Saint-Julien-de-la-Nef est une commune française située dans l'ouest du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Hérault et, marginalement, par la Vis. Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (les « gorges de la Vis et de la Virenque » et les « gorges de Rieutord, Fage et Cagnasse ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEF).
Saint-Julien-de-la-Nef est une commune rurale qui compte 144 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 337 habitants en 1856.
Histoire
La première mention de Saint-Julien-de-la-Nef remonte à 1248, dans le cartulaire de Notre-Dame-du-Bonheur. Cette commune fait partie de la zone minière d'Hierle aux 12ᵉ et 13ᵉ siècles. Au 19ᵉ siècle on y extrait le fer, et deux filatures de soie s'implantent
Saint-Julien-de-la-Nef tire son nom de son histoire : située sur l'ancien tracé romain de la voie domitienne reliant la Provincia à la Narbonnaise, son territoire était marqué de tours ou châteaux verrouillant l'accès, surveillant la circulation des gens et biens au long de la vallée de l'Hérault et de ses affluents, l'Arre, la Vis, l'Arboux et le Rieutord, jusqu'aux plaines nîmoises.
Il s'agit du château de Bez sur l'Arre, de celui de Mandagout sur l'Arboux, du Rey au confluent de l'Arboux et de l'Arre, de celui de Saint-Laurent-le-minier sur la Vis, le castellas d'Adhemar des barris dominant le Rieutord et par sa tour du Mercou l'Hérault; jusqu'au château de Saint-Julien, clef de la route finale vers Ganges.
Le seigneur du lieu ayant pris le nom de sa paroisse, Saint-Julien, il fut fait marquis pour avoir assuré le passage du cortège royal, alors appelé « nef royale », avec sécurité au long de tous ces châteaux pour l'embarquement à Aigues-Mortes de Louis IX (Saint Louis) pour les croisades; puis pour le retour par la même route de son épouse Marguerite de Provence qui l'avait accompagné.
Ainsi Saint-Julien-de-la-Nef (royale) pourrait être un explication possible du blason communal.
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Mont-Julien.
St Julien est parfois orthographié dans les registres St Jullien.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Le château du Mercou. Le site est celui d'un latifundium (ferme gallo-romaine) du 2ᵉ/3ᵉ siècle sur laquelle aurait été placé un oratoire dédié au dieu Mercure, celui des voleurs, des marchands et des voyageurs circulant sur la voie Domitienne. La toponymie en a conservé le nom de mercou. Son occupation semble ininterrompue et une première tour de guet est construite par Adhemar des Barris (des premiers seigneurs de Sumène) au 9ᵉ siècle pour dominer l'Hérault, abandonnée par la construction au 12ᵉ siècle de la première tour du château, à la fois logis seigneurial, place forte et de protection paysanne. À ce premier donjon est adjoint un corps de logis et de garde avec tour ronde au 14ᵉ, puis des extensions de résidences, interrompues par la Révolution. Le château est passé par succession dans plusieurs familles, jusqu'aux d'Assas, au 17ᵉ siècle, dont l'un des fils – Louis d'Assas du Mercou – fut tué à la bataille de Kloster Kampen en 1760.
- Le château de Saint-Julien. Situé en aval du pont, il possède une assise constituée de caves voûtées ainsi que d'une tour carrée qui pourraient dater du 14ᵉ siècle. Le corps de logis principal est percé de larges fenêtres donnant sur une terrasse surélevée dominant le parc aménagé par la famille de Calvière au 19ᵉ siècle. Le château est resté aux Saint-Julien jusqu'au 19ᵉ siècle puis est passé aux Calvière et à leurs héritiers avant de devenir une résidence pour colonies de vacances (« Tourisme & Travail ») puis, un temps, l'auberge du « Château d'Isis », quartier général de la Ligue du Midi.
- Cascade d'Aigues-Folles (visible depuis la route qui mène au Vigan). Site naturel remarquable ; après d'importants épisodes pluvieux une cascade d'environ 30 mètres surgit du plateau.
- Le vieux pont. Ouvrage d'art du 15ᵉ siècle qui enjambe le fleuve Hérault.
- Hameau du Figaret. Pittoresque ensemble de constructions des 17ᵉ, 18ᵉ et 19ᵉ siècles. Un maître verrier y était établi au 18ᵉ siècle.