Saint-Égrève est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Positionnée dans la partie nord-ouest de l'agglomération grenobloise à proximité du centre géographique du département de l'Isère, la commune qui est située dans l'aire urbaine de...
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Saint-Égrève est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Positionnée dans la partie nord-ouest de l'agglomération grenobloise à proximité du centre géographique du département de l'Isère, la commune qui est située dans l'aire urbaine de Grenoble, est adhérente à la métropole de Grenoble depuis la création de ce qui était encore une communauté d'agglomération. L'A48, la RN 75, ainsi que la voie ferrée, traversent le territoire communal, donnant ainsi à la ville de Saint-Égrève une certaine place stratégique.
Quelque peu « coincée » entre la montagne (le massif de la Chartreuse) et les rives de l'Isère, la ville de Saint-Égrève a cependant connu une augmentation assez significative de sa population au cours de ces cinq dernières décennies, son territoire présentant un aspect fortement urbanisé bien qu'agrémentée de nombreux parcs et espaces verts publics. La seule partie non construite et d'ailleurs non constructible de ce territoire se situe en montagne, principalement sur la pente occidentale du Néron, sommet calcaire de la Chartreuse qui domine le nord de l'agglomération grenobloise.
Autrefois rattaché à l'ancienne province royale du Dauphiné, le village de Saint-Égrève est longtemps resté une modeste agglomération de la vallée de l'Isère, avant d'accueillir sur son territoire un établissement de soins pour les soldats des armées de Louis XIV, qui, au fil du temps, se transformera en un important établissement hospitalier psychiatrique desservant une grande partie du territoire départemental.
En 2014, la commune de Saint-Égrève a été récompensée par le label « Ville Internet @@@ »(|???). Elle a également obtenu, en 2018, le niveau « deux fleurs » au concours des villes et villages fleuris.
Ses habitants sont dénommés les Saint-Égrévois.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Un poste de guet datant de l'époque époque gallo-romain et une voie romaine en encorbellement, taillée dans la falaise, ont été découverts sur le Néron, montagne séparant le territoire de la commune de Saint-Égrève avec la commune voisine de Saint-Martin-le-Vinoux. Des séries de fouilles archéologiques dirigées par Hippolyte Müller permettent aux 19ᵉ et 20ᵉ siècles la mise au jour d'une citerne de l'ancienne vigie et des nombreux artéfacts.
Moyen Âge
Vue prise à Saint Egrève, tableau de Jean Achard, vers 1844, Musée de Grenoble
Le quartier de la Monta est le plus ancien de Saint Egrève. Celui-ci se présente comme un secteur légèrement surélevé par rapport à la plaine qui permettait d'échapper aux crues de l'Isère. C'est non loin du torrent que s'est constitué le premier foyer humain qui allait donner naissance à la ville et que fut érigée une église vers le milieu du 11ᵉ siècle dotée par l'évêque de Grenoble de reliques du saint évêque du Puy-en-Velay, Saint Agrève (Sanctus Agrippa),.
C'est au cours de même 11ᵉ siècle que se constitue une petite communauté humaine autour du prieuré Saint-Robert-de-Cornillon qui allait devenir bien plus tard l'actuel Centre hospitalier Alpes-Isère.
Temps modernes
Grenoble et le Dauphiné vers 1638.
Au 17ᵉ siècle, les localités sont identifiées sous les noms de Saint Robert et Saint Grene.
Au 18ᵉ siècle, la paroisse est répertoriée en 1726 sous le nom de « S. Egreve & S. Robert, dans le Dauphiné, diocèse, parlement, intendance et élection de Grenoble », puis en 1764, St. Eygreve, est listé dans l'élection de Grenoble.
Époque contemporaine
Révolution française
Entre 1790 et 1794, Saint-Égrève absorbe l'ancienne commune éphémère de Saint-Robert.
Pendant la période révolutionnaire, qui supprimait volontiers toutes les références religieuses dans les toponymes, la commune fut brièvement appelée Vence, d'après le nom du ruisseau qui la traverse.
La colonie de vacances « Sainte-Jeanne-d'Arc », une des premières de la région, au début du 20ᵉ siècle.
Durant le Consulat, Saint-Égrève est rattaché au canton de Grenoble-Nord, arrondissement de Grenoble. En 1973, ce canton a disparu et Saint-Égrève est devenu le chef-lieu du nouveau canton de Saint-Égrève comprenant sept communes. Puis, en 2015, ce dernier a disparu à son tour, la commune étant désormais rattachée au canton de Grenoble-2.
