La rue de Ménilmontant est une voie située dans les quartiers de Belleville, de Saint-Fargeau, et du Père-Lachaise du Vingtième arrondissement de Paris.
Situation et accès
Longue de 1 230 mètres, la rue de Ménilmontant prolonge la rue Oberkampf après le carrefour du métro Ménilmontant (situé à 54 mètre d'altitude) aujourd'hui nommé place Jean-Ferrat. Elle monte modérément jusqu'à la rue Sorbier (située à 75 mètre), puis plus abruptement jusqu'à la rue des Pyrénées (à 104 mètre), et continue plus haut encore jusqu'à la rue Saint-Fargeau (culminant à 112 mètre).
Depuis juin 2006, elle est en sens unique vers la montée pour les voitures, alors que le sens inverse offre une vue panoramique de Paris. Bus, vélos et taxis peuvent descendre la rue de Ménilmontant.
La rue de Ménilmontant est desservie à proximité par les lignes à la station Ménilmontant et à la station Saint-Fargeau, ainsi que par les lignes de bus RATP 26 60 61 96.
Origine du nom
Cette voie était la principale rue de l'ancien village de Ménilmontant.
Historique
Cette rue provient d'un ancien chemin qui conduisait à un hameau formé autour d'un mesnil ou villa, appelée dans une charte de 1224 mesnolium mali temporis (« mesnil du mauvais temps ») et dans un autre de 1231 mesnilium mautenz appellation transformée vers le 16ᵉ siècle en « Mesnil montant ».
Cette voie de l'ancienne commune de Belleville tracée sur le plan de Jouvin de Rochefort de 1672 porta le nom de « chemin du Ménil-Mautemps », « chaussée de Ménilmontant » et « avenue de Ménilmontant ». Un décret du 7 janvier 1813, rapporté le 25 juillet 1851, avait classé cette voie comme « route départementale numéro 27 ».
L'abbaye Saint-Antoine, la maison de Saint-Lazare et les religieux de Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie furent pendant longtemps propriétaires de biens à Ménilmontant en particulier des vignobles.
Classée dans la voirie parisienne en vertu du décret du 23 mai 1863, elle prend sa dénomination actuelle en 1869.
Elle est le lieu de plusieurs barricades pendant la révolution de 1848 et la Commune de Paris.
Le 15 septembre 1918, durant la Première Guerre mondiale, une bombe explose sur le numéro 57 rue de Ménilmontant, lors d'un raid effectué par des avions allemands.
Le 23 aout 1944, des combats opposent au niveau de la gare Ménilmontant des FTP et des FFI à des soldats allemands qui escortent un convoi sur la ligne de Petite Ceinture.
La maison de la laïcité de Paris va ouvrir à l'intersection de la rue de Ménilmontant et de la rue des Pyrénées, dans les locaux du pavillon Carré de Baudouin, un hôtel particulier rouvert au public le 21 juin 2007, comme lieu consacré à la culture et à la création.
Une partie de la rue délimitait la ZAC des Amandiers.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Le père de Justin-Marie Lequien (et grand-père de Justin Lequien) fonde dans cette rue en 1835 une école de dessin et de modelage ; le grand-père, le père et le petit-fils ont été sculpteurs.
- Numéro 4 : entrée de la salle Graffard, qui abrita des réunions politiques publiques à la fin du Second Empire, auxquelles participa notamment Louise Michel.
- Numéro 24 : la cité du Labyrinthe. Ouverte sous la Commune, cette cité typique zigzague et relie la rue à la rue des Panoyaux. Certains immeubles sont d'origine.
- Du numéro 28 au numéro 40 se tenaient des « répartitions » de la coopérative La Bellevilloise. La façade du magasin d'alimentation (numéro 34), créé en 1903, porte la devise « Chacun pour tous, tous pour chacun ».
- Numéro 30 : fondée en 1920, la brasserie La Chope, où le communiste Maurice Thorez tint sa permanence électorale en 1930.
- Numéros 54-56 : petite placette en retrait de la rue. Sur une façade aveugle, Jérôme Mesnager a créé le mur peint La Ronde des p'tits gars de Ménilmontant.
- Numéro 68 : début de l'allée Chantal-Akerman et de la rue Sorbier.
- Numéro 88 : le lieu de vie La Miroiterie se trouvait là jusqu'à sa fermeture en mai 2014.
- Numéro 94 : siège social du Club athlétique socialiste de la Bellevilloise, un des premiers clubs sportifs ouvriers de la capitale, fondé en 1909.
- Numéro 97 : la plus petite maison de la rue.
- Numéro 103 : pharmacie de la Solidarité, réservée aux sociétaires de la Bellevilloise.
- Numéro 113 : entrée de la cité de l'Ermitage. Ancienne cité ouvrière ayant conservé son côté populaire, avec d'anciens pavillons noyés sous la verdure.
- Numéro 119 : ancien orphelinat des sœurs de Saint Vincent de Paul qui vit passer les frères Edmond et Jules de Goncourt ; cet ancien bâtiment se trouve désormais dans le jardin du Carré-de-Baudouin.
- Numéro 121 : pavillon Carré de Baudouin, classé au patrimoine national. Ancienne folie néo-classique de 1770, rénovée puis rouverte en 2007 par la ville en centre culturel.
- Numéro 140 : le chef cuisinier Thierry Marx a vécu son enfance dans la cité du 140.
- Numéro 145 : emplacement de la maison des Saint-Simoniens,.
- Numéros 147-151 : square des Saint-Simoniens.
- Numéro 159 : en 1927 y était installée une école paroissiale.