Puycasquier (Puicasquèr en gascon) est une commune française située dans l'est du département du Gers en région Occitanie. Avant 1790, le village était inclus dans la vicomté de Fézensaguet. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Pays d'Auch, un territoire céréalier et viticole qui s'est également constitué en pays au sens aménagement du territoire en 2003.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Auroue, l'Orbe, la Petite Auroue, le ruisseau de Touron et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Puycasquier est une commune rurale qui compte 447 habitants en 2019. Elle fait partie de l'aire d'attraction d'Auch. Ses habitants sont appelés les Puycasquiérois ou Puycasquiéroises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : la halle, inscrite en 1973, et l'église, inscrite en 1977.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
L'archéologie atteste que le territoire de la commune de Puycasquier a été habité et travaillé au moins dès l'époque gallo-romaine.
En effet, dans le fond de vallée, au confluent de deux petits cours d'eau, où se trouve l'église de Gaillan, on a découvert des morceaux de tuiles romaines (tegulae), des fragments de mosaïques, ainsi qu'une monnaie du 2ᵉ siècle de l'ère chrétienne et un médaillon ornemental. Ce médaillon haut de 10 cm, représente le buste d'une déesse et devait constituer l'un des éléments d'un coffre, d'un lit ou de la caisse d'un char. La date, les circonstances et les inventeurs de cette découverte ne sont pas précisés dans nos sources. Par ailleurs, au domaine de La Horgue, on a trouvé, vers 1950, dans la cour de la maison d'habitation, une sépulture datant de l'époque mérovingienne (7ᵉ siècle). Les caractéristiques techniques ainsi que le motif décoratif de la plaque de ceinture en bronze travaillé qu'elle contenait ont permis de déterminer cette date, ainsi que l'origine wisigothique de cet objet. Ce qui concorde avec la présence attestée de Wisigoths aux alentours. L'analyse archéologique permet de supposer qu'il y avait, à cet endroit, une villa gallo-romaine dont les ruines ont été utilisées, au début du Moyen Âge, comme cimetière. Le fait qu'une unique tombe de ce genre ait été découverte et que cette plaque de ceinture elle-même en constituait le seul élément décoratif suscite bien des questions auxquelles les spécialistes ne peuvent apporter de réponses pour le moment.
Moyen Âge
Une bastide présumée
On est à peu près sûr également que le site du village a changé, passant du fond de vallée de Gaillan, à la butte sur laquelle se trouve aujourd'hui l'agglomération de Puycasquier. Certains des Puycasquiérois cependant étaient condamnés à vivre à l'écart du village et de ses habitants. On les nommait « cagots » ou « capots » ou encore « crestians ». Le domaine au lieu-dit « Crestian » à l'ouest du village, sur la route de Tourrenquets, marque certainement l'endroit où l'un (ou plusieurs) d'entre eux résida (résidèrent). On ne sait, en effet, ni combien de personnes, ni combien de générations, furent concernées par cette situation de relégation. Selon la tradition il s'agissait de lépreux ou de descendants de lépreux et cela justifiait leur isolement. Le domaine du Crestian à Puycasquier se trouve non loin de la « fontaine du Crestian » qui devait être réservée à l'usage exclusif de ceux dont on craignait la proximité et la contamination. Mais les choses étaient un peu plus compliquées en réalité. Il faut envisager également une configuration possible du Puycasquier ancien incluant le château de Saint-Pé. Primitivement il se trouvait à l'emplacement du cimetière et de la chapelle de Gaillan d'aujourd'hui. La tradition orale le rapporte. Les vestiges archéologiques découverts là accréditent ce fait. Peut-être y avait-il au lieu-dit « Les Allemands », au nord du village, à 2 kilomètre de Maravat, un autre foyer ancien de population autour d'une église et d'un cimetière aujourd'hui disparus. Ce pourrait être l'emplacement de l'église «appelée à Saint-Blaise» mentionnée dans le cadastre de 1786, mais pas clairement localisée.
Les habitants du premier village seraient venus s'installer sur le piton au 13ᵉ siècle lorsqu'une bastide y fut établie. Cependant Puycasquier n'est pas répertorié dans la liste « officielle » des bastides. En effet, on ne dispose pas de charte de coutumes spécifique qui en serait la preuve manifeste, alors que c'est le cas pour Montfort ou Fleurance. Mais s'il manque des éléments pour faire de Puycasquier, avec une certitude absolue, une bastide, il existe cependant de fortes présomptions qu'elle en soit bien une. D'abord parce que l'on se trouve dans une zone particulièrement active de création des bastides. Ensuite parce qu'une telle création correspond bien à la ligne de conduite caractéristique du vicomte de Fezensaguet. Le fait d'encourager une concentration de population et de faciliter l'établissement d'une place commerciale signifiait pour lui, concrètement, avoir la possibilité de prélever plus efficacement des taxes et de devenir ainsi plus riche et donc plus puissant. La tenue de marchés et de foires qui a durablement caractérisé Puycasquier et sa halle est très probablement liée à sa nature de bastide. Traditionnellement de nombreux marchands venaient à Puycasquier pour les foires de Sainte-Catherine (25 novembre) et de la Chandeleur (2 février). Des foires moins importantes s'y tenaient une fois par mois d'octobre à mars jusqu'au début des années 1950. Le chemin de Saint-Jacques dont Puycasquier était l'une des déviations facilitait, de surcroît, le déplacement vers le village. Par ailleurs, dans la mesure où une bastide consiste en la création d'un noyau urbain à partir d'un lotissement établi à l'avance, elle présente un plan géométrique. Or un tel plan est bien reconnaissable à Puycasquier. Il est durablement contraignant. En 1757 encore, Blaise Laborde en a encore fait les frais apparemment ; mais ses déboires ne tiennent probablement pas seulement du passé de bastide de Puycasquier. Enfin dans la continuité des « sauvetés » qui les avaient précédées, les bastides étaient le plus souvent des lieux de refuge fortifiés. Ce que l'on sait de l'allure ancienne du village -comme ce que l'on peut observer encore de nos jours- incite décidément à trouver à Puycasquier bien des traits d'une bastide. Certes, on ne retrouve ni tout à fait le modèle aquitain, ni tout à fait le modèle gascon dans le plan d'ensemble. Néanmoins, il y a une « place » centrale occupée par la halle. Elle était sans doute entourée d'auvents (« aubans » en gascon) ou « embans » qui ne subsistent à présent que dans la partie sud. Le village fut durablement muni d'une enceinte fortifiée, nommée « remparts ». On sait que deux portes permettaient d'y pénétrer. On peut facilement les situer aux extrémités de la rue principale qui traverse Puycasquier : la porte du « Haut » à l'Est et la porte du « Bas » (ou « bach » en gascon, à prononcer « bache ») à l'ouest, dominée par le moulin à vent de la Porte. C'est en 1780 que fut donnée l'autorisation de démolir ces portes.
