Saint-André-de-Valborgne est une commune française située dans le nord-ouest du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gardon de Saint-Jean, Valat de Roumégous et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (la « vallée du Gardon de Mialet » et la « vallée du Gardon de Saint-Jean ») et six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Saint-André-de-Valborgne est une commune rurale qui compte 361 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 1 949 habitants en 1806. Ses habitants sont appelés les Saint-Andréens ou Saint-Andréennes.
Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : la maison-forte, inscrite en 1979, et le château de Nogaret, inscrit en 1984.
Histoire
Moyen Âge
L'existence de la paroisse de « Sancto Andresi de Valbornia » est mentionnée dès l'an mil dans les parchemins de l'abbaye Saint-Victor de Marseille, dont les moines implantent la culture de la châtaigne sur les pentes et les vallées qui bordent le mont Aigoual.
Dès le 13ᵉ siècle, l'évêché de Nîmes jette un regard méfiant sur la vallée Borgne, où se sont réfugiées quelques familles cathares après le ralliement du baron d'Alais, Raymond de Pelet, à l'armée des croisés de Simon de Montfort, chargée d'extirper l'hérésie. Les seigneurs locaux, trop faibles pour jouer un rôle quelconque dans cette première participation à l'histoire nationale, oscillent entre les Pelet d'Alais et les Bermond d'Anduze qui se déchirent au grand détriment des populations rurales, dépourvues de protection.
Le traité de Meaux (1229) qui entérine le rattachement du Languedoc à la France atténue les rivalités entre les petites seigneuries querelleuses, qui vont exploser avec la guerre de Cent Ans (1335-1453). Le château du Folhaquier, première borne du Gévaudan, change plusieurs fois de main ; les partisans de Du Guesclin puis du maréchal de Boucicaut ont le plus grand mal à refouler plus au nord les seigneurs cévenols possessiones en Guyenne et qui témoignent d'une fidélité absolue envers les rois d'Angleterre, et ce jusqu'à la mort d'Henri V à Vincennes en 1422.
Renaissance
À l'issue des guerres d'Italie, la baronnie d'Alais tombe entre les mains des seigneurs de Cambis, favorables à la Réforme. Les petits seigneurs cévenols embrayent le pas à leurs suzerains, attirés par la perspective de mettre la main sur les biens du clergé. Dès 1560, le culte protestant est imposé à Saint-André par les seigneurs qui prélèvent la dîme en prévision des guerres qui s'annoncent. Une compagnie de 50 hommes d'armes est mise à la disposition du prince de Condé pour s'emparer de Montpellier et de Mende (1562-1563), puis participer aux guerres suivantes :
- 1567-1568 : siège de Paris et bataille de Saint Denis.
- 1569-1570 : batailles de Jarnac, La Roche-l'Abeille, Moncontour, Le Pouzin, Arnay-le-Duc.
- 1575-1576 : libération d'Alais et prise de Chartres.
Nîmes, devenue place de sûreté, commande toutes les troupes huguenotes, qui s'illustrent à la bataille de Villemur (1592), laquelle voit la défaite de la Ligue du Languedoc.
Ancien Régime
L'édit de Nantes (1598) apporte la paix et la prospérité, mais en 1620, les hostilités reprennent entre les armées de Louis XIII et les milices du duc de Rohan. En 1629, les soldats de Saint-André quittent Alais invaincus, avec armes et bagages.
En 1685, l'édit de Fontainebleau qui révoque l'édit de Nantes entraîne l'occupation de la paroisse par les milices et les compagnies de dragons. En 1702, la révolte des Camisards surprend les troupes royales, vaincues à Saumane. L'occupation consécutive de Saint-André, qui ruine les habitants, alimente la révolte qui recrute plus d'une centaine de combattants. Le pouvoir des garnissaires ne s'étendant pas à plus d'un jet de pierre des murs de la petite cité, le maréchal de Villars ouvre les négociations qui se concluent par une petite paix locale assortie de droits limites. Mais quelques irréductibles tiennent le maquis jusqu'en 1710.
En 1787, l'édit de tolérance est bien accueilli, mais ne suffit pas à rallier les populations qui participent avec ferveur à la Révolution.
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Valborgne-du-Gard.
XIXe siècle
La compagnie de gardes nationaux de Saint-André sert de creuset à tous ceux qui de 1792 à 1815 vont combattre sur tous les fronts de l'Europe. La conscription, qui devient très lourde sous l'Empire, provoque toutefois une fissure au sein de la population. Des colonnes mobiles sont levées pour traquer sur le Causse les réfractaires, de plus en plus nombreux.
Républicaine, Saint-André accueille favorablement les évènements de 1830 et de 1848. Quelques habitants sont même emprisonnés lors du coup d'État du 2 décembre 1851.
En 1870-1871, les Saint-Andréens suivent l'armée du général d'Aurelle de Paladines, victorieux à Coulmiers.
XXe siècle
En 1914-1918, les réfugiés belges sont aimablement accueillis. Saint-André perd 76 de ses fils.
En 1939-1945, Saint-André recueille des républicains espagnols ainsi que des Juifs, et perd de nombreux fils lors de la tragédie du maquis d'Aire de Côte.
Un mécène local, Monsieur de Rouville, offre une grande demeure pour les anciens détenus des stalags et des oflags. La mutation économique de la petite bourgade s'effectue au fil du développement du tourisme.
XXIe siècle
En 2014, une citoyenne originaire de Saint-André, Camille Halut, présente aux élections municipales une liste composée de citoyens tirés au sort afin de mettre en place une démocratie participative locale où l'ensemble des citoyens pourraient participer à la vie municipale.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Village typiquement cévenol aux rues étroites, bordées de belles maisons anciennes
- Maison forte du 17ᵉ siècle, dite « le Château »
- Fontaine du Griffon
- Le Pont Vieux
- Les châteaux privés sur le territoire de la commune :
- le château du Folhaquier mentionné au 13ᵉ siècle, haut lieu de la guerre de Cent Ans (1335-1453).
- le château de Nogaret reconstruit au 17ᵉ siècle
- le Mas Voyer, ou fut négocié la paix dans la vallée Borgne (1705).
- le château des Barbuts mentionnés au 13ᵉ siècle
- les ruines du château de la Fare mentionné au 12ᵉ siècle,haut lieu des guerres de Religion (1560-1629).
- L'Église Saint-André restaurée de style roman dont l'origine date des 13ᵉ / 14ᵉ siècles : nef unique, abside semi-circulaire, chapelles ogivales.Occupée par les troupes du camisard Henri Castanet en 1703.
- le Temple protestant de Saint-André-de-Valborgne datant du début du 19ᵉ siècle ; d'autres temples, pour certains désaffectés, existent à proximité des nombreux hameaux qui composent cette vaste commune. Le cimetière huguenot fut rase en 1685, lors de la révocation de l'édit de Nantes (1598) sur la tolérance religieuse.
- Temple protestant de Tourgueille.
- La Tour de l'horloge est surmontée d'un campanile en fer forgé qui abrite une cloche du 16ᵉ siècle
Personnalités liées à la commune
- Jacques Cavalier, (1772-1846) militaire de la campagne d'Égypte y est né.
- Durant l'été 1988, la disparition de la jeune comédienne Pauline Lafont attira de nombreux journalistes dans le village qui fit la une des médias français.
- Marie Lebre, épouse Chabal, femme camisarde morte des blessures reçues au combat (1704).
- Bernadette Lafont, comédienne (1938-2013) : elle est inhumée dans la propriété familiale.
- Marianne Denicourt, comédienne, y possède une résidence secondaire.
- Jacques Delon, homme politique, y est né.
- Pierre Meinadier y est né.
- Louis Henri René Meynadier (1778-1847), général des armées de la République et de l'Empire,chef d'état major de la Garde Impériale, député de la Lozère à l'Assemblée nationale à partir de 1831 jusqu'à son décès le 3 juillet 1847.
- Henry Chabbal, colonel puis mestre de camp, vétéran des guerres de la Révolution et de l Empire, inscrit dans le Dictionnaire des Braves de Napoléon, Michel Molières, Le livre chez vous, 2004.
- L'abbé Roux, historien local.
- L'abbé de Girard, historien local.
- Henry Bourelly, résistant, mort en déportation au camp de Lublin-Maidanek (Pologne).
- Ferdinand Martin (1880-1948), Inspecteur Général des Postes, ami du Président de la République Gaston Doumergue, président des Enfants du Gard.
Héraldique
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Blason
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D'azur au sautoir alésé d'argent.
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Détails
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Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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