Peumerit [pømʁit] (en breton : Purid), anciennement Peumérit, est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Plusieurs mégalithes (menhirs et dolmens) parsèment le territoire de la commune, bien que nombre d'entre eux aient disparu. Les plus imposants sont ceux de Lespurit, remarquables par leur taille (le plus grand a 7 mètres de haut), et situés dans un site qui pourrait être une ancienne carrière de menhirs : « Le menhir de Lespurit (...) haut de 7 mètres (...) présente la particularité intéressante qu'il est dressé à 20 ou 25 mètres de l'éperon rocheux dont il a été extrait, ce qui permet de se rendre compte de la façon d'opérer de ceux qui l'ont élevé. Cet éperon étant à une dizaine de mètres en contre-haut, il a suffi de faire un remblai à l'aide de rouleaux on a glissé la pierre jusqu'au lieu choisi ».
Un cairn a existé à Penquelennec ; il n'en subsiste qu'un dolmen. Quelques tronçons de voies romaines ont été identifiés dans la commune.
Moyen Âge
Peumerit est un démembrement de l'ancienne paroisse de l'Armorique primitive de Plovan.
En 1440 les maisons nobles de Peumerit étaient Pratanstang [Prat an Stang], Borzjull, Kerebil et Penquilly [Penguilly]où se tenaient les plaids de la paroisse.
Selon A. Marteville et P. Varin le château de Prat an Stang aurait été une construction fort importante dont il ne restait dans la première moitié du 19ᵉ siècle que des ruines. Le château aurait été détruit lors des Guerres de la Ligue. Ces auteurs écrivent qu'à environ 450 mètres des ruines on vit dans une taille dite "Bois du château" une élévation en terre, entourée de fossés encore assez profonds, et qui semblent être une motte féodale d'assez belle conservation. On dit que c'est en ce lieu que stationnaient les bandes armées de La Fontenelle quand elles se rendaient de Kérity à l'Île Tristan. Les vestiges d'une motte féodale (ou peut-être d'un oppidum) sont effectivement encore visibles à Penguilly.
Le manoir de Penguilly était situé à 2 km à l'Est du bourg, à proximité de la chapelle Saint-Joseph. Une motte féodale atteste l'ancienneté de la présence à cet endroit de la famille de Penguilly, mentionnée aussi dans les montres de 1426 à 1562.
Époque moderne
Dans le tome 2 de son roman historique Aliénor, prieure de Lok-Maria (époque de la Ligue, 1594), règne de Henri IV, Pitre-Chevalier décrit l'affreuse misère des habitants de Tréogat, Peumerit et Pluguffan pendant les Guerres de la Ligue : « elle vit de pauvres pen-ty, décharnés par la souffrance et la faim, couverts de haillons moins effrayants que leurs figures sortir comme des fantômes des taillis et des clos de genêts, se réunir en troupes à l'ombredes talus et des grands chênes, mettre le feu aux ajoncs de la lande pour y jeter un reste de semence, s'attelr comme des bêtes de somme à la charrue commune, ou même s'accroupir sur le sol et creuser la terre avec leurs ongles, afin d'avoir quelques grains de blé l'année suivante, si les brigands n'en faisaient pas manger l'herbe par leurs chevaux !.. » ; il décrit ensuite la peur des loups devenus très nombreux.
Le prédicateur Julien Maunoir prêcha une mission à Peumerit en 1656.
Le manoir de Lesmadec est construit, en pierres de prasinite, à la fin du 16ᵉ siècle par Jean Corfineau, qui a épousé Louise Keroch, héritière de la seigneurie ; le manoir fut remanié aux 18ᵉ siècle et 19ᵉ siècle, mais conserva son pigeonnier circulaire à toiture conique placé sur le porche oriental d'accès à la cour seigneuriale. À partir de 1675 le manoir devint la propriété de la famille Forestier, une famille de bourgeois enrichis qui parvint progressivement à s'anoblir ; en 1790, Jean-François Le Forestier, seigneur de Lesmadec et de Kercorentin, se mua en "citoyen Le Forestier" pour échapper aux poursuites.
Cette commune est connue pour des faits liés à la Révolte des Bonnets rouges en 1675.
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Pémérit [Peumerit] de fournir 20 hommes et de payer 131 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ».
