Prinçay est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.
Toponymie
Le nom du village proviendrait de l'anthroponyme gallo-romain Priascus avec le suffixe latin de propriété -acum devenu -ec puis -ay et signifiant domaine de.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine civil
- Le château de la Roche-du-Maine est un manoir Renaissance construit de 1520 à 1525. C'est une ancienne maison forte ; un « tornavent », sorte de sas en bois, a été daté de 1540 par le laboratoire Archéolabs. Ce château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 7 décembre 1914.
- Le logis de la Haute-Porte : C'est une ancienne maison forte du 14ᵉ siècle qui est devenue un manoir au 17ᵉ siècle. Son colombier rond est du 16ᵉ siècle et possède 1 100 boulins (pigeonnier). Il est possible de voir un four à pain et une buanderie qui abrite une ponne, c'est-à-dire une énorme marmite en pierre utilisée pour faire la lessive. Un petit souterrain permettait aux habitants du site de se réfugier lors des conflits. Le pigeonnier et le logis sont inscrits comme Monument Historique depuis 1989.
- Le château de Richemont
- Le sous-sol en calcaire a longtemps constitué une importante source de revenus pour la population villageoise. Le tuffeau a été utilisé comme pierre de construction. Il a fait, par la suite, l'objet d'une exploitation intensive à partir du 11ᵉ siècle jusqu'au début du 20ᵉ siècle. Si l''exploitation à l'époque romaine se faisait principalement à ciel ouvert, à partir du Moyen Âge, les carriers ou « pierreyeux » ont préféré creuser pour s'enfoncer dans la veine comme c'est ici le cas. Le tuffeau gardait ainsi une humidité qui en facilitait la taille. En effet, le tuffeau, à l'air libre, en s'asséchant, se durcit. Les galeries de Pinçay s'étendent sur 120 mètre et datent du 12ᵉ siècle. Un morceau de bois trouvé sur place a été daté, grâce au carbone 14, entre 950 et 1050. Il attesterait, donc, d'une existence encore plus ancienne. Les souterrains servaient aux villageois de refuge, pour se protéger des bandes de pillards qui remontaient la Vienne. Le souterrain est réparti sur deux étages. Il se compose de quatre salles dont certaines sont très vastes que relient des couloirs et un escalier en colimaçon. Une d'entre elles pourrait être une crypte de l'église. Il est fort probable que ces souterrains aient été utilisés jusqu'à la Révolution française. Au cours du 19ᵉ siècle, une partie était encore fréquentée notamment pour filer le chanvre soit au frais l'été soit lors des hivers rigoureux car la température y est constante. Le travail des carriers était particulièrement difficile. Il demandait une grande force physique. À l'aide d'un pic à long manche, le carrier creusait dans le front de taille une saignée d'environ 60 centimètre pour isoler le bloc à extraire. Il insérait ensuite dans ce sillon des coins en bois dur et sec avec un maillet. Ce coin était mouillé afin de gonfler et, ainsi, par pression, provoquer une rupture à l'arrière du bloc. Le bloc était, ensuite, débité en pierres de construction qui étaient chargées sur une charrette pour être stockées à l'air libre et séchées. Les carriers à temps plein étaient rares. C'étaient essentiellement des paysans qui travaillaient à la carrière l'hiver pour s'assurer un complément de revenu. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, cette activité disparut à la suite de l'importance de la mortalité masculine pendant la guerre, d'une désertification des campagnes et du fait, aussi, de la concurrence du ciment qui résiste au gel contrairement au tuffeau.
Patrimoine religieux
L'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais ou Sainte-Madeleine de Prinçay est inscrite comme Monument Historique depuis 1952. Elle est bâtie en tuffeau. L'édifice, roman, a été remanié de nombreuses fois au cours des siècles. Le chœur est doté de voûtes gothiques au 13ᵉ siècle. Une chapelle seigneuriale est rajoutée en 1497. Aux 17ᵉ/18ᵉ siècle, une porte de style classique, ornée de pilastres ioniques, est percée dans le mur occidental de la nef. La façade a été reconstruite vers 1850. Une partie du dallage est installée en 1899. Le porche d'entrée date du 20ᵉ siècle. La charpente et la couverture sont restaurées en 1923. Les chapiteaux d'entrelacs et de feuillages sont romans. Le clocher, monté sur une coupole sur pendentifs, date du 12ᵉ siècle. Il se dresse latéralement, au sud, disposition commune dans le Loudunais. Il conserve sur la façade est, son décor d'arcatures aveugles. Dans la partie supérieure, il est ajouré de baies en plein cintre. La cloche a été fondue en 1855, présentée à l'exposition universelle de 1855, avant d'être installé dans le clocher en 1856. Le mur sud du chœur est orné d'une fresque, abîmée, qui toutefois laisse deviner une Vierge à l'Enfant devant laquelle se prosternent des hommes. Il pourrait s'agir de chevaliers car une frise de blasons entoure la scène. La fresque date de la fin du 15ᵉ siècle ou du début du 16ᵉ siècle. la chapelle seigneuriale porte sur sa clef de voûte, les armes de la famille Tiercelin, rendue célèbre par Charles, compagnon d'armes des rois de France Louis XII et de François premier. C'est dans cette chapelle que se niche le chauffoir qui accueille une cheminée. Elle était destinée à réchauffer les seigneurs pendant l'office religieux. Elle constitue l'un des rares exemples de cheminée construite dans une chapelle d'église.