La rue de la Pleau (en occitan : carrièra d'Antoni de La Pleau) est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle se trouve au cœur du quartier Saint-Étienne, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé de Toulouse. Cette rue médiévale tranquille a conservé...
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La rue de la Pleau (en occitan : carrièra d'Antoni de La Pleau) est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle se trouve au cœur du quartier Saint-Étienne, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé de Toulouse. Cette rue médiévale tranquille a conservé son aspect ancien, malgré les destructions lors du percement de la rue Théodore-Ozenne, au début du 20ᵉ siècle. Aujourd'hui, le bel hôtel Renaissance de Pierre Martin accueille le musée Paul-Dupuy.
Toponymie
La rue de la Pleau tient son nom de l'hôtel que possédait la famille La Pleau, à l'angle de cette rue (actuel numéro 17) et de la place Perchepinte.
Au Moyen Âge, et au moins à partir du 15ᵉ siècle, elle porte alternativement les noms de rue de Belcastel, parfois altéré en Vieil-Castel, et de rue de Malbec, à cause de deux importantes familles toulousaines, les Belcastel et les Malbec. La rue ne prend le nom de la famille La Pleau qu'au début du 17ᵉ siècle, alors que ses derniers membres ont disparu. La traduction en occitan du nom de la rue a choisi d'honorer la mémoire d'un des membres de cette famille, Antoine de La Pleau. Le nom de la rue fut parfois altéré aux siècles suivants : on trouve rue de Laplace au 17ᵉ siècle, ou encore rue de Labla au 18ᵉ siècle. À la Révolution française, en 1794, la rue porta quelque temps le nom de rue de la Liberalité.
Description
La rue de la Pleau mesure 69 mètre de long. Cette rue étroite a conservé son gabarit médiéval et ne fait que 4 mètre de large. Elle naît de la rue Théodore-Ozenne dont elle est perpendiculaire et se prolonge vers l'est pour se terminer sur la petite place Perchepinte, au carrefour de la Grande-rue Nazareth, de la rue Perchepinte et de la rue Mage.
Voies rencontrées
La rue de la Pleau rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :
Rue Théodore-Ozenne
Grande-rue Nazareth
Histoire
Au Moyen Âge, la rue de la Pleau appartient au capitoulat de Saint-Barthélémy. La population de la rue, comme celle des rues voisines, est en grande partie composée de gens de loi et de parlementaires. Elle porte d'ailleurs les noms de plusieurs importantes familles toulousaines : les Belcastel, les Malbec et, enfin, les La Pleau, qui ont leur hôtel à l'angle de la rue (actuel numéro 17) et de la place Perchepinte. Le membre le plus célèbre de cette famille est Antoine de La Pleau, docteur en droit et avocat à la Cour. En 1568, il est arrêté, accusé d'être l'auteur d'un libelle diffamatoire. Le 24 septembre 1568, ses biens sont saisis, tandis qu'il est soumis à la question, condamné à mort et pendu place Saint-Georges,. En 1571, pourtant, ses biens furent restitués à sa famille.
Relativement épargnée par les travaux de réaménagement et d'élargissement au cours du 19ᵉ siècle, la rue de la Pleau connaît en revanche des bouleversements au début du 20ᵉ siècle. Le percement de la rue Théodore-Ozenne, entre 1908 et 1912, transforme son visage, qui perd toutes les maisons du côté ouest (anciens numéro 5 à 9 et 4 à 6). Après la Seconde Guerre mondiale, la partie ouest de la rue, entre la rue du Languedoc et la rue Théodore-Ozenne, est séparée de la rue de la Pleau et prend le nom de René Pointurier, Résistant toulousain mort en déportation au camp de Mauthausen en 1944.
Lieux et monuments remarquables
numéro 11 : dépendances du Crédit agricole de Toulouse.
En 1922, la ville vend les bâtiments de l'ancien hôtel Dahus à la caisse régionale du Crédit agricole. L'architecte Jean Valette est chargé de construire le corps de bâtiment ouvrant sur les rues Théodore-Ozenne et d'Aussargues en 1950, puis de celui à l'angle de la rue de la Pleau en 1954. Ce dernier possède un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage en surcroît percé de mirandes, ce qui permet d'avoir une continuité du dernier niveau et de la toiture avec l'hôtel Dahus. Les élévations sont couronnées par une corniche à denticules et un avant-toit.
numéro 13 : hôtel et tour du capitoul Pierre Martin ou de Pierre Besson ; aujourd'hui Musée Paul-Dupuy.
Un hôtel particulier est construit au début du 16ᵉ siècle pour le procureur Pierre Martin, capitoul en 1511-1512. Il est vraisemblablement reconstruit au 17ᵉ siècle par son nouveau propriétaire, Pierre Besson. La façade sur rue et celles sud et est de la cour semblent dater de cette période, ainsi que plusieurs éléments du décor intérieur (plafonds, cheminées). Paul Dupuy achète la demeure en 1905 pour y installer ses collections. Il modifie les élévations existantes : les fenêtres sont agrandies, la façade sur rue est surélevée, la tour est achevée, une nouvelle aile en fond de cour est édifiée. Le musée devient municipal en 1949 : il reçoit les arts graphiques, la numismatique et les arts décoratifs.
Le bâtiment comprend trois corps de bâtiments organisés en U autour d'une cour. Quelques fenêtres du Premier étage des ailes nord et est sont ornées de belles ferronneries. Une tour polygonale percée de petites fenêtres est édifiée à l'angle sud-est et accueille un escalier.
numéro 17 : maison de la famille La Pleau.
Cette maison noble est construite au début du 16ᵉ siècle pour la famille La Pleau. L'élévation principale se situe sur la place Perchepinte. Sur l'élévation latérale, du côté de la rue de la Pleau, deux fenêtres à meneau sont encore visibles ainsi qu'un décor de faux mâchicoulis séparant les étages du comble.