Montdardier est une commune française, située dans le département du Gard en région Occitanie.
Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par la Crenze, la Glèpe et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (le « causse de Blandas », les « gorges de la Vis et de la Virenque » et les « gorges de la Vis et cirque de Navacelles ») et cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Montdardier est une commune rurale qui compte 195 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 1 051 habitants en 1906. Elle fait partie de l'aire d'attraction du Vigan. Ses habitants sont appelés les Montdardiérins ou Montdardiérines.
Situé en bordure du causse de Blandas, le village domine la vallée et l'ancienne voie romaine contrôlée jadis par une forteresse, maintenant château néogothique.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : le château, inscrit en 1989.
Histoire
Préhistoire
De nombreux vestiges témoignent d'une occupation des lieux depuis la Préhistoire.
Antiquité
Le village est situé à l'endroit où la voie romaine atteint le plateau.
Moyen Âge
Montdardier est mentionné dès le 11ᵉ siècle dans le cartulaire de l'Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert : montis disderii, la montagne désirée. Il est aussi mentionné Parrochia de Monte Desiderio en 1255 dans le cartulaire du chapitre de Notre-Dame-de-Bonheur et Mons Desiderius en 1384 dans le dénombrement de la sénéchaussée.
Au 14ᵉ siècle, au début de la guerre de Cent ans, la présence anglaise dans le Rouergue provoque de nouveaux travaux de fortifications du château. En 1469 le village et la forteresse sont pillés et incendiés par les troupes fidèles au comte d'Armagnac.
Les Templiers et les Hospitaliers
Une forteresse est édifiée au 12ᵉ siècle sur un monticule, et complétée par un poste d'avant-garde, sur un éperon dominant la vallée de la Gleppe. Pendant le haut Moyen Âge, Montdardier est une étape sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Les pèlerins peuvent trouver du réconfort dans un hôpital attribué aux Templiers, qui possèdent une résidence et des terres sur le village. La dévolution des biens de l'ordre du Temple, l'hôpital est transmis aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Époque moderne
Restauré au 15ᵉ siècle, le château est confronté aux troubles religieux. En 1628, les troupes du Duc de Rohan détruisent les murailles de la forteresse. Rebâti à nouveau en 1703, le château n'a plus aucune vocation militaire.
Les Hospitaliers sont présents dans le village au début de l'époque moderne. L'hôpital est donc géré durant cette période par l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Révolution française et Empire
En 1792 le château est pillé et incendié par une troupe venue d'une autre région.
Époque contemporaine
La forteresse a subi de nombreuses mises à sac au cours de l'histoire. Après la Révolution le château est rebâti en 1860 sur des plans de Eugène Viollet le Duc à le demande du châtelain, le vicomte Fernand de Ginestous. Le village s'étend alors en dehors des fortifications, devient un village minier et permet des cultures variées dans le poljé de Rogues et dans la doline de Navas. L'extraction de pierres lithographiques à proximité du village contribue également à sa croissance économique et démographique.
Lors des journées des 20 et 21 juillet 1944, une colonne SS encercle le village. Les habitants craignent le pire mais le village est épargné. Cet évènement est commémoré par la statue de Notre-Dame du Causse à la sortie sud-ouest du village.
La mine des Malines employa près de 600 ouvriers pendant plus de 20 ans entre 1890 et 1912 et ferma en 1992. Du plomb et du zinc furent extraits ainsi que 250 tonnes d'argent. La fermeture des mines et le déclin de la vie paysanne ont provoqué tout au long du 20ᵉ siècle le départ de nombreuses populations et la chute d'activités. Un nouvel élan est maintenant retrouvé.
Toponymie
Provençal Mount-Dardié, du roman Mondesdier, du bas latin Mons Desiderius.
Racine provençale Mount : mont et Deidié (du latin Desiderius) : Didier (Sant Deidié : saint Didier).
Culture locale et patrimoine
Édifices civils
- Le château Inscrit MH (1989) : Restauré en 1860 par Viollet le Duc, il a été reconstruit sur les soubassements d'une forteresse édifiée au 12ᵉ siècle comportant quatre grandes tours rondes. La forteresse assurait la protection du village et des paroisses du Causse dès le 12ᵉ siècle. L'architecte Viollet-le-Duc est sollicité pour sa reconstruction en 1860 par le Vicomte Fernand de Ginestous. Souvent critiqué dans le passé, cet édifice signé de Viollet-le-Duc, témoigne de l'architecture à l'époque industrielle, de la réhabilitation du Moyen Âge par les romantiques au 19ᵉ siècle. Les matériaux de construction sont traditionnels, bois et pierre, mais aussi nouveaux pour le 19ᵉ siècle, fer, zinc, briques ;
- Le monument aux morts de la Grande Guerre situé au croisement de la Grand'rue et de la Route de Ganges ;
- La glacière ;
- Les puits ;
- L'ancien lavoir.
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Édifices religieux
- L'église Saint-Martin de Montdardier du 13ᵉ siècle : Elle est située à l'extérieur du village le long de l'ancienne voie romaine. Le tympan d'époque paléochrétienne provient probablement de l'église primitive ;
- La statue de Notre-Dame du Causse à la sortie sud-ouest du village. Une messe y est célébrée tous les ans pour la fête de l'Assomption le 15 août ;
- La chapelle Saint-Guilhem dans le centre du village.
- Temple protestant de Montdardier.
Patrimoine culturel
- L'ancien temple protestant (aujourd'hui désaffecté et transformé en gîte touristique) ;
- La salle polyvalente.
Patrimoine environnemental
Espaces protégés et gérés
-
Parc national des Cévennes, aire d'adhésion.
-
Réserve de biosphère des Cévennes, zone de transition.
Réseau Natura 2000
Gorges de la Vis et cirque de Navacelles
Le site a été classé comme Zone de protection spéciale en avril 2006.
Le site Natura 2000 Gorges de la Vis et de la Virenque est une zone spéciale de conservation située pour 56% dans le département du Gard et pour 44% dans celui de l'Hérault. Il couvre une surface totale de 5 513 hectare et se situe entre 150 mètre et 750 mètre d'altitude. Le site est composé principalement de : Forêts caducifoliées pour 42 %, Forêts sempervirentes non résineuses pour 20 % et Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana pour 20 %.
Le site Natura 2000 « Gorges de la Vis et cirque de Navacelles » est une zone de protection spéciale située pour 85% dans le département du Gard sur les communes de Alzon, Arre, Arrigas, Bez-et-Esparon, Blandas, Campestre-et-Luc, Molières-Cavaillac, Montdardier, Pommiers, Rogues, Saint-Laurent-le-Minier, Vissec et pour 15% dans celui de l'Hérault sur les communes de Le Cros, Gorniès, Saint-Maurice-Navacelles, Sorbs. Il couvre une surface totale de 20 321 hectare et se situe entre 150 mètre et 955 mètre d'altitude. Le site est composé principalement de : Pelouses sèches, Steppes pour 40 %, Forêts caducifoliées pour 15 % et Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana pour 10 %.
La ZNIEFF de deuxième génération est Gorges de la Vis sur 3 668 hectare. L'inventaire a recensé deux espèces d'insectes, 8 espèces de mammifères, 5 espèces d'oiseaux et 21 espèces de plantes.
Causse de Blandas
le site a été proposé comme Site d'intérêt communautaire (Directive habitats) en décembre 1998.
Le site Natura 2000 Causse de Blandas est une zone spéciale de conservation située sur les communes de Alzon, Arre, Arrigas, Blandas, Molières-Cavaillac, Montdardier, Pommiers, Rogues, Vissec. Le site Natura 2000 couvre une surface totale de 7 913 hectare et se situe entre 540 mètre et 955 mètre d'altitude. Il est composé principalement de Pelouses sèches, Steppes pour 80 %, complétées par des Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana pour 7 %, d'Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) pour 5 %, des Prairies améliorées pour 4 %, des Forêts de résineux pour 2 %, des Rochers intérieurs, Éboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente pour 1 % et des Forêts caducifoliées pour 1 %.
La ZNIEFF de deuxième génération est Causse de Blandas sur 9 132 hectare. L'inventaire a recensé une espèce d'insectes (onychogomphe à crochets), 5 espèces d'oiseaux (aigle royal, circaète Jean-le-Blanc, bruant ortolan, Pie-grièche méridionale et pie-grièche à tête rousse) et 38 espèces de plantes.
Massif de la Tude
Le massif de la Tude : Forêt communale reboisée à partir de 1864 par l'administration forestière. Dans les années 1930 la forêt est léguée à l'État par le maire de l'époque Gaston de Saporta. En échange de ce legs l'administration devait employer les chômeurs des mines pour construire des chemins d'accès.
