Moÿ-de-l'Aisne est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Moÿ-de-l'Aisne est l'une des quatre communes françaises comportant un y tréma dans leur nom (avec Aÿ-Champagne, L'Haÿ-les-Roses et Faÿ-lès-Nemours). Sa prononciation est : « Mo-i »...
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Moÿ-de-l'Aisne est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Moÿ-de-l'Aisne est l'une des quatre communes françaises comportant un y tréma dans leur nom (avec Aÿ-Champagne, L'Haÿ-les-Roses et Faÿ-lès-Nemours). Sa prononciation est : « Mo-i » (API : /mɔ.i.də.lɛn/, SAMPA : mO.i.d@.lEn).
Histoire
Temps modernes
Carte de Cassini du secteur
(vers 1750).
La carte de Cassini montre qu'au 18ᵉ siècle, Moÿ est une paroisse située sur la rive droite de l'Oise.
Un moulin à eau, symbolisé par une roue dentée, était installé sur la rivière.
Au sud-est, un château construit sur les bords de l'Oise est représenté.
Époque contemporaine
De 1898 à 1963, Moÿ-de-l'Aisne est traversé par la ligne de chemin de fer de Mézières-sur-Oise à La Fère, qui, venant d'Alaincourt, traversait le village du nord au sud et se dirigeait vers Vendeuil.
Chaque jour, trois trains s'arrêtent dans chaque sens devant la gare pour prendre les passagers qui se rendaient soit à Saint-Quentin, soit à Guise ou dans l'autre sens à La Fère.
A une époque où le chemin de fer était le moyen de déplacement le plus pratique, cette ligne connait un important trafic de passagers et de marchandises.
Première Guerre mondiale
Après la bataille des frontières du 7 au 24 août 1914, devant les pertes subies, l'État-Major français décide de battre en retraite depuis la Belgique. Le 28 août 1914, de violents combats opposent les Allemands aux cavaliers britanniques qui perdent dix hommes ce jour-là. Un monument inauguré lors du Centième anniversaire, érigé sur la Place de la mairie, leur rend hommage.
Destruction de l'église en 1917 par les Allemands.
Les Allemands s'emparent du village et poursuivent leur route vers l'ouest. Dès lors commença l'occupation qui dure jusqu'en avril 1917. Pendant toute cette période Moÿ reste loin des combats, le front se situant à une quarantaine de kilomètres à l'ouest vers Roye, Péronne. Le village sert de base arrière pour l'armée allemande.
Des arrêtés obligent, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien.
Le 19 février 1917, les habitants sont évacués et les Allemands détruisent l'église et une grande partie des constructions avant de se retrancher derrière la ligne Hindenburg, ligne de fortifications s'appuyant sur le canal de Saint-Quentin, jusque Tergnier et Soissons.
Pendant plus d'un an encore, Moÿ reste dans la zone contrôlée par l'armée allemande et ne sera définitivement libérée qu'en septembre 1918 par les troupes anglo-américaines.
Après l'Armistice du 11 novembre 1918, peu à peu, les habitants évacués reviennent, mais la population, qui avait atteint 932 habitants en 1911 n'est plus que de 577 en 1921. La commune est détruite
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions, la commune se voit décerner la Croix de guerre 1914-1918 le 17 octobre 1920. Sur le monument aux morts sont inscrits les noms des 25 soldats de la commune morts pour la France ainsi que de 18 civils.
La reconstruction de Moÿ-de-l'Aisne est financée en partie par la mécène Suzanne Deutsch de La Meurthe en 1927, avec notamment :
l'installation du service des eaux,
la construction de 20 logements pour les familles nombreuses,
la construction d'un centre d'hygiène et de bains douches,
l'installation d'un terrain de sport et d'une salle de gymnastique,
la construction de 16 logements au Chemin Guisois.
la construction en 1928-1929 de l'usine de la Société Industrielle de Moÿ
Après la Seconde Guerre mondiale
À partir de 1950, avec l'amélioration des routes et le développement du transport automobile, le trafic ferroviaire a périclité et la ligne de chemin de fer a été fermée en 1963. Les rails ont été retirés. A l'emplacement de la ligne a été créée la rue aujourd'hui baptisé Rue du Général de Gaulle. Quelques tronçons de l'ancienne ligne subsistent encore de nos jours utilisés comme sentier de randonnée. La gare désaffectée a été vendue.
Toponymie
Le nom du village apparaît pour la première fois en 1174 sous l'appellation de Moi. L'orthographe variera encore ensuite: Moyacum, Moy-dalez-Ribemont, Moy-sur-Oise, en 1412, Mouys, Moui, Mouy, puis Moy vers 1750 sur la carte de Cassini et enfin le nom actuel Moÿ-de-l'Aisne au XIXe siècle.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Quentin. L'église est reconstruite après la première guerre mondiale.
Monument aux morts ; ce monument rend aussi hommage à la mécène Suzanne Deutsch de La Meurthe, bienfaitrice de la commune.
Mémorial Le Glorieux, char explosé le 17 mai 1940 en défendant le pont de Moÿ.
Mémorial du centenaire 1914-2014.
Personnalités liées à la commune
Armes des marquis de Moÿ de la maison de Ligne : Écartelé : 1 et 4, de Lorraine ; 2 et 3, de Moÿ ; sur-le-tout de Ligne.
Procope Hyacinthe de Ligne, marquis de Moÿ (jusqu'en 1704), brigadier des armées du Roi, capitaine-lieutenant des gendarmes écossais :
« il avait dissipé tous ses biens & vendu le marquisat de Moÿ (ou de Moüy : Moÿ-de-l'Aisne) (à Louis Antoine Crozat, receveur général des finances, sous la condition expresse que ni Crozat, ni ses ayant-cause ne pourraient jamais prendre le titre de marquis de Moÿ), en sorte que son fils n'a eu que les biens qui lui sont venus de sa mère. »
Louis-Marie-Athanase de Loménie, comte de Brienne (1730-1794), officier et homme politique français, secrétaire d'État à la Guerre de 1787 à 1788, propriétaire de l'Hôtel de Brienne à Paris (actuel ministère des Armées), mort guillotiné à Paris, était marquis de Moÿ par son mariage avec Etiennette Fizeaux.
Suzanne Deutsch de La Meurthe (1892-1937), mécène française, finance en partie la reconstruction de la ville après la Première Guerre mondiale. Le collège de Mouÿ porte son nom depuis 1999.