Plonévez-du-Faou [ploneve dy fu] est une commune du département du Finistère, située en Argoat, faisant partie du Poher, dans la région Bretagne, en France.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Un camp de l'âge du fer se trouve sur le territoire communal à Tréambon, ainsi que plusieurs mégalithes, tumuli et vestiges d'allées couvertes, notamment celle de Roc'h Beg an Eor, située au point culminant de la commune.
Des monnaies osismes ont été découvertes à Creac'h-Madiec. Une sépulture à vase cinéraire a été trouvée en 1912 à Pratinou par un paysan, François Bicrel.
En 1878, à « Creac'h Madiec » en Plonévez-du-Faou, de 12 000 à 15 000 monnaies romaines, datées des règnes de Gallien et d'Aurélien, ont été découvertes.
Le Moyen Âge
Au haut Moyen Âge, Plounevez-du-Faou, ou Plounevez-du-Faou, ("paroisse nouvelle" en breton) est fondée au détriment de l'ancienne paroisse primitive de l'Armorique de Plouyé, sans doute avant le 13ᵉ siècle. À l'origine, elle englobait les territoires de Collorec, de Landeleau, de Châteauneuf et une partie de Loqueffret et était vaste de 1 300 hectares. Au 11ᵉ siècle, elle n'englobe plus que le territoire de Collorec. Les trèves de Collorec et Loqueffret en sont détachées lors du Concordat.
Plonévez-du-Faou dépendait autrefois de l'évêché de Cornouaille et doit son nom additionnel aux anciens vicomtes du Faou. La commune de Plonévez-du-Faou renferme actuellement les paroisses de Plounévez-du-Faou et de Saint-Herbot.
La région de Daoulas - Le Faou - Châteauneuf-du-Faou formait au Haut Moyen Âge le pagus en Fou, un pays historique, c'est-à-dire un pagus ; c'était une subdivision administrative de la Cornouaille.
La seigneurie principale de la paroisse de Plonévez-du-Faou était celle de Mezle, passée dès le 14ᵉ siècle à la famille du Chastel. On y voyait aussi les terres nobles de Kernevez (propriété, au 15ᵉ siècle, de la famille de Coëtqueveran), de Méros (ancienne propriété de la famille de Rosily) et de Spernen. Selon Jean-Baptiste Ogée, vers 1400, existaient dans la paroisse les maisons nobles de Kerbarn, Kernévez, Keranmanach, Tuoudou, Roulerourn, Mezle, Erehquen, Rostougual, Cleuziou, Livorfou, Kerdaner et Kergueno. Il cite aussi Châteaugal (en Landeleau) et le manoir du Granec (en la trève de Collorec).
Une révolte paysanne (jacquerie) éclata en 1489 en Cornouaille selon les dires du chanoine Jean Moreau : ce soulèvement paysan était contre l'introduction en Bretagne voulue par la noblesse de la loi féodale française substituée à la plus libérale "coutume du pays", le bail à domaine congéable. Les paysans, sous la conduite de trois frères paysans que l'on dit être originaires de Plouyé, s'en prirent aux nobles et aux bourgeois de la région, projetant de les massacrer. Après être entrés le 30 juillet 1490 dans Quimper et avoir mis à sac la ville, ils furent défaits quelques jours plus tard le 4 août à Penhars où beaucoup sont massacrés (au lieu-dit "Prad-ar-Raz" ou "Pratanros", rebaptisé depuis "Prad ar mil gov", c'est-à-dire "Pré des mille ventres"), puis le 6 août près de Pont-l'Abbé au lieu-dit Ar Veujit Vras (La Boissière) en Pluguffan, près du ruisseau le Dour Ru. Des révoltés survivants se réfugient à Châteauneuf-du-Faou qu'ils autogèrent quelques jours et mettent à sac mais le 7 septembre 1490 Charles de Quimerc'h réussit à rétablir l'ordre dans cette localité. Les meneurs étaient trois frères originaires de la paroisse de Plouyé. Seul le prénom de l'un d'entre eux nous est connu. Il s'agissait d'un dénommé Jean, surnommé "Jean l'Ancien" ou Yann Plouye. De cette défaite serait né un proverbe breton "Dalc'h mat Jan, sac'h, c'hui duc e breis" ("Tiens bon, fais ferme, Jean, et tu seras duc de Bretagne").
L'événement est ainsi décrit par l'historien Jean-Pierre Leguay : « Les paysans d'une quinzaine de paroisses dont Plouyé, Plonévez-du-Faou, Plomodiern, Saint-Nic... forment une "commune" qui se donne pour but de prendre Quimper et de la mettre à feu et à sang... Il est possible que "l'effroi" ait eu comme origine le congédiement par des propriétaires citadins de fermiers et convenanciers (...). La répression rapide et brutale, le massacre des manants à "Pratanros", l'exécution des meneurs ne font pas disparaître le malaise qui subsiste jusqu'à la fin du siècle ». En 1593, des habitants de Plonévez-du-Faou participent à la lutte contre le « brigand de Cornouaille » Guy Éder de La Fontenelle qui, depuis son repaire du château du Granec en Collorec écume tout le Poher.
L'époque moderne
Les habitants de Plonévez-du-Faou participent à la Révolte des Bonnets Rouges en 1675. Les habitants de la paroisse, y compris ses six ou sept prêtres, participèrent à la mise à sac du château de Kergoët en Saint-Hernin. La paroisse dut verser 9 000 livres au marquis Le Moyne de Trevigny, le propriétaire de la demeure, en dédommagement pour le préjudice subi. Les paroissiens s'étaient particulièrement fait remarquer avec leurs tambours et leurs enseignes.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Plonévez-du-Faou en 1778 :
« Plounévez-du-Faou ; à 7 lieues au nord-est de Quimper, son évêché ; à 35 lieues de Rennes ; et à 4 lieues un quart de Châteaulin, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse relève du Roi et compte 6 600 communiants, y compris ceux de Colorec et de Loqueffret, ses trèves ; la cure est présentée par l'archidiacre de Poher. Il se tient trois foires par an au bourg de Plounévez. Des monticules, des vallons, des ruisseaux qui viennent se dégorger dans la rivière d'Aulne, des terres en labeur, des prairies et des landes : voilà ce que le territoire présente à la vue ; c'est un pays couvert d'arbres à fruits. »
L'ancienne paroisse, puis commune, du Quilliou
Le village du Quilliou est une ancienne dépendance de l'abbaye bénédictine de Locmaria car ses terres lui avaient été données par le comte de Cornouaille Alain Canhiart. Les moines y construisirent un prieuré eu une chapelle. Son saint patron est saint Eutrope. Le village devint paroisse vers 1680 et disposait d'un recteur habitant le presbytère actuellement en ruine. Deux pardons y étaient célébrés, l'un le troisième dimanche de septembre (c'est encore la date du pardon actuel), et l'autre le pardon des chevaux le lundi de la Pentecôte.
Deux chapelles dépendaient de cette paroisse : la chapelle Saint-André-du-Moustoir et la chapelle Notre-Dame-du-Vern ; elles sont disparues.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Le Quilliou en 1778 :
« Le Quilliou ; à 7 lieues un quart au nod-est de Quimper, son évêché ; à 35 lieues de Rennes ; et à 5 lieues de Châteaulin, sa subdélégation et son ressort. On y compte 800 communiants [ce nombre est très improbable, il devait être plutôt de 80] ; la cure est en la présentation de la prieure de Locmaria. Ce territoire est montagneux et renferme quelques terres en labeur, des prairies, des landes fort étendues et des bois. Le plus considérable de ces derniers est celui de Coët-Bohan [Coat-Bihan], qui peut avoir une lieue et demie de périphérie. »
Le Quilliou devint une commune entre 1793 à 1820 ; elle comprenait, outre le bourg du Quilliou, 10 villages et avait une superficie de 280 hectares. Son premier maire fut Henri Caro. Le Quilliou comptait 148 habitants en 1793, 141 en 1800, 130 en 1806 et 165 habitants en 1836. La commune fut rattachée à Plonévez-du-Faou par ordonnance royale datée du 20 décembre 1820.