Les 20ᵉ siècle et 21ᵉ siècle
L'urbanisation de la commune connaît une forte croissance urbaine forte après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Durant les années 1950, les premiers immeubles d'habitat collectif font leur apparition.
Le processus s'accélère durant les années 1960, avec la création des quartiers de Barnave et Prédieu avec leur habitat mixte constitué de petites villas et d'immeubles. Durant Les années 1980 et 1990, de nouveaux quartiers apparaîtront dans les secteurs de Fiancey et de Rochepleine (Karben).
L'incendie du Néron, montagne qui domine le sud-est de Saint-Égrève s'est déroulé du 27 juillet 2003 en fin d'après-midi au 29 août. . Entre le 13 et le 15 août, une trentaine d'habitations sont évacuées face à la progression du feu.
Toponymie
Le lieu se dénommait « Sanctus-Aggripani » au 11ᵉ siècle, issu d'un ecclésiastique.
Selon André Plank, auteur d'un livre sur l'origine des noms de communes du département de l'Isère, le nom de la commune est lié à Saint Aggripanus, évêque du Puy-en-Velay, martyrisé en ce lieu en 655.
Géographie
La vallée de l'Isère entre Voreppe et Grenoble (le territoire de Saint -Égrève est au centre de la photo, au pied du Néron)
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Parc et maison Barnave.
Patrimoine civil
La commune abrite de nombreux bâtiments historiques dont :
la « maison Barnave » du 18ᵉ siècle, où a séjourné Antoine Barnave devenue une bibliothèque municipale de la ville de Saint-Egrève, elle permet de visualiser l'architecture des habitations de la bourgeoisie sous l'ancien régime. Ce bâtiment tient son nom du célèbre avocat et révolutionnaire dauphinois dans les années 1755,. Elle fut achetée par le Père d'Antoine Barnave. Antoine Barnave né à Grenoble en 1761 prit part à la révolution et fut élu député du tiers état dauphinois. Il participera à l'écriture du "serment du Jeu de Paume" éléments majeur de la révolution, serment promettant une non-séparation avant l'élaboration d'une constitution. Il prit aussi part à l'élaboration de la première constitution. Cependant, il se rendit suspect et se compromit par sa correspondance entretenue pendant la fuite de la famille royale à Varenne. Antoine Barnave devint partisan de la Monarchie Constitutionnelle. C'est dans cette maison qui fait aujourd'hui office de bibliothèque qu'Antoine Barnave fut arrêté en août 1792 et emprisonné à Grenoble,. Il fut exécuté l'année qui suivi en 1793 à Paris même année que Louis XVI période de bouleversements politiques et sociaux en France. Quelques années plus tard elle rentrera en possession de Casimir Brenier, un Grenoblois ayant participé à l'industrialisation grenobloise vers 1850, 1860. Jean Balestas, alors maire de Saint-Egrève, qui réhabilite la mémoire d'Antoine Barnave et fait acquérir le bâtiment par la commune. Cette bâtisse de campagne à la toiture dauphinoise, ancienne maison forte. Cette maison, dont le toit est à nouveau modifié au XIX siècle. La maison Barnave possède deux fenêtre à meneaux se trouvant à quelques mètres de la maison. Elles ont été déplacées pendant la démolition de la ferme de Fiancey, montrant ainsi une origine ancienne du bâtiment caractéristique de l'architecture du Moyen Âge.
le château Borel, du XVIIe siècle, qui aujourd'hui abrite la mairie.
la maison forte de Visancourt a été construite à la fin du XVIIe siècle (probablement en 1700), Jean de Beins, ingénieur cartographe des rois Henri IV et Louis XIII, serait décédé dans ce domaine en 1651 (sans doute, dans une bâtisse plus ancienne, mais située au même endroit). Cette maison forte à ensuite appartenu à Madame Jeanne-Anne Dobert.
A partir de 1734, différents propriétaires se succèdent ainsi que différents membres de la famille Bally de Montcara de Bourchenu. En 1774, c'est la famille Grattet du Bouchage qui acquiert la maison forte de Visancourt. Par la suite en 1885, la maison forte est vendue aux enchères, et devient la propriété d'Antoine-Auguste Planche exerçant le métier de notaire à Grenoble. Antoine-Auguste Planche cèdera la maison forte de Visancourt en 1872 à Louis-François Richard. C'est à partir de ce moment qu'elle prendra le nom de maison forte de Visancourt.
Château Borel terrasse et rotonde
En 1903, la famille Borel entre en possession de la maison Forte. La famille Borel et plus précisément Charles Borel sont issus d'une famille de gantiers grenoblois et administrateur des Ciments de la Porte de France. Charles Borel fera détruire une partie de la maison forte de Visancourt pour la reconstruire dans des travaux qui s'achèveront en 1911 pour avoir l'aspect qu'elle possède de nos jours. Pour cela Charles Borel souhaite respecter les goût de la bourgeoisie industrielle de l'époque en construisant à la place de la maison forte une villa moderne et plus actuelle. Il confie alors cette tâche aux architectes grenoblois Morard et Bonnat qui achèveront cette construction en 1911. La maison forte de Visancourt fut transformée en 1911 en une résidence plus moderne par Charles Borel,. Ce chantier mettra en avant des techniques de construction modernes comme le béton armé ou le ciment moulé qui se développeront dans ces années dans la région dauphinoise. Le château possède un décor éclectique emprunté pour l'essentiel aux constructions XVIIIe siècle. La façade principale présente une belle symétrie avec de hautes fenêtres sur deux niveaux. Elle possède aussi en son centre un balcon en fer forgé et avec à sa tête un fronton. La façade sud-ouest du nouveau château moderne est caractérisée par la présence d'une terrasse symétrique et d'un porche d'hémicycle également connu sous le nom de rotonde. À l'intérieur, cinq salles coupent le château au niveau de son rez-de-chaussées, la grande baie illuminant l'escalier central avec un vitrail " Guirlande, fruits, fleurs stylisés " dans le style Art nouveau, créé par Louis Balmet maître verrier grenoblois, réputé qui a travaillé sur le vitrail de l'église Saint-Louis, ainsi que l'église Saint-Joseph à Grenoble . Par la suite Charles Borel fit venir Louis Bardey, peintre Lyonnais qui fit les fresques de la salle de séjour.
En 1937, le château est cédé à la Mairie de Saint-Egrève, le maire Marius Camet l'achète à la veuve Marguerite-Sophie Louis Pellet du défunt Charles Borel. La municipalité décide d'installer la classe à l'intérieur du château qui se trouvait à l'époque au groupe scolaire de la Monta. La mairie s'installe aussi en 1937 au château Borel.
En 1967, le château Borel est utilisé exclusivement en tant que mairie,.
En 1993, les extensions de la mairie sont construites avec des bâtiments plus modernes accolés au château et dans son prolongement par l'architecte Roland Castro.
le monument aux morts :
le pilier du monument aux morts communal, protégé par un grillage, se présente sous la forme d'une colonne quadrangulaire ornée d'un pot-à-feu à son sommet.
le château du Muret dit château Marcieu.
le château de la Tourelle, date de la fin du 17ᵉ siècle.
le château de Rocheplaine, date de la fin du 18ᵉ siècle.
les vieilles maisons dans le bourg.
Patrimoine religieux
Église Saint-Christophe de Saint-Égrève
Église de la Monta
Saint-Égrève possède une vieille église dans le quartier de La Monta, près du cimetière et de l'école primaire publique. D'origine du 11ᵉ siècle, elle a été transformée au cours du 19ᵉ siècle. Seules les stalles, récupérées de l'ancien prieuré Saint-Robert de Cornillon, sont classées au titre des Monuments Historiques.
L'hôpital psychiatrique, successivement ancienne maison de correction, asile d'aliénés appartenant au département après sa vente comme bien national, fut d'abord un prieuré fondé au 11ᵉ siècle par Guigues-le-Gras, seigneur dauphin, possédant également le château du Cornillon, aujourd'hui disparu.
Patrimoine naturel
La commune fait partie du parc naturel régional de Chartreuse et abrite des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) dont :
la ZNIEFF de la montagne du Néron (partiellement) qui abrite une colonie de plantes méridionales répertoriée par les naturalistes grenoblois, les pentes de cette montagne abrite des bois de Chêne pubescent abritant plusieurs plantes sub-méditerranéennes.
la ZNIEFF des rochers de Rocheplaine (entièrement)
la ZNIEFF de la rivière de l'Isère en aval de Meylan (partiellement)
Elle abrite également une zone naturelle sensible, l'Espace naturel sensible de la Roselière du Muscardin correspond à un ancien bras mort, abandonné depuis longtemps par l'Isère, situé dans le quartier urbain de Rochepleine. Une faune et une flore assez diversifiées même si aucune plante protégée n'a été recensée, les boisements humides d'aulnes et de frênes présentent un intérêt patrimonial. On peut également y rencontrer des petits espèces animales, telles que des canards, des grenouilles, des carpes et des libellules,.
