Migné-Auxances (prononcé [miɲe ozãs]) est une commune du centre-ouest de la France, située dans la banlieue nord-ouest de Poitiers, dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.
Ses habitants sont appelés Mignanxois.
Histoire
Commune de 2 895 hectares, située à la périphérie de Poitiers, Migné-Auxances (prononcer auzances) se caractérise essentiellement par la vallée de la rivière Auxance (sans « s ») et des coteaux culminant à 132 mètres, dont les plus importants constituent le site des carrières des Lourdines. Véritable coulée verte, traversant la commune d'Est en Ouest, la vallée de l'Auxance constitue un précieux héritage de la nature. Les premières traces de présence humaine sur le territoire de la commune remontent à la période se situant entre 300 000 et 150 000 ans avant Jésus-Christ avec l'existence d'un atelier de débitage d'outils de silex de type acheuléen. Vers 50 000 ans avant Jésus-Christ, l'époque néolithique laisse une trace sur le site des Lourdines sous la forme d'un menhir au lieu-dit « la Pierre rabattue ».
Entre 2500 et 2000 ans avant Jésus-Christ, nos ancêtres se sédentarisent comme en témoignent les vestiges d'enclos circulaires à double enceinte mis au jour à Chardonchamp. Des fouilles ont permis de retrouver des fossés contenant des cornages de bison et plus de cent outils de silex.
Entre 1500 et 1000 ans avant Jésus-Christ, c'est l'époque du bronze. Une cinquantaine de haches ont été découvertes près du pont de Migné. L'époque gallo-romaine est marquée sur le territoire. Le nom de Magnacum désigne la commune dans les premiers textes. Plus tard, le nom de Migné a désigné la paroisse puis la commune. De cette période date également le nom de la rivière Auxance dérivé d'un vocable franque ou germanique désignant un lieu planté d'aliziers, arbres de la famille des sorbiers. De nombreux sarcophages taillés dans le calcaire des Lourdines, sont les témoins de l'époque mérovingienne. Plusieurs nécropoles ont été mises au jour, la plus récente (mai 2011) devant le site de Salvert, sur le passage de la future ligne TGV.
En 569, sainte Radegonde, prieure de l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers, reçoit de l'évêque de Tours, un fragment de la vraie Croix au lieu-dit Sigon.
C'est au 11ᵉ siècle qu'est érigé de premier château (donjon carré ceint de douves) destiné à protéger le gué sur l'Auxance…
En 1471, les terres de Sigon et d'Auxances sont réunies dans les possessions du chambellan du roi Louis XI.
En 1568, lors des guerres de religion, l'armée royabbé Souffrantale opposée aux troupes protestantes de l'amiral de Coligny, cantonne au château d'Auxances où a lieu un affrontement qui fera 200 tués. La famille de Raze, dont les armoiries symbolisent la commune de Migné-Auxances, fut propriétaire de la seigneurie d'Auxances aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles.
Le 17 décembre 1826, le bourg de Migné est témoin de l'apparition d'une croix lumineuse dans le ciel, devant plus de 2 000 personnes réunies à l'occasion de la plantation d'une croix dans le cimetière du village. Située à environ cinquante mètres au-dessus du sol, couchée dans la direction de l'Occident, longue d'environ quarante mètres, elle fut visible de dix-sept heures à dix-sept heures trente,,. Sa présence fut prédite sept ans avant son apparition par l'abbé Souffrant (1755-1828), curé de Maumusson (Loire-Inférieure) et un ecclésiastique M. Vrindts.
Pendant la Première Guerre mondiale, sur le site des carrières des Lourdines réquisitionné par l'armée pour y entreposer des munitions, le 8 décembre 1917, un incendie détruit un baraquement dans lequel une centaine de femmes confectionnait des gargousses pour les obus. 22 jeunes femmes périrent brûlées vive. Des obsèques nationales furent organisées le 13 décembre à Poitiers. Lors de la Seconde Guerre mondiale, ce furent les marins de la kriegsmarine qui réquisitionnèrent les carrières. En août 1944, 6 résistants qui participaient à la libération de Poitiers y furent torturés puis fusillés.
Toponymie
Le toponyme Migné provient de Magniacum, forme typiquement gallo-romaine. Elle est composée de Magnius, nom de personne gallo-romain, et du suffixe -acum qui indique la propriété ; il signifie donc les terres de Magnius. Ce suffixe a ensuite évolué vers -ec puis -é, comme il est d'habitude dans l'ouest de la France (cf. Cissé, Cloué, Pouillé, etc.).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Le musée de Manuel. C'est un musée de plus de 2 000 mètres carrés. Il regorge d'objets du passé: voitures anciennes, jouets, vélocipèdes, tracteurs, matériel militaire, gramophones, poupées, bibelots. Mais aussi, une pendule en bois de rose, des plaques publicitaires, un vélocipède Michaux, un pousse-pousse thaïlandais, une Renault AX de 1912, une collection de voitures à pédales, une draisienne, un camion pompier de 1924, des machines à vapeur Merlin, un hélicoptère Sikorsky, un omnibus et une Ford T...Ce musée a été créé par Manuel Ribeiro en 1977 mais la collection a été initiée il y a une cinquantaine d'années et elle continue à s'enrichir.
- Le château d'Auxances est classé monument historique pour son donjon depuis 1994 et le reste du château est inscrit depuis 1927. Il est décrit à l'Inventaire du patrimoine de la région Poitou-Charentes.
