Saint-Georges-de-Commiers est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Ancienne paroisse rattachée à l'ancienne province du Dauphiné,e village est situé aux confins du Trièves et du plateau de la Matheysine et ses habitants sont dénommés les Saint-Georgeois.
Histoire
Le pays des Commiers (première corniche du Drac, entre Vif et La Motte-d'Aveillans), qui a pu constituer un comté indépendant au Moyen-Âge, fait partie de l'ancienne province du Dauphiné. Possession de la famille Alleman, l'une des principales familles féodales du Grésivaudan, son passé médiéval est encore marqué aujourd'hui par les deux églises romanes de Saint-Georges et du hameau de Saint-Pierre, ainsi que par la maison forte de Saint-Georges, remontant au XIIe siècle et flanquée d'une haute tour ronde au XIVe.
L'importance de l'implantation, dans cette région de la corniche du Drac, de la famille Alleman et de son rameau de Commiers, ainsi que celle des Aynard puis Monteynard, un peu plus au sud, est renvoyée par la tradition à la geste d'un groupe de chevaliers sous la conduite d'Isarn, évêque de Grenoble au Xe siècle, pour reprendre ces terres aux Sarrasins. Mais les historiens modernes considèrent ces légendes comme douteuses, les Sarrasins n'ayant sans doute pas entrepris d'implantation durable dans cette région du Graisivaudan.
L'histoire religieuse du pays des Commiers est marquée par la présence du prieuré de Notre-Dame-de-Commiers, établi au début du XIIe siècle après la donation de plusieurs églises consentie par saint Hugues, évêque de Grenoble, à Lantelme, prévôt d'Oulx. Plusieurs membres de la famille Alleman sont prieurs aux XIIIe et XIVe siècle. Les biens et revenus du prieuré sont finalement remis en 1748, par décision du pape Benoît XIV, à l'évêché de Grenoble.
La seigneurie passe au XVIIe au Connétable de Lesdiguières, puis à son héritier le Maréchal de Villeroy, avant d'être rachetée peu avant la Révolution par la famille Collaud de la Salette, qui édifie un petit manoir entre les deux hameaux de Saint-Pierre et de Saint-Georges.
Erigée en commune en 1790 et rattachée au canton de Vizille, Saint-Georges-de-Commiers conserve sa vocation agricole (polyculture, vignes), mais connaît à partir des années 1880 une petite extension ouvrière due à la présence de la gare, située sur la partie basse de la commune (à l'embranchement du chemin de fer de La Mure, lié à l'activité minière des Houillères du Dauphiné : exploitation de l'anthracite). La population augmente rapidement depuis la fin du XXe siècle en raison de la proximité de l'agglomération grenobloise.
Le 4 décembre 1995, un lâcher d'eau par EDF est à l'origine de la noyade de sept personnes — six enfants et un adulte accompagnateur — lors d'une sortie scolaire sur les berges du Drac. La classe de CE1 d'une école de Grenoble était venue sur les lieux pour observer les castors dans les gravières de ce qui deviendra la réserve naturelle régionale des Isles du Drac.
Toponymie
Le toponyme de Commiers, qui fait référence à la région située entre la montagne du Conest et le fond de la vallée du Drac, est attesté dès le Haut Moyen Âge : Comario apud Gratianopoiltana au VIIIe siècle, puis Sanctus Georgius Vallis de Comeriis à partir du Moyen Âge central. On trouve aussi Saint-Georges en Graisivaudan au XVe siècle. Commiers pourrait être une altération de cormier, autre nom du sorbier, ou bien venir du latin culmen, le sommet.
Géographie
La commune est située à 20 kilomètre au sud de Grenoble, sur un plateau ensoleillé de la montagne du Conest, formant une terrasse qui domine la rive droite du Drac (limite occidentale de la commune). La commune a une superficie de 1 462 hectare et est située à 286 mètre d'altitude au minimum, et 1370 au maximum. Les alpages de la montagne du Conest (1 710 mètre au sommet de la Peyrouse) font partie de la commune de Saint-Jean-de-Vaux, sur l'autre versant de la montagne. Les sols sont donc principalement couverts de forêts, tandis que le replat (terres du Bajocien), cultivé, porte les deux principaux hameaux de la commune, Saint-Georges-de-Commiers et Saint-Pierre-de-Commiers, reliés par la route (D 529) de Champ-sur-Drac à La Mure.
En contrebas du village de Saint-Georges s'est développée au XIXe siècle l'agglomération de la Gare, à l'embranchement de la ligne de Grenoble à Sisteron avec celle conduisant à La Mure (halte ferroviaire toujours desservie par les TER Grenoble-Gap).
Au premier janvier 2013, la commune comptait 2147 habitants recensés.
Culture et patrimoine
Patrimoine religieux
- L'église Saint-Georges, des 11ᵉ et 12ᵉ siècles, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 20 juillet 1908. C'est une église de style roman primitif qui a conservé son aspect d'origine depuis 1080, date à laquelle l'église est donnée par saint Hugues, évêque de Grenoble, à Lantelme, prévôt d'Oulx, et aux chanoines de ce monastère sis dans la haute vallée de Suse. Les parties les plus anciennes sont la nef couverte d'un berceau en plein cintre et le portail dont l'un des chapiteaux est orné d'un masque humain aux moustaches démesurées, tandis que le clocher et la sacristie sont de la fin du XVIIe siècle. L'enclos enherbé du cimetière primitif demeure tout autour de cette modeste église, le cimetière de Saint-Georges ayant été déplacé plus bas, à mi-chemin des deux agglomérations du vieux village et de la gare, à la fin du XIXe siècle.
- L'église Saint-Pierre, reconstruite et agrandie au XIXe siècle en style néo-roman, a conservé son clocher du XIIe, classé au titre des monuments historiques par arrêté du 18 octobre 1910, et son cimetière.
- L'oratoire de Saint-Pierre : édifice dont l'origine réelle n'est pas connue, mais il est toutefois présent sur les plans de la ville au 20ᵉ siècle. Il semble avoir été érigé en mémoire d'une épidémie grave dont la population aurait été épargnée.
- Une chapelle domestique au manoir des Vialets.
Patrimoine civil
- La maison forte et la tour Saint-Georges sont situés à proximité de l'église Saint-Georges. Erigée au 13ᵉ siècle par un membre de la famille Alleman, elle fut flanquée au 14ᵉ siècle d'une tour, et est aussi connue sous le nom de château de Saint-Georges-de-Commiers. On retrouve sa première mention dans le testament d'Odon Alleman en 1292, ses descendants en rendent hommage au Dauphin en 1376 - lequel possède alors la moitié de la juridiction du mandement de Saint-Georges, regroupant les trois paroisses du Commiers.
- Le manoir des Vialets, entre les villages de Saint-Georges et de Saint-Pierre, est situé dans un beau parc aux cèdres centenaires. C'est une vaste demeure dauphinoise allongée flanquée d'une tour carrée, édifiée par la famille Collaud de la Salette au XVIIIe siècle et toujours dans sa descendance (famille Masimbert).
Patrimoine naturel
- Réserve naturelle régionale des Isles du Drac
Personnalités liées à la commune
- Joseph-Claude-Louis Colaud de La Salcette (1758-1832), élu au Conseil législatif sous le Premier Empire
- Louis de Ventavon est un homme politique français né à Jarjayes (Hautes-Alpes) le 25 août 1806 et décédé à Saint-Georges-de-Commiers (Isère) le 12 août 1879.
Héraldique
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Saint-Georges-de-Commiers possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles.
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