Espaces verts
Saint-Égrève, bien que située dans une des plus grandes agglomérations françaises, bénéficie d'un environnement relativement fleuri et boisé; en mars 2017, la ville confirme ce statut en continuant à bénéficier d'une niveau « deux fleurs » au concours des villes et villages fleuris, ce label récompense le fleurissement de la commune au titre de l'année 2016.
Les Parcs publics
La ville compte cinq parcs aménagés et entretenus par les services municipaux, totalisant une superficie cumulée d'environ 62 hectares. Ces parcs et jardins sont, : le jardin sauvage de la Roselière du Muscardin (espace protégé), le parc Barnave, situé près du pôle culturel de la ville, le parc des buttes à l'entrée nord de la commune, le parc de Fiancey (et son lac), au sud de la commune, le parc de Rochepleine dans le quartier homonyme, le parc Marius-Camet, en face de l'hôtel de ville, le parc de la Vence, le long du ruisseau éponyme.
Patrimoine et tradition orales
Aire linguistique francoprovençale
Le territoire de la commune et de son canton se positionne dans la partie septentrionale de l'agglomération grenobloise, dans la zone des patois dauphinois, laquelle appartient au domaine des langues dites franco-provençales ou arpitanes au même titre que les patois savoyards, vaudois, Valdôtains, bressans et foréziens. (voir carte)
L'idée du terme franco-provençal attribuée à cette langue régionale parlée dans la quart de la France du Centre-Est différente du français, dit langue d'oil et de l'occitan, dit langue d'oc est l'œuvre du linguiste et patriote italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 qui en a identifié les caractéristiques.
Personnalités liées à la commune
Jean de Beins (1577 - 1651), ingénieur et géographe militaire français, exerçant pour le compte du roi Henri IV pour le Dauphiné et grand fortificateur de cette province, mort à Saint-Égrève. Jean de Bains est l'auteur et le superviseur des premières cartes précises de la région.
Antoine Barnave (1761 - 1793), homme politique français et célèbre révolutionnaire né à Grenoble. Arrêté le 19 août 1792 dans sa maison familiale de Saint-Égrève, il est incarcéré dans la prison de la citadelle de la Bastille, puis au couvent de Sainte-Marie-d'en-Haut, il est condamné à mort et guillotiné le 29 novembre 1793.
Élise Grappe, née Élise Mounier-Lambert (1911-1996), femme politique PCF, est née dans la commune.
Paule Duport (1927-2017), née Lamirand, députée européenne, y était adjointe au maire de 1983 à 1995.
Jean Pinsello (né en 1953), cycliste, né à Saint-Égrève.
Pierre Ribeaud (né en 1955), homme politique, ancien député PS de la Cinquième circonscription de l'Isère, tête de liste PS à Saint-Égrève lors des municipales et conseiller général du canton de Saint-Égrève.
Catherine Kamowski (née en 1958), femme politique française, députée de la Cinquième circonscription de l'Isère, maire de Saint-Égrève de 2002 à 2016, elle est encore membre du conseil municipal de la commune en 2018.
Mélissa Theuriau (née en 1978), journaliste et présentatrice d'émissions de télévision. Originaire d'Échirolles, elle a passé une partie de son enfance à Saint-Égrève.
Vincent Clerc (né en 1981), joueur de rugby de Toulouse et de l'équipe de France. Il a commencé le rugby au collège Barnave et poursuit sa formation au FC Grenoble en minimes.
Rafik Djebbour (né en 1984), joueur de football international algérien évoluant en Grèce ayant grandi à Rochepleine, un quartier de Saint-Égrève.
Jérémy Pied (né en 1989), joueur de foot à l'OGC Nice, formé à l'Olympique Lyonnais, a commencé le foot à l'USSE (Union Sportive de Saint-Égrève).
Le révolutionnaire Joseph Sobrier et le peintre Johan Barthold Jongkind, précurseur majeur de l'impressionnisme, sont morts à l'asile d'aliénés de Saint-Égrève, respectivement en 1854 et 1891. L'artiste franco-américaine et établi à New-York, muse de Salvador Dalí, puis l'égérie de Andy Warhol Ultra Violet (1935-2014) est inhumée dans le cimetière de Saint-Égrève.