Mayrac (prononcé /mɛjʁak/) est une commune française, située dans le nord du département du Lot en région Occitanie.
Mayrac est comprise dans l'ancienne province du Quercy, plus précisément dans le Haut Quercy, sur le causse de Martel, une région naturelle constituant le plus septentrional...
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Mayrac (prononcé /mɛjʁak/) est une commune française, située dans le nord du département du Lot en région Occitanie.
Mayrac est comprise dans l'ancienne province du Quercy, plus précisément dans le Haut Quercy, sur le causse de Martel, une région naturelle constituant le plus septentrional des quatre causses du Quercy, entre Limousin, vallées de la Tourmente et de la Dordogne.
La plus ancienne mention de Mayrac date de 930, elle a fait partie de la vicomté de Turenne jusqu'au 18ᵉ siècle. Après une brève existence pendant la période révolutionnaire, elle a de nouveau été érigée en commune en 1946. Commune essentiellement rurale à l'activité agricole, loin des grands centres, elle a subi près de deux siècles de baisse démographique, mais l'effectif de sa population croît de nouveau au début du 21ᵉ siècle, en particulier du fait de l'attraction de la zone d'emploi de Brive-la-Gaillarde. Elle compte 261 habitants en 2020. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Souillac. Ses habitants sont appelés les Mayracois ou Mayracoises.
Elle est intégrée depuis sa création dans la communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne. Mayrac, située au cœur de la région touristique de la vallée de la Dordogne est une villégiature très proche de hauts lieux du patrimoine national comme Rocamadour, Padirac, Sarlat, Collonges-la-Rouge, etc.
Histoire
Préhistoire
Biface découvert en 1992 au lieu-dit la Peyrière (Mayrac).
La cuvette qui s'étend entre le bourg de Mayrac et le hameau du Pigeon-Haut, sur le territoire de la commune, a été fréquentée depuis le Paléolithique inférieur et moyen et encore au Néolithique,. Ainsi un biface moustérien de tradition acheuléenne en silex gris a été découvert à environ 300 mètre du sud du bourg sur une crête en limite du causse de Martel, surplombant des ravins tombant sur la vallée de la Dordogne dans un site propice à l'habitat. Un autre biface, de même type, entier, a été découvert au lieu-dit la Peyrière, soit à peine plus d'un kilomètre du précédent. Ces objets témoignent d'une présence néanderthalienne sur le causse mayracois. Plus récemment, trois outils néolithiques ont été trouvés ; d'une part au village du Faget, une hache en silex et une herminette en dolérite, et d'autre part au lieu-dit le Lac Redon une herminette (ou pic) en silex.
Moyen Âge
Blason de la famille Luquet Du Chaylar, seigneurs de Mayrac et Réveillon.
La plus ancienne référence écrite qui nous soit parvenue faisant mention de Mayrac (ou Meyrac) date de février 930. Il s'agit du legs testamentaire du vicomte Adhémar des Echelles au bénéfice de l'abbaye de Tulle (qu'il avait rétabli après sa destruction par les Normands) et dont Bernard, son fils naturel, était l'abbé régulier. Adhémar était l'arrière-petit-fils de Raoul, premier comte de Turenne, et dernier descendant de la branche cadette (branche des Echelles) issue de Raoul. Dans son testament, rédigé plusieurs années avant sa mort (probablement survenue en 937), on observe qu'il avait de grandes possessions dans le Quercy dont Meyrac.
En 1241, Guillaume de Gourdon fait don des terres qu'il possède à Mayrac et Blanzaguet à l'abbé d'Obasine.
Mayrac est ensuite partie de la vicomté de Turenne entre Limousin et Haut-Quercy. Le vicomte de Turenne en est Haut justicier du 15ᵉ siècle jusqu'en 1738, date d'acquisition de la vicomté par le roi de France.
Après la guerre de Cent Ans, le Quercy est dépeuplé et les seigneurs appellent des émigrants d'Auvergne pour combler les vides survenus entre 1439 et 1455. Annet de La Tour est justement seigneur d'Oliergues en Auvergne et vicomte de Turenne. Il fait ainsi venir Jean Luquet, écuyer de la ville d'Oliergues, pour lui confier la gouvernance de la vicomté. Jean Luquet devient, par alliance, seigneur de Réveillon et acquiert de nombreux biens dont certains à Mayrac. Dès 1445, le vicomte lui donne l'investiture de tous les biens acquis, renonce en sa faveur au droit de retraite par possession de fief, et lui accorde les biens qu'il avait de concert avec son épouse dans la terre de Mayrac avec le tiers des émoluments de justice et lui permet d'y bâtir un château avec fossés et fortifications (cf. Lieux et monuments). Il prend par la suite le nom de Luquet du Chaylar.
Temps modernes
Les Guerres de Religion n'ont pas laissé de traces écrites dans l'histoire de Mayrac.
En 1576, Balthazare du Chaylar, dame de Mayrac, épouse Jacques de Maschat de la Meschaussée, seigneur de Lacoste. Elle apporte en dot les terres de Mayrac et Réveillon et sera la dernière représentante de la branche des Chaylar de Mayrac.
En 1671, Diane de la Meschaussée épouse Henry-Joseph de Fénelon, marquis de Salignac. En entrant dans la puissante famille La Mothe-Fénelon, la seigneurie de Mayrac ne sera pas concernée par la vente de la vicomté de Turenne en 1738. Louise-Charlotte de Salignac-Fénelon (1758-1840), dame de Mayrac, Creysse, Montvalent, Lacastaudie et Rignac, épouse en 1778 Charles Bouquet de Surville, marquis de Campigny. Le marquis vend toutes ses possessions dans le Quercy à partir de 1782.
Au 17ᵉ siècle, le seul hameau du Faget compte 37 feux. À la veille de la Révolution, Mayrac compte 100 feux (378 habitants) sur 786 hectares.
Révolution française et Empire
Mayrac représentée sur la carte de César-François Cassini de Thury, 18ᵉ siècle.
La seigneurie de Mayrac est depuis 1785 la propriété de Pierre-Joseph de Lachèze, lieutenant général de la sénéchaussée de Martel en 1770, sieur de Murel depuis 1783. Député du Tiers état aux États-Généraux, royaliste, il est emprisonné sous la Terreur. Ses biens sont saisis et vendus aux enchères à Guillaume Cabanel (fermier du lieu). Libéré le 9 Thermidor il rentre dans ses foyers. Il est ensuite président de l'administration départementale du Lot sous Napoléon premier.
Mayrac est pendant la Révolution une municipalité du canton de Martel de 1790 à 1800.
Lorsque éclate la Révolution, le curé de Mayrac est depuis 1773, Pierre Calmels, docteur en théologie. Prêtre réfractaire, il sera remplacé par Jean Maturié, prêtre jureur. Pierre Calmels, qui se cache dans la paroisse, sera arrêté le 8 mars 1796 lorsqu'un détachement de gardes nationaux est envoyé à Mayrac. Il est délivré sur place à la suite des menaces de la population et de l'intervention de Clavel,(officier, propriétaire au Pigeon). Le 12 mars, à la suite de ces incidents les administrateurs de Martel décident que les cloches seront brisées, ce qui fut fait le lendemain avec la protection de 150 fantassins et de 50 cavaliers.
Époque contemporaine
Liste des députés de la sénéchaussée du Quercy à l'Assemblée Nationale de 1789, Pierre-Joseph de La Chèze, seigneur de Mayrac, est le dernier des douze.
Pierre-Joseph de Lachèze récupère ses biens à Mayrac en 1815. Louis 18 le nomme maître des requêtes au Conseil d'État. Élu dans la Chambre introuvable, il reçoit des lettres d'anoblissement. Il revend, avant son décès en 1833, le château de Mayrac à Jean-Baptiste Fayette (maire de Saint-Sozy entre 1848 et 1870). Le château devient la propriété de Charles Nouailhac, notaire à Martel, par son mariage avec Aricie Fayette, le 28 janvier 1879,.