Une place-forte convoitée
L'escarpement fait de Puycasquier un endroit aisément défendable et commode à fortifier. L'allure de l'église le rappelle évidemment. La tradition veut qu'il s'agisse du dernier reste du donjon d'un château-fort, détruit lors de l'établissement de la bastide. Une thèse d'archéologie et histoire de l'art, soutenue en 2000, a mis en évidence que la base carrée, construite dans une belle pierre calcaire de moyen appareil qui caractérise le clocher de Puycasquier est aussi présente dans de nombreux clochers de bastides du Gers qui comportent également une semblable base carrée en pierre surmontée d'une partie octogonale plus ou moins élevée, en brique ou en pierre. Dans ce cas, il faudrait considérer cet édifice, non comme le vestige d'un château-fort des vicomtes de Fezensaguet, mais, dès l'origine, une tour de guet ou la principale fortification de l'église, conçue dès l'origine pour assurer la défense des habitants(source : voir Balagna (Christophe), L'architecture gothique religieuse en Gascogne centrale, Thèse de doctorat en Art et Archéologie, sous la direction de la Professeure Michèle Pradalier-Schlumberger, Université Toulouse Jean-Jaurès, 2000, t. 2 (à vérifier), page(s) 656-662 Puycasquier, église paroissiale Saints Abdon et Sennen ; Puycasquier, église Notre-Dame de Gaillan, page(s) 663-667).
De plus la présence de plusieurs sources liées à la nature du terrain permet d'envisager de résister assez sereinement à un siège ; pourvu que l'on dispose de réserves. Or la présence de silos enterrés (ou « cros » en gascon) dans les caves de maisons anciennes du village donne à penser que c'était bien possible à Puycasquier.
Le statut particulier du Fezensaguet
Issus d'une branche cadette de la maison d'Armagnac, les vicomtes de Fezensaguet, suivant la coutume médiévale, avaient reçu en héritage (apanage) une partie du patrimoine familial en l'occurrence un pan de la Gascogne toulousaine. Ils apparaissent sur la scène politique à une époque où le Sud-Ouest est le lieu de féroces compétitions et de rudes rapports de force entre barons et princes dans le cadre de la guerre de Cent ans. Leur volonté de puissance les conduit à multiplier sur leurs domaines l'installation de bastides car cela signifie concentration de population et dynamisme commercial à coup sûr ; en d'autres termes davantage de taxes et de contribuables potentiels donc la promesse de rentrées d'argent plus importantes. Après la chute de la maison d'Armagnac sous le règne de Louis XI (prise de Lectoure), la vicomté de Fezensaguet avec une partie des domaines du dernier comte d'Armagnac finit par échoir au duc d'Alençon, premier mari de la sœur de François premier, Marguerite d'Angoulême (1492-1549). De cette union ne naquit aucun enfant, si bien que la jeune veuve, hérita des possessions de son époux. Elle les apporta en dot à son second mari, Henri d'Albret, roi de Navarre. La princesse qui prit désormais le nom de Marguerite de Navarre, fut une grande personnalité du monde des arts et des lettres de la Première moitié du 16ᵉ siècle et l'un des premiers écrivains de langue française, auteur de la célèbre série de contes intitulée L'Heptaméron. Elle fut aussi une sympathisante de la Réforme protégeant les précurseurs du protestantisme calviniste. Cette sympathie se transmit à son unique fille, Jeanne d'Albret (1528-1572), qui se convertit, elle, officiellement à la « nouvelle religion ». Héritant à la mort de son père du royaume de Navarre qui comprenait… elle entraîna, suivant l'usage, ses sujets dans la foi protestante qui était devenue la sienne. Par conséquent le Fezensaguet devint l'un des lieux privilégiés du développement de la Réforme dans le Sud-Ouest. Une église fut « plantée » à Puycasquier, selon le vocabulaire alors en usage. C'est-à-dire qu'on y célébrait le culte et qu'un pasteur était officiellement au service de la communauté des fidèles. Selon l'abbé Laprade, curé (catholique) de Puycasquier, le protestantisme calviniste resta à Puycasquier un phénomène superficiel, ne touchant qu'une minorité de la population, essentiellement des puissants et des riches. Cependant des éléments incitent à ne pas en être tout à fait aussi sûr. (source : Philip de Barjeau (Jean), Le protestantisme dans la vicomté de Fezensaguet, L. Cocharaux, Auch, 1891 (réédition revue et augmentée, par les Amis de l'Archéologie et de l'Histoire, Mauvezin 1987)
Temps modernes
Les Guerres de religion et leurs suites
Quoi qu'il en soit, Puycasquier était appelé, au moment des guerres de religion (1562-1598), à devenir un enjeu d'affrontement, de par le statut politico-religieux du Fezensaguet et son site remarquable. En effet, Le fils et héritier de Jeanne d'Albret, Henri de Navarre (1553-1610), protestant comme elle, s'avéra également le seul héritier valable du roi de France, Henri III, sans successeur direct à partir de 1584. Or pour les catholiques extrémistes ou « ligueurs », cette perspective était absolument inacceptable. Si bien que Henri de Navarre dût combattre de longues années (et se convertir finalement au catholicisme), comme on le sait, pour être véritablement reconnu comme Henri IV de France, alors qu'il était devenu théoriquement en août 1589. Ses possessions du Sud-Ouest et le Fezensaguet, parmi elles, lui servirent évidemment de base d'opérations. (source : Philip de Barjeau (Jean), Le protestantisme dans la vicomté de Fezensaguet, L. Cocharaux, Auch, 1891 (réédition revue et augmentée, par les Amis de l'Archéologie et de l'Histoire, Mauvezin 1987)
Pourtant si l'on est bien renseigné sur la situation à Monfort et à Mauvezin durant la période des guerres de religion, on ne sait pratiquement rien de ce qui s'est exactement passé à Puycasquier. Deux faits seulement sont établis. Le passage d'Henri de Navarre en 1584 et l'installation d'une garnison de sa part (voir les personnalités en lien avec Puycasquier : « le futur Henri IV de passage à Puycasquier le 1er juin 1584 »). Le ministériat de Richelieu (1624-1642), sous le règne de Louis XIII, a été marqué par la répression du parti protestant et le renforcement de l'autorité royale. Cette dernière entreprise que l'on qualifie d' « absolutisme », comme la précédente, ont été concrétisées par le démantèlement des places fortes, facilitatrices des troubles et de la rébellion lors des guerres de religion et durant les premières décennies du 17ᵉ siècle. Dans le cas de Puycasquier au moins, l'accomplissement de l'ambition absolutiste du roi de France ne paraît pas avoir été aussi simple et brutal que cela. Certes, en 1626, Jean de Chastenet de Puységur a été diligenté pour une mission d'inspection. Mais celle-ci n'a pas été suivie apparemment d'une démolition systématique. La disparition des murailles de Puycasquier résulte vraisemblablement d'un lent délabrement, conséquence de leur structure en brique et en pisé principalement et du manque d'entretien (source : voir Carsalade du Pont (Jules), « Les places fortes de la Gascogne en 1626-27 », Revue de Gascogne, t. XL, Janvier 1899, p. 454 et p.458-59.). Le « tour de vis fiscal » de Richelieu afin de financer l'engagement de la France dans la guerre de Trente ans (1618-1648) causa, on le sait, des soulèvements, à grande échelle, de paysans excédés dans le royaume. Mais bien avant, les confiscations et les prélèvements pour l' « entretien des gens de guerre » liés aux désordres de la première moitié avaient déjà lourdement pesé sur les habitants de Puycasquier. La taxation était d'autant plus éprouvante qu'en temps de guerre, elle était complétement arbitraire, à peu près systématiquement brutale et abusivement répétée. Avec le retour de l'ordre royal, les choses n'allaient pas beaucoup mieux. En effet, l'impôt était alors réparti et payé, non pas individuellement, mais collectivement, selon le principe de la « contrainte solidaire » ; c'est-à-dire que si l'un des contribuables faisait défaut, les autres membres de la communauté devaient payer à sa place, en surcroît de leur propre contribution, et