Saint-Christol-lez-Alès, anciennement Saint-Christol-lès-Alès, est une commune française située dans le nord du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gardon d'Alès , l'Alzon, le ruisseau de Carriol et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Saint-Christol-lez-Alès est une commune urbaine qui compte 7 106 habitants en 2020, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle est dans l'agglomération d'Alès et fait partie de l'aire d'attraction d'Alès. Ses habitants sont appelés les Saint-Christolens ou Saint-Christolennes.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : la pyramide, inscrite en 1939.
Histoire
Les différentes appellations de la commune
- 1264 : Sancti-Christofori
- 1345 : Sancto-Christoforo
- 1346 : Saint-Christofle près d'Alest
- 1435 : Saint-Christofle
- 1598 : Saint-Christol
- (Période révolutionnaire) : Auxon
- (Période révolutionnaire) : Pont-d'Auzon
Groupé autour de son église du 11ᵉ siècle et de son château qui forment un seul ensemble, mis à mal par les modifications architecturales du 19ᵉ siècle, le petit bourg viticole de Saint Christol lez Alès conserve peu de traces de sa puissance et de son prestige passés.
Créé en 1263 par Martinus Thomas qui posa la première pierre, le nom de Sancti Christofori fut donné par son maître Rafaelo di Cuesto qui, après lui avoir enseigné l'art de la construction des obélisques, lui demanda de gérer le village. La seigneurie de Saint-Christol est passée successivement entre les mains des de Sérinhac, de Maubuisson, du Puy de Cendras, de Trémolet de Robiac puis Destremx.
Les Hospitaliers
Le village dont le patron est saint Christophe — dont la statue veille encore au fronton de la cave coopérative, réputée pour ses vins de coteau — naquit au 12ᵉ siècle de l'une des premières fondations en bas Languedoc des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Cette commanderie devait rayonner pendant près de sept siècles jusqu'à la dissolution de l'Ordre en France par la Révolution.
Guerre des Cévennes
Au début de la Réforme, vers 1560, des destructions eurent lieu dans le quartier de Vermeil de l'église de Saint-Pierre de Vermeil.
Les lieux eurent à souffrir des troubles causées de la Réforme protestante et sa sévère repression par les armées catholiques royales : ainsi, en 1575, la ville de Sommières, protestante, ayant été assiégée par le maréchal de Damville, le duc d'Uzès envoya au secours des Sommiérois le commandeur de Saint-Christol et le baron de Combas. Mais leur intention se solda par un échec et ils se retirèrent. L'édit de Nantes apporta son apaisement, mais lors de la reprise par Louis XIII des places de sûreté pro-protestantes, le feu des troubles se ralluma. Les protestants de Montpellier ayant alors reconnu pour leur chef le duc de Rohan, celui-ci, en 1622, aurait bien voulu atteindre l'évêque Pierre Fenouillet, retiré dans le château de Montferrand. Mais la place était bien défendue et Rohan, souhaitant limiter de telles possibilités de résistance, ordonna la destruction de toutes les fortifications des environs : ainsi à Saint-Christol furent démantelés le château et la commanderie. On ne tarda pas, toutefois, à les reconstruire.
En octobre 1685, mois de la révocation de l'Édit de Nantes, plusieurs protestants Saint-Christolains prononcèrent leur abjuration. Là comme ailleurs, c'est au début qu'elles ont été les plus nombreuses. Le 5 octobre 1685, destruction du temple de Rouret. Il était bâti sur une parcelle de 2 ares et 10 centiares à la section A numéro 1160 du plan cadastral. Avant 1949, ses ruines étaient encore visibles ; ses anciens propriétaires étaient Jean Pierre Gascuel puis monsieur Bouvier époux Cabot.
24 décembre 1702, bataille du Mas Cauvy (nommée également bataille du mas de Cauvi ; du mas Rouge). Jean Cavalier, protestant natif de Ribaute les Tavernes, avec ses Camisards, mit en fuite la bourgeoisie catholique d'Alès qui trouva refuge, une partie dans le château de Montmoirac, l'autre au château de Saint-Christol.
Époque moderne
- Sur la carte de 1703, le géographe royal Nicolas Fer, relève seulement 3 hameaux : Montèze, Montmoiras et Vermel ; celle de Jean Cavalier Dagde en relève 4 : Montèze, Monmoirac, Vermeil et Saint Cristol.
- La carte de Cassini, la plus complète mentionne :
Astris, Ayroles, Boujac, Constan, Frigoulet, la Maitairie de l'Holm, Le Jardin Nouvel, Le mas Rouge, Les Clauzels, Montagnac, Monteirargues, Montèze, Montmoirac, Roulet, Saijt Christol, Saint Martin d'Arènes, Valés, Vals, Vermeils, Vermillet, Vignal.
Sur cette dernière le Carriol porte le nom de valat de Fontvive, le Féverol se nomme le valat de Jérusalem, l'Alzon est tracé mais ne porte pas de nom.
Époque contemporaine
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement les noms de Auxon et de Pont-Auzon.
Géographie
Point culminant : Serre d'Avène (387 m). Autres sommets : Serre de la Cabane (289 m), Six-Sours (342 m) et Lauzière (357 m).
Cours d'eau : le Gardon d'Alès, l'Alzon (affluent du Gardon d'Alès) et son affluent le Respéchas, le Faverol et le Carriol.
La commune de Saint-Christol-lez-Alès est entourée des communes d'Alès, Saint-Jean-du-Pin, Bagard, Ribaute-les-Tavernes, Vézénobres et Saint-Hilaire-de-Brethmas.
Cette commune a connu lors de l'été 2003 un record de chaleur jamais enregistré en France métropolitaine avec 44,1 degré Celsius ; record qu'elle partageait avec Conqueyrac, village de 102 âmes du Gard, et ce jusqu'au 28 juin 2019, lors de la canicule de juin 2019, où 46 °C furent relevés à Vérargues dans l'Hérault.
Culture locale et patrimoine
Bâtiments et lieux publics remarquables
La Pyramide : monument, érigé en 1777 à l'initiative de Monseigneur de Beauteville, évêque d'Alès. Cet obélisque de pierre commémore la modification des voies abruptes reliant Montpellier (voir RN 110 actuelle), Alès et Anduze en chemins carrossables. Il aurait remplacé une borne indicatrice gallo-romaine.
Bâtiments religieux
- L'église Saint-Christophe de Saint-Christol-lès-Alès : reconstruite en 1842 sur les ruines d'une église incendiée en 1702 par les Camisards.
- Le temple protestant de Saint-Christol-lès-Alès : inauguré le 7 janvier 1849.
- Le prieuré de Saint-Pierre de Vermeil, construit au 18ᵉ siècle, fut utilisé comme église avant d'être partiellement détruit par les protestants à la fin du 17ᵉ siècle. À l'heure actuelle, le bâtiment n'a plus de destination religieuse.
Monuments civils
- Le château de Montmoirac : château fort du 12ᵉ siècle.
- Le château d'Arènes : possédé au 13ᵉ siècle par les Barral d'Arènes, reconstruit au 14ᵉ siècle, il faisait partie de la paroisse de Saint-Martin d'Arènes dont le seigneur, François de Soussan, fut l'un des gouverneurs de la ville d'Alès. Il devint la propriété de François de Cambis (de la famille du Baron d'Alais) le premier octobre 1564.
- Le château de Saint-Christol : le 24 décembre 1702, il abrita une partie de la bourgeoisie d'Alès, mise en fuite par Jean Cavalier et ses Camisards, au mas Cauvy.
- Le pont d'Arènes : construit au 14ᵉ siècle.
Musée
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Musée du Scribe. Un univers sur l'écriture à découvrir. Tous les supports d'écriture utilisés depuis 3000 ans avant Jésus-Christ, des collections uniques d'encriers, de plumes et de porte-plume. Reconstitution d'une salle de classe des années 1920.
Personnalités liées à la commune
- Léonce Destremx
- Henriette Bosquier, agricultrice originaire de Saint-Christol, fut députée du Gard (1946-1951).
- Constantin Vago, directeur du laboratoire de pathologie comparée de Saint-Christol, fut membre de l'Académie des sciences.
- Jean Guimier (1913-1975), professeur de sport qui participa au développement de l'éducation du sport en France, y est mort.