Pendant la Première Guerre mondiale, dix-neuf Mayracois âgés de 20 à 47 ans, meurent pour la France:5-9. Le premier d'entre eux tombe en Lorraine (annexée par l'Empire allemand depuis 1871) après seulement 8 jours au front, le 20 août 1914:10-11. Lors de la première bataille de Champagne, trois d'entre eux meurent aux environs des Hurlus en l'espace d'une semaine entre le 30 décembre 1914 et le 5 janvier 1915:17-21. Quatre poilus de Mayrac sont morts à Verdun en 1916 et 1917, trois sur le front de l'Aisne en 1917 et 1918, et deux à Ypres en 1915 et 1917. Un poilu est mort en captivité victime d'une épidémie de diphtérie ou de typhus:22-23, un autre est tombé en Serbie:36-39. Une famille a perdu deux de ses trois fils en l'espace de 10 mois:12-15. Un monument aux morts rappelle leur sacrifice, ainsi qu'une plaque émaillée dans l'église:68-70.
Pendant la Seconde Guerre mondiale Mayrac n'a subi ni combats ni pertes humaines. L'envahissement de la zone libre le 11 novembre 1942, puis la création progressive du STO, faisant suite à la Relève, qui devient complète en janvier 1943, pousse de nombreux jeunes Lotois à entrer dans la clandestinité puis à participer à la constitution de maquis. Un maquis, affilié début 1944 aux FTP (comme de nombreux maquis du Lot):113-123, et commandé par Antoine Delpeyroux, alias Tony, est actif dans le secteur de Souillac-Gourdon. Il intervient à Mayrac dont il utilise les salles du château (à l'époque inhabité) comme base et lieu de détention provisoire de prisonniers. Il combat sous l'autorité de Robert Noireau (alias Colonel Georges), compagnon de la Libération, qui dirige les maquis du Lot,. À partir du printemps 1944, les activités s'intensifient car, d'un côté on prépare le débarquement (sabotages d'usines d'armement à Figeac, coupures des voies ferrées et des routes), et de l'autre côté la Deuxième Panzerdivision SS Das Reich, arrivant du front russe où elle a été décimée, est redéployée à partir d'avril autour de Montauban où elle doit à la fois se reconstituer et réduire les maquis, en particulier du Lot. Elle mène alors de nombreuses opérations et exactions dans le Lot et la région, en particulier à partir du débarquement du 6 juin, alors qu'elle doit faire route vers le front de Normandie (déportés de Figeac, massacre de Gabaudet, combat du pont de Bretenoux, pendus de Tulle, massacre d'Ouradour-sur-Glane), avant de rejoindre le front de Normandie.
Parcours de la Deuxième SS-Panzer-Division Das Reich en mai et juin 1944. Le quadrilatère Cahors - Cressensac - Sousceyrac - Capdenac est entièrement compris dans le Lot, Mayrac se situe à l'Est de Souillac.
Le 22 juillet 1944, un accrochage a lieu en deux endroits de Saint-Sozy (Mayrac est alors intégrée à cette commune) entre des maquisards qui convoient de l'armement récemment parachuté (Opération Cadillac):173-174, et les troupes d'occupation. Six résistants meurent ce jour-là à Saint-Sozy.
Dans le même temps, Édouard Laval (1894-1963), né à Lacave, forgeron et mécanicien au Pigeon est un ancien combattant de 1914-1918, gueule cassée, grand mutilé de guerre, titulaire de la Médaille militaire. Ayant adhéré au Parti communiste français (PCF) vers 1936. Il participe au regroupement des forces du PCF dans le Lot lorsque celui-ci est interdit, en 1939. Très actif dans la Résistance plusieurs fois arrêté, jugé une première fois à Cahors il bénéficie d'un non-lieu. Il est finalement arrêté le 8 mai 1943, condamné le 15 juillet 1943 à Agen à 1 an de prison et 1 200 francs d'amende. Emprisonné au centre de détention d'Eysses puis à celui de Saint-Sulpice-la-Pointe, il tient en prison auprès des jeunes résistants détenus un rôle de mentor qui participe au maintien du moral de ceux-ci, finalement à 50 ans il parvient à s'évader.