La Révolution française
En 1789, les habitants de Plonévez-du-Faou rédigèrent un cahier de doléances qui a été conservé. Ils demandent entre autres « que la hauteur, largeur et épaisseur des boisseaux et autres mesures dont se servent les seigneurs pour la perception de leurs rentes soient réglées et fixées, par rapport que si la mesure est trop large et trop épaisse, elle emporte trop de comble, et que les seigneurs soient tenus de fournir à leurs sergents bailliagers un homme pour mesurer lesdits grains ».
Le 4 novembre 1794, les gendarmes arrêtèrent un prêtre réfractaire de la paroisse ; les paroissiens s'interposèrent, blessant gravement les gendarmes et délivrèrent le prêtre.
En juin 1795, une troupe de chouans commandée par Georges Cadoudal, de retour de l'attaque de la poudrerie de Pont-de-Buis, passe par Plonévez-du-Faou, en chemin pour regagner son refuge de Locoal-Mendon dans le Morbihan.
Le 19ᵉ siècle
Le 14 décembre 1820, la paroisse du Quilliou avec ses 11 hameaux est rattachée à Plonévez, tandis que Collorec devient une paroisse indépendante.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Plonévez-du-Faou en 1853 :
« Plounévez-du-Faou (sous l'invocation de saint Pierre) ; commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, plus la paroisse de Le Quilliou, moins ses trèves de Collorec et Loqueffret, devenues communes ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Quistillic, Kerroué, Verveur, Elphen, Langouilly, Crec'hmadiec, Trébuon, Locguénolé, Le Quilliou, Kerladien. Manoirs de Méros, de Châteaugal. Superficie totale 8 065 hectares, dont (...) terres labourables 3 430 ha, prés et pâturages 620 ha, bois 296 ha, vergers et jardins 130 ha, landes et incultes 3 265 ha, étangs et canux 17 ha (...). Moulins : 13 (de Rosveur, de Rosbras, de Convel, de Pont-an-Aour,de La Haye, de Castelborc'h, de Loguénolé, de Quilliou, de Kerladien, du Chapitre ; à eau). Cette commune, aux dires de Cambry, est couverte d'arbres fruitiers ; il faut remarquer que ces arbres sont principalement des pommiers. Il y a, outre l'église, les chapelles Saint-Clair, Saint-André, Saint-Tugdual, du Quilliou, de Launay et de Saint-Herbot (...). Méros appartenait autrefois à M. de Rosily, ainsi que Châteaugal, aujourd'hui à M. de Roquefeuille. (...) On voit encore quelques ruines, ou plutôt quelques décombres, du château du Granec. Les routes de Châteaulin à Carhaix et de Châteauneuf au Huelgoat traversent cette commune (...). Il y a foire le 12 mai, le vensredi avant le dimanche de la Trinité, le 24 août et le 6 décembre. Géologie : grauwacke, notamment autour de l'ancienne église du Quilliou. On parle le breton. »
En 1867, le chemin de Carhaix à Port-Launay, passant par Collorec, Plonévez-du-Faou, Le Cloître-Pleyben et Pleyben, est classé dans la voirie départementale ("chemin d'intérêt commun" n°7) car « ces communes vont y puiser leurs calcaires » et en 1873 est ouvert le chemin de grande communication n°36, construit à partir de 1861, « de Morlaix à Plonévez-du-Faoud via Plounéour-Ménez, la montagne d'Arrez [Arrée], La Feuillée et Loqueffret, avec le contournement du Moulin à vent ». En avril 1877, l'aménagement de cet axe routier dans la traversée du bourg de Plonévez-du-Faou entraîne la démolition du presbytère existant et sa reconstruction.
En 1872, la commune, qui possède déjà quatre foires annuelles (les 12 mai, 25 août, 6 décembre et le vendredi après le dimanche de la Trinité), se voit refuser par le conseil général du Finistère sa demande de création de six nouvelles foires annuelles car « 60 foires et marchés qui ont lieu à Châteauneuf, Pleyben et Le Huelgoat suffisent pour les échanges et transactions de toutes sortes et (…) que les foires trop fréquentes sont nuisibles et désavantageuses à l'agriculture ». Déjà en 1865, le Conseil municipal avait demandé en vain l'autorisation de création de 10 nouvelles foires annuelles. Une nouvelle foire est finalement autorise par le préfet du Finistère en... 1934.
