Saint-Laurent-le-Minier est une commune française située dans le département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Vis, la Crenze et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (les « gorges de la Vis et de la Virenque » et les « gorges de la Vis et cirque de Navacelles ») et cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : le château, inscrit en 1988.
Histoire
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Preslemont.
Les mines, et leurs séquelles de pollution
Le secteur de Saint-Laurent-le-Minier a fait l'objet d'une exploitation des métaux dès l'âge du bronze. Sous l'Ancien Régime, la paroisse s'appelait Saint Laurent d'Hierle.
La commune présente de nombreux sites d'anciennes exploitations datant pour la plupart d'avant l'invention de la poudre, sur la mine de plomb de La Maline en Gard. Plusieurs de ces sites ont été fouillés et ont donné lieu à des publications scientifiques. Plus près de nous, deux exploitations modernes ont été poursuivies à la fin du 19ᵉ siècle et dans le courant du 20ᵉ siècle par des compagnies renommées, Vieille Montagne et Pennaroya. On y a exploité la sphalérite (blende) et la galène, pour en tirer le zinc et le plomb. Le gisement des Malines a été le plus tardivement exploité. La mine couvre une surface de 3 km par 2,5 km et les travaux représentent environ 300 km de galerie. L'exploitation y a cessé en 1991. Le ralentissement de l'exploitation minière, puis la fermeture du site ont induit une forte baisse démographique.
La pollution par le plomb et le zinc, séquelle de l'exploitation minière affecte très inégalement les divers lieux que la compagnie minière a occupés. Des études mettent en évidence la contamination, principalement de la vallée de la Vis, entre la cascade et le pont de Mange Châtaigne, ainsi que certains lieux habités, en particulier La Meuse et La Papeterie. Le centre bourg et les lieux environnants n'apparaissent pas réellement affectés. Le reste du territoire n'est pas affecté. Le fond géochimique naturel local est, partout, assez fortement marqué par divers métaux lourds et métalloïdes ; notamment en surface, sans toutefois dépasser les taux considérés comme dangereux pour les populations humaines.
Des cas de plombémie très élevée sans toutefois présenter les symptômes du saturnisme, chez des enfants, ont néanmoins été dépistés (4 % de la population dépistée) lors d'une évaluation indépendante. Ceci a « conduit à une première série de mesures de gestion environnementale et sanitaire mises en œuvre également de manière indépendante. Il s'agissait d'interdictions lourdes, tant pour l'intérêt communal que particulier, demandant une analyse de la pertinence du maintien de ces mesures et une réflexion sur le suivi sanitaire des populations ». Il s'est ensuivi un appel à des expertises environnementale et sanitaire pour affiner l'évaluation et la gestion du risque sanitaire, insistant sur la compréhension des expositions et l'adaptation des mesures visant à les réduire.
Un site pilote a été mis en œuvre sur la commune pour intégrer les mesures de gestion environnementale et d'accompagnement sanitaire des populations dans le processus de gestion locale des sites et sols pollués.
La Papeterie
Sous l'Ancien Régime, la célébrité du village tient à la présence d'une importante papeterie créée par M. de Bonnail, qui vendait sa production dans tout le Languedoc et même au-delà du Rhône en Provence (notamment lors de la foire de Beaucaire). Cette papeterie était implantée en rive droite de la Vis, dont elle utilisait l'eau et la force motrice. La Papeterie a, ensuite, été investie par l'activité minière. Une unité de flottation y a été exploitée pendant plusieurs décennies. Elle a, enfin, été affectée à l'habitation à partir des années 1980. C'est, aujourd'hui, le hameau le plus important sur la commune.
Géographie
La commune est située sur un territoire marqué par la Vis et par ses affluents, le Braun, le ruisseau de Maudesse, la Crenze et le Naduel. Ces deux derniers traversent le village. Son territoire est au contact du massif cévenol ancien, à la terre acide, sombre, où domine le schiste, et des formations calcaires. Sur le schiste, on trouve une châtaigneraie où domine le taillis. Le calcaire accueille chêne vert et chêne blanc. Ces deux types de sol permettent une lente colonisation par le cèdre de l'Atlas. Le climat est à dominante méditerranéenne avec des influences montagnardes marquées. La Vis forme une large cascade dont le site a été inscrit. Un pont de pierre des 15ᵉ et 16ᵉ siècles enjambe la rivière immédiatement en aval de la cascade. Un pont canal, en rive gauche, alimente les jardins du château de Saint-Laurent-Le-Minier. Celui-ci, majoritairement du 17ᵉ siècle et partiellement inscrit, complète le site enchâssé au fond de la gorge. Une palmeraie s'est développée sur la rive gauche de la Vis, au pied des jardins à la française du château.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Le château de Saint-Laurent-Le-Minier du 17ᵉ siècle, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1988, l'église du 17ᵉ siècle restaurée, le temple et la grotte fortifiée des Camisards avec mobilier du paléolithique supérieur. Site inscrit de la vallée de la Vis et du pic d'Anjeau.
- Église Saint-Laurent de Saint-Laurent-le-Minier.
- Temple protestant de Saint-Laurent-le-Minier.