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Peumerit en 1778 :
« Peumerit-Cap ; à 3 lieues et demie à l'Ouest-Sud-Ouest de Quimper, son évêché et son ressort ; à 44 lieues de Rennes et à 2 lieues de Pont-l'Abbé, sa subdélégation. On y compte 1 200 communiants ; la cure est à l'alternative. Ce territoire est dans le voisinage de la mer ; il est rempli de monticules et de vallons, mais fertile et très exactement cultivé. »
Révolution française
Les paroissiens de Peumerit se réunissent le 7 avril 1789 dans la sacristie de l'église paroissiale pour rédiger leur cahier de doléances ; la paroisse, qui comprenait alors 140 feux, élit deux délégués, Allain Le Brun et Pierre Canévet, pour la représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper au printemps 1789.
La loi du 12 septembre 1791 « relative à la circonscription des paroisses du district de Pont-Croix » donne à la paroisse de Peumerit comme succursale Tréogat.
Le recteur Jacques-Marie Le Bihan refusa le serment à la Constitution civile du clergé, devenant donc prêtre réfractaire ; arrêté, il fut interné successivement à Kerlot, Landerneau et Quimper, avant d'être libéré en avril 1795. Guillaume Le Guellec, prêtre constitutionnel, le remplaça le 28 octobre 1792.
Les deux chapelles de Saint-Joseph et de Saint-Louis furent vendues comme biens nationaux le 16 prairial à III (4 juin 1795) à Yves-Gilles Le Hars, lequel les céda à la fabrique le 28 mars 1816.
Cosquéric, un sexagénaire, ouvrit une école à Peumerit, en vertu de la loi du 5 nivôse an II (25 décembre 1793) qui rendait l'école primaire obligatoire et gratuite. « La municipalité, au lieu d'engager les enfants à se rendre aux écoles, demande, au contraire, le 10 thermidor an II (28 juillet 1794) qu'ils en soient dispensés pendant les travaux de la récolte, étant indispensables à leurs parents, surtout pour garder les bestiaux. (...) Le 25 pluviôse an III (13 février 1795), il déclara ne pas être en état de faire le voyage de Pont-Croix pour se présenter devant le jury d'instruction ».
Le 19ᵉ siècle
Dans la nuit du 17 au 18 août 1842 un violent incendie consuma quatre maisons, tout le mobilier qu'elles renfermaient et sept têtes de bétail dans le village de Kerinoret.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Peumerit en 1845 :
« Peumerit, autrefois Peumerit-Cap-Caval ; commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Ménez-Cavarec, Penhoat, Quevinguy, Keredou, Kergoff,Lambrat, Lespurit-Coat, Lespurit-Elen, Brémillec. Superficiez totale 1 984 hectares dont (...) terres labourables 752 ha, prés et pâturages 173 ha, vergers et lardins 8 ha, bois 74 ha, landes et incultes 918 ha (...). Moulins : 5 (de Trévan, de Troyon, de Kervignol, Vert ; à eau). Peumerit-Cap-Caval, ainsi nommé tant à cause de sa proximité avec Penmarc'h que our le distinguer de l'autre Peumerit, est sous l'invocation de saint Allouarn ou Annouard. Il y avant, avant 1789, outre l'église paroissiale qui offre le style du 14ᵉ siècle, les chapelles de Sainte-Floride et de Saint-Joseph. La première est en ruine, la seconde est toujours desservie. Les terres sont de qualité médiocre et loin qu'on puisse dire, comme notre auteur, qu'en ce pays l'agriculture est prospère ; il faut remarquer que les landes y occupent encore près de la moitié de la superficie totale, ce qui est une énorme proportion. Toutefois il est juste d'ajouter que les parties cultivées sont d'un bon rapport, puisqu'on estime qu'elles rendent de 15 à 16 hectolitres de froment par hectare. (...) On a du bourg une fort belle perspective : l'œil découvre toute la Baie d'Audierne, depuis le phare de Penmarc'h jusqu'à l'Île de Sein. Il y a en Peumerit, que dans le pays on nomme plutôt Purit, quelques dolmens peu remarquables. On parle le breton. »
Corentin Coïc, né le 30 août 1848 à Peumerit, soldat au 67e de ligne, participa à la Guerre de 1870 au cours de laquelle il fut blessé lors de la bataille de Gravelotte.
Théodore Le Hars (1861-1928), qui fut maire de Quimper et sénateur, était un descendant de Jacques-Pierre Le Hars, notaire à Peumerit avant la Révolution française, et de Yves-Gilles Le Hars, notaire à Peumerit sous le Directoire, puis notaire à Quimper.
Le 20ᵉ siècle
Une vie politique et religieuse parfois agitée
En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par François-Virgile Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Peumerit, l'abbé Kérivin, écrit que les enfants « viennent à l'école primaire surtout l'année de leur Première communion, et quelques-uns n'y vont pas du tout ».
