Molières est une commune française située dans le nord du département de Tarn-et-Garonne, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Quercy Blanc, correspondant à la partie méridionale du Quercy, devant son nom à ses calcaires lacustres du Tertiaire.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Lemboulas, le Petit Lembous, le ruisseau de Cardac, le ruisseau de Saint-Nazaire et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Molières est une commune rurale qui compte 1 182 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 2 599 habitants en 1841. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Montauban. Ses habitants sont appelés les Moliérains ou Moliéraines.
Histoire
Les premières traces d'occupation du site de Molières remontent au tout début de l'ère chrétienne, les Cadurques, peuple gaulois du Quercy, avaient choisi le site pour sa position élevée, surplombant les vallées du Lemboulas et du Petit Lembous, aisément défendable. L'occupation romaine et la période de prospérité qui l'accompagne favorise le commerce et ouvre des voies de communication. "Moleriis" devient le passage obligé entre Tolosa (Toulouse) et Divona (Cahors).
Après quelques siècles de troubles et d'insécurité correspondant à la période des "Grandes Invasions", le début du 12ᵉ siècle marque le retour de la prospérité pour Molières. Les terres fertiles fournissent des céréales. Les nombreux moulins qui jalonnent les ruisseaux, produisent de belles farines.
Dépendant religieusement de l'archiprêtré de Saint Vincent de Flaugnac, Molières a pour seigneur Ratier de Castelnau. C'est en 1263 que les habitants obtiennent l'autorisation de bâtir une église dédiée à la Vierge ("Beata Maria de Molieriis").
En mai 1270, Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis, octroie à Molières une Charte des coutumes, fondant ainsi, la quatorzième bastide en Quercy. Par ses nouveaux statuts, le village échappe au pouvoir seigneurial, il est placé sous l'autorité du Bayle comtal puis royal (représentant l'autorité royale), qui est entouré de six consuls, élus tous les ans parmi les habitants. La Charte des coutumes garantit la liberté des personnes, la protection des biens et le libre legs de ces biens. Chaque habitant doit participer à la défense de la Bastide, chaque homme est tenu d'assurer un service militaire de quarante jours : l'ost.
La bastide prend ainsi le relais d'Espanel, hameau situé à 3 km au nord et principal foyer de population. Les nouveaux habitants affluent et à partir de 1338, la Bastide organise son habitat sur la partie la plus haute de la colline, se protège d'un mur d'enceinte et édifie une tour de guet (qui dominera le village jusqu'en 1993). Des fossés sont également creusés autour de la ville vers 1350.
Ces défenses deviennent vite utiles car outre la Peste Noire de 1348 en provenance du Languedoc, la guerre Franco-Anglaise de Cent Ans est engagée. En 1360, le Quercy devient anglais, et Molières, restée française, est une sentinelle avancée en limite Nord du Comté de Toulouse. Molières vit retranchée derrière ses remparts jusqu'à la fin de cette guerre, en 1450.
C'est à partir de cette date que Molières retrouve sa prospérité et devient en 1573, Ville Royale. Mais cette période n'en est pas moins mouvementée. En effet, depuis 1562, catholiques et protestants s'affrontent dans la région. L'église, hors des remparts, sera attaquée et détruite en 1567. Elle ne sera reconstruite qu'au début du 17ᵉ siècle.
La constante volonté des habitants de mieux maitriser leur avenir, la qualité et le dévouement de leurs consuls trouvent leur récompense en 1696, quand Molières devient la quatorzième ville du Quercy à envoyer des députés aux États Provinciaux.
Au début du 18ᵉ siècle, l'essor de la cité et la richesse de sa bourgeoisie en font le centre d'un réseau d'échanges commerciaux très important. Toutefois, cet effort reposant sur l'économie agricole est contrarié, de 1785 à 1788, par de grandes sécheresses suivies d'hivers rigoureux.
La révolution de 1789 et son cortège de violences provoque de nombreux troubles dans la cité et Molières paie très cher sa qualité de ville royale : ses remparts sont détruits, ses armoiries martelées, ses cloches fondues pour faire des canons. Il faudra attendre l'arrivée de l'Empire pour que ses passions s'apaisent.
Molières devient une commune qui englobe 6 paroisses (Molières, Espanel, Saint Amans, Sainte Arthémie, Saint Christophe et Saint Nazaire) initialement dans le département du Lot. Elle change de département avec la création du Tarn et Garonne en 1808 par décret impérial de Napoléon. Molières est chef-lieu de canton rural composé des communes de Auty, Labarthe, Puycornet et Vazerac.
