Montaud est une commune française située géographiquement dans le massif du Vercors, administrativement dans le département de l'Isère et en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Historiquement rattachée au Dauphiné, la paroisse devenue commune indépendante en 1801, fait partie de la communauté de...
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Montaud est une commune française située géographiquement dans le massif du Vercors, administrativement dans le département de l'Isère et en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Historiquement rattachée au Dauphiné, la paroisse devenue commune indépendante en 1801, fait partie de la communauté de communes de Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté.
Selon l'ouvrage de Patrick Ollivier-Elliot dénommé Vercors safari-patrimoine, le territoire de la commune présente la particularité d'être un secteur isolé alors que, de tout temps, celui-ci fut une terre de passage : au Moyen Âge, pour éviter les crues de l'Isère et durant les Jeux olympiques d'hiver de 1968 de Grenoble pour accéder au val d'Autrans. L'endiguement du cours de l'Isère et la construction d'une route au pied des falaises durant les 18ᵉ et 19ᵉ siècles puis l'éboulement de la route du tunnel du Mortier en 1992 laissèrent le village en dehors des grands itinéraires, lui conférant par contrecoup l'image d'un village à l'ambiance sereine et tranquille.
Les habitants de Montaud se dénomment les Montaudins et les Montaudines.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
La Préhistoire
Territoire des Allobroges
Bien que servant depuis des millénaires de voie de passage aux hommes voulant rejoindre la cluse de Voreppe par la rive gauche de l'Isère, le site de Montaud ne connut pas d'installations durables à l'époque préhistorique et du moins, ils n'en laissèrent aucune trace. Cependant certains vestiges de civilisations anciennes de la période finale du bronze furent découverts lors de fouilles effectuées dans les grottes de l'Echaillon sur le territoire de la commune de Saint-Quentin-sur-Isère mais non loin du territoire montaudin actuel.
L'Antiquité
Le site de Montaud, dominant la pointe nord de la courbe de l'Isère se situait donc à la limite du territoire des Allobroges, ensemble de tribu gauloise occupant l'ancienne Savoie, le nord et le centre du Dauphiné.
Le plateau du Vercors était, quant à lui, occupé par la tribu des Vertamocores, peuple celtique associé à celui des Voconces mais ils n'ont laissé aucune trace archéologique sur le territoire montaudain.
L'énigme Hannibal
Hannibal et ses 27 éléphants franchissant le Rhône en 218 av. J.-C. (Henri Motte, 1878)
Certains historiens, dont l'académicien et historien militaire Paul Azan, évoquent la possibilité que le grand général et stratège carthaginois Hannibal Barca ait pu passer par Montaud avant de traverser les Alpes, partir à la conquête de la péninsule Italienne et ainsi rencontrer les troupes de l'Empire romain qu'il vainquit par deux fois au lac de Trasimène et à Cannes (Italie).
Le scientifique, docteur en médecine et archéologue amateur français Marc-Antoine de Lavis-Trafford (1880-1960), installé à Bramans dans la vallée de la Haute-Maurienne, a notamment défendu la thèse du passage du général Hannibal Barca, de ses troupes, fantassins, cavaliers et ses célèbres éléphants par la basse vallée de l'Isère et donc par le site de Montaud, non encore édifié, mais seul accès possible pour ne pas entraîner les pachydermes dans les marais du bec de l'Echaillon impraticable jusqu'à une époque récente. Le Docteur Lavis-Trafford fit effectuer des fouilles dans les environs immédiats du bourg de Montaud, mais elles ne donnèrent aucun résultat probant.
Aucune source archéologique (armes, ossements) n'ayant encore été découverte à Montaud et ses environs, rien ne peut étayer cette hypothèse séduisante, ni l'infirmer, d'ailleurs. La thèse reste donc, jusqu'à présent, recevable.
Un site web bien documenté présentent les différentes hypothèses, ainsi que les textes originaux (traduits) de Tite-Live et de Polybe sur la question.
Du Moyen Âge à la Révolution
La motte castrale du 10ᵉ ou 11ᵉ siècle, au sommet d'un relief naturel en position stratégique, était probablement une tour de guet entourée par une palissade en bois, qui permettait de surveiller l'importante voie entre Saint-Quentin et Veurey, passage obligé sur la rive gauche de l'Isère. Elle est dite aussi fort des Sarrazins ou fort moresque : la tradition locale lui attribue le rôle d'abri de Sarrasins, ce qui n'a pas été prouvé.
Le Cartulaire de saint Hugues (ou cartulaire de la cathédrale de Grenoble) publié par Jules Marion nous informe qu'au 12ᵉ siècle, il existait déjà sur « la montagne du lieu de Saint Quentin », la chapelle (capella Beate Marie Magdalenes), qui est unie la cure de la paroisse de Saint-Quentin et qui) se trouve dans le col tendant à aller à Veurey » (donc à Montaud).
Jusqu'au milieu du 17ᵉ siècle, Montaud n'était qu'un secteur du village de Saint-Quentin-sur-Isère, un gros hameau situé en altitude sur la route de Veurey. Le 11 mai 1655, la paroisse de Montaud s'érige en communauté distincte entrainant une scission avec la paroisse de Saint-Quentin.