En 1906, la communion est refusée par le recteur de Peumerit à 14 enfants qui fréquentaient l'école publique de la commune.
L'expulsion du clergé de la paroisse de Peumérit de son presbytère entraîne le 11 mars 1909 la décision d'Adolphe Duparc d'interdire toutes les sonneries religieuses, même pour l'Angélus et les enterrements ; un prêtre, installé dans le presbytère de Tréogat, est chargé de visiter les malades, procéder aux enterrements et administrer les sacrements.
L'opposition entre les « Blancs », majoritaires parmi les électeurs ruraux, et les « Rouges », majoritaires parmi les marins, fut longtemps très forte : en 1910, le marquis de L'Estourbeillon, député royaliste, dénonce les incidents survenus lors des élections législatives dans la deuxième circonscription de Quimper : « ce furent les voies d'accès aux salles de vote et même aux bourgs gardés par des groupes d'individus menaçant et frappant les électeurs ruraux qui venaient voter comme à Treffiagat, Peumerit et Plozévet ; des bureaux et des urnes pris violemment et gardés par des bandes de marins étrangers aux sections de vote, comme à Plobannalec, pour empêcher le vote des cultivateurs. (...) Ce n'est pas tout. Il y eut aussi des voies de fait (...), [une] agression même contre un des candidats, l'honorable M. de Servigny, dans la commune de Peumerit, [des] coups et blessures à Plogastel-Saint-Germain (...) ». Henri de Servigny, ahant appris qu"'à Peumérit ses adversaires gardaient la salle de vote et empêchaietnses amis d'entrer, vint en hâte ; « une bande d'énergumènes se jeta sur luiet le frappa sur tout le corps à coups de sabots » ; il déclare : « À Peumérit, j'ai été gravement frappé, et 150 électeurs n'ont pu voter (...) ; partout des apaches gardaient les mairies et empêchaient les électeurs de voter ».
Le journal L'Aurore dans son édition du 24 avril 1910 écrit : « Des incidents se sont produits dans la deuxième circonscription, notamment dans les communes de Plozévet, Treffiagat, Peumerit, Plovan et Plobannalec. Des rixes se sont produites. Plusieurs électeurs ont été blessés ».
Selon un décret du président de la République « sont attribués à la commune de Peumerit (Finistère), à défaut de bureau de bienfaisance, les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Peumerit et actuellement placés sous séquestre, la présente attribution faite sous la condition, par la commune, d'affecter tous les revenus ou produits des dits biens au service des secours de bienfaisance ».
L'étude notariale de Peumerit est supprimée en vertu d'un décret du Président de la République en date du 30 avril 1911 ; le dernier notaire exerçant à Peumerit étant Me Le Bihan.
En 1913, le journal La Croix écrit : « (...) À tous les scrutins dans les communes de Plogastel, Plozévet, Plovan, Peumerit, où règnent par la terreur et par la fraude les partisans de M. Le Bail. Jets de poivre, coups de poing, coups de pied, coups de triques, tout est bon pour faire autour de l'urne un vide propice aux substitutions de bulletins ou pour en écarter l'électeur suspect de sympathie à l'égard du candidat adverse ».
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Peumerit porte les noms de 87 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux, 7 au moins sont morts sur le front belge dont 6 dès 1914 (Pierre Goyat, François Le Gall, François Le Loch et Vincent Le Roux lors des combats de Maissin et Louis Jegou à Rossignol, tous le 22 août 1914 et Pierre Nicolas à Saint-Hubert le 9 septembre 1914) et 1 en 1918 (Alain Stéphan, tué à l'ennemi le 21 mai 1918 à Locre) ; 2 au moins sont morts dans les Balkans dans le cadre de l'expédition de Salonique (Louis Lagadec à Salonique (Grèce) le 12 juillet 1916 et Henri Guichaoua en Serbie le 17 mai 1917) ; Corentin Bonizec est disparu en mer le 19 mars 1917 lors du naufrage du cuirassé Danton coulé par un sous-marin allemand ; Corentin Briec est mort en captivité en Allemagne et Yves Bosser aussi, mais le 20 février 1919, donc après l'armistice ; la plupart des autres sont morts sur le sol français : parmi eux Jean Marie Le Goff et Noël Le Goff ont été tous les deux décorés à titre posthume de la médaille militaire et de la Croix de guerre et Jean-Louis Yannick de la croix de guerre.
L'Entre-deux-guerres
Le club de football "Joyeuse sportive de Peumérit" existait déjà entre les deux guerres mondiales.