quel que soit leur niveau de fortune, pour atteindre la somme exigée de la communauté par les autorités. La période troublée de la régence de Marie de Médicis (de 1610 à 1614) et du début du règne de Louis XIII a été, de toute évidence, rude à Puycasquier et dans le reste du Fezensaguet. L'autorité de Marie de Médicis (et de son principal ministre Concino Concini) suscitait un vif mécontentement et une violente contestation. L'édit de Nantes avait officiellement mis fin aux guerres de religion, en 1598. Toutefois, pratiquement, elles n'étaient pas vraiment terminées ou plutôt la coexistence de deux confessions, la catholique et la réformée (ou protestante) dans le royaume restait mal acceptée. Marie de Médicis, en mariant en 1615, le jeune Louis XIII à une princesse espagnole, Anne d'Autriche, montrait qu'à contre-pied de la politique d'équilibre de son défunt mari Henri IV, elle prenait nettement parti pour le catholicisme. Les protestants étaient inquiets et se mettaient sur la défensive. En 1616, pour « l'entretenement » des garnisons de Mauvezin, le protestant Paul de Luppé, sieur de Castéra-Maravat, gouverneur du Fezensaguet, demanda aux habitants de Puycasquier une « cotisation » de « trois mille et tant de livres ». Mais les Puycasquiérois ne payent pas, si bien que « ledit sieur de Maravat auroict fait faire diverses de gens de guerre en ladite terre de Puicasquier ». Le bétail de la famille Soliraine en aurait spécialement souffert. Les Puycasquiérois furent mis à contribution, pour les indemniser. En 1619, alors que Louis XIII, lui-même fervent catholique lance une grande campagne contre les protestants du sud-ouest, Puycasquier doit abriter - et souffrir visiblement - des troupes que commandent le duc de Mayenne, issu de la célèbre famille ultra-catholique des Guise. En 1631-32, alors que le « parti protestant » a sérieusement été mis à mal, les Puycasquiérois devaient continuer à payer et ils s'en plaignaient. Non seulement il y a ce surcroît de charges, mais, de plus, les mouvements de troupes et le désordre qui s'ensuit perturbaient le travail des champs et entravaient gravement la bonne marche du commerce et des échanges (source : Archives Départementales du Gers, B 51, f°248 v° et 379 et f°625 v° -[1618-1619 : Audiences de la Sénéchaussée d'Armagnac pour le Fezensaguet].- Voir aussi: A. Branet, Les Etats d'Armagnac en 1631-1632, Cocharaux, Auch, 1913, p. 27 et 36). Il y a tout lieu de penser que les habitants de Puycasquier et des alentours s'appauvrissaient et qu'ils s'affaiblissaient même physiquement, à cause de la malnutrition généralisée qui découlait de cette situation. C'est probablement la raison des ravages de la « peste » (nom que l'on donnait alors non seulement à la « peste » proprement dite, mais plus largement à toute maladie contagieuse et terriblement mortifère) qui sévit, à plusieurs reprises à Puycasquier, apparemment, au 17ᵉ siècle. C'est l'origine, en tout cas, de la traditionnelle procession à Gaillan du 27 avril (ou dimanche le plus proche de cette date). Mais la date exacte de l'épidémie qu'il commémore n'est pas précisément établie. Mais clairement cela marqua durablement les esprits. En tout état de cause, au 18ᵉ siècle les fortifications de Puycasquier sont toujours là mais elles sont croulantes.
Révolution française et Empire
Une ville « de campagne »
L'analyse approfondie de l'impact de la Révolution (1789-1799) et du 1er Empire (1799-1815) à Puycasquier reste à faire. Ce que l'on peut tenir pour sûr est assez limité. Il n'y a pas, semble-t-il, trace de cahier de doléances rédigé à Puycasquier en vue de la réunion des États généraux de 1789. On sait que le 7 mars 1792, alors que la France tout entière était en proie à une crise politique, économique et diplomatique croissante, à la suite de neuf arrestations, une délégation fut dépêchée auprès des autorités à Auch pour réclamer la libération des détenus : « ils dirent que le peuple était dans la plus grande inquiétude sur le sort des citoyens pris. Ils craignaient que l'inquiétude ne s'aigrit au point que le peuple n'en vint à se porter à toutes sortes d'extrémités pour les délivrer… qu'ils [voyaient] avec peine quelques cavaliers prolonger leur séjour à Puycasquier ; qu'ils se rappelaient avec amertume les avoir vus traversant avec leurs chevaux les champs ensemencés ». Le grand fait établi pour la période révolutionnaire demeure la mise à sac de l'église de Gaillan. La statue en bois de la Vierge Marie qui y était vénérée fut alors livrée aux flammes par des activistes Sans-culottes apparemment. Seule fut sauvée l'une des mains de celle-ci que l'on conserve toujours. Enfin on mentionne, en 1798, des troubles royalistes contre-révolutionnaires à Puycasquier. Faute d'informations suffisantes, il est difficile de se prononcer sur l'opinion générale des habitants durant cette période 1789-1799. Ce qui est vraiment certain, c'est que la mise en place d'une nouvelle organisation administrative a conforté la position-phare que Puycasquier occupait déjà dans le paysage du Fezensaguet. La création, en 1790, des départements dont celui du Gers, au cadre duquel le village se rattachait désormais, amena sa désignation comme chef-lieu de canton (18 mars 1790).
Époque contemporaine
Au 19ᵉ siècle, on se déplaçait encore beaucoup à pied, parfois à cheval et en tout cas, au mieux, dans des voitures « tractées » relativement lentes sur des chemins qui étaient pour la plupart simplement empierrés et souvent difficiles. Aussi Puycasquier offrait un centre de services et de commerces « de proximité », selon l'expression employée de nos jours. On y trouvait une brigade de gendarmerie. Son installation justifia une dépense importante de la commune en 1877 pour la construction d'un bâtiment à la fois spécialement adapté au logement des gendarmes et capable d'abriter aussi et les bureaux et la prison indispensables à leur mission, sans oublier une écurie pour les chevaux qui leur servaient de véhicules. C'est l'ancienne gendarmerie que l'on peut voir à l'entrée ouest du village du côté sud. Par la suite l'automobile remplaça le cheval dans l'écurie ; car cette brigade de gendarmerie ne fut supprimée qu'en 1958. Au 19ᵉ siècle, il y avait aussi à Puycasquier un percepteur, un médecin (Dans les années 1880, il s'agit du docteur Dupin qui prête notamment son concours à la publicité pour des produits pharmaceutiques dans le journal La Lanterne : les pilules Benzoïdes et les pilules à la quina Rocher (texte accessible en ligne sous forme numérisée : www.gallica.bnf.fr 1883/10/29 (N2382) p. 3 et 1885/11/10 (A 9, N3125) p. 4.), un vétérinaire (En 1932, il s'agit du Docteur Capéran, mentionné dans Recueil de médecine vétérinaire, 1932/08, t. 108, n°8, p. 519 (accessible en ligne sur le site www.gallica.bnf.fr)), deux bouchers, deux boulangers, trois épiciers et plusieurs artisans dont : charpentiers, menuisiers et au moins un maréchal-ferrant qui faisait résonner son enclume sous l' « emban » du sud. Il faut évidemment rappeler que Puycasquier disposait de « services sociaux » particulièrement appréciables dans la France d'avant la première Guerre mondiale (1914-1918). Un modeste mais effectif système d'assistance publique, un équipement scolaire dont il sera question ci-après (Voir « Enseignement. Une tradition scolaire») et enfin, à partir du 20ᵉ siècle, du moins, d'équipes et d'équipements sportifs. De plus, Quatre notaires se succèdérent à Puycasquier au XIXe s. : Me Joseph Solirène jusqu'en 1844, puis Me Joseph Barailhé jusqu'en 1858, puis Me Théophile Mazières jusqu'en 1882. Me Jean-Pierre Mazières reprit l'office notarial. Son fils unique Charles compte parmi les « morts pour la France » (mobilisés tués au combat) de la 1ere guerre mondiale honorés sur le monument aux morts de Puycasquier (voir Tierny (Paul) et Pagel (René), Inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790. Gers. Archives civiles. Séries A et B 1ere partie. Sénéchaussée d'Armagnac, J. Capin, Auch, 1909, p. 144.)..
