Parthenay est une commune du centre-ouest de la France située dans le département des Deux-Sèvres, dont elle est l'une des deux sous-préfectures (avec Bressuire), en région Nouvelle-Aquitaine.
Ses habitants s'appellent les Parthenaisiens.
Histoire
Moyen Âge
Le nom de Partenay apparaît au début du 11ᵉ siècle et désigne alors peut-être l'actuel village de Parthenay-le-Vieux. Il n'y a pas trace d'importantes occupations humaines antérieures au Moyen Âge et il est probable que Parthenay soit née en même temps que son château, un peu avant 1012.
La première dynastie de seigneurs locaux est dite des « Parthenay L'archevêque » car elle s'enorgueillissait d'avoir un ancêtre archevêque de Bordeaux. Ces seigneurs, vassaux des comtes de Poitiers, deviennent au 11ᵉ siècle de puissants barons, contrôlant la Gâtine par la fondation de châteaux, d'églises et le contrôle des bourgs. Ils s'allient aux comtes d'Anjou, l'ennemi de leur suzerain, ce qui leur permit de se révolter souvent contre leurs suzerains les comtes de Poitiers, puis contre les rois de France ou d'Angleterre.
Dans la seconde moitié du 11ᵉ siècle, les comtes-ducs de Poitiers concèdent des franchises aux bourgs qui entourent Parthenay : Saint-Pierre et Saint-Paul (abandon des droits seigneuriaux et du droit de service armé).
C'est à Parthenay que se déroula la rencontre entre saint Bernard et le duc d'Aquitaine Guillaume X qui reconnaissait alors un antipape et finit par se convertir.
La cité devient un lieu de passage d'une route secondaire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui rejoignait la via Turonensis plus au sud, après être passée par Niort. C'est pour cette raison que la porte fortifiée du nord est appelée porte Saint-Jacques, et bénéficie d'un traitement prestigieux. La principale artère de la ville au Moyen Âge était la rue de la Vau Saint-Jacques (on y trouve toujours un ensemble de maisons à pans de bois de la fin du Moyen Âge) qui menait à la porte de la citadelle, entrée de la deuxième enceinte fortifiée. Au bout de cet éperon rocheux dominant le Thouet se trouvait le château des seigneurs de Parthenay.
En 1202, le baron de Parthenay apporte son soutien à Jean sans Terre dans sa lutte contre le roi de France, Philippe Auguste. Le roi d'Angleterre verse d'importantes aides à son allié pour qu'il renforce les fortifications de ses châteaux. Mais cela n'empêche pas la prise de la ville en 1207 par Philippe Auguste,.
En 1214, l'armée anglaise se rassemble à Parthenay avant d'entrer en campagne contre le roi de France ; et après la défaite de Jean sans Terre à la bataille de Bouvines, c'est encore à Parthenay que la trêve est signée entre l'Anglais et le Français. Les barons de Parthenay continuent de recevoir des subsides des rois d'Angleterre. Et en 1242, le roi d'Angleterre fournit brièvement une garnison à son allié.
Près d'un siècle plus tard, les subventions du roi d'Angleterre reprennent au début de la guerre de Cent Ans, et les travaux effectués à ce moment permettent à la place forte de résister victorieusement pendant quatre mois au siège du dauphin Charles (1419).
En 1423, Jacques de Montgomery, capitaine de routiers, est tué en essayant de piller la ville.
Le connétable de France, Arthur de Richemont, reçoit la seigneurie de Parthenay en 1427. La population de la ville est très rapidement hostile au nouveau gouverneur, qui fait renforcer les défenses du château côté ville. Il adapte également les fortifications de la ville à l'artillerie par l'édification d'un boulevard d'artillerie.
Les fortifications de la ville sont démantelées par les bosons du roi de France en 1465.
Dunois est chargé de renforcer les fortifications de la ville en 1480, mais se range du côté des princes révoltés lors de la guerre folle : le 30 mars 1486, la ville est prise par l'armée royale et ses fortifications de la ville démantelées. La comtesse de Dunois obtient cependant en 1492 de pouvoir les reconstruire en les modernisant avec des tours d'artillerie : les travaux durent jusqu'en 1523.