Avec l'expansion économique et démographique du 19ᵉ siècle, le village s'étend le long de la voie de communication Montauban – Cahors (actuelle rue principale et avenue de Larché). L'église en mauvais état et devenue trop exiguë pour accueillir tous les fidèles sera entièrement reconstruite sur l'emplacement du cimetière (ce dernier sera transféré hors du village, route de Labarthe). Elle sera inaugurée fin 1898. De l'édifice initial, seul subsiste le clocher de briques qui est désormais séparé de l'église.
En 1900, sur la nouvelle place de l'église est construite une halle aux volailles ainsi qu'une zone de déchargement de marchandises. À partir de cette date, les charrettes n'ont plus à monter la dure côte qui mène sur la place de la vieille ville. Devenue inutile pour cause de disparition des marchés, cette halle sera démolie dans les années 1980 tandis que la place sera remaniée en 2009.
Le 20ᵉ siècle sera marqué, dès la fin de la première guerre mondiale, par un fort exode rural qui vide la commune de la moitié de ses habitants. À partir de la fin des années 1980, la tendance s'inverse enfin alors que Molières se modernise et se tourne vers le tourisme avec la construction d'une base de loisirs, autour d'un lac de 10 ha.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église de la Nativité de Notre-Dame de Molières : c'est en 1263 que les habitants de Molières obtiennent l'autorisation de construire une église proche de l'emplacement actuel. Située hors des remparts de la bastide, elle sera détruite en 1567 lors des affrontements que se livrent catholiques et protestants dont Montauban est une place forte. Elle ne sera reconstruite que plusieurs dizaines d'années plus tard, au début du 17ᵉ siècle. Deux siècles plus tard, le conseil municipal de Molières décide de démolir et reconstruire cette église mal entretenue devenue trop exigüe. Pour des raisons d'économie, son clocher de style classique est conservé tandis qu'une nouvelle église est reconstruite sur l'emplacement de l'ancien cimetière avec les matériaux de démolition issus de la précédente par l'architecte Léopold Gardelle à partir de 1895. L'église actuelle est officiellement inaugurée en 1898. Depuis cette époque, l'église de Molières possède la particularité d'être séparée de son campanile. Ce dernier possède une cloche qui date du 18ᵉ siècle et fut surmonté d'une croix en pierre jusqu'en 1920, date à laquelle elle est foudroyée avant d'être fixer sur le mur à droite du clocher à la suite des travaux de réaménagement de la place en 2010. Ses peintures intérieures ont été réalisées par René Lala-Gaillard en 1923. Elle est également décorée par deux tableaux: Notre-Dame du Rosaire, réalisée en 1841 par Laure Villery est alors acquis par l'État pour 800F et Le Christ au tombeau, réalisé en 1849 par Auguste Laugier d'après un tableau de Philippe de Champaigne, et acquis par l'État pour 500F.
- L'église Saint-Germain à Espanel ; construite au 15ᵉ siècle.
- L'église Saint-Amans à Saint-Amans. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie.
- L'église Saint-Jérôme de Sainte-Arthémie ; bâtie au 18ᵉ siècle, elle est reconstruite en 1827 et des vestiges antérieurs au 19ᵉ siècle subsiste. Sa décoration intérieure date de 1850 (mais son retable remonte au 17ᵉ siècle) et les chapelles latérales furent ajoutées seulement en 1860.
- L'église Saint-Christophe à Saint-Christophe.
- L'église Saint-Nazaire de Molières, à Saint-Nazaire, remontant au Haut Moyen Âge, elle a subi des destructions pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de religion qui ont nécessité sa reconstruction au 16ᵉ siècle. Elle a été restaurée en 1980 et 2000. L'église a été dans sa totalité inscrite au titre des monuments historiques en 1979.
- La chapelle Saint-Paul du Fustin de Blanquerie.
- château d'Espanel
- La bastide historique : la partie la plus ancienne du village où subsistent plusieurs maisons à colombage ainsi que les traces des anciens remparts.
- Les vestiges d'un ancien pont dit « romain » sur l'ancienne route royale qui reliait Paris à Toulouse, à la limite avec Puycornet, à Sainte-Arthémie. Une partie du pont s'est effondrée à la suite de la crue de 1993.
- Une ancienne gare ferroviaire, terminus de la ligne Montauban-Molières des Tramways de Tarn-et-Garonne de 1913 à 1933. Elle a depuis été reconvertie en habitation.
Patrimoine environnemental
Le parc de loisirs du Malivert s'étend sur plus de 40 hectares autour d'un lac aménagé de 9 hectares doté de la plus grande plage de sable blanc de Tarn-et-Garonne.
Équipements culturels
- Médiathèque intercommunale, avec des expositions renouvelées tous les mois.
Personnalités liées à la commune
- Jean-Baptiste Chevalt, curé de Molières.
- René Lala-Gaillard, décorateur de l'église paroissiale de la Nativité de Notre-Dame
Héraldique
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Son blasonnement est : De sable aux cinq meules de moulin d'or ordonnées en sautoir.
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