme Martel est basé sur un anthroponyme, un surnom donné à une personne : soit martèl qui combat avec une masse d'armes. Mot issu du latin martellus ; soit plus probablement « martell », « martellum », le marteau ferrador de maréchal-ferrant, en lien avec un important passé artisanal à l'origine du premier âge d'or de Martel, autour de son marché de dispersion du sel, et de sa forge.
Sur la planète Mars, de février 2021 à avril 2021, une colline [6] constituant l'un des affleurements rocheux les plus remarquables étudiés par l'astromobile Curiosity de la NASA, est baptisée d'après le « mont Mercou » qui se trouve sur la commune,,,,.
Géographie
La commune de Martel est située en Quercy, dans le nord-ouest du Lot, en plein cœur du causse qui porte son nom, dans le Haut Quercy. Martel se situe aux confins de deux régions : Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, à proximité de Rocamadour, Souillac, Saint-Céré, Carennac, Brive-la-Gaillarde, Collonges-la-Rouge, Turenne, Sarlat, Eyrignac, et du gouffre de Padirac.
Culture et éducation
Martel possède une école de musique de statut associatif (Loi 1901).
L'Ensemble vocal de Martel, issu de cette école, a été dirigé par Patrick Hilliard, de 1990 à 1998, puis par Christophe Loiseleur des Longchamps, compositeur et chef de chœur, de 1998 à 2010. Deryck Webb, ténor lyrique, en a été le professeur de technique vocale. Depuis 2012, ce chœur est devenu l'Ensemble vocal du Pays de Martel, dirigé par Marie Briois jusqu'en 2018. Depuis 2021, la cheffe de chœur est Maïtine Bergounioux.
Lieux et monuments
Place de la Halle
Hôtel de la Raymondie, aussi appelé palais de la Raymondie, monument historique.
Halle de la fin du 18ᵉ siècle, remarquable pour sa charpente en châtaignier et ses « conques » (mesures à grain) : édifiée sur l'emplacement de l'Arsenal et du premier hôtel de ville où les consuls et le sénéchal tenaient leurs séances, démolie par décision du 4 janvier 1792 de l'assemblée municipale, reconstruite entre 1793 et 1800, inscription par arrêté du 11 octobre 2004 aux monuments historiques, bâtiment remarquable par sa charpente conçue par Teringot, géomètre à Martel.
Hôtel Fabri, inscription par arrêté du 26 novembre 1990 aux monuments historiques (12ᵉ, 14ᵉ et 16ᵉ siècles) : en 1183, le bourgeois Étienne Fabri y accueille Henri le Jeune, roi d'Angleterre, mourant, après le pillage de Rocamadour par sa troupe de mercenaires. Deuxième fils et héritier d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine, gendre du roi de France, frère de Richard Cœur de Lion et de Jean sans Terre. D'après la tradition, ce roi d'Angleterre, couronné du vivant de son père, aussi appelé Henri Court-Mantel, y mourut en 1183, en expiant ses crimes, alors qu'Henri II était en route aux alentours de Limoges pour se réconcilier avec ce fils terrible.
Hôtel Condamine : longtemps pris pour l'hôtel de la monnaie, ancien atelier de frappe des monnaies en usage dans la vicomté du fait de Ramet, il s'avère qu'on ne battait pas monnaie à Martel et n'est qu'un hôtel particulier (13ᵉ et 14ᵉ siècles) ; particularité : deux tourelles accolées d'inégales longueurs.
Au détour des vieilles rues
Église Saint-Maur de Martel : dédiée à un disciple de saint Benoît ; église fortifiée, tympan roman du 12ᵉ siècle, nef du 14ᵉ siècle, clocher du 16ᵉ siècle, d'une hauteur de plus de 40 mètres. L'église à travers ses dimensions et son caractère imposants est un bel exemple du « Gothique du Midi », dont la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi est la plus représentative. Le chevet de l'église est éclairé par une très belle verrière du début du 16ᵉ siècle représentant en 12 tableaux la Semaine Sainte ; on l'attribue à Redon, de l'atelier du célèbre verrier Arnaud de Moles. On trouve aussi dans le chœur un bel ensemble de boiseries et de tableaux du 18ᵉ siècle.
Tournemire ou Tour de la Prison : tour romane de guet, 12ᵉ siècle et 14ᵉ siècle, tour carrée avec créneaux recouverts, 25 mètres avec son toit, ayant servi de prison jusqu'au 16ᵉ siècle.
Tour de Mirandol - Maison Blanchard : 12ᵉ siècle, 15ᵉ siècle, 18ᵉ siècle, 20ᵉ siècle : maison noble de Mirandol et sa haute tour carrée avec échauguette édifiée par le sénéchal François Faure, seigneur de Mirandol, entre 1480 et 1500 sur les ruines de la "Faurie", une maison de famille, prospères forgerons du 12ᵉ siècle. Première construction d'importance à Martel après la guerre de Cent Ans qui lança la mode des hôtels particuliers, elle fut le témoin de l'ascension sur 500 ans d'une des deux plus anciennes familles attestées de Martel, les Faure (Fabri en languedocien) devenus seigneurs de Mirandol au 14ᵉ siècle, plus riches aristocrates de la cité au 16ᵉ siècle, sindic général et député de la noblesse du Quercy au 17ᵉ siècle. La branche cadette Périgord fut élevée au titre de comte en 1815 à travers Antoine Casimir de Mirandol. Après la Révolution, l'hôtel fut morcelé, démoli pour un tiers, malmené et tomba en ruine absolue. Il fut sauvé de la disparition et réassemblé sur la base de trois ruines de 1958 à 1963 par Louis et Marguerite Blanchard, figures de la sauvegarde du patrimoine du Quercy au 20ᵉ siècle.
