La rue de Sèvres est une rue traversant les 6e, 7e et 1Cinquième arrondissements de Paris.
Situation et accès
Elle est desservie par les lignes à la station Sèvres - Babylone, par la ligne à la station Vaneau, par les lignes à la station Duroc et par la ligne à la station Sèvres - Lecourbe.
Origine du nom
Cette voie doit son nom à la commune de Sèvres à laquelle elle mène.
Historique
Au 13ᵉ siècle, cette voie était appelée « chemin de la Maladrerie » à cause d'un hôpital de Lépreux qu'il longeait, endroit occupé aujourd'hui par le square Boucicaut, et l'allée Pierre-Herbart.
En 1355, elle est indiquée dans le censier sous le nom de « voie de Sèvres », puis prend successivement les noms « grand chemin de Sèvres », « chemin de Meudon », « chemin des Charbonniers », « chemin du Boullouer » avant de devenir « rue du Boullouer », puis « rue du Boullaier », « rue du Boulloy », « rue du Bouloir-Saint-Germain » à partir de 1568.
En 1624, elle prend le nom de « rue des Petites-Maisons » puis « rue de l'Hôpital-des-Petites-Maisons », l'hôpital de lépreux ayant été transformé en asile d'aliénés sous le nom d'hôpital des Petites-Maisons ou hôpital des Petits-Ménages. L'hospice est transféré à Issy-les-Moulineaux en 1863 et le boulevard Raspail est tracé à son emplacement,.
Le 15 juillet 1918, durant la Première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose « rue de Sèvres (sq. Croisic) ».
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Numéros 1 et 9 : maisons de rapport construites en 1722 pour le couvent des Prémontrés du Saint-Sacrement, très remaniées.
- Numéro 11 :
- Emplacement d'une entrée du couvent des Prémontrés-Réformés, fondé en 1661 et vendu comme bien national en 1797.
- L'écrivain Joris-Karl Huysmans vécut à cette adresse la plus grande partie de sa vie, dans un appartement situé au premier étage sur cour, aménagé dans les bâtiments de l'ancien couvent des Prémontrés. Il donna une description très précise des lieux au XIXe siècle dans Le n°11 de la rue de Sèvres (De tout, 1901).
- Pierre Seghers y installe sa jeune maison d'édition à la Libération de Paris en 1944.
- Numéro 13 : le peintre Émile Bouneau (1902-1970) y vécut.
- Numéro 16 : ancienne abbaye-aux-Bois, emplacement actuel de la rue Juliette-Récamier et du square Roger-Stéphane.
- Numéro 17 :
- Ancienne piscine Lutetia.
- L'historien Marc Bloch vécut dans les appartements au-dessus, de 1936 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale ; une plaque lui rend hommage.
- Numéro 21 : immeuble du 18ᵉ siècle classé monument historique.
- Numéro 23 : hôtel Lutetia.
- Numéros 23 et 27 : traversée du boulevard Raspail.
- Numéro 22 : le square Boucicaut, du nom de Marguerite Boucicaut et d'Aristide Boucicaut, fondateurs des grands magasins Le Bon Marché, et accès à l'allée Pierre-Herbart, en mémoire de l'écrivain et résistant de la Seconde Guerre mondiale Pierre Herbart, qui vécut dans le quartier.
- Numéro 24 : grands magasins Le Bon Marché.
- Numéros 25 et 27 : emplacement de l'ancienne maison-mère des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve, démolie en 1908 après expropriation des religieuses en vue du percement d'un tronçon du boulevard Raspail. Elles installent leur nouvelle maison-mère au château de Neuilly (Neuilly-sur-Seine), acquis à cet effet en 1907.
- Numéro 33 : église Saint-Ignace de Paris.
- Numéro 35 : Allan Kardec y ouvre un cours privé en 1824. Dernier domicile parisien de Le Corbusier, où se situait son atelier.
- Numéro 37 : le peintre Diogène Maillart avait un atelier à cette adresse de 1890 à sa mort, en 1926.
- Numéro 38 : La Grande Épicerie.
- Numéros 40 et 42 : hôpital Laennec (classement partiel au titre des monuments historiques).
- Numéro 42 : fontaine du Fellah de Pierre-Nicolas Beauvallet, inscrite aux monuments historiques.
- Numéro 51 : le peintre anglais Thomas William Marshall (1875-1914) y avait son atelier en 1905.
- Numéro 59 formant angle avec le numéro 2, rue Saint-Placide : maison (18ᵉ siècle) avec niche d'angle abritant une Vierge à l'Enfant.
En 1838, le marchand de vin et traiteur nommé Guignet occupe ce lieu. En cette année, la goguette parisienne dénommée Frileux y établit son siège hivernal.
- Numéro 64 : façade avec bas-reliefs.
- Numéro 79 : Aristide Maillol y eut son atelier où il accueillit le peintre Achille Laugé.
- Numéro 84 : emplacement de l'ancien couvent des Oiseaux, « prison des Oiseaux » sous la Révolution.
- Numéro 90 : hôtel particulier occupé par la congrégation des filles de la Croix.
- Numéros 93 à 97 (et 88 à 92, rue du Cherche-Midi) : chapelle de la maison mère de la congrégation de la Mission (lazaristes). Au 93 également, campus parisien de l'université de Saint John (New York).
- Numéro 111 : à l'angle de la rue Saint-Romain, l'hôtel de Choiseul-Praslin, siège de La Banque postale.
- Numéro 125 : emplacement d'un enclos où l'on montrait de 1730 à 1778 des combats d'animaux. Ce cirque fut transféré en 1778 dans le quartier de l'Hôpital-Saint-Louis à l'extérieur de la barrière de Pantin du mur des Fermiers généraux, qui prit alors le nom de barrière du Combat.
- Numéro 135 : en 1888 fut le domicile du douanier Rousseau (1844-1910) et où est décédée de la tuberculose sa première femme Clémence Boitard le 7 mai 1888 à l'âge de 37 ans.
- Numéro 137 : trois pavillons sur cour du 19ᵉ siècle, classés monuments historiques, dont un accueillle la fondation Jean-Dubuffet.
- Numéro 141 : une chambre y fut en 1867 le premier logement parisien du peintre Guillaume Fouace.
- Numéros 149 et 151 : hôpital Necker-Enfants malades.
- Numéro 155 : domicile du peintre Henri Rousseau dit « Le Douanier Rousseau », où sa première épouse Jeanne Désirée Clémence Boitard (1850-1888) est décédée le 7 mai 1888.
Emplacement non localisé