Toponymie
Le nom de Puycasquier apparaît sous la forme abrégée de « Puer » ou « Puyer », qui dérive assez certainement du mot gascon signifiant « sommet ». Le lieu-dit « La Pouyette » en contrebas du village à l'ouest et qui signifie « petit sommet » est possiblement une trace de cette ancienne appellation. Puycasquier apparaît aussi — mais cela semble exceptionnel — sous la forme Casquerio.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La commune contient deux monuments historiques et au sein de l'église deux monuments historiques protégés comme objets, répertoriés à l'inventaire des monuments historiques :
- la halle de Puycasquier ; l'ensemble est inscrit depuis le 15 mars 1973 (voir "Nouvelle halle") ;
- l'église Saints-Abdon-et-Sennen de Puycasquier : le clocher, le portail et son auvent, les façades et toitures de la nef, sont inscrits depuis le 7 septembre 1977 ;
- le retable et son haut-relief : Vierge de Pitié ; l'ensemble est inscrit depuis le 9 août 1985 ;
- la cuve baptismale des fonts baptismaux ; l'ensemble est inscrit depuis le 14 juin 1898.
- La chapelle Notre-Dame de Gaillan.
Monuments historiques
L'église Saints-Abdon-et-Sennen
L'église de Puycasquier est placée sous le vocable des saints Abdon et Sennen.
L'église se compose de trois ensembles (ou « vaisseaux ») de cinq travées voûtées d'ogives, terminées par un chevet plat. Au sud, le bas-côté [la portion le plus à l'extérieur de la partie centrale] donne sur les deux chapelles aujourd'hui dédiées à saint Joseph et à la Vierge dite « de la Pitié » (la chapelle de la Vierge est plus grande que celle dédiée à saint Joseph). Celles-ci sont accolées à la mairie du village.
Objet de nombreux travaux au fil des siècles (Voir Aperçu de l'histoire de Puycasquier), peu de choses subsistent de l'aspect primitif du bâtiment, mais elles présentent un grand intérêt. Il s'agit tout d'abord de la structure (ou « appareil ») des murs extérieurs conçue, semble-t-il en pierre de taille, comme en témoignent la façade occidentale, la base du clocher, ou le mur latéral (ou « gouttereau ») nord, dans une large mesure.
L'église de Puycasquier était sans doute à l'origine un vaste rectangle terminé à l'est par un chœur [partie de l'église où se trouve l'autel, sur lequel est célébrée la messe, à l'autre bout du bâtiment face à l'entrée] rectangulaire. Ce n'est que par la suite que deux chapelles en brique et pierre furent ajoutées au sud. Le mur-pignon [c'est-à-dire le mur extérieur à sommet triangulaire soutenant l'extrémité de la charpente] du chevet [partie extérieure du chœur de l'église, à l'opposé du portail d'entrée, c'est-à-dire à l'est] qui est plat a été l'objet de nombreux remaniements.
Très large, il est construit pour une large part dans un petit appareil de pierre calcaire. La partie centrale, qui mêle pierre et lits (ou couches) de brique, a été restaurée, tandis que la partie supérieure a été surélevée au début du 20ᵉ siècle lors de la construction des voûtes. Aux extrémités latérales, les bas-côtés [ou passages les plus à l'extérieur] étaient sans doute éclairés par une petite ouverture en plein cintre [c'est-à-dire avec un demi-cercle au sommet] aujourd'hui murée.
Il y a une fenêtre centrale, légèrement décalée vers le nord, et assez décorée [selon le vocabulaire des spécialistes : « elle se compose de deux lancettes trilobées séparées par un meneau de pierre prismatique, surmontées dans les angles de mouchettes et au centre de deux quadrilobes superposés inscrits dans un soufflet »]. Cette fenêtre n'occupe pas son emplacement d'origine et elle a certainement été replacée là ultérieurement. Elle pourrait appartenir au 15ᵉ siècle ou au début du 16ᵉ siècle. Le portail ouest, entrée principale de l'église, est assez bien conservé.
Il repose sur une banquette de pierre qui longe la façade. Trois voussures [ou arcades] très brisées [c'est-à-dire formant un angle aigu] sont soutenues par de fines colonnettes surmontées de chapiteaux feuillagés dédoublés. Le linteau [c'est-à-dire le support transversal] en forme d'arc segmentaire repose sur deux consoles situées dans l'embrasure de la porte. Elles sont très abîmées, de même que la console nord à la base de l'archivolte [c'est-à-dire l'extrémité des éléments décoratifs de l'arcade]. Au tympan [c'est-à-dire au centre du demi-cercle voûté au-dessus du portail], un dais [c'est-à-dire un petit auvent] finement ouvragé surmontait une statue aujourd'hui disparue.
Elle reposait sur un socle toujours en place. Ce portail appartient sans nul doute à la première moitié du 14ᵉ siècle, période durant laquelle ont été réalisés de nombreux portails du même type. La partie la plus intéressante du clocher est sa base, de plan carré, construite dans une belle pierre calcaire de moyen appareil. Comme dans de nombreux clochers de bastides gersoises, on retrouve donc une base carrée en pierre surmontée d'une partie octogonale plus ou moins élevée, en brique ou en pierre.
Le rez-de-chaussée de ce clocher est également voûté d'ogives, élément précieux pour dater la construction. Les voûtes d'ogives quadripartites (c'est-à-dire en 4 parties) sont très massives et supportent le poids du clocher. Les nervures, constituées d'un méplat (c'est-à-dire d'une surface plane) entouré d'un cavet (c'est-à-dire une moulure) concave lui-même bordé d'un méplat plus large sont en pierre de taille, tandis que les voûtains (c'est-à-dire petites voûtes insérées dans les nervures), dont l'un a été abattu pour laisser le passage aux cloches, sont en briques. La clef de voûte circulaire présente un motif circulaire pris dans un cercle.
La structure arquée supportant le clocher laisse envisager une construction de la deuxième moitié du 14ᵉ siècle. La base du clocher est donc vraisemblablement une ancienne tour de guet avec meurtrières adjointe à une église fortifiée, plutôt que le reste du donjon d'un château-fort, comme l'affirme la tradition orale [Excursion d'été de la Société Archéologique du Gers, à Puycasquier, août 2014 : conférence de Monsieur Jacques Lapart, Conservateur des Antiquités et Objets d'Art du Gers à la D.R.A.C-Toulouse-Midi-Pyrénées, Secrétaire de la Société Archéologique du Gers]. Au-dessus, cette base est coiffée de deux étages octogonaux de brique bien postérieurs et dans un style très toulousain d'où il est possible d'accéder à une remarquable plate-forme panoramique [mais la chose est dangereuse et donc interdite au grand public].
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Le baptistère
Ce baptistère est représentatif de l'art médiéval le plus ancien, celui du « Haut Moyen âge » (5ᵉ – 6ᵉ siècle). Il constitue un exemple assez exceptionnel des premières formes de l'art roman (« art roman primitif » pour les spécialistes). La cuve en plomb présente un décor qui symbolise, de façon imagée ou allégorique, l'essentiel du message du christianisme. Il montre un pél1can. Cet oiseau est traditionnellement considéré comme une image du Christ. En effet, les petits pélicans mangent les poissons que leur apporte leur « père » dans la grande poche que les pélicans mâles ont sous le bec.
Dans les temps anciens où l'on connaissait encore mal cette espèce, on pensait que les petits pélicans mangeaient non pas de cette réserve de nourriture mais des entrailles mêmes de leur « père ». Ainsi le pélican avait la réputation de se sacrifier en donnant son propre corps à manger à ses enfants pour qu'ils puissent survivre, comme Jésus Christ, l'avait fait, en acceptant de mourir, sur la croix, sous la torture à la suite d'une condamnation injuste, pour sauver l'humanité de l'anéantissement dans le Mal. Sur le baptistère, le pélican délivre des « fruits » de grâce et de salut sous la forme de fruits et guirlandes ou « rinceaux » de feuilles sculptés. Ce pélican est attaqué par le sagittaire qui représente l'esprit du Mal.
Il est défendu par le lion qui incarne, lui, la force énergique et la volonté de garder la bonne doctrine. Cette ornementation est un peu endommagée par des empreintes de plâtre. Ce sont les restes d'un enduit passé pour relever les motifs en les moulant. Elle comporte deux zones d'ornementation séparées par une frise évoquant une rangée de grosses perles. Les motifs sont dans l'encadrement d'un parallélogramme de 11 centimètre sur 28 centimètre, répété 14 fois. Le classement de cette Cuve baptismale, comme celle de l'église font du centre de Puycasquier un secteur « protégé ». Ce qui impose la consultation des autorités compétentes en matière de Sauvegarde du Patrimoine avant d'effectuer des travaux et oblige à se conformer à des normes strictes pour les réaliser.
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Le retable
Il s'agit d'un grand relief représentant une Pieta [c'est-à-dire Marie, recueillant le cadavre de son fils Jésus, au pied de la croix] avec à l'arrière-plan, un paysage en bas-relief. Réalisé à la fin du 18ᵉ siècle, il est fait de bois polychrome [c'est-à-dire peint] et doré. Très malheureusement, faute d'avoir connu et respecté les implications du statut de « Monument historique » de cette œuvre, une restauration –certes, résultant d'intentions louables et pleines de bonne volonté- ¬ a causé de très graves dégâts, qui ont dénaturé et dégradé pratiquement irrémédiablement ce retable.
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Le trésor
Constitué par l'ensemble des objets de culte et éléments de mobilier de l'église. Les plus anciens datent du 15ᵉ siècle. Il s'agit d'une grande croix d'argent dont on conserve le « bon de commande » à savoir : « le 25 janvier 1465, Périnet Clémentis argentier [c'est-à-dire orfèvre spécialisé en argenterie] de Toulouse promet à Dominique Peyrusse et à Jean Dupuy, ouvriers [il s'agit ici des responsables laïcs de l'entretien de la paroisse et non de travailleurs manuels] de l'église paroissiale de Puycasquier diocèse d'Auch, de faire une croix d'argent, pesant 12 marcs, entre N. Dame et St-Jean, au-dessus du crucifix, la Trinité et au-dessous St-Jacques au lieu de Lazare et de l'autre côté, au milieu N. Dame de Grâce avec l'enfant et aux extrémités les 4 évangélistes ; enfin sur le pommeau, entre 4 piliers, l'image de 6 apôtres émaillés. Délai : 8 jours avant Pâques. Les ouvriers fourniront 12 marcs d'argent travaillé. Parmi les témoins Bernard de Molinier, recteur d'Aignan et Danier de Saint Valier, peintre de Toulouse »,
Autres monuments
Monuments disparus
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Le Temple
Ce lieu de culte protestant (ou réformé) était situé sur la Grand' rue, du côté du Midi, presqu'à l'extrémité ouest de la ville vers Fleurance. On y avait bâti quelques maisons qui sont appelées le « quartier du Temple ».
Il fut démoli entre le 6 et le 7 juillet 1685, dans le cadre des opérations de répression du protestantisme qui précédèrent la Révocation de l'Edit de Nantes, par Louis XIV, le 18 octobre 1685. L'opération fut menée, sur l'ordre de l'intendant de Montauban, Monsieur de la Berchère. Il fut transmis par le Père Jacques Ducasse, curé catholique de Puycasquier, au juge en la vicomté de Fezensaguet à Mauvezin, Jean Silvestre de Mauléon Darquier qui vint en personne faire exécuter la destruction.
Le pasteur Rouffignac exerçait alors son ministère parmi les réformés de Puycasquier, avant d'émigrer en Angleterre. C'est l'un des responsables de cette communauté (ou « Ancien »), à savoir Paul Calas qui dut apporter la clé du temple au juge qui était là pour surveiller le travail des démolisseurs. Le procès-verbal de cette démolition donne un aperçu du bâtiment disparu : étaient gravés sur la porte les caractères suivants : « M. D./ .MAY 1599 ». Cette date est à mettre en relation avec les dispositions de l'édit de Nantes promulgué par Henri IV en 1598. Ce texte qui marqua la fin des guerres de religion (1562-1598) prévoyait que l'on pourrait continuer à célébrer le culte réformé là où il avait déjà été célébré auparavant.
Dans le temple lui-même se trouvait : « une chère [chaire] de bois fort uzée qui pouvoit avoir servi au ministre pour y dire le preche [c'est-à-dire faire sa prédication] et y enseigner les erreurs de la R.P.R ». Cette abréviation signifie « Religion Prétendue Réformée » : manière méprisante de la part des catholiques pour désigner le protestantisme ; ce qui démontre bien de quel côté (anti-protestant) se trouvait le rédacteur de ce texte. Il rapporte également qu'une grande rcoix fut plantée sur l'ancien emplacement du temple, après célébration d'une messe solennelle et d'une procession en grande pompe, selon les usages catholiques.
Le tableau du général de Mauléon
Aux Archives diocésaines, conservées à Auch dans le dossier des « anciennes archives : correspondance », on signale que le général de Mauléon à son retour d'Espagne a donné à l'église de Puycasquier, en 1814, un tableau qu'on dit être du célèbre peintre espagnol Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682). En 1863, le tableau a été emporté à Paris par un certain Monsieur Cassaigne, 16 rue de Sèze, à Paris. Un courrier daté de Paris, le 19 septembre 1866 indique que le tableau a été déposé au musée du Louvre et précise que ce n'est point un original mais une ancienne copie d'après Murillo représentant l'Assomption. Il est estimé de 3 ou 400 francs (il s'agit de francs dits « Germinal » qui eurent cours jusqu'aux années 1920). Mais si ce tableau n'était pas de très grande valeur, il ne revint pourtant pas à Puycasquier et, à ce jour, sa trace n'a toujours pas été retrouvée dans les réserves du Musée du Louvre.
Au cimetière de Gaillan, reposent les restes de Joseph Lambert, vicomte de Mauléon, décédé vers 1780. Il appartenait à la très ancienne famille des seigneurs de Saint-Sauvy et Sérempuy. Il était de sang royal puisque descendant de Dagobert (vers 602-vers 639), arrière-arrière-petite-fils de Clovis et donc membre de la plus ancienne famille royale de France, celle des Mérovingiens.