Cependant, le 30 janvier 1790, pour des raisons administratives, les Montaudins demandèrent d'être réunis à la nouvelle commune Saint-Quentin créée lors la Révolution française. Cette union devint effective le lendemain.
Du Premier Empire à la Troisième République
Dès la première année du 19ᵉ siècle, la communauté de Montaud redevint officiellement une commune distincte par le fait d'un arrêté du 9 brumaire an X. Au début du Premier Empire le territoire communal héberge environ 500 habitants.
En 1859, la commune de Montaud est rattachée au nouveau canton dont la commune de Voreppe a sollicité la création, canton auquel l'administration veut également rattacher également Saint-Quentin aux dépens du canton de Tullins, mais le projet sera abandonné, la commune reste définitivement dans le canton de Tullins.
Le 20ᵉ siècle et le 21ᵉ siècle
Le 20ᵉ siècle
François Mitterrand se rendra sur le territoire de Montaud lors d'une étape du Tour de France 1985
Montaud, commune séparée de la plus grande partie du nord du plateau du Vercors (secteur dit des "Quatre Montagnes"), redevient, à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de 1968, un territoire de passage, mais pour une courte période.
- Tunnel du Mortier
Le 30 septembre 1967, le conseil général de l'Isère ouvre à la circulation le tunnel de Mortier, créant ainsi une liaison directe entre Tullins, Voiron et Autrans. Cette route (départementale D 218) est la Troisième voie de communication routière pour rejoindre les sites olympiques d'Autrans et de Villard-de-Lans, depuis l'autoroute Lyon-Grenoble A48 (après la route Sassenage-Lans-en-Vercors et la route Seyssinet-Pariset-Saint-Nizier-du-Moucherotte.
Le tunnel a été élaboré et construit dans la précipitation faisant qu'il sera victime de plusieurs éboulements majeurs. Un premier éboulement seulement trois ans après son ouverture, le 30 janvier 1971, qui laissera l'axe fermé durant un an, rouvrant seulement le 5 octobre 1972.
Le 20 avril 1992, un deuxième effondrement estimé se produisit sous le sommet de la Buffe emportant la route sur cent mètres environ. Depuis cette date, cette voie de circulation reste fermée à la circulation à la hauteur du hameau des Coings et la commune de Montaud se retrouve de nouveau séparée du reste du plateau du Vercors.
Cependant, bien que le tunnel soit devenu impraticable pour le passage en voiture, la route y menant reste accessible et plutôt active. En effet, cette route a été aujourd'hui reprise par les cyclistes, des randonneurs ou encore des personnes voulant seulement se balader dans les hauteurs de Montaud. Les cyclistes peuvent profiter d'une longue route où il n'y quasiment aucune voiture et d'un dénivelé d'environ 200m depuis le dernier hameau de Montaud. Les randonneurs eux auront accès à différents départs de randonnées depuis cette route. De même, cette route permettra aux parapentistes d'accéder au départ de parapentes de Montaud.
C'est à l'occasion du passage du Tour de France dans le Vercors, lors de l'étape entre Morzine et Lans-en-Vercors, le 10 juillet 1985 que François Mitterrand, alors Président de la République française viendra saluer, encourager et même photographier les coureurs cyclistes en faisant poser l'hélicoptère présidentiel sur le territoire de la commune de Montaud. Il rendra ensuite visite au village martyr de la Seconde Guerre mondiale de Valchevrière situé sur le territoire de Villard-de-Lans.
Toponymie
Selon l'ouvrage de Patrick Ollivier-Elliot dénommé Vercors safari-patrimoine, Montaud est le nom francisé du terme latin « Montus Altus » pour désigner ce qui fut, au début de l'histoire de la commune qu'un simple hameau de Saint-Quentin-sur-Isère perché dans la montagne.
Géographie
carte topographique du Massif du Vercors.
Culture et Patrimoine
Patrimoine d'architecture locale
Église de Montaud
Intérieur de l'église de Montaud
Fort des Sarrazins
La dangerosité des zones fangeuses qui bordent l'Isère, après le village de Saint-Quentin-sur-Isère au niveau du Bec de l'Echaillon imposa à la voie Valence-Grenoble de contourner cette pointe rocheuse qui marque la limite extrême du Vercors au nord par un itinéraire qui suivait d'abord le sillon du ruisseau des gorges depuis Saint-Quentin, pour ensuite monter jusqu'à Montaud, puis par l'Eygalen et rejoignait Ezy pour ensuite redescendre dans la vallée de l'Isère.
Afin de contrôler ce passage durant le Haut Moyen Âge, les autorités du lieu firent construire un petit poste (motte castrale) que la tradition appela ensuite « Fort des Sarrasins ». Cette construction en bois du 10ᵉ siècle ou du début du 11ᵉ siècle ne resta pas présente au-delà de sa période d'utilité,.
Église Sainte-Marie-Madeleine
L'église paroissiale, située sur la place centrale du village, juste à côté de la mairie, est dédiée à Sainte-Marie-Madeleine.
Sa construction a débuté en 1660 pour se terminer en 1679, l'église a bénéficié d'un agrandissement entre 1817 et 1837 par l'ajout de deux chapelles latérales.
Notre-Dame-des-Sommets
Emile Néraud, ancien missionnaire en Afrique fut nommé curé de Montaud entre 1950 et 1953. À cette occasion, il fut l'initiateur et le promoteur de l'installation de la statue de Notre-Dame-des-Sommets qui domine du haut de sa colline la place du village et son église situées une trentaine de mètres en contrebas.
Patrimoine et tradition orales
Le patois du Plateau de Montaud
Aire linguistique francoprovençale
Le territoire de la commune et de son canton, se situe au nord-ouest de Grenoble, dans la zone des patois dauphinois, laquelle appartient au domaine des langues dites franco-provençales ou arpitanes au même titre que les patois savoyards, vaudois, Valdôtains, bressans et foréziens. (voir carte)
L'idée du terme franco-provençal attribuée à cette langue régionale parlée dans la quart de la France du Centre-Est différente du français, dit langue d'oil et de l'occitan, dit langue d'oc est l'œuvre du linguiste et patriote italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 qui en a identifié les caractéristiques.
Les contes locaux et légendes du plateau de Montaud
Il existe encore quelques ouvrages qui relatent les contes et les légendes du Vercors, y compris pour le pays des Quatre-Montagnes et le plateau de Montaud. Le plus connu, un ouvrage notable, fruit d'une recherche importante, a été écrit par Charles Joisten (1936-1981), ancien conservateur du Musée dauphinois du conseil général de l'Isère situé à Grenoble et qui relate, parmi les autres légendes, le bestiaire fantastique et les légendes du secteur de Montaud, avec notamment :
La grotte des fées (lieu-dit "Pierre taillée", aux Balmes)
L'esprit domestique dit le "morillé"
Le serpent géant du plateau de bois vert (au-dessus du bec de l'Echallon)
Patrimoine naturel et biodiversité
Faune terrestre
Chauve-souris type Vespertilion
Montaud, petite commune rurale du Vercors abrite, sur son territoire, une faune variée correspondant à l'étage montagnard de végétation (de 900 à 1 600 mètre d'altitude) du massif et des influences climatiques qui lui sont propres. Il existe, plus spécifiquement sur ce territoire, une faune spécifique des falaises et des grottes.
Du fait de l'existence de nombreuses grottes, de cavités, de cavernes, de scialets et de granges abandonnées, le territoire des communes du plateaux (et pour lequel le territoire de Montaud ne fait pas exception) héberge différentes espèces de chiroptera dont la Vespère de Savi, l'oreillard, le vespertilion à moustaches, le vespertilion à oreilles échancrées, la sérotine de Nilsson, le murin de Brandt. Il est extrêmement rares de rencontrer des chauve-souris, car leur reproduction reste limitée (un petit par an). Elles ne sont ni nocives, ni nuisibles, ni dangereuses.
Faune aviaire
Des oiseaux (dont un grand nombre de rapaces), tels que la buse variable, la chouette hulotte, le rouge-queue noir et quelquefois le Gypaète barbu, réintroduit récemment dans l'ensemble du parc régional du Vercors.
D'autres oiseaux endémiques du secteur ont été répertoriés : milan noir, coucou gris, gélinotte des bois, merle noir, grive musicienne, fauvette à tête noire, roitelet huppé, mésange huppée, mésange à longue queue, mésange charbonnière, geai des chênes, grand corbeau et corneille noire mantelée.
Flore
Schéma des différents étages de végétation dans les Alpes
À l'instar de la faune, le territoire de Montaud et de cette partie la plus septentrionale du Vercors présente une grande variété de fleurs selon les alttudes. Les différentes altitudes de ce territoire sont :
l'étage montagnard essentiellement forestier, mais aussi composé de prairie et d'espaces aménagés par l'homme (900 à 1 600 mètre) ;
l'étage subalpin (1600 à 2 100 mètre) ;
l'étage alpin (au-dessus de 2 100 mètre).
Le bourg de Montaud et la quasi-totalité des hameaux, tous situés sur un plateau sont positionnés au niveau l'étage montagnard.
Il existe un musée de la Flore du Vercors qui est situé dans le couvent des Carmes (ancien château de Beauvoir-en-Royans). Celui-ci propose une exposition ethno-botanique, un jardin médiéval et un verger conservatoire (dont de nombreuses plantes médicinales). On peut y découvrir de nombreuses espèces locales conservées et protégées.
Un site intitulé « Fleurs du Vercors », très intéressant et bien documenté, existe sur le web. Il présente de façon encyclopédique, la flore existante sur le plateau du Vercors : une recherche par nom, famille et couleur de fleur est possible.
Voici quelques fleurs composant la flore locale du Vercors et par conséquent du plateau de Montaud, parmi les plus fréquentes :
Héraldique
Montaud (Isère) possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles.