La rue Chenoise est une voie publique de la commune française de Grenoble, essentiellement commerçante, située dans le quartier Notre-Dame, un des secteurs urbanisés le plus ancien de la ville mais correspondant à ce qui fut le faubourg de l'Île, lequel était situé hors de l'enceinte médiévale.
Elle abrite notamment des maisons remarquables dont certaines sont classées au titre des monuments historiques, à l'instar de la maison de l'inventeur Jacques Vaucanson.
Situation et accès
La rue Chenoise commence place Notre-Dame et se termine au carrefour de la rue de Lionne et de la rue Renaudon par le Numéro 24, son axe se prolongeant dans la rue Madeleine, au cœur du quartier Notre-Dame.
Cette voie est essentiellement desservie par la ligne B du réseau de tramway de l'agglomération grenobloise. La station la plus proches (située à moins de cent mètres) se dénomme Notre-Dame -Musée.
Origine du nom
La rue Chenoise, autrefois rua Calnesa et rua Chaunésia, en 1248, tient son nom de la famille de Chaunais qui, aux 12ᵉ siècle et 13ᵉ siècle, était l'une des plus riches de la région. C'est cette famille qui fit construire la Tour de Sassenage, située derrière la rue et édifiée au 13ᵉ siècle. Aymar Chaunais vend la tour en 1301 au seigneur de Sassenage, qui donne son nom à l'édifice.
Historique
En 954, le quartier de la rue Chenoise, alors qu'il était occupé par les Cordeliers et entouré de fossés, se dénommait « bourg de l'Isle-aux-Moines ». La rue Chenoise, très ancienne, fut très certainement tracée dès l'époque romaine. Elle fut agrandie en 1200 à la suite d'un incendie et bourg de l'Isle fut intégré à la fin du 13ᵉ siècle à la cité. La voie reçut son nom définitif vers 1268, du nom d'une famille de grands propriétaires locaux, les Chaunais. Cependant, seul le côté sud était bâti, le côté nord n'étant constitué que potagers et ne fut construit que vers 1630. Dénommée rue Vaucanson en 1794, elle reprit son ancienne dénomination en 1800.
Bâtiments et lieux de mémoire
Bâtiments historiques disparus
- À l'entrée de la rue Chenoise, une porte monumentale la séparait de la ville intre-muros, il s'agissait de la Porte Viennoise ou Porte Herculéenne (Portam Viennensem Herculeam). Celle-ci fut démolie au début du 19ᵉ siècle (entre 1802 et 1810).
- L'aumônerie Notre-Dame est un des plus grands établissements hospitaliers de la ville de Grenoble durant l'époque médiévale. Il fut édifié par en 1424 (ou 1422) par Aymon premier de Chissé, alors évêque de Grenoble.
Bâtiments historiques existants
- La Maison Vaucanson est située au Numéro 8 de la rue d'où l'on découvre la porte monumentale de style Louis XIII qui permet d'entrée dans une vaste cour d'honneur entouré d'un bel ensemble architectural dont un escalier d'honneur à loggia occupant tout le côté gauche et on ressent l'influence de l'architecture italienne contemporaine. L'ingénieur Vaucanson y vécut au milieu du 18ᵉ siècle. L'ensemble (portail et escalier à balustre en pierre) est inscrit aux titre des Monuments Historiques le 4 novembre 1983. Cet hôtel particulier a probablement été édifié dans les années 1630 par la famille d'Ornacieux.
- Au niveau du Numéro 9 de la rue, une plaque indique la présence d'un hôtel du début du 16ᵉ siècle avec comme indication : « Les parties les plus anciennes de l'ensemble conservent la morphologie d'un riche hôtel de 1500 avec deux corps séparés par une cour ». Cet ensemble est adossé aux vestiges de l'ancienne enceinte médiévale et donc romaine de la ville. Cet immeuble est classé au titres des monuments historiques par arrêté du 23 juin 1987.
- L'hôtel Amat, classé au titres des monuments historiques par arrêté du 23 juin 1987, est un hôtel particulier situé aux Numéro 10 et Numéro 12 de la rue a été construit entre la fin de la période médiévale et le début de la Renaissance. Le logis sur cour, dont le sol est pavé de grandes dalles en pierre, a été édifié au 17ᵉ siècle. Les visiteurs peuvent accéder à la cour par un unique passage situé au Numéro 10. On peut noter la présence d'éléments remarquables dont les encadrements nervurés des croisillons du logis datant du 16ᵉ siècle, la tourelle d'escalier polygonale, largement éclairée par des baies géminées finement sculptées, les coursives construites au-dessus d'une galerie étroite, voûtée et ouverte sur la cour par trois arcades, le tout rappelant l'art architectural de la fin du Moyen Âge.
- L'hôtel particulier, construit à la fin du 18ᵉ siècle, situé au Numéro 14, est classé partiellement au titre des monuments historiques, par arrêté du 23 juin 1987. La porte de cette maison, de style classique et surmontée d'une petite corniche, donne accès à une cour intérieure pavée en dalles de pierre et son vieil escalier composé d'une volée assez étroite par étage. Celui-ci est soutenu par un arc rampant éclairé par deux grandes ouvertures à chaque niveau et donnant sur la cour, soit cinq étages de baies, dont quatre en arcs groupés.
- Entre le Numéro 14 et le Numéro 16 se situe l'intersection entre la rue Chenoise et de la rue du pont Saint-Jaime, cette dernière permettant de rendre sur le site de la Tour de Sassenage, tour médiévale de 22 mètres, visible depuis le milieu de cette voie et indiqué par une plaque.
- Le mur d'un immeuble situé au Numéro 16 présente des vestiges de baies géminées primitives que l'on peut encore distinguer au premier étage. Celle-ci datent du 14ᵉ siècle, puis modifiées à la fin du 15ᵉ siècle et enfin au 19ᵉ siècle. Ces vestiges restent un des témoins d'une des plus anciennes maisons médiévales ayant été édifiée à Grenoble.