D'autres Mayracois s'illustrent par leur esprit de résistance à l'envahisseur. Ainsi de Gilbert Varlan (1898-1974), prêtre catholique, ordonné en 1922, et curé de Mayrac de 1926 (et aussi de Saint-Sozy, Blanzaguet, Meyronne, Creysse) jusqu'à sa mort. Très engagé dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, sa cure de Saint-Sozy servant de précieux relais:126,. Il en est encore ainsi de Lucie Constanty épouse Grandou (1901-1985) et de son mari Marcellin Grandou (1898-1965), couple d'agriculteurs au Fustié, qui font partie des 51 lotois reconnus en 2017, Juste parmi les nations, comme Léa Grandou (sœur de Marcellin) épouse Louradour et son mari Élie Louradour, établis à quelques centaines de mètres plus loin au Mas Rambert (commune de Saint-Sozy). Les deux couples ont hébergé en 1944 et sauvé les deux enfants Hess, Claude et Danielle,. Elie Louradour met le père des enfants Hess en contact avec Antoine Delpeyroux, Monsieur Hess en devient l'adjoint dans la résistance.
Mayrac a été réunie à la commune de Saint-Sozy en 1801 (ou avant) au sein du canton de Souillac et jusqu'en 1946. Pendant cette période, le conseil municipal de Saint-Sozy comporte un adjoint spécial et trois conseillers municipaux, représentants de la communauté de Mayrac. Elle est érigée à nouveau en commune par arrêté préfectoral du 22 mai 1946. Au terme des élections des 7 et 21 juillet 1946, le premier conseil municipal de 10 membres est installé, Louis Céllié est élu premier maire de la nouvelle commune. Pendant les années qui s'ensuivent, et en l'absence de locaux spécifiques, la propriétaire du château de Mayrac met à la disposition du conseil municipal une salle du rez-de-chaussée pour accueillir la maison commune. En 1956, la construction d'une mairie par allongement du bâtiment de l'école est décidée, son entrée en service date de 1961. Les exigences réglementaires, en particulier d'accessibilité, imposent la construction d'une nouvelle maison commune qui est inaugurée en 2014.
Toponymie
Attestations anciennes
Mayracum 937 (dans un texte possiblement rédigé vers 930),.
Mairas 1241.
Mairaco 1361.
Maires en 1715.
Meyrac en 1898.
Étymologie
Toponyme médiéval en -acum (élément issu du gaulois -acon (lui-même du celtique commun *-āko-) qui localise.
L'identification du premier élément ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes. En résumé, du plus ancien au plus récent on retient.
François-Maurice Lacoste (1851-1924) pense que Mayraco désigne le lieu de la villa de la mayre (mère, du latin Mater).
Jean-Baptiste Champeval de Vyers (1847-1915) pense que le nom dérive de Maisiracum pour un lieu abondant en bois.
Albert Dauzat (1877-1955) recherche l'origine dans Matrona déesse-mère de l'eau, appliqué le plus souvent à la source d'une rivière. Cette hypothèse est plus acceptable pour des toponymes très proches de Mayrac comme Meyronne ou Mayronne (commune de Saint-Sozy) qui sont pourvus de sources et cours d'eau mais semble peu crédible à Mayrac à l'hydrologie très pauvre.
Michel Roblin (1910-1998) invite à choisir entre les anthroponymes Matrius et Materna, ou le terme rural materia, (bois de construction, futaie).
