Saint-Jean-de-Côle est une commune française située dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine.
Elle fait partie de l'association « Les Plus Beaux Villages de France ».
Histoire
L'histoire de Saint Jean de Côle se confond avec celle du prieuré construit au 11ᵉ siècle et celle du château de la Marthonie, qui fut édifié à la suite, en 1083, par Raynaud de Thiviers, évêque de Périgueux, sur les bords de la Côle, au carrefour des voies menant de Nontron à Thiviers ou à Brantôme. Construit en premier, protégé un peu plus tard par le château de la Marthonie, le prieuré abritait initialement seize chanoines réguliers suivant la règle de saint Augustin. Il rayonna rapidement sur toute la région et moins d'un siècle après sa création, ses possessions s'étendent jusqu'à Limoges et Périgueux, tandis qu'un village prospère naît et se développe autour du prieuré.
Au 13ᵉ siècle, Saint-Jean de Côle était l'une des vingt-sept paroisses dépendant de l'archiprêtré de Condat dont le siège se situait à Champagnac.
En 1394, les Anglais ravagent et incendient le château, ainsi que le prieuré, dont les terres sont dévastées et les chanoines dispersés. Fortifiant le village pour se préserver des attaques, les Anglais s'installent jusqu'en 1404. En 1436, le Pape Eugène IV encourage la reconstruction du prieuré, mais un siècle plus tard, durant les guerres de religion, de nombreuses troupes de passage dévastent à nouveau le village et les protestants dispersent les biens des religieux. En 1669, l'évêque de Périgueux exige la réalisation des travaux de réparation et contraint les religieux à adopter la règle des Génovéfains.
Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, le village est identifié sous le nom de Saint Jean de Colle.
À la Révolution, les chanoines disparaissent ; les bâtiments sont vendus, les livres et les manuscrits sont brûlés. Le village de Saint-Jean-de-Côle connut une nouvelle prospérité au cours du 19ᵉ siècle, avec la construction puis la mise en service de la voie ferrée Angoulême - Brive, qui passait par Nontron, Saint-Jean-de-Côle et Thiviers. La commune compta alors jusqu'à 800 habitants.
Toponymie
La commune tire son nom de saint Jean-Baptiste et de la Côle, la rivière qui l'arrose.
En occitan, la commune porte le nom de Sent Joan de Còla.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église Saint-Jean-Baptiste, ancienne église prieurale, 12ᵉ siècle, classée monument historique depuis 1862 : seuls le chœur et le transept dont la coupole a disparu ont survécu aux différents conflits. Les absidioles présentent de très beaux chapiteaux historiés. L'église est précédée d'une petite halle ou caquettoire.
- L'ancien prieuré, 15ᵉ au 17ᵉ siècle, classé monument historique en 2003 : le cloître de style gothique a été conservé en partie ; il fut surélevé d'une galerie de style Renaissance. Le prieuré se visite uniquement lors des Journées du Patrimoine.
- Le vieux pont, 12ᵉ siècle, classé monument historique en 1925.
- Le château de la Marthonie (ou de la Marthonye), 14ᵉ siècle, 15ᵉ siècle, 16ᵉ siècle et 18ᵉ siècle, classé monument historique en 1943, visitable.
- Les maisons à colombages de la rue du Fond du bourg, reconstruites au 14ᵉ siècle.
- La voie verte, 17 kilomètres de randonnée sur l'ancien tracé du chemin de fer de Thiviers à Saint-Pardoux-la-Rivière.
Patrimoine naturel
Au nord-est, en amont de l'ancienne voie de chemin de fer désaffectée, les vallées de la Côle et de son affluent la Queue d'âne forment une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1,.
L'ensemble du village de Saint-Jean-de-Côle est constitué de deux sites inscrits,,.
Personnalités liées à la commune
- Pierre Mondot de La Marthonie (1466-1517), premier président au parlement de Bordeaux (1499-1515), premier président du Parlement de Paris (1515-1517).
- Raymond de La Marthonie (1581-1627), ecclésiastique, fut prieur de la collégiale de Saint-Jean-de-Côle.