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L'arbre de la liberté
Puycasquier est l'une des rares communes du département du Gers qui ait eu l'honneur de posséder le chêne de la Liberté. Planté en 1848 pour fêter l'avènement de la Seconde République, à la suite de la révolution de février 1848 qui mit fin au régime de la Monarchie de Juillet (correspondant au règne de Louis-Philippe 1830-1848). Ce nouveau régime a rencontré de forts soutiens dans le Gers. À l'annonce du coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III) qui remplaça la Seconde République par le Second Empire (2 décembre 1851), une très violente manifestation de protestation de paysans se déroula à Auch, le 4 décembre. Des insurrections furent signalées dans d'autres villes du département, notamment à Mauvezin. Cet arbre avait été planté en plein centre du village, contre la Halle, à droite des marches. Il a dû malheureusement être abattu vers 1965 en raison des risques encourus par les piliers de la Halle, face Ouest, sous lesquels de grosses racines ont provoqué des lézardes importantes.
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La « Zerlinière »
C'était une belle villa de style « Art Déco » située à l'entrée du village côté Ouest, à gauche de la route en venant de Fleurance. La famille Solirène, présente de longue date dans l'histoire de Puycasquier y venait en vacances. On peut penser que ce nom de « Zerlinière » faisait référence au personnage de Zerlina du célèbre opéra de Mozart Don Giovanni qui en chante l'un des plus beaux airs : « là ci darem la mano… ».
À l'emplacement de cette villa qui tombait en ruines à la fin du 20ᵉ siècle se trouvent désormais un lotissement et un espace vert de récréation pour les enfants. Quelques soubassements de la « Zerlinière » y sont encore visibles.
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Les moulins
En mai 1648 le consul Abadie fait loger 4 soldats dans le moulin à vent de Samuel Delong, juge-mage, le mettant à l'arrêt : les soldats ne supportant pas qu'il fonctionne tant qu'ils y demeurent. Du coup la clientèle se reporte sur un moulin contigu, appartenant au frère du consul, Pierre Abadie. Samuel Delong dénoncera ce stratagème.
Jusqu'au milieu du 20ᵉ siècle, deux moulins à vent restaient encore debout à Puycasquier.
Ils se trouvaient du côté nord du village. C'étaient :
- le moulin de la Porte était situé au niveau du transformateur sur la hauteur à l'entrée du village (Document de référence : CPA Puycasquier Le moulin)
- le moulin d'Arlens (ou Arleins) était situé aux environs du lieu-dit « Le Ragoulet ». Il est mentionné comme lieu de la prise de vue d'une carte postale ancienne montrant un panorama du village côté Nord
La tradition orale fait état d'un troisième moulin dit « de Saint-Pé » mais qui se trouvait en dehors du château du même nom, sur la crête, approximativement au-dessus du lieu-dit « La Pouyette ».
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La maison du colonel Trepsat
Elle était située à l'emplacement de l'actuel atelier de mécanique Bergès. Il subsiste quelques arbres du parc. Cette imposante maison a été détruite lors d'un incendie fin des années 1950-début des années 1960. Elle semble être absente sur la carte postale montrant une vue générale aérienne en couleurs du village qui doit dater de la fin des années 1950.
Monuments actuels
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« Nouvelle » halle
Telle qu'elle est aujourd'hui, la halle a été terminée vers 1922. Elle est venue remplacer celle du 14ᵉ siècle. Comme cette dernière, elle est, de façon originale, accolée à l'église à laquelle elle procure ainsi un vaste auvent. Cette nouvelle halle reprend en partie les caractéristiques de celle-ci. On sait, en effet, de l'ancienne halle qu'elle était: « construite en bois, de belle charpente dont les supports [étaient] décorés d'élégantes consoles en encorbellement ». C'est-à-dire que le haut des piliers de soutien était orné de motifs décoratifs. On aperçoit un peu l'ancienne halle dans une carte postale datant du début du 20ᵉ siècle (CPA vue grand'rue clocher et halle dans son état ancien du côté ouest) Ce qui a changé (source des informations qui suivent:
- dans l'ancienne halle, une tribune (c'est-à-dire une sorte de balcon) surmontait l'entrée de l'église. Les soliveaux (c'est-à-dire les petites poutres sur lesquelles reposaient la tribune) portaient à leur extrémité le même type de décoration que celui du haut des piliers ;
- l'ancienne halle comportait dans sa partie supérieure, le logement du juge de paix dont la présence était la conséquence, selon l'organisation administrative de la France d'après 1789, du statut de chef-lieu de canton. Ce logement était « accolé à l'église, au-dessus du tambour ».
Les plans de la nouvelle halle sont dus à un architecte d'Auch, l'un des meilleurs de l'époque: Mr. Francou. Elle fut donnée en adjudication par le maire Mr. Jean Lacoste et son Conseil Municipal. Ce fut Mr. Sans, Maître Charpentier qui l'emporta. Il mit sur le chantier une équipe d'habiles ouvriers en majorité italiens (CPA travaux de réfection de la halle vus de l'Est et CPA travaux de réfection de la halle vus de l'ouest). En effet, la nouvelle halle est remarquable par sa très belle charpente, entièrement en bois de chêne avec des poutres uniquement agencées par des chevilles de bois. La taille des éléments qui la composent sont bel et bien « extraordinaires » puisqu'il s'agit de pièces de bois de longue portée, à savoir des poutres-traverses, soutenues par des "fermes" de 15 m. de long, elles-mêmes prolongées par des "fermettes". L'archéologue-ethnologue et directeur des Archives du Gers Mr. Henri Polge (1921-1978) en a fait l'étude sur place, entouré de spécialistes et d'étudiants. Cette structure dégage un vaste espace intérieur où l'on peut circuler facilement. Il était particulièrement adapté à l'installation d'éventaires et à la tenue de marchés. Il servait aussi de piste de danse pour les bals et d'espace de jeu, à l'abri du mauvais temps et du soleil, pour les enfants et les adultes grâce à un espace en terre battue au sud où l'on pouvait jouer aux boules ou aux quilles.
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La chapelle de Gaillan
Au sud-est du village, dans un vallon entre deux cours d'eau, le ruisseau de Buguet et l'Auroue, l'édifice qui existe aujourd'hui date du 14ᵉ siècle. Il occupe possiblement l'emplacement d'un ancien lieu de culte dont on a pu retrouver des vestiges archéologiques de l'époque romaine. Mais peut-être y avait-il là aussi une « villa » antique. Par ailleurs, c'est vraisemblablement le site du premier village de Puycasquier (Voir « Aperçu de l'histoire de Puycasquier » et Archives de Puycasquier « La Peste à Puycasquier mais quand ? »). Cette chapelle de campagne frappe par la longueur de sa nef. Cette taille « surdimensionnée » s'explique par le centre de pèlerinage important que constituait l'église de Notre-Dame de Gaillan : son succès et l'afflux de fidèles nécessitant, du coup, un vaste local. L'édifice que l'on peut voir à présent date du 14ᵉ siècle. Il a été agrandi très vite après sa construction. A l'origine, il mesurait 19 mètres de long sur 6 mètres de large et on l'allongea de 6 mètres de plus pour contenir l'assistance, ce qui témoigne de l'existence de manifestations de dévotion de grande ampleur dès cette époque. Une preuve de cet agrandissement, dès le 14ᵉ siècle, est donnée, à l'extérieur de l'église, à l'ouest, le portail, très simple et probablement réalisé par un atelier local, qui a un style caractéristique de cette époque. En pierre, il se compose d'une voussure [ou arcade] reposant aux angles sur deux chapiteaux feuillagés. Un visage barbu au nord, glabre au sud se trouve entouré de deux feuilles de vigne dont les tiges se rejoignent à la base du personnage central, au-dessus de l'astragale. Quant aux colonnettes, elles reposent sur une base située sur la deuxième marche d'escalier. Une archivolte [ou sur-arcade] couronne ce simple décor et prend appui sur deux consoles qui ont malheureusement disparu aujourd'hui, peut-être mutilées, lors d'une campagne de déchristianisation, sous la Révolution, en 1793 (Voir Aperçu de l'histoire de Puycasquier). Le crépissage extérieur des murs et le lambris au plafond à l'intérieur ne permettent que de deviner une structure combinant la brique et la pierre dans son ensemble. On sait que la chapelle a subi des transformations au fil des siècles. Elle était pourvue d'un auvent au Nord qui abritait des sépultures de notables, tandis que les prêtres et les consuls de Puycasquier étaient enterrés dans l'Église elle-même. Il semble que cet auvent ait été détruit en 1793. Bien évidentes sont demeurées les deux chapelles, accolées à la nef. Celle dédiée à Marie, mère du Christ, honorée en tant que Notre-Dame de Gaillan du côté nord et l'autre, en face, au sud, dédiée à Saint-Barthélemy. Cette dernière, d'après une inscription toujours lisible, a fait l'objet de travaux en 1604. On sait également qu'elle fut restaurée en 1863 aux frais d'un particulier. Il est établi également qu'en 1803, on couvrit une partie de la nef. En 1895, un secours de 125 francs fut accordé, par la municipalité pour la consolidation du clocher de l'église : en effet, le contrefort qui soutient le côté nord du clocher s'est effondré et il était situé au milieu de ce qui était désormais le cimetière communal.
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La brèche des Anglais
C'est un passage qui traverse la muraille du rempart Sud-est, couvert de 12 mètre de long sur 3 mètre de large, supportant une construction. Les parois de ce "tunnel" sont constituées de briques de terre crue mélangée à de la paille. La tradition orale dit qu'au cours de la Guerre de Cent ans, au 14ᵉ siècle. Les Anglais occupant dans le vallon de Gaillan, un lieu-dit « le Godon », vinrent assiéger le village, faisant cette brèche dans le rempart. Il est possible que cette brèche ait été faite au cours des guerres de religion (Voir Aperçu de l'histoire de Puycasquier). Mais il y a des ra.isons de croire que cette brèche date plutôt du 14ᵉ siècle.
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Le monument aux morts
Il a été construit pendant l'Entre-deux-guerres, dans les années 1920, pour commémorer les mobilisés de Puycasquier qui ont été tués sur le front pendant la 1ere guerre mondiale (1914-1918). Il ne fait pas état des blessés qui, victimes des combats, moururent, « à l'arrière », dans les hôpitaux où ont les avaient évacués ou, plusieurs années après, des suites des armes chimiques (gaz asphyxiants) ou des conséquences des traumatismes physiques ou psychologiques qu'ils avaient subis. Ne sont pas mentionnées non plus les victimes indirectes de la guerre (femmes, enfants, personnes âgées non « officiellement » mobilisés mais qui en ont subi les conséquences, notamment la terrible épidémie de grippe espagnole de 1918). Le nombre des tués puycasquiérois (29), rapporté à la population globale du village, se situe dans la moyenne des villages du Gers qui, dans leur ensemble, payèrent un lourd tribut à la « Grande Guerre ». Un coq sculpté surmonte la colonne pyramidale dont les faces portent, gravée sur une plaque de marbre, la liste des morts. Ce coq reflète le climat de réconciliation politico-culturelle de l'Après-guerre. En effet, le début du 20ᵉ siècle avait été marqué par le violent conflit entre « Laïques » et « Cléricaux » (essentiellement catholiques), partisans pour les premiers et hostiles pour les seconds, à la loi de Séparation de l'Église et de l'État promulguée en 1905. La mobilisation des uns et des autres, y compris des prêtres, pareillement solidaires dans l'horreur des tranchées avait apaisé les esprits. La figure du Coq montrait bien ce nouvel état de choses, puisque « laïques » et « cléricaux » pouvaient, les uns et les autres, se reconnaître dans sa signification. Le coq est à fois un symbole laïc et un symbole à dimension chrétienne. Cet animal est l'emblème de la patrie, de la nationalité française. Mais il est également mentionné dans le récit des derniers moments de la vie du Christ, au chapitre XXVI de l'Evangile de Matthieu, dans le Nouveau Testament de la Bible (Excursion d'été de la Société Archéologique du Gers, à Puycasquier, août 2014 : conférence de Monsieur Jacques Lapart, Conservateur des Antiquités et Objets d'Art du Gers à la D.R.A.C-Toulouse-Midi-Pyrénées, Secrétaire de la Société Archéologique du Gers). On honore particulièrement la mémoire des soldats tués sur le champ de bataille, le 11 novembre (date de la signature de l'armistice de 1918 qui mit fin aux combats), en citant leurs noms, l'un après l'autre, suivis de la formule « mort pour la France » prononcée, ensemble, par toutes les personnes réunies pour la cérémonie. À la liste des tués de la Première Guerre mondiale (1914-1918) sont venus, par la suite, s'ajouter les 5 noms des Puycasquiérois tombés durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). On mentionne également désormais, lors de la cérémonie du 11 novembre, le nom des tués pendant la guerre d'Algérie (1958-1962). Ce monument est un repère pour retracer l'évolution de la partie est du village. La carte postale ancienne intitulée « Puycasquier, avenue du Picadé » montre les lieux tels qu'ils étaient avant les années 1920. L'absence du monument aux morts à l'arrière-plan permet de l'affirmer. La carte postale ancienne du Monument aux Morts, quant à elle, date très probablement des années 1920-1930 puisque n'y figure pas la liste des « morts pour la France » de 1939-1945, ni ceux de la guerre d'Algérie. Par ailleurs, à l'arrière-plan de ces deux vues, on aperçoit un assez vaste espace dégagé. Il s'agit du foirail, lieu où se tenait, jusqu'à la fin des années 1950, le marché aux bestiaux. Sur la carte postale en couleurs qui présente une vue aérienne du village prise de l'est, on peut distinguer à l'extrémité du « foirail » les barres auxquelles on attachait les animaux. Pour abreuvoir, ils avaient la mare ou « flaque » qui se trouvait en face. Elle est aujourd'hui comblée et forme une esplanade servant de parking à l'intersection du chemin du nord et de la rue principale. Les lieux ont beaucoup changé, en effet. A l'emplacement du foirail, a été bâti le Nouveau presbytère, faisant face à l'Ancien presbytère. On peut voir sur la façade de ce dernier le chrisme (symbole chrétien) qui rappelle que cette maison était la résidence du curé de la paroisse. Le Nouveau presbytère n'existe plus en tant que tel maintenant. Le bâtiment accueille désormais l'une des salles de classe de l'école ainsi que la bibliothèque municipale.
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Les puits
Il subsiste à Puycasquier trois puits publics qu'il faut considérer comme des monuments du patrimoine, comme le met en évidence l'« Inventaire des monuments hydriques en Gascogne », effectué de mars 1997 à juillet 1998, à l'instigation de la société archéologique du Gers. Le premier se trouve place de la Mairie. Un second est situé en contrebas du « chemin vert » ou chemin de ronde du côté Sud. Le troisième se trouve du côté nord-ouest du village et on peut le voir également en suivant le chemin de ronde.