Hôtel de Briance ou maison Arcambal, dit aussi Vergnes de Ferron : hôtel particulier construit à la fin du 16ᵉ siècle par les Lachièze-Briance sur d'anciennes maisons du 14ᵉ siècle avec sa porte Renaissance, sa tourelle d'apparat, et sa haute tour ronde à clocheton.
Maison Grise ou Maison Ramet : jadis habitée par une famille de juristes, les Judicis (12ᵉ siècle, 16ᵉ siècle et 19ᵉ siècle).
Le Grenier d'Abondance : petit immeuble Renaissance du 16ᵉ siècle attenante à la deuxième enceinte, fenêtres à meneaux dont l'une est surmontée d'une expression tirée des Églogues de Virgile, « Deus nobis haec otia fecit »… « Dieu nous a donné ce lieu de repos ».
Hôpital Saint-Marc, puis couvent de moniales de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, dites maltaises.
Hôtels particuliers avec ou sans tour, maisons de caractère, humbles échoppes médiévales, portes médiévales des barris de Brive et de Souillac, vestiges de remparts, arches et portes de style, maisons à colombages, maison de la Vidalie rue droite, ancien couvent des Mirepoises avec son cloître et son plafond à caissons ISMH, anciens couvents Sainte-Anne-et-Saint-Joseph, à découvrir de l'extérieur au détour des vielles rues, notamment via les visites aux flambeaux organisées généralement en été.
À proximité du village
La Vassaudie : difficile à trouver sur la route de Creysse, une ruine faite de gros moellons appareillés et bien assisés. Aujourd'hui éventrée, on y devine une grande salle principale, avec en continuité une autre pièce plus petite qui devait être une chapelle à croisée d'ogive, dont les liernes devaient reposer sur des culots sculptés.
Château de Mirandol.
Repaire de la Fon ou château de Gluges.
Église Saint-Martin de Louchapt,
Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Murel,
Église Saint-Pierre-ès-Liens de Gluges
Chapelle de Malodène
Avec les sites du belvédère de Copeyre, Briance, Creysse…
Liste des 7 tours
Martel, la ville aux 7 tours (Lot).
La concordance d'une réalité architecturale, 7 hautes tours (parmi plus d'une trentaine) qui se voient de loin, et le souvenir mémorable des spectacles extraordinaires conçus pour l'accueil solennel d'Elisabeth Flandrika d'Orange-Nassau, vicomtesse de Turenne en 1615 par la cité, dont l'allégorie des 7 tours de la vertu, ont inscrit le nom de Martel, ville aux sept tours dans le récit local à partir du 17ᵉ siècle. Les sept tours de la tradition sont :
Clocher de l'église Saint-Maur de Martel, clocher octogonal avec tourelle, Quatorzième, 16ᵉ et 19ᵉ siècles, 48 mètres.
Beffroi de l'hôtel de la Raymondie, tour rectangulaire avec clocheton, échauguette, cheminée et horloge, 13ᵉ et 14ᵉ siècles, plusieurs échauguettes aux angles du palais, 35 mètres de hauteur pour le beffroi.
Tour Tournemire : tour de guet, et également prison, 12ᵉ et 14ᵉ siècles, tour carrée avec créneaux recouverts, 25 mètres.
Tour du couvent des Cordeliers (tronquée à la Révolution), tour carrée, 14ᵉ siècle, 25 mètres.
Tour de la maison Fabri, tour ronde du 16ᵉ siècle, 23 mètres.
Tour de l'hôtel de Briance ou Vergnes de Ferron, tour ronde avec clocheton et échauguette, 14ᵉ ou 15ᵉ siècle, 23 mètres, tourelle en façade nord 16ᵉ siècle.
Tour de Mirandol, 15ᵉ siècle, édifiée entre 1480 et 1500, tour carrée avec échauguette, clé de voute remarquable et salle de guet 24,5 mètres.
D'autres tours et tourelles : vestiges de la très ancienne, très imposante et très importante Julianie ou tour des Pénitents, tourelles d'angle de la Raymondie, tour de l'hôtel de la monnaie, tourelle de l'hôtel de Briance rue Droite, tourelle rue Mercière, tour de la maison Lachièze Rey, tourelles Est de l'église, pigeonniers…
Liste des monuments historiques
Chapelle de Malodène. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 2015.
Cloître des Mirepoises. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1931.
Église Saint-Martin de Louchapt. Le chœur a été inscrit au titre des monuments historiques en 1990.
Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Murel. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1990.
Église Saint-Maur de Martel. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1906. Plusieurs objets sont référencés dans la base Palissy.
Église Saint-Pierre-ès-Liens de Gluges. Les restes de l'ancienne église ont été classés au titre des monuments historiques en 1913. Bluck et Delpon rapportent qu'elle aurait été bâtie en 1108 par le croisé Gaillard de Mirandol pour y déposer des reliques rapportées de Terre sainte. Ce ne serait qu'une légende inventée pour justifier les droits des seigneurs de Mirandol. Cependant des éléments architecturaux : modillons et chapiteaux de piliers et des vestiges découverts lors des fouilles récentes montrent une reconstruction datant du 12ᵉ siècle ;
Hôtel de ville de Martel situé dans l'ancien hôtel de la Raymondie classé en 1906 et 1926, inscrit en 1926.
Halle de Martel inscrite en 2004.
Hôtel Fabri inscrit en 1990.
Maison Arcambal, rue Droite, (porte et vantail) inscrite en 1928.