La rue Merlane (en occitan : carrièra Ramond de Merlane) est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle se situe au cœur du quartier Saint-Étienne, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé.
Toponymie
La rue Merlane tient depuis 1840 son nom de la famille Merlane ou Merlanes, et tout particulièrement de Raymond de Merlane, qui, sans qu'on soit sûr qu'il y ait véritablement habité, possédait un immeuble dans une rue proche (actuel numéro 9 rue du Canard).
À la fin du Moyen Âge, la rue portait le nom de rue Bordalèze, car une dame Bordalèze (Bordalesa en occitan), de la famille capitulaire de Puybusque, y vivait au 14ᵉ siècle. Au milieu du 16ᵉ siècle, comme de nombreuses rues du quartier, elle prend le nom des bouchers (afachador en occitan). Ce n'est que vers 1840 qu'elle prend son nom actuel.
Voies rencontrées
La rue Merlane rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
- Rue Tolosane (g)
- Place Mage (d)
- Rue des Trois-Banquets (g)
- Rue Pierre-de-Fermat
Histoire
Au Moyen Âge, la rue Merlane dépend du capitoulat de Saint-Étienne. Les maisons et les immeubles de cette rue ne sont alors que des dépendances des maisons qui donnent sur les deux rues voisines, la rue Tolosane et la rue des Nobles (actuelle rue Fermat). Un abattoir de bouchers (« affachadou » ou afachador en occitan toulousain) est établi à l'angle de la rue des Trois-Banquets, tandis que plusieurs boutiques de bouchers y sont installées, comme dans les rues voisines, en particulier les rues Bouquières et Mage. À la Révolution française, en 1794, la rue est rebaptisée rue de l'Émulation, sans que ce nom soit conservé.
Lieux et monuments remarquables
-
numéro 2 : immeuble ; hôtel Cassan.
Un premier immeuble est construit au 17ᵉ siècle à l'angle de la place Mage et de la rue Merlane : c'est d'ailleurs dans cette rue que s'en trouvait l'entrée principale, un portail en plein cintre dont la clé est ornée d'une pointe de diamant, mais aujourd'hui bouché. Les élévations sur la rue datent de la même période, peut-être reprises au siècle suivant. Elles juxtaposent plusieurs corps de bâtiments. Après la Révolution française, l'immeuble est acheté par la famille Cassan qui en fait son hôtel.
-
numéro 7 : hôtel de Malenfant ou de Panat ; consulat honoraire du Venezuela.
L'hôtel particulier est construit probablement à la limite entre le 17ᵉ siècle et le 18ᵉ siècle, sur une vaste parcelle entre les rues Merlane et Fermat, qui appartient depuis le milieu du 16ᵉ siècle à une famille de parlementaires, les Malenfant ; on retient particulièrement le nom de Pierre de Malenfant, juge-mage de Foix en 1679. L'hôtel s'organise entre cour et jardin.
-
numéro 8 : hôtel Sevin-Mansencal.
L'édifice se compose de deux hôtels particuliers différents construits à la fin du 16ᵉ siècle, qui ont appartenu à la famille Sevin-Mansencal. Le conseiller au Parlement Jean de Mansencal, fils du premier Président Jean de Mansencal, s'installe vers 1560 dans le bâtiment le long de la rue Merlane. Sa fille, Françoise de Mansencal, épouse de Pierre de Sevin, s'installe à son tour, vers 1607, dans un second hôtel : ce sont leurs héritiers qui réunissent ces deux hôtels. Les bâtiments sont remaniés en 1879 par l'architecte Durivage.