La rue de Poitiers est une rue du Septième arrondissement de Paris.
Situation et accès
Longue de 112 mètres et large de 12 mètres, elle commence au niveau du 59, rue de Lille et finit au niveau du 66, rue de l'Université.
Odonymie
La voie est appelée « rue de Poitiers » ainsi depuis le 17ᵉ siècle, et probablement dès son ouverture, du fait de la proximité de l'hôtel construit en 1640 pour dame Catherine Potiers, dont le nom, déformé en « Poitiers », passa à la rue. La déformation se fit dans les deux sens puisqu'on rencontra par la suite l'odonyme « rue Potier ».
Histoire
La rue a été ouverte en 1680, depuis la Seine jusqu'à la rue de l'Université.
Sous la Deuxième République, dans une salle de l'Académie de médecine située rue de Poitiers, se réunit en 1848 le « Parti de l'ordre », désigné aussi du nom de « Comité de la rue de Poitiers », réunissant les droites précédemment divisées, légitimistes et orléanistes.
La fraction comprise entre le quai et la rue de Lille a disparu en 1897 lors de la construction du terminus de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, devenu musée d'Orsay.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Numéro 9 : résidence de Geneviève Dormann, journaliste et écrivain.
- Numéro 10 : hôtel de Pomereu (également aux 63-67, rue de Lille).
- Numéro 12 : hôtel de Poulpry. Il abrite aujourd'hui la Maison des Polytechniciens. Construit à l'origine en 1640 pour Catherine Potiers, l'hôtel fut acquis et transformé en 1703 par le président François Duret, président au Grand Conseil et important spéculateur immobilier dans le quartier.
- Angle rue de Poitiers et quai Anatole-France : emplacement de l'ancien hôtel des gardes du corps du roi à cheval.
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Le 28 novembre 1705, l'hôtel est vendu à Louis Béchameil, marquis de Nointel, fils de Louis Béchameil de Nointel, ancien fermier général. Après son décès, il passe à sa fille, Hyacinthe Sophie Béchameil de Nointel (1690-1757), veuve de Charles Auguste d'Allonville de Louville en 1738.
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L'hôtel passa ensuite à la famille Monaco-Valentinois. Endommagé par un incendie, il fut acquis par monsieur de La Béraudière, protecteur du peintre Watteau, et abrita également la famille de Luynes. En 1766, l'hôtel devint la propriété du marquis de Poulpry, lieutenant général. Confisqué comme bien d'émigré sous la Révolution, il devint le siège du comité de la section de la Fontaine-de-Grenelle, puis de la municipalité. En 1820, le baron Portal y installa l'Académie de médecine qui y demeura jusqu'en 1848. En 1919, l'hôtel fut loué au club de la Renaissance française, fondé par l'Association pour la rénovation nationale. En 1923, la société anonyme La Maison des Polytechniciens le loua, avant d'en faire l'acquisition le 7 mai 1930.