L'agriculture est longtemps restée très traditionnelle. Dans un article daté de 1893, Louis Gallouédec écrit : « Trop de fermes ont encore le toit de chaume sur des murs de pierres cimentées uniquement de boue. Si vous y passez enfin vers la fin août, vous y verrez avec étonnement battre le blé au fléau, un instrument que vous croyiez banni du monde civilisé depuis la découverte des machines à battre. C'est surtout en tirant sur la montagne, vers Plounévez-du-Faou [Plonévez-du-Faou], Saint-Herbot, Plouyé, Scrignac, que vous serez frappé de ces traces d'un passé d'ignorance et de misère »
En 1896, un proçès fut intenté par le curé de Plonévez-du-Faou, l'abbé Caradec, et trois de ses vicaires, les abbés Guillevéré, Kersendy et Portier devant le tribunal correctionnel de Versailles pour diffamation contre les sieurs Maréchaux et Vibert, directeur et rédacteur de l'hebdomadaire Journal de Seine-et-Oise, en raison d'un article du 2 novembre 1895 intitulé Paysages bretons du dit journal insinuant que, à Saint-Herbot, le desservant et ses vicaires « auraient des relations impudiques avec des femmes qui, pour conjurer leur stérilité, viendraient se frotter contre une pierre placée à une certaine distance de cette chapelle ». Les prêtres obtinrent la condamnation des prévenus. Par delà la diffamation probable, cet article illustre la persistance à la fin du 19ᵉ siècle de cette coutume pour les femmes en mal d'enfant.
Le 20ᵉ siècle
La Belle Époque
En 1902, l'école des sœurs rouvre sous la direction d'une institutrice laïque.
La ligne ferroviaire allant de Plouescat à Rosporden via La Feuillée, Brasparts et Le Cloître-Pleyben, desservait Plonévez-du-Faou, puis poursuivant son itinéraire via Châteauneuf-du-Faou, ouvrit en décembre 1912 (gérée alors par les Chemins de fer Armoricains, puis à partir de 1921 par les Chemins de fer départementaux du Finistère) et ferma dès 1932. Le train qui parcourait cette ligne à voie métrique était surnommé le « train-patate », en raison des marchandises qu'il transportait et de son allure très lente. Le sud-est de la commune était traversé par la ligne de Carhaix à Châteaulin,ligne également à voie métrique faisant partie du Réseau breton, ouverte le 30 août 1904 pour la section allant de Carhaix à Pleyben ; une gare se trouvait à Kerivarc'h ; cette ligne ferma en 1967.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Plonévez-du-Faou porte les noms de 239 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux, 11 soldats sont morts sur le front belge dont 9 soldats (François Bernard, Yves Caro, Laurent Puillandre, Jacques Guillou, Joseph Hourmant, Hervé Kéruzoré, Yves Le Clec'h, Joseph Le Ny, Auguste Quiniou) en 1914 lors de la Course à la mer, un (Jean Cloitre) en 1915 et un (Gilles Le Guern) en 1918; 4 soldats sont morts dans les Balkans dont (François Jaouen, Guillaume Pouliquen, Jean Ruellan) en Serbie et un (Laurent Brochec) en Croatie car ils faisaient partie de l'armée française d'Orient ; trois soldats (Jean Dréau, Pierre Goavec, René Blanchard) sont décédés alors qu'ils étaient prisonniers en Allemagne ; Vincent Rolland est décédé après l'armistice dans un lazaret en Allemagne et fut décoré de la Croix de guerre ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français : parmi eux Michel Colleoc fut décoré de la Croix de guerre.
L'Entre-deux-guerres
En 1920, l'inspecteur académique du Finistère signale qu'à Plonévez-du-Faou six écoles de hameau ne sont encore qu'en projet ! Il conclut que les élèves seraient plus assidus si l'école était moins éloignée.
