Saint-André-de-Roquepertuis (Sent Andrieu de Ròcapertús, en cévenol ; prononciation API : sẽnt ãndrieu de rɔkɔpertus ; transcription mistralienne : Sent Andriéu de Roco-pertus) est une commune française située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie.
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Saint-André-de-Roquepertuis (Sent Andrieu de Ròcapertús, en cévenol ; prononciation API : sẽnt ãndrieu de rɔkɔpertus ; transcription mistralienne : Sent Andriéu de Roco-pertus) est une commune française située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Cèze et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (la « forêt de Valbonne », « la Cèze et ses gorges » et les « garrigues de Lussan ») et cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Saint-André-de-Roquepertuis est une commune rurale qui compte 590 habitants en 2020, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Bagnols-sur-Cèze. Ses habitants sont appelés les Saint-Andrépertusois ou Saint-Andrépertusoises.
Histoire
Antiquité
La première occupation humaine avérée dans la commune date sans doute du 4ᵉ ou du 3ᵉ siècle avant Jésus-Christ. Dans le quartier des Costes, on a trouvé les restes d'un oppidum, baptisé « des Combèzes » par F. Mazauric. Ce sont sans doute des Volques Arécomiques qui occupaient ce site. Cet oppidum faisait partie d'une série de cinq établissements qui contrôlait la vallée de la Cèze et la route vers les Cévennes.
En contrebas de l'oppidum, ont été découvertes des céramiques celtiques et gallo-romaines, ainsi que des sépultures à tuiles. À l'entrée des gorges de la Cèze, des tessons peints et des fragments d'amphores massaliotes ont été trouvés.
Moyen Âge
Église.
Au 8ᵉ siècle, une communauté rurale s'était constituée autour d'une chapelle. Il faut attendre le 11ᵉ siècle, vers 1025, pour que la chapelle rurale soit remplacée par l'église romane actuelle, dite église-forteresse, construite à l'initiative des bénédictins de Goudargues, car la communauté vivant sur le territoire de la commune est devenue plus importante. Cet édifice est dédié à l'apôtre saint André.
La première mention de la commune date de 1121, sous le nom de Sanctus-Andrea trans Rocam, Saint-André au-delà du Roc. La paroisse dépendait au religieux du diocèse d'Uzès, doyenné de Cornillon et au temporel du diocèse civil d'Uzès, l'un des vingt-trois diocèces du Languedoc.
Au 14ᵉ siècle, le village est peu touché par la révolte des Tuchins, qui sévit entre Pont-Saint-Esprit, Baron et Montclus, à partir du printemps 1382. Le soulèvement est écrasé en 1384.
Époque moderne
Au 16ᵉ siècle, la Réforme protestante se répand dans la région, on compte alors environ 10 % de réformés dans le village. Mais au siècle suivant, l'autorité royale convertit de force les protestants de la région.
Au 18ᵉ siècle, Saint-André faisait partie du marquisat de Montclus, propriété de la famille des Vogüé.
Époque contemporaine
Vue générale.
Peu d'événements sont à noter durant la Révolution française ou sous le Premier Empire. Le village est peu touché par les trois rassemblements des fédérés du camp de Jalès, en Vivarais, de 1790 à 1792.
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Roquepertuis.
À la fin du 19ᵉ siècle, la culture de la vigne prend son expansion sur les terroirs de la commune.
Saint-André a payé un lourd tribut à la Première Guerre mondiale : trente-trois jeunes Saint-Andréens sont morts pour le pays, ce qui a eu pour conséquence que beaucoup de terres ont été laissées à l'abandon. En 1940, lors de la Débâcle, les habitants de Saint-André ont accueilli des réfugiés belges qui fuyaient l'avance des troupes nazies.
En 1944, Louis Riffard, boulanger du village, a été arrêté par les nazis torturé et exécuté à Pont-Saint-Esprit, car il ravitaillait le maquis « Bir-Hakeim » sur le plateau de Méjannes-le-Clap.
La commune de Saint-André-de-Roquepertuis a inauguré en 2010 l'Espace Louis-Riffard.
Toponymie
Le premier terme, Saint-André, fait référence à l'église de la commune, qui est dédiée à cet apôtre de Jésus-Christ.
Le second terme, Roquepertuis, est formé de deux substantifs cévenols : ròca (roc, rocher) et de pertús (pertuis, défilé, gorge). Il peut se comprendre comme « le rocher du défilé, des gorges ». Ce rocher peut être identifié au Roc de l'Aiguille qui surplombe la sortie des gorges de la Cèze, sur la rive gauche de cet affluent du Rhône et qui se situe à la limite entre les communes de Saint-André-de-Roquepertuis et de Montclus.
Pour certains auteurs, Roquepertuis signifie la Roche percée. Alors la forme occitane aurait été Ròcapertusa. Par ailleurs, il n'y a pas de rocher percé sur le territoire de la commune ou dans les communes limitrophes.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-André.
La Madone.
Le lavoir du Valat.
Le pont de Saint-André.
Personnalités liées à la commune
Lucie Clap, née en 1887 à Saint-André et morte en 1931, dans son village natal. Poétesse qui se rattache au mouvement des félibres et écrivait en graphie mistralienne. Elle a laissé des pièces de théâtre et surtout des poèmes en langue cévenole, comme « Moun vilage » et en langue provençale, comme « A l'entour de la Tour Magno ». Lucie Clap chante son pays, ses légendes, ses habitants, leur labeur.
André Rieu, musicien néerlandais et francophone, dont la famille huguenote, victime de la Révocation de l'édit de Nantes, a fui aux Pays-Bas.