Sous l'Ancien Régime, la petite ville compta de nombreuses paroisses : Sainte-Croix, Notre-Dame-de-la-Couldre (dans l'enceinte de la Citadelle), Saint-Laurent, Saint-Jean, Saint-Jacques, Saint-Paul, Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux (créée au début du 12ᵉ siècle par les casadéens), et le Sépulcre. Il faut aussi ajouter le couvent des Cordeliers, la Maison-Dieu et la Maladrerie. Des faubourgs s'édifièrent autour de ces établissements religieux.
Époque moderne
Pendant les guerres de Religion, la ville est assiégée et incendiée en 1562 et 1568.
Les ducs de La Meilleraye, cousins de Richelieu, furent seigneurs de Parthenay aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles. L'un d'entre eux refonda l'hôpital de Parthenay et résida dans son château de la Meilleraye (commune de Beaulieu-sous-Parthenay). Le château, abandonné, sert alors de carrière de pierres.
À la Révolution, Parthenay faillit être choisi comme chef-lieu du département des Deux-Sèvres mais ce privilège revint finalement à Niort. Bleus et blancs se disputèrent le contrôle de la ville qui prit cependant le parti des Républicains.
19ᵉ et 20ᵉ siècles
L'économie locale est dominée dans les temps anciens par le textile, le travail du cuir (tanneries du faubourg Saint-Paul) et le commerce des bestiaux (marché important le mercredi). À la fin du 19ᵉ siècle, la production de faïences est reconnue. Un pôle d'industries mécaniques s'établit par la suite dans la sous-préfecture.
Au 19ᵉ siècle, des modifications urbanistiques importantes ont lieu : terrassements à l'emplacement de ce qui reste du château (mêmes si deux tours restent debout), démolitions de portes fortifiées et d'une partie des remparts, aménagement de la place principale dite du Drapeau. Construction d'un nouveau quartier autour de la gare, arrivée du chemin de fer un peu tardivement en 1882, mais qui va permettre le développement de l'industrie familiale (briqueterie Ayrault, pâtes Panzani, négoce de bétails, travail du bois, agro-alimentaire, acier…). Les livraisons et les expéditions par le rail sont importantes jusque dans les années 1970 la ville étant reliée à Nantes via Cholet et Bressuire, Angers via Saumur et Thouars, La Rochelle via Niort et enfin Poitiers.
La région accueille en mai et juin 1940 les recrues de la Deuxième division polonaise de chasseurs. L'état-major est situé à Parthenay et le camp de base est à Airvault. Cette unité (16 000 hommes environ) participa sous commandement opérationnel français aux combats de juin 1940 et finit internée en Suisse où elle s'était réfugiée.
De nos jours, l'activité ferroviaire de Parthenay est quasiment inexistante sans ligne voyageurs depuis le début des années 1980 et avec quelques rares trains de fret sur la seule ligne encore en état : Niort-Thouars que des passionnés tentent d'ailleurs de faire revivre dans une perspective de liaison nord-sud et d'autoroute ferroviaire, cette ligne étant un tronçon de l'ancienne ligne Paris / Bordeaux par le rail via Saumur et Saintes.
La ville accueillit l'École normale des instituteurs du département où enseigna notamment Ernest Pérochon, futur prix Goncourt, école qui fut transférée à Niort et remplacée par le collège du Marchioux dans les années 1970.
Depuis 1945, l'extension urbaine continue et la ville se dote d'équipements et d'infrastructures (Palais des Congrès, base de loisirs, piscines, déménagements du Champ de foire puis de l'hôpital, campus des métiers, rocade de contournement). Capitale du petit pays de Gâtine, la ville souffre de la crise industrielle et du vieillissement de la population de son pays rural. De nombreuses places commerciales sont à l'abandon. Le vieux centre souffre également du développement important de la ZAC des Loges en périphérie sur laquelle sont implantées autour d'un hypermarché une dizaine d'enseignes.
Elle se lance cependant dans l'innovation technologique et l'administration électronique, projets financés à l'origine par des programmes européens. Elle cherche aussi à préserver et valoriser son riche patrimoine historique et monumental.
Géographie
Parthenay est située (par la route) entre 30 et 40 minutes des villes de Thouars, Niort, Bressuire. Les grandes agglomérations les plus proches sont Poitiers, Nantes et La Rochelle.
Parthenay est considérée comme la capitale de la Gâtine poitevine, pays bocager, qui occupe le tiers central du département des Deux-Sèvres.
Le site de Parthenay se trouve dans une boucle du Thouet, la ville médiévale étant bâtie sur l'éperon qui offre un site défensif.