Ernest Nègre (1907-2000) considère l'ensemble des hypothèses émises par ses prédécesseurs (Matrona ou Matras comme déesse-mère de l'eau, maseiro comme masure ou grange proche de la ferme, Matrinius ou Marius comme nom de personne) et s'en tient préférentiellement aux anthroponymes romains Matrinius ou Marius.
Gaston Bazalgues (1938-), profitant des travaux de Nègre, s'en tient à l'anthroponyme Marius ou Matrius.
Pour mémoire en occitan la graphie est Mairac.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Monuments remarquables
La commune compte un monument répertorié à l'inventaire des monuments historiques et un autre répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel. Par ailleurs, elle ne compte aucun objet répertorié à l'inventaire des monuments historiques ni à l'inventaire général du patrimoine culturel.
Le château de Mayrac date du 15ᵉ siècle. Situé au centre du bourg, face à l'église, il comprend deux corps de logis formant équerre et une tour ronde à demi engagée reliant ces corps. L'entrée se fait au bas de la tour par une porte aux montants moulurés, surmontée d'une accolade et d'un fronton dont les armoiries ont été mutilées. Les ouvertures sont en accolades ou à meneaux. L'escalier à vis de la tour dessert les trois étages. La vaste salle du premier étage comporte une cheminée dont le manteau est sculpté de trois écus, dont au centre les armoiries des Luquet (d'azur, au loup rampant de sable, au chef cousu de gueules, chargé de trois étoiles d'or). Ses façades et toitures sont inscrites par arrêté du 21 mars 1979 à l'inventaire des monuments historiques.
L'église paroissiale est sous le vocable de saint Martin, elle dépendait de Souillac. Le bâtiment primitif roman et rectangulaire (peut-être du 12ᵉ siècle) comprenait deux travées avec chevet plat. Dans les pouillés les plus anciens, le prieuré et l'église de Mayrac apparaissent en taxation dès 1526. Passé le portail, se trouve un palier surélevé par rapport au sol de l'église. L'ancienne table de communion, œuvre de la famille Luquet du Chaylar, a été déplacée pour former la balustrade du palier. Au 15ᵉ siècle, une troisième travée fut ajoutée au levant de même qu'une chapelle seigneuriale au nord, dont la clé de voûte, comme celle du chœur, porte les armoiries des Luquet. Le mur pignon porte deux ouvertures campanaires munies de cloches respectivement de 400 et 250 kilogramme, fondues en 1804 en remplacement de celles détruites en 1796. Le portail en bois date de 1775. Le vitrail du chœur est l'œuvre de Georges-Émile Lebacq ; réalisé en 1942, il a été offert par la Jeunesse agricole catholique de Mayrac. Une chapelle a existé au Pigeon vers 1500, mais il n'en reste aucune trace. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général de la région Occitanie.
Monuments mémoriaux
Plaque sérigraphiée apposée sur la mairie de Mayrac honorant la mémoire de Marcellin et Lucie Grandou
Mayrac comporte deux monuments faisant mémoire. D'une part le monument en mémoire des 19 morts de la Première Guerre mondiale dont la construction a été décidé par le conseil municipal en 1922 alors même que Mayrac n'est pas à l'époque une commune (les deux sections de Mayrac et du Pigeon étant alors partie de Saint-Sozy). D'autre part la plaque apposée en 2019 par le Comité français pour Yad Vashem en mémoire de Marcellin et Lucie Grandou, Justes parmi les Nations de Mayrac. Celle-ci est fixée sur la façade de la mairie à l'entrée du bourg.
Autres lieux et monuments
Les monolithes du Pigeon et de Lascoux (lieu-dit la Pierre Plantée) sont situés sur un itinéraire antique passant par ces deux hameaux, découvert et décrit par Armand Viré en 1925. Sur ce chemin qui pourrait être partie de la route antique de Rodez à Périgueux, et traversait la Dordogne au gué de Blanzaguet, trois bornes de pierres de 1,75 mètre et 1,9 mètre de haut pour un diamètre de 0,82 mètre sont dressées dont deux à Mayrac, et la troisième à Rignac (commune de Cuzance). Elles ressemblent à des milliaires romains, mais leur intervalle variable (1650 et 1 675 mètre) ne correspond ni à un mille romain, ni à une lieue gauloise. Il pourrait s'agir de marques de limites entre communautés paroissiales anciennes car elles se trouvent toutes à un point de jonction de trois communes. Elles sont communément appelées « Pierres plantées ».
