Morvillers est une commune rurale française située dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France.
Ses habitants sont appelés les Morvillois et les Morvilloises.
Histoire
Moyen Âge
En 1503, date de reconstruction de l'église, est attesté un vicariat.
Époque moderne
Le village se trouvait dans le diocèse de Beauvais et dans le doyenné de Montagne où se trouvait également Songeons. Situé dans le Beauvaisis « restreint » il dépendait du bailliage ainsi que de l'élection de Beauvais.
On peut supposer que Morvillers était un pays d'élevage et que l'investissement était principalement dû à la nécessité du lait dans l'activité de ses bueries beauvaisiennes. En outre les années 1640-1660 furent des années d'écroulement du prix des céréales et ces terroirs de transition entre grands terroirs de blé mités de pâture pouvaient représenter un investissement d'autant plus rentable que les prix du bétail et du foin herbager était en forte progression.
En effet à Morvillers à partir du 17ᵉ siècle se développe cette catégorie de pâturage spécifique par sa position et son développement à partir des jardins et donc à proximité des habitations.
Le marché de Songeons qui avait pris le relais de celui de Gerberoy était un marché local principalement tourné vers le froment. Celui-ci de portée locale a moins souffert que les plus grands marchés du Beauvaisis aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles et on peut supposer qu'à Morvillers il existait en parallèle de l'élevage une production locale de céréales destinée à la commercialisation.
Morvillers est donc à l'aube de la Révolution française une campagne française qui en comporte les caractéristiques.
Révolution française
La loi du 22 décembre 1789 reprise par la constitution de 1791, divise le royaume (la République en septembre 1792), en communes, cantons, districts et départements. Le village est rattaché au canton de Songeons et au département de l'Oise. Les cantons étaient originellement regroupés en districts jusqu'à la suppression de ceux-ci en 1795 et Morvillers se trouve dans celui de Grandvilliers, puis en arrondissements lors de leur création en 1800 ; Morvillers est alors rattachée à l'arrondissement de Beauvais. La constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795), qui supprime par ailleurs les districts, crée une municipalité dans chaque canton, formée de représentants de toutes les communes du canton jusqu'au 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) ce qui contribua à renforcer les liens avec le chef-lieu de canton voisin.
Le nombre de cantons fut réduit par la loi du 8 pluviôse an IX (28 janvier 1801) Les premiers préfets nommés par le gouvernement furent sommés d'établir dans leur département la répartition des communes dans chaque canton nouvellement établi, ce qui fit passer brièvement la commune dans le canton de Marseille-en-Beauvaisis, mais elle retrouve dès 1802 son attache au canton de Songeons.
Le 19ᵉ siècle
Après la Révolution française débute la période de transition pour le village. Celle-ci se traduit d'abord par une baisse régulière de la population dû à l'exode rural qui se stabilise après la Première Guerre mondiale.
Toponymie
Au Moyen Âge, l'orthographe du nom du village n'est pas encore fixée et on trouve diverses formes. Ainsi en 1220 le village se nomme Morviler en 1480 Morvillier et en 1540 Morvilliers
Sur la carte du Beauvaisis par Samson d'Abbeville, publiée chez P. Mariette en 1667, le nom de Morvillers semble s'être fixé et son orthographe est celle que l'on utilise encore actuellement.
Le nom de Morvillers vient de mor (maison) associé à villa (domaine rural gallo-romain).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
-
L'église, reconstruite en 1503, est une ancienne chapelle et sous le vocable de saint Wandrille. Le chœur seul est en échiquier de pierre et silex. Le portail de style Renaissance est surmonté d'une rose à huit compartiments et d'une niche à dais. La plupart des fenêtres, aujourd'hui bouchées, sont de grandes ogives géminées. Le clocher carré à toit d'ardoise est sur le transept nord. La nef date de 1539.
-
Le château de Morvillers un témoin exceptionnel et unique des manoirs en pan de bois construits à la fin du XVe et au début du 16ᵉ siècle. Jadis recouvert d'un enduit, il présente une façade sur cour à encorbellement sculpté, vraisemblablement flanqué initialement d'une tourelle d'escalier hors d'œuvre. Le colombage est agrémenté de panneaux rectangulaires à motifs quadrilobés. À l'intérieur, le volume ancien des pièces a été en grande partie respecté : plusieurs de ces pièces ont conservé leur plafond originel à sommiers moulurés et sculptés. Si la cage d'escalier actuelle n'est sans doute pas antérieure au 17ᵉ siècle, la charpente sur blochets, en revanche, est probablement d'origine.
Il a été inscrit au titre des monuments historiques le 19 janvier 2006
-
Le bâtiment de la mairie est un ancien pensionnat, Le Clos Fleuri qui date du 19ᵉ siècle comme l'indique son architecture en brique rouge typique de cette époque. Regroupement courant à l'époque de la Troisième République des bâtiments de la représentation de l'État, celui-ci se trouve au centre du village. Il comporte au rez-de-chaussée les deux classes du regroupement scolaire ainsi que les bureaux du maire et le secrétariat de mairie. La salle du conseil se trouve au premier étage. Dans l'ancien logement de fonction de l'instituteur et secrétaire de mairie a été aménagé un logement et deux autres l'ont été dans les combles autrefois inhabitées.
-
Situé au 27 rue Riquefosse, le bâtiment porte le nom de « chapelle », mais le mystère reste entier quant à ses origines.
-
La façade néoclassique du bâtiment laisse penser que l'édifice a été construit au 19ᵉ siècle. Il fait huit mètres de hauteur pour cinq mètres de largeur et est doté de deux passages latéraux, qui, comme les églises romanes, sont constitués d'arcs en plein cintre. L'utilisation de la pierre pour la façade détonne dans cette région où les bâtiments et édifices sont construits, à partir du 19ᵉ siècle, principalement en brique, dont le reste du bâtiment est d'ailleurs constitué. Sur la partie sud se trouve une sacristie. Lors de sa construction le bâtiment a été surmonté d'un clocher à forme octogonale dans lequel se trouvait une cloche.
-
La structure générale évoque un lieu de culte, par exemple son orientation vers l'ouest caractéristique des édifices chrétiens. Sur le fronton arrondi on trouve une sculpture en relief qui représente le ciel et le soleil à l'intérieur desquels, dans un triangle – représentation de Dieu en trois segments égaux -, est inscrit le nom de Dieu en hébreu biblique. On peut penser pour cela qu'il s'agissait à l'origine d'un lieu de culte protestant. De plus, avant la restauration la partie Est était surélevée pour accueillir un autel.
-
Le bâtiment avait été oublié des riverains et une menace de destruction par l'OPAC de l'Oise en 2000 a fait prendre conscience de ce lieu jusque-là oublié et à l'abandon. La mairie l'ayant déclaré « bien sans maître », la « chapelle » a été achetée et réhabilitée en une habitation locative dont l'aménagement intérieur, celui du Loft, s'attache à la conservation de l'architecture et de l'espace.