Montesquieu est une commune française, située dans le nord-ouest du département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie, à 12 kilomètres environ au nord de Moissac. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Quercy Blanc, correspondant à la partie méridionale du Quercy, devant son nom à ses calcaires lacustres du Tertiaire.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Barguelonne, la Petite Barguelonne, le ruisseau de Cabarieu et par divers autres petits cours d'eau.
Montesquieu est une commune rurale qui compte 754 habitants en 2020. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Moissac. Ses habitants sont appelés les Montesquivois ou Montesquivoises.
Ses habitants sont appelés les Montesquivois, ou Montesquiviens.
Histoire
La présence gauloise est attestée par un tombeau (tumulus) à Esmes. Le paysage en garde la trace juste en dessous de l'église actuelle. Montesquieu était alors située sur le territoire du peuple gaulois des Cadurques, dont la capitale était Cahors. À Esmes également passait une voie romaine qui reliait Penne d'Agenais à Moissac. Ce « Chemin Moissagais » traversait la Barguelonne sur le site de l'actuel moulin de Cayrou.
Après les invasions barbares des 5ᵉ et 6ᵉ siècles, puis les temps difficiles du Haut Moyen Âge, il faut attendre 1125 pour trouver la toute première mention de Montesquieu. Une charte parle en effet pour la première fois le seigneur de Montesquieu (« …é aquel de Montesquio »). Montesquieu (Monte Esquivo) semble désigner le mamelon bien isolé (esquivé) sur lequel fut bâti le château par la puissante famille des Durfort. Cependant les premiers seigneurs appartenaient à la maison de Fumel, vassale des Durfort à Montesquieu. Au cours des siècles la seigneurie changea plusieurs fois de main, passant aux familles De La Barthe, D'Arvieu, De Jehan, De Cazals. La seigneurie de Montesquieu connut une histoire mouvementée, en lien avec les péripéties de son temps. Ainsi le château fut détruit en 1214 par les troupes de Guy de Montfort durant la croisade des Albigeois.
La guerre de Cent Ans fut également éprouvante car Montesquieu était situé sur une zone de frontière entre les royaumes de France et d'Angleterre, le lieu-dit Gal de l'Inglés (gué de l'anglais ») sur la Barguelonne à Esmes fut le lieu d'une bataille. On a même retrouvé au 19ᵉ siècle dans le village d'Esmes les restes d'hommes et de chevaux emmêlés. Des découvertes identiques eurent lieu à Sainte-Thècle.
À l'époque moderne, les guerres de religions furent aussi une période troublée : Jacques De La Font de Jehan, seigneur de Montesquieu mourut pour la Ligue en 1589 à Sarlat. Les habitants durent aussi subir le passage des gens de guerre démobilisés qui vivaient de rapines et de brigandages. En 1625 la communauté doit par exemple verser des vivres à monseigneur d'Epernon pour éviter le logement de ses gens de guerre. En 1628-1632 l'épidémie de peste oblige la communauté à prendre des mesures anti-contagion comme des palissades autour du hameau de Montesquieu et le nettoyage des maisons.
Mais les aléas climatiques furent sans doute les plus durs pour cette communauté paysanne. Les hivers très froids de 1693 et 1694 sont terribles. Au 18ᵉ siècle, les habitants sont frappés à de nombreuses reprises par des orages dévastateurs et la grêle, ainsi que des inondations de la Barguelonne. Montesquieu est touchée en 1760, 1765, 1772, et surtout 1787 où le 28 juin les consuls notent que « survint un ouragan accompagné de grêle et de pluie dont les effets ont été si funestes que les arbres ont été arrachés ou rompus, les récoltes détruites, broyées ou ensevelies dans le limon ou entraînées par des torrents, les maisons ébranlées ». La même source dit que des habitants surpris dans les champs sont morts et que « les habitants sont sans ressources pour leur subsistance ».
Pourtant, les deux siècles qui précédèrent la Révolution virent aussi l'émergence d'une société villageoise qui se développa et sut défendre ses intérêts. Les paysans d'Esmes s'opposèrent avec succès à leur curé et à la seigneuresse de Montesquieu en 1551 qui prélevaient des impôts exagérés. Après un incident en 1739, les consuls issus de la communauté villageoise obtinrent du seigneur qu'ils se réunissent désormais à Sainte Thècle et non au château de Montesquieu.
La communauté villageoise ne se réduisait pas seulement aux paysans. On y trouvait de nombreux métiers, et surtout des artisans comme des tailleurs (dix à la fin du 17ᵉ siècle), charpentiers, maçons, forgerons, cordonniers, menuisiers… On trouvait également des briqueteries et tuileries dont il reste encore quelques vagues vestiges. La Barguelonne à Montesquieu comptait au début du 18ᵉ siècle quatre moulins.
Au cours de la Révolution, le château fut assiégé le 5 février 1790 et échappa de peu à l'incendie. Les terres seigneuriales furent vendues comme biens nationaux vers 1792-93.
Le 19ᵉ siècle fut marqué par un essor économique et agricole, surtout lié à la culture du chasselas. La nouvelle église de Sainte-Thècle, inaugurée en 1862, fut définitivement achevée en 1873. Une école fut ouverte à Sainte-Thècle en 1833, et à Esmes en 1880.
Pourtant l'exode rural commença à vider peu à peu la commune. La population qui dépassait les 1 300 habitants en 1850 est passée en 1920 à 770 habitants. La commune est aussi durement touchée par la Grande Guerre, plus de quarante de ses jeunes gens y laissèrent la vie. Durant l'occupation, elle est un relais vers les maquis du Lot. Après la guerre, l'exode rural s'est poursuivi, avec un minimum de 631 habitants au recensement de 1999. Depuis, un renouveau démographique s'est opéré grâce à de nouveaux arrivants, la population au dernier recensement était de 796 habitants.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Sainte-Thècle de Sainte-Thècle. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie.
- Église Saint-Martin d'Esmes. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie.