La rue des Grands-Augustins est située dans le Sixième arrondissement de Paris.
Situation et accès
D'une largeur de 10 mètres, elle mesure 213 mètres du 51, quai des Grands-Augustins au 52, rue Saint-André-des-Arts.
Origine du nom
La voie doit son nom au couvent des...
Lire la suite
La rue des Grands-Augustins est située dans le Sixième arrondissement de Paris.
Situation et accès
D'une largeur de 10 mètres, elle mesure 213 mètres du 51, quai des Grands-Augustins au 52, rue Saint-André-des-Arts.
Origine du nom
La voie doit son nom au couvent des Grands-Augustins qui occupait — côté pair — toute sa longueur, du quai des Grands-Augustins jusqu'à la rue Christine et s'étendait jusqu'à la rue Dauphine.
Historique
La rue et le couvent des Augustins (haut de l'image) sur le plan de Truschet et Hoyau (1550).
Cette voie portait en 1269 le nom de « rue de l'Abbé-de-Saint-Denis ».
Vers 1280-1300, elle est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous la forme « rue a l'Abé Saint-Denis ».
Elle est citée sous le nom de « rue des Augustins» dans un manuscrit de 1636.
C'est dans cette rue qu'habita, lors de son arrivée à Paris, en juin 1791, avec le cortège qui ramenait la famille royale à Paris, Jean-Baptiste Drouet, le maître de poste de Sainte-Ménehould qui avait arrêté Louis XVI à Varennes et qui devint député à la Convention.
Une décision ministérielle du 13 fructidor an VII, signée Quinette, avait fixé à 8 mètres la moindre largeur de la rue des Grands-Augustins. Cette largeur a été portée à 10 mètres en vertu d'une ordonnance royale du 22 août 1840.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Numéro 25 : se trouve par erreur une plaque indiquant que Jean de La Bruyère vécut là de 1676 à 1691 ; il habitait en fait au 26. Augustin Thierry habita par contre ce même immeuble de 1820 à 1830, puis Henri Heine en 1841.
Numéro 23 : hôtel des Charités-Saint-Denis au 17ᵉ siècle.
Numéro 21 : Émile Littré y est né le premier février 1801. Une plaque lui rend hommage (la date de naissance est erronée).
Numéro 20 : maison d'enfance du compositeur Charles Gounod.
Numéro 19 : ancien hôtel de Saint-Cyr ( Inscrit MH (2004)), de 1742, réalisé par l'architecte Pierre Vigné de Vigny.
Numéro 15 : le peintre Kéou Nishimura y a vécu. Une plaque lui rend hommage.
Numéro 13 : maison de thé Mariage Frères.
Numéro 12 : le mathématicien Pierre-Simon de Laplace y demeura en 1802.
Numéro 9 : dans cet immeuble se trouvait la Librairie de la Faculté de théologie, chez Méquignon Junior
Numéro 8 : sur la façade de l'immeuble, on peut voir une des plaques de nivellement de la Ville de Paris les mieux conservées. Elle indique 66,50 mètre au-dessus du niveau de la mer. On peut également voir la trace d'une des lanternes à huile posées dans des petites niches murales, protégées par des portillons fermés à clé destinées à sécuriser la ville après l'arrêt du 29 octobre 1558.
Numéros 5 et 7 : endroit où se trouvait l'hôtel d'Hercule démoli en 1675. On a ensuite bâti l'hôtel de Savoie. Cet immeuble, qui a encore une belle cour, fut partagé à partir du 17ᵉ siècle entre les deux branches cadettes de la maison de Savoie : le 5 revint aux Savoie-Carignan (c'est encore un bel hôtel). On remarque une plaque qui rappelle qu'Honoré de Balzac situa dans cet immeuble l'atelier du peintre Frenhofer de sa nouvelle Le Chef-d'œuvre inconnu, que Pablo Picasso illustra près d'un siècle plus tard en y installant son atelier de 1937 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il y produisit son célèbre tableau Guernica. Jean-Louis Barrault tint son théâtre expérimental dans ce Grenier des Augustins de 1935 à 1936. Il y hébergea le Groupe Octobre de Jacques Prévert, auquel participaient entre autres Marcel Mouloudji et Raymond Bussières. S'y tinrent en 1936 plusieurs conférences du mouvement Contre-attaque dirigé par Georges Bataille avec André Breton, dont une cérémonie pour commémorer la décollation de Louis XVI. Propriété de la Chambre des huissiers de justice de la Seine, le Grenier héberge depuis 2002, à titre gracieux, le Comité national pour l'éducation artistique (CNEA),,. L'atelier lithographique Desmaisons et la librairie et maison d'édition Delarue y eurent leurs sièges au 19ᵉ siècle.
Numéro 3 : Cette demeure était déjà propriété des Savoie-Nemours en 1628. C'est dans ce couvent qu'Henri III fonda l'ordre des Chevaliers du Saint-Esprit (ordre du Saint-Esprit), le premier janvier 1579. C'est également en ce lieu que Louis XIII fut intronisé le soir même de l'assassinat de son père Henri IV, tandis que sa mère Marie de Médicis était nommée régente. S'y tenaient également des séances du Parlement de Paris. À cette adresse demeurèrent le peintre Robert Delaunay et sa femme Sonia à partir de 1910. Ils y hébergèrent Guillaume Apollinaire en 1912. Sonia Delaunay illustra plusieurs ouvrages de Blaise Cendrars.
Numéros 2 et 4 : emplacement du chevet de l'église du couvent des Grands-Augustins jusqu'à sa démolition en 1797, du Marché de la Vallée de 1809 à 1867 puis d'une entrée d'un dépôt de la Compagnie générale des Omnibus jusqu'en 1912, date de construction de l'immeuble actuel où est établie depuis 1997 la résidence hôtelière Les Citadines.
Numéro 1 : le bâtiment, situé au coin de la rue des Grands-Augustins et du quai des Grands-Augustins, est du 18ᵉ siècle. On y trouve le restaurant Lapérouse, fondé en 1766, qui a gardé ses poutres d'origine.