La motte médiévale du Pigeon-Haut,, est située stricto sensu sur le territoire souillaguais, tandis que le puits et la mare qui la desservaient sont mayracois, sur un point culminant à 249 mètre, et à l'entrée du chemin du Pigeon à Pinsac qui suit la ligne de crête et qui est bordé par les pierres plantées sus-nommées. L'ensemble forme un tertre entouré d'un fossé, le premier étant obtenu par l'amoncellement de terre récupérée du second. Le tout de forme ovoïde mesure 42 × 28 mètre, orienté nord-sud. Scientifiquement fouillée en 1997, un très important matériel archéologique y a été récolté (plus de 9 000 tessons de céramiques, 6 pointes de fer de trait à douille, une pointe de flèche à douille, une fusaïole, une houe, une clé forée, de la quincaillerie en métal, un éperon à molette, des objets de parure et de toilette, des objets de jeu, etc.) ainsi qu'une monnaie datant de la première moitié du 13ᵉ siècle. Les essais d'interprétation de ce site sont délicats. Jean-Pierre Girault et Pierre Billiant penchent pour une construction de l'abbaye de Souillac visant à protéger ses intérêts (partie du Pigeon et tutelle de l'église de Mayrac), sur un sommet dominant la cuvette.
La grange de Lascoux et sa charpente en carène, dite à la Philibert Delorme, date de 1846 et a sans doute été remaniée par la suite. La grange fait partie d'une ferme à logis et grange dissociés. Sa structure de plain-pied, avec trois ouvertures en façade et une organisation intérieure en travées, est de type limousin. Elle permettait de décharger les gerbes et le foin dans le comble tout en donnant accès aux crèches où se répartissent les étables. Sa charpente est formée de couples de chevrons-arbalétriers courbes, en planches de peuplier assemblées en quinconce par des chevilles, et ennoyés en pied dans la maçonnerie des surcroîts. Ces couples portent directement le voligeage sans l'intermédiaire de liernes. Le comble a probablement été entièrement reconstruit à l'époque de la diffusion massive de l'ardoise. Avant sa restauration en 2016, des pièces moisées avaient été rapportées et modifiaient le galbe initial ainsi que la ligne de faîtage. La restauration de 2016, effectuée avec le soutien du département, a permis de restituer le dispositif d'origine et d'améliorer la structure de la «lucarne fenière».
Patrimoine culturel
Caussenard, agneau et brebis du Lot.
Sise dans le Haut-Quercy, Mayrac se trouve à la limite nord de l'aire du dialecte languedocien de la langue occitane, encore très parlé au milieu du 20ᵉ siècle.
Sa gastronomie est celle du Quercy, faite de canards gras, foie gras, rillettes de canard et d'oie, confits, agneau fermier du Quercy de la race Causse du Lot, porc au grain du Sud-Ouest, truffes noires du Périgord, cèpes, noix, cabécous de Rocamadour, mique, tourain, chabrot, eau de vie de prune, etc.
Patrimoine naturel
Balcon sur la vallée de la Dordogne depuis l'église de Mayrac, au fond Saint-Sozy.
Mayrac est incluse dans l'aire de transition de la plus grande réserve de biosphère de France, le « Bassin de la Dordogne ». Par ailleurs, elle est limitrophe de la zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) des « Coteaux de Creysse » qui affleure la commune de Mayrac au niveau de la route D 33 ; et enfin de la zone de la « Vallée de la Dordogne quercynoise » du réseau Natura 2000.
Du point de vue floristique et faunistique, l'inventaire du patrimoine naturel connu de la commune (observations faites entre 1985 et 2012), recense 43 espèces, dont 40 espèces indigènes et 3 espèces introduites envahissantes. Ces dernières sont le frelon asiatique, le cerf sika et le groseillier à grappes. Parmi les espèces indigènes recensées il n'y a que deux espèces animales ; le chevreuil européen et le cerf élaphe.
Les 38 taxons végétaux indigènes recensés sont : Érable champêtre, Gouet d'Italie ou Pied-de-veau, Fougère femelle (Polypode femelle), Laîche des bois, Charme, Cornouiller sanguin, Noisetier, Aubépine à un style (Épine blanche), Gaillet croisette, Sceau de Notre Dame (Dioscoreaceae), Fougère mâle, Bonnet-d'évêque (Fusain d'Europe), Frêne commun, Gaillet gratteron, Herbe à Robert, Benoîte commune, Lierre terrestre, Lierre grimpant, Houlque molle, Troène, Chèvrefeuille des bois, Lysimaque des bois, Myosotis faux scorpion, Grande Listère, Peuplier noir, Merisier vrai, Fougère aigle, Renoncule des bois, Rosier des champs, Ronce commune, Petit houx, Sureau noir, Scrophulaire noueuse, Stellaire holostée, Petit Orme, Grande ortie, Vesce des haies, Vigne cultivée.
Par ailleurs, les présences de l'Orchis tacheté (Dactylorhiza maculata subsp. maculata) et de la Pulmonaire à longues feuilles (Pulmonaria longifolia) ont été signalées en 2003 le long de la D 33, près du gouffre de las Aydes. Mais l'orchidée commune à Mayrac, et sur le Causse, reste l'Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis, cf. image).
Orchis pyramidal, très commune sur les Causses du Quercy, ici à la limite entre Mayrac et Baladou.
Aucune espèce menacée, animale ou végétale, n'est présente sur le territoire communal.
Personnalités liées à la commune
Mathieu Clavel dit Clavel d'Haurimonts, poète montmartrois né à Mayrac en 1755.
Pierre-Joseph de Lachèze-Murel (1744-1835), écuyer, dernier seigneur de Murel, Mayrac et Falgairoux, homme politique de la Révolution à la Restauration.
Mathieu Clavel dit Alexandre-Mathieu-Victor Clavel d'Haurimonts (1755-1834), successivement professeur, médecin, comptable aux postes, écrivain et poète montmartrois. Personnage original, il indique, dans le premier de ses deux ouvrages, être né à Mayrac le 22 septembre 1755.
Georges-Émile Lebacq (1876-1950), peintre belge impressionniste et post-impressionniste. Il a réalisé le vitrail « Saint Martin partageant son manteau » du maître-autel de l'église paroissiale.
Édouard Laval (1894-1963), grand mutilé de guerre, résistant, militant communiste, président du Conseil départemental du Lot à la Libération, entrepreneur.
Marcellin et Lucie Grandou, Elie et Léa Louradour, résistants, Justes parmi les Nations, exploitants agricoles à Mayrac et Saint-Sozy.
René Yronde (1915-2003), chroniqueur local, instituteur et journaliste local pendant 50 ans, ami de Pierre Betz. Il est né à Mayrac.
Patrick Boutot dit Patrick Sébastien (1953), imitateur, humoriste, acteur, réalisateur, chanteur, auteur-compositeur, écrivain, producteur-animateur. Il a ouvert le restaurant La table au Fou situé au Pigeon-Bas, dont sa mère était la gérante jusqu'à sa retraite.
Héraldique, logotype et devise
Mayrac n'a ni blason, ni devise mais s'est dotée d'un logotype utilisé pour tous les documents et publications de la communication municipale. Ce logotype est rectangulaire, bleu d'azur traversé d'un M blanc surmontant le nom de Mayrac du même bleu. Ce logotype n'a toutefois pas été déposé à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) dans la base des marques.