Nombreux sont alors les habitants originaires de la commune à quitter la région pour chercher du travail ailleurs. L'Ouest-Éclair en fournit un exemple en 1929 en Dordogne : « Traversons Manzac, enseveli sous le feuillage ; saluons à la sortie du bourg M. et Madame François Le Moal, de Plonévez-du-Faou, métayers satisfaits ».
La Seconde Guerre mondiale
Saint-Herbot est érigée en paroisse par ordonnance épiscopale du 21 septembre 1942.
Le monument aux morts de Plonévez-du-Faou porte les noms de 45 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale; parmi eux, Hervé Guénolé, quartier-maître canonnier à bord du Tramontane, mort lors du naufrage de ce bateau le 8 novembre 1942 dans le port d'Oran (Algérie) canonné par le HMS Aurora lors du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord et décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes.
Le 17 mai 1943 vers 13 heures, un combat aérien se déroule au-dessus des communes de Plonévez-du-Faou, Scrignac et Berrien. Un avion anglais tombe en flammes à l'est du bourg de Plonévez-du-Faou, et des incendies, provoqués par la chute des réservoirs ou des projectiles, se déclarent sur le territoire des communes de Plonévez-du-Faou, La Feuillée et Scrignac.
C'est à Plonévez-du-Faou que le premier maquis breton a été initialement constitué pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est exact que de jeunes résistants, venus de Pont-l'Abbé, ont stationné pendant une quinzaine de jours à Plonévez-du-Faou (dans la ferme de Jean-Louis Berthélémé à Kersalut) début juillet 1943 ; cependant, vu la situation géographique de la ferme, ils durent se replier vers Saint-Goazec où fut constitué, à l'initiative de Daniel Trellu, au bois dit « Coat Quéinec », le premier maquis de Bretagne fin juillet 1943.
Le 16 novembre 1943, Yves Kerhoas, de Saint-Goazec, membre du Parti national breton et du Selbstschutzpolizei, fut abattu par la Résistance à la sortie d'un bal de noces à Plonévez-du-Faou.
Le 30 mai 1944, un homme dénommé Jaouen est tué de 17 balles de mitraillette par des militaires allemands à Plonévez-du-Faou.
La compagnie FTPF "Corse" (maquis de Plonévez-Landeleau) comprenait Jean Kerrizoré (de Brennilis), Lisette Salaün (de Plonévez, agent de liaison, arrêtée par les Allemands le 5 juin 1944), François Bothorel (dit "Boucher", de La Feuillée), François Lever (de Morlaix, tué le 22 juin 1944 à Châteauneuf-du-Faou), Corentin Cochennec (de Plonévez, tué le 2 juillet 1944 à Pont-Kerhoaden par les Allemands), François Fichou et Jean Salaün (tous deux de Brennilis), Noël Lerrant (de Plonévez-du-Faou, tué le 11 juillet 1944 sur la route du Cloître-Pleyben, victime d'une embuscade tendue par les Allemands après avoir été dénoncé), Pierre-Louis Hourmant et Joseph Minchynsky (un polonais déserteur de l'armée allemande).
Le 12 juillet 1944, trois résistants, Germain Paris, Henri Perennou et Louis Salaün, sont tués à Kerabron en Plonévez-du-Faou.
Le 5 août 1944 vers 15 heures, alors que des combats violents sont en cours à proximité de la RN 787 (actuelle RN 164) entre les troupes américaines et allemandes, plusieurs fermes furent incendiées dans les villages de Kervarziou, de Penn Broëz et de Magorven en Châteauneuf-du-Faou, ainsi que dans ceux du Divit et de Langalet en Plonévez-du-Faou.
La compagnie FTPF "Corse" participa, ainsi que le bataillon Georges Le Gall et la section spéciale Pengam (du nom du résistant François Pengam), à la libération de Landerneau, aux côtés des troupes américaines le 12 août 1944. Deux frères, François Floch et Joseph Floch sont morts en déportation en Allemagne, le premier, déporté le 15 juillet 1944 depuis Compiègne vers le camp de concentration de Neuengamme, puis celui de Buchenwald, mort le 7 avril 1945 à Sandbostel, et le second, déporté depuis Compiègne le 4 juin 1944 à Neuengamme et décédé le 9 avril 1945 à Brunswick. Tous deux furent faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume et il leur fut aussi décerné la Croix de guerre avec palme.
Depuis la Seconde Guerre mondiale
En 1974 le remembrement suscita des passions à Plonévez-du-Faou ; des paysans en colère arrachèrent 900 des 1200 bornes disposées sur le territoire de la commune ; les auteurs de cette protestation furent condamnés à 500 francs d'amende chacun en mai 1974 ; il fallut même faire intervenir les CRS pour rétablir l'ordre.
À la même époque, Plonévez-du-Faou fut le lieu de nombreuses manifestations de défense de l'artisanat et de protestation contre les cotisations sociales à l'initiative de Jean Hourmant, alors maire de la commune.
Toponymie
Plonévez-du-Faou vient du breton ploe (paroisse) et nevez (nouveau). « Faou » se réfère au pays dans lequel elle est située « Pagus en Fou » (11ᵉ siècle), le mot faou en breton signifiant « hêtre ». La paroisse faisait partie du pagus du Faou, comme la commune voisine de Châteauneuf-du-Faou, ce qui explique le suffixe « Faou » accolé aux deux localités.
On rencontre les appellations suivantes : Plueu Neugued in Pou (11ᵉ siècle), Plebs nova in Fago (en 1234), Ploenevez dou Fou (en 1338). Plonévez-du-Faou, après avoir fait partie de la vaste paroisse primitive de l'Armorique de Plouyé, fut probablement à partir du 13ᵉ siècle, une paroisse englobant Landeleau, Châteauneuf et les trèves de Collorec, de Loqueffret et de Saint-Herbot qui deviennent des paroisses indépendantes dans la première moitié du 19ᵉ siècle. Par contre Plonévez-du-Faou annexe l'ancienne paroisse du Quilliou en 1820.
Géographie
Plonévez-du-Faou est une commune rurale très vaste (8 073 hectare), la troisième du Finistère en superficie, située dans le centre du département de Finistère. La commune s'étend au sud des monts d'Arrée, non loin du Parc naturel régional d'Armorique, dans le bassin de Châteaulin. Elle fait partie du « pays Dardoup » qui correspond au nord du canton de Châteauneuf-du-Faou centré sur les communes de Plonévez-du-Faou et Collorec (le nom proviendrait de celui d'un filet que portaient traditionnellement les dames de la région).
Elle est drainée par l'Aulne (au niveau du lobe du méandre de rive convexe de Kerganévet - Méros) et trois de ses affluents, l'Éllez, le Ster Goanez et le Quilliou.
Communes limitrophes de Plonévez-du-Faou
Lannédern
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Loqueffret
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Collorec
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Le Cloître-Pleyben
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Landeleau
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Lennon
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Châteauneuf-du-Faou
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Spézet
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Culture locale et patrimoine
Monuments et sites
Monuments religieux
- L'église Saint-Pierre, église paroissiale, date des 16ᵉ et 17ᵉ siècles : les fonts baptismaux datent de 1839. Des statues de la Vierge à l'Enfant, de saint Pierre, de saint Yves, de saint Roch et de saint Jean-Baptiste ornent l'église.
- La chapelle du Quilliou ou chapelle Saint-Eutrope car elle est dédiée à saint Eutrope, date du 16ᵉ siècle : c'est l'ancienne église paroissiale qui dépendait du prieuré de l'abbaye bénédictine de Locmaria à Quimper à qui elle avait été donnée par le comte de Cornouaille Alain Canhiart. De plan rectangulaire, son maître-autel est du 18ᵉ siècle et abrite des statues de saint Eutrope, saint Herbot, Saint Yben, saint Corentin, saint Fiacre, saint Sébastien, saint Pierre représenté en pape et une Vierge-Mère. Son pardon se déroule chaque troisième dimanche de septembre.
- La chapelle Saint-Herbot, ancienne église paroissiale de la paroisse éponyme.
- La chapelle Saint-Clair date du 16ᵉ siècle mais a été restaurée au 20ᵉ siècle ; elle abrite aussi plusieurs statues dont celles de saint Éloi, sainte Brigitte, saint Jean-Baptiste ainsi qu'une Vierge-Mère. Son pardon a lieu le dernier dimanche d'août.
- De nombreux calvaires et croix, les principaux étant :
- le calvaire de Saint-Herbot (1570) ;
- le calvaire du placître de Saint-Eutrope au Quilliou (14ᵉ siècle) ;
- le calvaire de Kernévez-Saint-Clair (vers 1550) ;
- le calvaire de Kerivarc'h (1542) porte des statues du Christ ressuscité et d'une Vierge de Pitié ;
- le calvaire de Kervillerm date du 14ᵉ siècle et présente sur sa croix monolithe une Vierge à l'Enfant ;
- le calvaire de Cravec date de 1670 selon une inscription sur le socle. Cassée en deux morceaux, elle a été restaurée ;
- le calvaire du cimetière paroissial (1513), restauré en 1856 ;
- les calvaires de Kervriou, Lannunvez, Locquénolé, etc.
Autres monuments et sites
- 13 moulins dont ceux de Canvel, de Castelborc'h, du Chapitre, de la Haye, de Kerladien, de Loguénolé, de Pont-an-Aour, du Quilliou, de Rosbras, du Rozveur, …
- Plusieurs maisons, bâtiments de fermes et manoirs présentent un intérêt architectural patrimonial, dont :
- Maison au lieu-dit Sabreg (elle date du 18ᵉ siècle et possède sur sa façade un cadran solaire daté de 1774.
- Maison au lieu-dit Perrohan, datée de 1833, en granite et schiste.
- Manoir de La Villeneuve (il date du 16ᵉ siècle mais a été remanié au 19ᵉ siècle).
Plonévez-du-Faou et la littérature
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La Mariée rouge, roman policier d'Hervé Jaouen, évoque Plonévez-du-Faou. Le roman a fait l'objet d'un film ayant le même titre.
Personnalités liées à la commune
Famille de Rosily
Plusieurs membres de la famille de Rosily, originaire de la motte féodale de Rosily en Châteauneuf-du-Faou avant d'habiter le château de Méros (la famille de Rosily possédait aussi la chapelle Saint-Ruelin du Moustoir en Châteauneuf-du-Faou), ont laissé une trace dans l'histoire :
- le plus ancien ancêtre connu est Roland de Rosily, contemporain de Saint-Louis (13ᵉ siècle)
- Jacques de Rosily, seigneur du Moustoir, marié en 1594 avec Jeanne Le Baud, héritière de la seigneurie de Pratanroux en Penhars.
- Josèphe Yvonne de Rosily, dame du Coëdic, seigneur de Kergroaler (début 17ᵉ siècle).
- Joseph Marie de Rosily, marié en 1698 à Françoise Geneviève Le Pape de Coetlespel, eurent au moins deux enfants :
- Joseph Marie de Rosily, seigneur de Vieuxbourg, lieutenant général des armées du roi (infanterie) fut chevalier de l'ordre de Saint-Lazare. Son portrait a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1704.
- François Joseph de Rosily, chevalier, comte, né le 23 mars 1703 au château de Méros, épouse le 30 novembre 1741 à Brest Marie Jeanne Renée Gourio du Menmeur, originaire de Saint-Renan. Après avoir été inspecteur des garde-côtes en Bretagne, devint major de la marine, puis commanda en 1757 le Diadème, vaisseau de 74 canons, faisant partie de l'escadre de Dubois de la Motte pendant la guerre de Sept Ans, combattant les Anglais au large du Québec où il fut blessé. Chevalier de l'ordre de Saint-Louis, il finit sa carrière en commandant la marine à Brest où il mourut en 1771. Parmi leurs enfants :
- Josèphe Jeanne de Rosily, fille du précédent, née à Brest le 20 octobre 1742, épouse le 27 août 1769 à Saint-Louis de Brest Hyacinthe Jean Louis de Trogoff, lieutenant de vaisseau, puis le 14 janvier 1772 à Milizac Louis Augustin de Monteclerc, qui décède en 1781 pendant la guerre d'indépendance américaine pendant la bataille de Baie de Chesapeake.
- Charles Yves François de Rosily, né en 1745, fut tué en 1765 en combattant les Barbaresques à Larache (Maroc)
- François Étienne de Rosily, né le 13 janvier 1748 à Brest, marié avec Marie Thérèse de Courbon Blénac, était enseigne de vaisseau lorsqu'il fut l'un des découvreurs des Îles Kerguelen. Il était officier sur la frégate la Belle Poule en 1778 lorsque celle-ci fut attaquée par la frégate britannique HMS Arethusa et fut un temps prisonnier des Anglais. Libéré, il est commandant en second sur le Fendant en 1781 ; commandant la Vénus, il navigua surtout en mer Rouge, en mer d'Arabie et dans l'océan Indien, mais commanda aussi un temps la place de Rochefort. Devenu amiral, il participa à la Bataille de Trafalgar et succéda après la défaite à l'amiral Villeneuve comme commandant de ce qui restait de l'escadre française bloquée devant Cadix. En 1809, il devint comte de l'Empire, puis fut nommé directeur du Dépôt des cartes et plans de la Marine et mourut couvert d'honneurs et de décorations le 12 novembre 1832 à Paris.
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- Pierre Joseph de Rosily, né à Brest en 1750, décéda au château de Méros le 16 août 1759.
- François Guillaume de Rosily, né à Brest le 14 décembre 1751, devint également amiral. Il commanda entre autres en 1791 la frégate La Fidèle.
Autres personnalités
- Joseph René Guéguen, né le 4 novembre 1832 à Châteauneuf-du-Faou, greffier, puis notaire à Plonévez-du-Faou ente 1875 et 1881, maire de Plonévez-du-Faou en 1882, longtemps conseiller général du canton de Châteauneuf-du-Faou, fut élu député en 1881, battu en 1885, mais à nouveau élu en 1889, membre de la gauche républicaine. Il est décédé en mai 1891.
- Jean-Louis Berthélémé, né en 1900, cultivateur, ancien combattant de la première guerre mondiale, est à nouveau mobilisé en 1939 et fait prisonnier. Il s'évade d'Allemagne et, membre du PCF Clandestin, rejoint les rangs de la Résistance, hébergeant des maquisards, ravitaillant les maquis locaux et aidant cinq aviateurs américains à fuir. Nommé en mai 1943 capitaine des FFI par le gouvernement d'Alger, il est arrêté en novembre de la même année sur dénonciation. Torturé, il est déporté au camp de concentration d'Ellrich, puis à celui de Buchenwald où il meurt le 4 mars 1945.
- Jean Hourmant, né en 1927, fut président du CDCA ou CID-UNATI, longtemps maire de Plonévez-du-Faou et conseiller général, a été depuis 1988 président du « Comité pour l'aménagement à 2x2 voies de l'axe central », la RN 164 Châteaulin-Carhaix-Loudéac-Montauban-de-Bretagne-(Rennes), qu'il continue encore à présider.
- Philippe Salaün, né en 1943 à Plonévez-du-Faou, photographe, ayant ouvert à Paris un atelier spécialisé dans le tirage noir et blanc de qualité, ce qui l'a amené à travailler avec quelques-uns des grands noms de la photographie comme Robert Doisneau, Willy Ronis, Brassaï, Édouard Boubat,Izis, Bill Brandt, Malick Sidibé ou Seydou Keita.
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Michel Polnareff le chanteur dont l'arrière-grand-mère maternelle, Marie Ambroisine Reux, est née à Plonévez-du- Faou en 1842.
Légendes
- La légende de Tuchenn ar follez (Butte de la Folie) : un tumulus désigné par ce nom se trouve dans le nord de la commune sur l'ancien domaine ducal de Kout-Bihan. La légende dit qu'il est dangereux de mal s'y conduire la nuit, on peut y perdre la raison ; une noce qui s'y serait rendu par bravade aurait même disparu.