En 1928 l'église paroissiale de Peumérit est signalée par le recteur de la paroisse à Henri Waquet comme « étant dans un état lamentable » et des travaux de restauration sont enfin entrepris.
Pendant l'Entre-deux-guerres l'émigration, notamment d'agriculteurs, fut forte : par exemple 117 personnes de Peumerit quittèrent la commune pour le Périgord, d'autres émigrants se dirigeant vers la Gironde, la Normandie, la Touraine, etc.., d'autres s'engageant dans la Marine.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Peumerit porte les noms de six personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Jean Plouzennec, tué à l'ennemi le 16 mai 1940 à Rance (Belgique) ; Yves Le Brun, quartier-maître canonnier à bord du Tahure, disparu en mer le 29 avril 1944 lors du naufrage de son bateau coulé par un navire américain l' USS Flasher au large du Cap Varella (Indochine).
Le 21ᵉ siècle
Le 3 août 2012, le Journal officiel publie le décret modifiant le nom de la commune, qui devient Peumerit en remplacement de Peumérit.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Pumurit en 946, 952 et au 11ᵉ siècle, Pomerit en 1284, Pemerit en 1368.
Peumerit serait issu du latin pomaretum « pommeraie », qui a donné pommerei en ancien français. Dans ce cas, son évolution phonétique s'explique par le breton.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église paroissiale Saint-Annouarn (dédiée probablement à saint Alor, évêque de Cornouaille) aurait été construite entre le 12ᵉ et le 16ᵉ siècle ; une partie de son chœur date du 14ᵉ siècle et est dans le style architectural de l'École de Pont-Croix ; l'église abrite une statue très expressive de saint Yves, patron des hommes de loi, sculptée en 1750 ; elle possède aussi un vitrail de Jean Norman datant de 1539) et une « Toile du Rosaire », peinture de la fin du 16ᵉ siècle , représentant la victoire chrétienne de Lépante. En 1675, cette église comportait encore sur ses vitraux armoriés, le témoignage des familles nobles locales, Penquellec, Lesmadec, Penguilly et Penmorvan.
- Le manoir de Penquelenec, robuste construction en grosse taille du 15ᵉ siècle comportant fenêtres à meneaux et porche mouluré à pinacles et choux frisés. Si la chapelle a disparu, le puits existe toujours. Penquelenec fut la propriété des seigneurs de Penquelenec jusqu'à la fin du 14ᵉ siècle, puis passe ensuite aux de Bonescat, aux de Lezandevez, enfin toujours par mariage, aux Le Prestre de Lézonnet. Peu avant la Révolution, Jacques René Le Prestre, baron de Châteaugiron, président à mortier du Parlement de Bretagne baille le domaine à titre de domaine congéable à Daniel Voquer et Marguerite Stéphan.
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Différents propriétaires parisiens se succéderont ensuite, sans qu'aucun ne se soucie de son entretien.
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Le début du 20ᵉ siècle voit la regrettable destruction de la double enceinte à tours d'angle et mâchicoulis qui le protégeait.
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Son inscription à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1931 le sauve in extremis d'une triste fin prévisible.
- Le manoir de Lesmadec, antérieur au 15ᵉ siècle, est propriété de Jehan Kerroc'h en 1426. En mai 1540, son petit-fils Jean rend aveu de sa terre de Lesmadec.
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La terre noble de Lesmadec appartenait aux moines cisterciens de Coat Malaouen en Kerpert avant qu'ils ne l'échangent en 1284 contre une terre plus proche de leur abbaye, avec duc de Bretagne Jean premier le Roux.
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En 1541, Jeanne du Chastel épouse d'Alain 2 de Rosmadec fait aveu pour Lesmadec inclus dans son fief de Prat ar Stang dont dépend Lesmadec. Idem en 1607 où le marquis Sébastien de Rosmadec fait aveu au roi incluant Lesmadec.
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Vers 1580, Louise de Lesmadec, épouse de Jehan de Corfmao sieur de Kervern, édifie le remarquable pigeonnier sur porche orné de leur écu party en clé de voûte. Contrôlant l'accès oriental de la cour il fait pendant au simple arc ogival surplombant l'entrée ouest, timbré d'un écu comportant entre autres, un chef et une fasce déjointe. Trois futaies servaient d'écrin au manoir et à ses dépendances, ainsi qu'à ses deux avenues et à son vivier.
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Le 27 mars 1675, Lesmadec devient par vente par licitation la propriété de maître Gilles Le Forestier de la Noé, avocat en la Cour, capitaine garde côtes, et receveur des fouages extraordinaires de l'évêché de Cornouaille, arrivé peu avant du pays de Dinan.
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Le 3 décembre 1810, la mort de son petit-fils Jean François Yves de Lesmadec, capitaine d'infanterie à vingt ans, écuyer puis citoyen propriétaire, entraîne la vente du domaine en 1812. L'adjudication est attribuée à un spéculateur brestois, Pierre Marie Lavallée.
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Sous l'Empire, Jacques Julien Marie le Forestier Lesmadec, fils du capitaine et de sa seconde épouse Rosalie Marie de Puyferré descendante d'Henri 2 d'Albret roi de Navarre (et grand-père d'Henri 4), est maire de Peumerit alors que Yves François Marie son frère, devient maire adjoint de Plonéour.
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Yves François Marie Le Forestier épouse le 23 août 1810 Marie Anne Le Coq Duparc, sœur aînée de Delphine Charlotte… la troisième épouse de son père. Le 2 janvier 1815, veuve, sans enfants, âgée de vingt cinq ans, Delphine traumatisera pour longtemps les esprits étriqués en épousant contre son père, l'apprenti jardinier du manoir.
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Devenu en 1828 la propriété des aïeux de Théodore Le Hars, sénateur-maire républicain de gauche de Quimper. L'ajout d'une haute toiture à quatre rampants chapeautant l'escalier en pierre rampe sur rampe, de chaînages, bandeau et corniche, modernisent radicalement la physionomie du logis pour lui conférer celle que nous lui connaissons aujourd'hui.
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À la mort de madame veuve Le Hars en 1937, le domaine est acquis à nouveau par un notaire, maître Jacques Quéinnec, député puis sénateur conservateur du Finistère.
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Louis Le Guennec visita le manoir au début de l'été 1921 et laissa un croquis aux proportions pour le moins fantaisistes du pigeonnier porche. Prudemment, il ne publiera rien d'autre sur Lesmadec faute d'avoir vérifié les informations glanées auprès d'un ancien vicaire, l'abbé Henry, lesquelles se révèlent très approximatives ou erronées. Versées à sa mort aux Archives départementales du Finistère, ces notes induisent en erreur aujourd'hui encore tous ceux qui s'intéressent à ce manoir ou à ses anciens occupants. Ainsi il déclarait trouver « un air Dix-huitième au logis », ce qui devient pour ceux qui ne vont pas chercher plus loin, « un remaniement au 18ᵉ siècle ». Lequel est en réalité postérieur à 1812 (et même probablement postérieure à 1838), comme le prouve l'inventaire effectué cette année-là et comportant une description suffisamment précise de la façade de la maison structurellement différente de celle qu'a vu Le Guennec. Modification importante confirmée par Monsieur Cailleau, architecte des Bâtiments de France dans son rapport de présentation. Également fantaisiste l'orientation des issues de la cour, à l'évidence est-ouest et non nord-sud, reprise en chœur par InfoBretagne.com ou le site de la commune de Peumerit, et tous ceux qui se contentent de plagier Louis Le Guennec dans leurs écrits.
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Le pigeonnier porche et son escalier d'accès furent inscrits en 1968 à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
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Le jardin clos de murs est encore rythmé par ses anciennes bordures de buis.
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Sur les dix hectares que comportait le domaine de Lesmadec au Dix-neuvième, se trouvait un tumulus de l'âge du bronze.
- La chapelle Saint-Joseph date du 17ᵉ siècle ; tombée en ruines, elle a été restaurée par une poignée de bénévoles à partir de la décennie 1980 ; elle possède des fresques naïves et est située dans un cadre champêtre.
- La croix nommée Kroaz an Iskidi, nommée aussi croix de Lesmadec, date probablement du 15ᵉ siècle.
- La croix de Bremillec : elle date du haut Moyen Âge.
- La croix monumentale de Hent ar Mor : elle date probablement du 16ᵉ siècle.
- L'enceinte ovalaire de Porsgall datée du haut Moyen Âge.
- Le menhir de Kervenn.
- Le menhir de Keringuy.
- Les menhirs de Kerloazec (réinstallés dans le parc animalier de la Pommeraie).
- Le menhir de Foennec an Garengen en Kervoalic.
- Le tumulus de Coat Penguilly, de l'âge du bronze.
- Le dolmen de Penquelenec.
- La maison Kernebret.
- La maison de Bremillec Izella.
Personnalités liées à la commune
- Jacques Cariou, né à Peumerit en 1870, triple médaillé olympique (or, argent, bronze) en équitation aux Jeux olympiques de 1912, à Stockholm.
- Ambroise Guellec, né à Peumerit en 1941, homme politique.