La citadelle, ouverte par la porte fortifiée Saint-Jacques et toujours enceinte de ses remparts, occupe un éperon rocheux qui domine cette rivière. Il demeure également de nombreux vestiges de l'enceinte extérieure et l'une de ses portes (la porte Saint-Jacques) est toujours debout. En contrebas des remparts, se trouve une prairie inondable, la Prée.
Plus en aval, une partie du cours d'eau a été aménagée pour abriter une base de loisirs.
La ville du Moyen Âge et des temps modernes comprenait la citadelle, le quartier de la Vau Saint-Jacques (ou basse ville), le plateau Saint-Laurent (actuelles rues piétonnes et commerçantes), ainsi que quelques faubourgs à chaque porte de ville (Saint-Paul, Saint-Jacques, Sépulcre, Marchioux, Bourg Belais) et enfin le bourg de Parthenay-le-Vieux, longtemps isolé du reste de l'agglomération.
L'urbanisation a repris fin 19ᵉ siècle d'abord dans le quartier de la gare.
Après guerre, la construction de lotissements à l'ouest de la ville a permis de relier le bourg de Parthenay-le-Vieux.
Dans les années 1970, une zone d'aménagement concerté s'est développée de part et d'autre de la rocade est, qui a été ouverte à cette époque, avec implantation d'un hypermarché et du nouvel hôpital.
Ce n'est qu'en 2003 qu'a été ouverte la rocade Ouest. La ville compte relativement peu de résidences collectives. La campagne est très proche. L'agglomération dispose de zones industrielles et commerciales, une ZI route de Bressuire (sur la commune de Châtillon-sur-Thouet qui touche Parthenay) et route de Poitiers. Un hypermarché est établi à proximité immédiate du centre-ville, à l'emplacement de l'ancienne caserne Allard, ce qui constitue une particularité de l'urbanisme local.
Structures et équipements culturels et sportifs
La ville dispose d'un musée, de la maison des cultures du pays, d'un palais des congrès accueillant des concerts, d'une chapelle dit des cordeliers, accueillant des expositions.
Équipements culturels
La maison des cultures du pays
Située au pied de la Porte Saint-Jacques (symbole de la ville) du quartier médiéval, la Maison des Cultures de Pays accueille l'association l'UPCP-Métive (centre de musiques et danses traditionnelles en Poitou-Charentes et Vendée) et le Musée d'art et d'histoire. Cet équipement culturel est aussi un espace dédié aux spectacles vivants pour la création et la diffusion avec deux salles mises à disposition des associations culturelles et des compagnies.
La chapelle des Cordeliers
Cette chapelle gothique du 13ᵉ siècle est depuis 2001 une salle d'exposition dédiée à la promotion et à la diffusion des arts plastiques. La majeure partie des esthétiques est représentée en s'appuyant sur des artistes locaux, régionaux ou nationaux. Les expositions ont lieu de fin mars à fin octobre.
Le Palais des congrès
Équipement aux multiples fonctions et missions, le Palais des Congrès fait partie des nombreux lieux de diffusion de spectacle vivant de Parthenay. Bâtiment phare de la ville de par son imposante architecture des années 70, le Palais des congrès est situé en plein centre-ville. Ses espaces permettent d'accueillir de nombreuses manifestations telles que des spectacles, des colloques, des séminaires, des cérémonies officielles, assemblées générales. Au-delà de la programmation et de l'accueil d'événements, le Palais des congrès est un lieu de renseignements, de soutien et de conseils pour les acteurs culturels dans la mise en œuvre de leurs projets. La direction de l'action culturelle est à votre écoute pour l'élaboration de vos éventuelles démarches.Très fréquenté, le Palais des Congrès est aussi un espace d'accueil général, d'informations et d'orientations sur la ville et sur la communauté de communes.
L'archipel
Équipement municipal en gestion associative par Aléa Citta, association et compagnie de danse contemporaine. Ce bâtiment se compose :
- d'un studio de danse pour la pratique amateur et professionnelle ;
- d'une salle de chant (ancien tribunal révolutionnaire) ;
- de bureaux administratifs pour les associations culturelles et d'une salle de réunion.
Diff'Art
Équipement municipal mis à disposition principalement de l'association Diff'art et des associations locales. Cette salle est destinée en particulier à la diffusion et à la promotion des musiques actuelles. Elle se compose :
- d'une salle de concert de 455 places ;
- d'un studio de répétition pour les groupes amateurs et les élèves de la Rock School.
La salle de spectacle est aussi un lieu de résidence pour les groupes professionnels ou en voie de professionnalisation. Étant donné la fréquentation accrue de la salle et le nombre croissant d'élèves de la Rock School, des studios de répétition supplémentaires ont été construits afin de répondre à la demande des usagers.
Équipements sportifs
Une quarantaine d'activités sportives, encadrées par une soixantaine d'associations constituent le tissu sportif de Parthenay.
Les salles
- Salle Des Grippeaux
- Salle Mendes-France
- Salle École Normal
- Salle D'escrime
- Salle Tennis-Squash
- Salle Paul Coutant
- Salle Gym-Petit
Les Stades
- Stade de L'Enjeu (Anciennement Jean Daguerre)
- Stade Eugène Brisset
- Stade Des Grippeaux
- Stade Marc Mulac
- Stade Des Loges
Autres équipements
- Boulodrome de Bellevue
- Terrain de Moto-Cross
- Skate Park
- Espace Loisirs Détente
- Piscine (gatineo)
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Notre-Dame-de-la-Couldre. Les Façades Ouest et Sud, y compris les deux portails, l'abside principale et absidiole contiguë au Sud ont été classé au titre des monuments historique en 1862.
- Église Saint-Laurent de Parthenay. L'édifice a été classé au titre des monuments historique en 1862.
- Église Saint-Paul de Parthenay. La Façade a été classé au titre des monuments historique en 1923.
- Église Sainte-Croix de Parthenay. L'édifice a été classé au titre des monuments historique en 1994.
- Église Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux. L'édifice a été classé au titre des monuments historique en 1846.
- Église Saint-Jacques de Parthenay. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historique en 1992.
Héraldique
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Blasonnement : Burelé d'argent et d'azur, à la bande de gueules brochant sur le tout Commentaires : Ces armes étaient celles des seigneurs de Parthenay.
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Personnalités liées à la commune
- Arthur III, duc de Bretagne
- Michel de Parthenay (mort en 1491), seigneur de Parthenay, chambellan du duc de Bretagne.
- Jean de Parthenay (mort en 1488, à la bataille de Saint-Aubin du Cormier).
- Aimery Picaud, moine du 12ᵉ siècle, auteur du Guide du Pèlerin, ouvrage de référence du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
- Louis Hyacinthe Le Feron (1765-1799), général des armées de la République, né dans la commune, décédé à Fenestrelle (Italie).
Écrivains, érudits locaux et historiens
- Ernest Pérochon,
- Georges-Julia Picard,
- Bélisaire Ledain,
- Maurice Poignat,
- Gabriel Dazelle
Faïenciers
- Prosper Jouneau,
- Henri Amirault,
- Edouard Knoepflin,
- Clémentine Petrault-Emonneau.
Hommes politiques
- Louis Aguillon,
- Michel Hervé.
Artistes peintres et dessinateurs
- Maurice Benezech,
- Maurice Caillon,
- Max-Albert Decrouez (1878-1943), mort à Parthenay,
- Raoul Salaun,
- Ernest Pidoux,
- Kate Swingler.
Collectionneur
Autres personnalités
- Hilaire Ochier (1879-1960), avocat puis avoué à Parthenay, propriétaire de la commanderie de Saint-Rémy à Verruyes qu'il fait restaurer puis classer à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1927. Il s'intéresse au vieux Parthenay et fait ensuite classer la rue de la Vau-Saint-Jacques. Archéologue distingué, il a écrit de nombreux articles sur certains monuments du Poitou. Président à partir de 1942 de la Société historique et archéologique : Les amis des Antiquités de Parthenay. Officier des Palmes académiques.
- Georges Migot (1891-1976), compositeur et peintre.
- André Ombredane (1898-1958), médecin et psychologue français.
- André Patou (1910-2006), Amiral, Compagnon de la Libération.
- Giovanni Ubaldo Panzani, dit Jean Panzani (1911-2003). Fonde en 1946 l'entreprise de pâtes alimentaires Panzani.
- Michel Hervé (né en 1945), député.
- Sophie Le Saint (née en 1968), journaliste.
- Jérôme Rouger (né en 1970), auteur, comédien et metteur en scène.
- Tanxxx (née en 1976), auteure de bande-dessinées.
- Arnaud Tiercelin (né en 1981), auteur de littérature de jeunesse.
- Marie Baraton (née en 1989), chanteuse française.