Balades et randonnées
Un sentier de découverte et d'interprétation du patrimoine culturel permet de découvrir le village. Trois sentiers de Petite Randonnée sont par ailleurs balisés au départ de Montdardier : Le sentier forestier de Montdardier, le sentier de la Tude et le sentier du pic d'Anjeau. Le village est en outre à la fois traversé par le sentier de grande randonnée de pays (GRP) Tour du pays viganais et par le sentier de grande randonnée GR7 dont le parcours haut-languedocien est également dénommé "chemin de Saint-Guilhem".
Personnalités liées à la commune
- Famille de Ginestous.
- Gaston de Saporta. Paléontobotaniste français
- Eugène Viollet-le-Duc. À la demande de la famille de Ginestous, il donnera les plans d'un nouveau château édifié sur les bases de l'ancienne forteresse.
Montdardier dans la littérature
Montdardier est principalement cité comme lieu de passage, où la luminosité du Causse contraste avec l'étroitesse de la grand'rue, d'où ces passages quelque peu sombres :
« A Montdardier, sur une montagne escarpée, couverte de bois et de lavande, se trouve un village de mendiants, avec une auberge qui m'a fait presque reculer. Des hommes à mine de coupe-jarrets y mangeaient du pain noir, et leurs visages sentaient tellement les galères que je pensais entendre le bruit de leurs chaînes. Je regardai leurs jambes, et je ne pouvais m'imaginer qu'ils auraient dû ne pas être libres. Il y a ici une sorte d'attitude si horriblement mauvaise qu'il est impossible de se tromper de sa signification. J'étais tout à fait seul et absolument sans armes. Jusqu'à ce moment, je n'avais pas songé à emporter de pistolets, et à ce moment j'aurais été satisfait d'en avoir. Le maître de l'auberge, qui semblait le cousin germain de ses hôtes, me servit non sans difficulté, du mauvais pain, mais qui n'était pas noir. Ni viande, ni œufs, ni légumes et un vin excécrable; pas d'avoine pour ma mule, pas de foin, pas de paille, pas d'herbes; heureusement la miche de pain était grande; j'en pris un morceau et distribuai le reste à mon ami d'Espagne à quatre pattes, qui le mangea avec reconnaissance, tandis que l'aubergiste grognait. »
— Arthur Young, Voyages en France en 1787, 1788 et 1789
« La lune, à son premier quartier, restait encore noyée comme une espèce de tranche d'orange dans les horizons marécageux du Bas-Pays. Mais déjà l'altitude donnait au fouillis d'étoiles une telle luminosité qu'on distinguait parfaitement les ondulations du plateau. Julien reconnut sur sa droite la crête familière des rochers de la Tude qui dominaient le village de Montdardier, distant d'une lieue. Il repoussa de toutes ses forces l'envie de faire un détour par la propriété de sa tante, située à la sortie de Montdardier sur la route du petit hameau de Navas : ç'eut été un crève-cœur d'autant plus inutile que la propriété avait été vendue après la mort de sa tante, quinze ans auparavant. Il avait appris que les arbres du parc avaient été détruits par un incendie et que la maison, vaste bâtisse à allure de gentilhommière, mal entretenue par ses nouveaux propriétaires, qui avaient eu des malheurs, allait à la ruine. Adieu les roses, adieu le boulingrin et les groseilles, tout cela n'était qu'un petit spasme douloureux au fond de sa mémoire. »
— Jean Carrière, La caverne des pestiférés
Héraldique
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Les armes de Montdardier se blasonnent ainsi :
De gueules au chevron d'or surmonté d'une flèche couchée du même et soutenu d'une montagne d'argent mouvant de la pointe
Armes parlantes (Rébus: mont+dard).
L'ancien blason était :
D'argent à trois fasces crénelées de cinq pièces de gueules
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Famille de Ginestous
D'or au lion de gueules, armé, vilené et lampassé de sable
Famille de Ginestous de Montdardier
Ecartelé au Premier et 4e d'or au lion rampant de gueules, armé et lampassé de sable (qui est de Ginestous) ; au 2e et 3e d'argent à trois fasces crénelées de trois pièces de gueules (qui est de Montdardier).
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Les devises des Ginestous de Montdardier sont :
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nec vi nec metu (ni par la force, ni par la crainte)
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stabit atque florebit (il se tiendra debout et il fleurira)
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