La rue de Belleville est une voie située à la limite des 19e (numéros impairs) et 20e (numéros pairs) arrondissements de Paris.
Situation et accès
Elle constitue le centre du quartier de Belleville. Elle était l'une des principales rues de l'ancien village de Belleville, commune du département de la Seine annexée par Paris en 1860.
La rue de Belleville est desservie par les lignes à la station Belleville, aux stations Pyrénées, Jourdain et Télégraphe, à la station Porte des Lilas, ainsi que par les lignes de bus RATP 20 26 71 à Pyrénées-Belleville et RATP 48 96 à Porte des Lilas.
Les stations Vélib' : aux numéros 101, 195, 265 et 304, rue de Belleville.
La nuit, ce sont les Noctiliens N12 et N23 qui desservent la rue grâce à plusieurs arrêts.
Origine du nom
Cette voie était la principale rue de l'ancien village de Belleville.
Historique
Principale rue de l'ancien village de Belleville, qui tient son nom de la déformation du terme « Belle vue », Belleville étant avant son intégration dans Paris la colline la plus haute de la banlieue de la capitale, devant celle de Montmartre. Existant déjà en 1670, cette rue se nomma « rue de Paris » et « rue du Parc ».
Situé à la hauteur de l'actuel métro Belleville, le mur des Fermiers généraux séparait en haut de la rue du Faubourg-du-Temple la basse Courtille, dans Paris, de la haute Courtille hors Paris. Cette dernière, située au bas de l'actuelle rue de Belleville, était simplement connue comme la Courtille. C'était un très célèbre lieu de distractions parisien. On venait y boire et manger moins cher qu'à Paris, car dans des établissements ne payant pas les droits de douane de l'octroi parisien.
Ce phénomène existait également aux autres barrières de Paris. La Courtille était le plus réputé de tous ces lieux de plaisirs par le nombre et la qualité de ses cabarets, ce qui fait que des goguettes de la banlieue de Paris s'étaient installées à la Courtille et dans ses environs.
En 1830, un ouvrage anonyme en mentionne deux au village de Belleville et quatre à la Courtille :
- la Société d'Anacréon, chez Royer, à Belleville ;
- les Écureuils, chez Desnoyez, à la Courtille ;
- les Troubadours, à Belleville ;
- les Amis des Dames, à la Courtille ;
- les Soutiens de Momus, à la Courtille ;
- la Goguette, chez Dormois, à la Courtille.
Durant une quarantaine d'années, à partir de 1822, la rue de Belleville fut le théâtre d'un événement majeur du Carnaval de Paris : la célèbre parade carnavalesque de la descente de la Courtille le matin du mercredi des Cendres. Elle entrait dans Paris et se poursuivait jusqu'à la Seine. Quand Paris absorba la Courtille avec le village de Belleville en s'étendant en janvier 1860, la parade cessa progressivement. Les prix pratiqués à la Courtille et grevés de l'octroi n'étant plus attirants pour le public parisien, ce haut lieu des réjouissances parisiennes finit par disparaître.
Le 30 janvier 1918, durant la Première Guerre mondiale, le numéro 296 rue de Belleville est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands.
Le 9 juin 1918, un obus lancé par la Grosse Bertha explose rue de Belleville.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Numéro 46 : entrée de la cour Lesage au fond de laquelle se trouvait le théâtre de Belleville.
- Numéro 50 : en 1896 se trouvait là la Maison Berger, siège social de la société musicale bigophonique, le Hanneton Légumivore.
- Numéro 72 : une plaque marque l'endroit sur les marches où est légendairement née le 19 décembre 1915 la chanteuse Édith Piaf,,,,,.
- Numéro 85 : une plaque rappelle l'emplacement de l'atelier de Maurice Arnoult, artisan bottier de Belleville et Juste parmi les nations
- Numéro 92 : entrée de la Cour de la Métairie.
- Numéro 97 : deux machines à vapeur de 50 chevaux alimentaient la poulie du câble du tramway funiculaire de Belleville.
- Numéro 105 : emplacement d'un des ateliers du photographe Charles Gallot (1838-1919) à la fin du 19ᵉ siècle.
- Numéro 117 : cet ensemble de logements sociaux a été réalisé en 1904 sur un terrain précédemment réservé par la ville pour un projet avorté de gare souterraine de la ligne de Petite Ceinture par Nénot, architecte-conseil, Rey et Provensal, chargés des dessins et études, Demierre chargé des travaux. Avec celui de la rue Popincourt, c'est le premier achevé par la fondation Rothschild. C'est le premier ensemble HBM qui adopte à Paris le principe de la cour ouverte. Il bénéficie de l'application des nouvelles théories hygiénistes en particulier de celles d'Augustin Rey. Œuvre marquante pour l'histoire et l'architecture du logement social à Paris, il est construit en brique pour l'ensemble des parties droites des murs et sur cour, pierre de taille dans les angles.
- Numéro 139 : église Saint-Jean-Baptiste de Belleville.
- Numéro 143 : ici se trouvait dans les années 2000 une plaque commémorative fantaisiste : « Karima BENTIFFA / Fonctionnaire / A VECU DANS CET IMMEUBLE / de 1984 à 1989 ».
- Numéro 146 : le cinéma Le Féerique a été remplacé par un supermarché dans les années 1970. Son destin a inspiré Eddy Mitchell, qui vécut dans le quartier, pour sa chanson La Dernière Séance.
- Numéro 151 : Cité du Palais-Royal-de-Belleville. Après l'entrée privative de l'immeuble, derrière deux cours, la Cité du Palais- Royal-de-Belleville est une voie privée qui s'étend jusqu'au numéro 160 rue des Solitaires. Son nom proviendrait de décors du Palais Royal qui y auraient été entreposés.
- Numéros 160 à 174 : emplacement de l'ancien couvent des moines de Picpus de Belleville fermé en 1790 où s'étend une allée arborée bordée de maisons des années 1970 derrière l'entrée privative de l'immeuble du numéro 160.
- Numéro 162 : plaque en hommage à Robert Garric.
- Numéro 213, droite : regard de la Lanterne.
- Numéro 236 : école élémentaire.
- Numéro 250 : cimetière de Belleville.
- Numéro 292 : accès à la villa Hortense-Dury-Vasselon et à la place de Flore.
Les lavoirs de la rue de Belleville
La rue comptait jadis au moins trois lavoirs. Ils sont mentionnés en 1887 dans le compte-rendu de la fête de la Mi-Carême, publié dans Le Petit Journal :
- numéro 15 : lavoir de l'Espérance.
- numéro 32 : lavoir Ancien (du nom de son propriétaire).
- numéro 43 : lavoir Sainte-Catherine.
- numéro à déterminer : lavoir Saint-Jean.