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L'église du village et la chapelle de Gaillan
En 1604, à Gaillan, des travaux furent effectués, supervisé par Jean Solirène, nommé syndic par les habitants. Ceci occasionna une demande de prêt auprès du clergé local « pour procéder à l'édifice de l'emban [ou auvent : en l'occurrence, il devait s'agir d'un porche abrité] de devant de l'église de Gaillan, et aussi pour bâtir et édifier la ferme de ladite église et autres réparations à ladite église nécessaires ». Gaillan avait alors déjà un auvent du côté nord,sous lequel on enterrait certains notables. Jean Solirène, pour sa part, fut enterré, à sa mort, en 1627, dans la chapelle de la Vierge avec ses ancêtres. Gaillan ne possède cependant pas d' « auban de devant » dont on puisse trouver la trace. On peut supposer qu'au lieu de l'auvent, on allongea plutôt la nef. Celle-ci, en effet, paraît un peu disproportionnée en longueur pour une chapelle de campagne. Mais cette longueur se justifie si l'on considère que Gaillan devint dans les décennies suivantes un centre de pèlerinage important. Le clocher sur le site haut-perché de Puycasquier attirait forcément la foudre. On sait qu'en 1692, elle le frappa si fort qu'elle le détruisit en grande partie. De gros travaux furent entrepris pour le reconstruire . Au 18ᵉ siècle, il faut faire des travaux car les remparts sont en mauvais état. Antoine Soussens, « marchand bourgeois » signale, en juin 1767, que les pierres de la tour qui jouxte son jardin sont détachées et prêtes à tomber sur la maison qu'il construit. Surtout Fabien Abadie, en 1746, fut amené à faire des travaux qui expliquent possiblement la présence aujourd'hui de la « Brèche des Anglais ». La chapelle de Gaillan fut la cible d'une opération de déchristianisation sous la Révolution (Voir : Monlezun (Jean-Justin), Notice historique de Notre-Dame de Gaillan, Imprimerie J.-A. Portes, Auch, 1857 (réimpression Lacour-Éditeur, Nîmes, 1992), p. 11-12). Deux sœurs pieuses purent mettre à l'abri le dernier reste de la statue qui demeura après la dévastation de l'édifice. Elles le conservèrent chez elles dans l'une des maisons anciennes du village. Leur dernière descendante par alliance a tenu à ce que cette relique, après son décès, soit confiée à l'Association des Amis de l'église de Puycasquier, ce qui a été fait en 2012 (Voir: Brégail (G.), « Un révolutionnaire gersois : Lantrac, Bulletin de la Société Archéologique du Gers, 5, 1904, p. 233). D'importants travaux furent également effectués au 19ᵉ siècle. En 1876, la municipalité eût à s'occuper de faire couper les grosses branches des ormeaux malades autour des remparts. L'église et le clocher réclamèrent particulièrement l'attention. En 1834, on répara quatre piliers à l'intérieur de l'église. En 1838-39, la tribune en très mauvais état fut consolidée. En 1846, il fallut construire une nouvelle sacristie. En février 1874, il fallut faire restaurer le clocher. Un secours de 1200 francs est alloué à la commune pour terminer les travaux. Le clocher réclama encore une intervention en octobre 1876 et on le munit d'un paratonnerre en août 1877 et encore en 1885. Au début du 20ᵉ siècle, d'autres réparations intervinrent. En 1905, un premier projet de restauration intérieure de l'édifice fut proposé : il s'agissait de reconstruire les voûtes qui primitivement avaient été établies au-dessus d'un lambris. Mais ce projet fut abandonné au profit d'un nouveau, moins onéreux consistant en la restauration des grosses charpentes et en la réfection à neuf de deux travées de la nef à l'est; les travaux furent commencés la même année. Les voûtes ogivales, faites de bois croisillonné recouvert de plâtre et audacieusement cintrées, furent l'œuvre de compagnons charpentiers du pays dont Jean-Marie Délas, son fils Gabriel et Vincent Douyo. En 1908, on répara la toiture et on crépit les murs extérieurs. En 1910-11, on restaura les contreforts du chevet, à l'est et au sud ; en effet, les murs et les piliers étaient décharnés à leur base, laissant leurs fondations visibles sur l'argile. En 1923, on répara la flèche du clocher et le clocher lui-même. Il faut souligner que cet investissement « patrimonial » ne relève pas exclusivement d'une manifestation de piété catholique. Alors que l'on est habitué, en France, depuis la loi de Séparation de l'Église et de l'État de 1905, à une tout autre situation, à Puycasquier, de façon surprenante, il y a bel et bien une étroite imbrication du lieu de culte et des bâtiments « publics », puisque la mairie qui occupe désormais tout le bâtiment de l'ancienne école, est « collée » à l'église. Avec la halle devant elle, depuis la fondation de la bastide, l'église a été d'abord et avant tout, le lieu par excellence du rassemblement et des échanges. Comme la chapelle de Gaillan, l'église de Puycasquier comptait (et compte probablement) moins pour leur signification religieuse que parce que ces édifices constituent bel et bien le cœur de la communauté et d'une certaine façon, ce qui fait l'identité des Puycasquiérois, quelles que soient leurs convictions. Il y a eu une preuve récente de cela. Une association de bénévoles, les «Amis de l'église», mais pas forcément tous pratiquants, ni même croyants a œuvré pour la restauration de l'église paroissiale en 1993 et de celle de Gaillan en 1995.
Personnalités liées à la commune
- Henri IV (roi de France) (1553-1610) est passé à Puycasquier le premier juin 1584. En atteste un document promulgué ce même jour, en ce lieu, en vertu duquel est rétabli le culte réformé à Puycasquier. Ce texte est conservé dans les archives du notaire Guillaume Vignaux qui officiait alors au village ,. La tradition orale rapporte qu'Henri IV « est venu danser sous la Halle de Puycasquier et a dormi dans la belle maison qui lui fait face ».
- Alain-Fournier (1886-1914), écrivain. Il passa les six derniers mois de son service militaire dans le Gers et passa à Puycasquier.
Culture populaire
Littérature
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Poème en gascon dédié à Puycasquier
Le texte qui suit porte seulement la mention suivante : « Inscription datée de 1875, relevée sur un monument funéraire au cimetière de Puycasquier »
L'ensemble de l'article est signé des seules initiales « L. A. » qui ne semblent pas être donc celles de l'auteur de ces vers.
« Aïgos-Mortos, lou Grilloun,
Tourrenquès é Miramount Maraouat é Picasqué
En sét bilos dan Courné./
Picasque, pétito bilo, Gran clouqué,/
Sé lou clouqué es plen dé paillo,
Touto la bilo es canaillo,/
Sé lou clouqué es plén de hen,
Y a pas que brabos gens/
Qué de cops t'ey cantat, ô moun bèt Picasqué,/
Ta brabromént sétut aou désus de las broumos,/
A l'oumbro que té hen aquéros biellos aoumous,/
Que formon ta courouno é d'oun sort toun clouqué »
[Traduction :
Aygues-Mortes, le Grillon (?), Tourrenquets et Miramont, Maravat et Puycasquier, Il y a sept [six ?] villes dans [le pays de] Corné / Puycasquier, petite ville, Grand clocher, Si le clocher est plein de paille, Toute la ville est canaille, Si le clocher est plein de foin Il n'y a pas que de braves gens,/ Que de fois, je t'ai chanté, O mon Puycasquier Si bravement assis au-dessus de la brume, À l'ombre que te font ces beaux ormes
Qui forment ta couronne et d'une certaine façon ton clocher]
Aujourd'hui subsistent seulement, au cimetière de Gaillan, les quatre derniers vers de ce poème, sur la tombe de Louis Solirène (1872- 1932), près du chevet de l'église, au sud-est de l'édifice.