- Le site des Lourdines et sa vallée sèche, situé au nord de la commune. Les carrières ont servi à construire de nombreux monuments dont la Préfecture et l'Hôtel de Ville de Poitiers ou encore la Gare d'Orsay. Les carrières sont réputées également pour avoir livré de nombreux fossiles, en particulier de crocodiles marins de l'ère secondaire (Metriorhynchidae et Teleosauridae). La faune actuelle des carrières est principalement composée de chauve-souris.
- La Maison générale de l'Institut du Bon-Pasteur (son siège) est située rue de La Longerolle. Sa chapelle Sainte-Marie, privée et donc de nature non paroissiale, est cependant ouverte au public dans le cadre de la messe dominicale selon la forme tridentine du rite romain.
- L'église Sainte-Croix conserve une œuvre de Jean Gaudin, un retable en dalles de verre insérées dans une structure de béton armé, conçu en 1931. Il représente l'apparition céleste de la croix et est établi sur les plans de l'architecte André Ursault. Le retable est entouré de fresques réalisées entre 1933 et 1956 par la peintre d'origine poitevine Marie Baranger. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historique en 2014.
Patrimoine naturel
Le Bois de Paché
Il a été classé comme une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Il se situe juste au nord des méandres de la vallée de l'Auxance. C'est un petit bois situé de part et d'autre d'une route à forte circulation.
Le Bois de Paché s'étend sur la marge sud de la grande plaine calcaire qui s'étend de Neuville-de-Poitou aux environs de Thouars dans le département des Deux-Sèvres. Les sols de cette plaine sont des calcaires limono-argileux peu profonds -en général de moins de 50 centimètre d'épaisseur -, plus ou moins riches en cailloux, connus sous le nom vernaculaire de "groies". Ces groies calcaires sont des terres fertiles et saines et donc, propices à la polyculture céréalière. De ce fait, rares sont les milieux naturels qui ont pu échapper au développement de la culture intensive et aux remembrements des années 1950.
Le Bois de Paché est, ainsi, l'une de ces dernières emprises boisées venant rompre le paysage monotone des plaines du Haut-Poitou.
La couverture forestière composée surtout de Chêne pubescent est ponctuée de clairières de faible surface mais d'un grand intérêt floristique. De fait, malgré les altérations subies au cours des décennies, le bois abrite encore une partie des espèces végétales remarquables qui y étaient connues dès le milieu du 19ᵉ siècle et qui ont fait sa renommée sur le plan botanique. Les pelouses sèches de ses clairières, ainsi que celles qui se développent sur ses lisières, abritent, en effet, une flore très riche, comprenant beaucoup de plantes d'origine méridionale. Si beaucoup d'entre elles comme la Petite Coronille ou la Sauge des prés sont encore assez répandues dans des biotopes similaires en région Poitou-Charentes, d'autres ont une répartition beaucoup plus limitée et ne sont connues que d'un nombre restreint de localités régionales. C'est le cas du Petit Pigamon qui est une Renonculacée discrète des lisières sèches, dont les pétales absents sont remplacés par une gerbe d'étamines jaunâtres. C'est le cas, aussi, pour l'Astragale de Montpellier, une fleur aux belles corolles rosées.
Toutefois, malgré la protection du bois, certaines plantes ont, hélas disparues depuis le dernier recensement en 1987. C'était le cas de l'Aspérule glauque qui a été victime de l'embroussaillement du sous bois. C'est le cas, aussi, de la Centaurée de Trionfetti, une plante aux magnifiques capitules bleu foncé. Jusqu'au début des années 1980, la zone de contact située entre les champs cultivés et les lisières du bois abritait également un ensemble remarquable de plantes dites messicoles, c'est-à-dire des plantes qui ne croissent que dans les champs de céréales. La plupart : le Bleuet, la Nielle des blés, le Miroir de Vénus, parmi beaucoup d'autres, n'ont malheureusement, comme presque partout ailleurs dans les plaines françaises, pas résisté à l'intensification des cultures (tri des semences, épandages d'herbicides) :
Il est toujours possibles, au cours de sa promenade de découvrir l'Adonis d'automne, la Caucalis fausse-carotte, la Centaurée chausse-trappe, la Laitue vivace, la Neslie paniculée ou la Violette blanche.
Personnalités liées à la commune
- Jean Baptiste Emmanuel Amable de Curzon (1792 - 1861) maire de la commune de 1815 à 1830.
- Emmanuel Parent de Curzon (1811 - 1896): écrivain, philosophe et agronome - directeur du journal " l'abeille de la Vienne".
- Alfred de Curzon (1820 - 1895) peintre ayant connu une certaine célébrité - auteur, entre autres, des plafonds du foyer de l'opéra de Paris.
- Henri Coandă (1886-1972), ingénieur en aéronautique d'origine roumaine. Pionnier de l'aviation, il a fait voler le premier aéroplane muni d'un moteur à réaction (1911). Il contribua également à la motorisation de la Caravelle. il est célèbre pour son brevet appelé "effet Coanda". Propriétaire du château de 1941 à 1957. Sculpteur, il a laissé à la paroisse un christ en croix toujours visible dans l'église.
Héraldique
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Blasonnement : Palé d'or et d'azur au chef d'argent chargé de trois fougères mâles de sinople. Ce blason était l'apanage de la famille de Razes, comte d'Auxances, seigneur de Verneuil et conseiller du roi.
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