Saint-Lumine-de-Coutais est une commune de l'Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire.
Ses habitants s'appellent les Luminois et les Luminoises.
Saint-Lumine-de-Coutais comptait 2 058 habitants au recensement de 2014.
Géographie
La commune de Saint-Lumine-de-Coutais fait partie de la Bretagne historique, dans le pays traditionnel du pays de Retz et dans le pays historique du Pays nantais.
Elle est située au sud-ouest du lac de Grand-Lieu, auquel le bourg est relié par un canal, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Nantes et 6 kilomètre à l'ouest de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Les communes limitrophes sont Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et Machecoul-Saint-Même.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sancti Liminii en 1119, Cotex en 1150, Sanctus Leobinius en 1287, Coustays en 1409, Courtaye au Dix-huitième siècle.
Le nom de Saint-Lumine-de-Coutais vient de Saint Lumine, c'est-à-dire Lubin de Chartres (ou Lupin, Léobin), l'un des évangélisateurs du pays de Retz. « Coutais » viendrait du latin castris : « château », en référence à la présence d'un camp militaire en ces lieux, bien que certains étymologistes y ont décelé le mot latin costa : « coteau », « côte », ou encore du breton couët : « bois ».
En breton, elle a été dénommée à la fin du vingtième siècle Sant-Leven-Ar-C'hoad par l'Office de la Langue Bretonne, nom sans aucune valeur historique.
Histoire
Cette ville est une ancienne cité gallo-romaine. Une allée de buis, bimillénaire, est le seul vestige de cette époque. Bien que proche, le lac de Grand-lieu est difficilement accessible. Ainsi, au Moyen Âge, un canal (« La Douve du Grand Port »), a pu remédier à ce problème, la côte ouest du lac étant encombrée de levis (îlots flottants de végétation se déplaçant suivant le vent).
En 1424, le duc Jean V cède à son frère, Richard de Bretagne, les pêcheries de Saint-Lumine-de-Coutais.
Premier édifice religieux de la paroisse, la chapelle Notre-Dame du Châtellier (16ᵉ siècle) abrite aujourd'hui un musée d'art sacré, regroupant une collection d'objets antérieurs à la Révolution.
Pendant la guerre de Vendée, Saint-Lumine-de-Coutais, eut à subir la répression républicaine. À la sortie du bourg, un moulin transformé en mémorial garde les noms des 272 habitants victimes de la Révolution.
Fête du Cheval Mallet
Une fête folklorique locale d'origine médiévale portant le nom de « jeu du cheval Mallet » (ou cheval Merlet, cheval Merlette) fut organisée dans la paroisse de la commune pendant fort longtemps.
Cette fête est attestée dès 1644 où elle était mise en scène par neuf personnes, plus le sergent de la juridiction. Elle est mentionnée une nouvelle fois en 1678 avec huit acteurs, puis en 1723 avec sept,.
La fête était censée être liée à la nécessité de « rendre aveu à sa Majesté pour les marais et communs qu'il possède dans la paroisse ».
Elle est ensuite mentionnée régulièrement tout au long du 18ᵉ siècle. L'Église eut une réaction très violente à l'égard de cette tradition en raison d'une chanson annuelle où étaient détaillés tous les faits honteux liés aux habitants de la commune, et les textes témoignent de profonds désaccords entre l'autorité religieuse et politique. L'archidiacre Binet, qui visita la paroisse du village le 2 juillet 1683, accusa la fête du cheval Mallet de causer des impiétés, désordres, ivrogneries et médisances, et menaça de refuser les sacrements à ceux qui participaient à cette tradition. Malgré les foudres des ecclésiastiques, la fête du cheval Mallet continua à être organisée, comme le constata le recteur Chevalier en 1768.
Le district de Machecoul interdit la fête du cheval Mallet le 25 mai 1791. Les habitants l'organisèrent pour la Pentecôte de cette année-là comme toutes les autres, et en représailles, le 11 juin 1791, « les vêtements, ustensiles et instruments servant à l'exercice du jeu connu en la dite paroisse sous le nom de Cheval Mallet ou Merlet » furent saisis, au prix de nombreuses protestations. Une autre source indique qu'« au début de 1793, un détachement de force armée se rendit à Saint-Lumine et y enleva le Cheval Mallet ».
Le 30 juin 1806, une notice sur la cérémonie du cheval Mallet fut lue à l'académie celtique par Monsieur Thomas de Saint Mars, qui en détailla le déroulement, notamment l'utilisation d'un chêne érigé en mât, d'un bâton fleuri, et d'un chevalet, ou chibalet. En 1846, Alfred de Nore a également décrit le déroulement de la fête du cheval Mallet en détail.
Certains habitants de la commune cherchent à faire revivre cette ancienne coutume depuis 1988.
Il s'agissait apparemment un jeu annuel (« mistère »), lié à un ancien droit seigneurial féodal dont l'origine est toujours inconnue, on sait simplement qu'elle demandait de nombreux préparatifs et nécessitait neuf acteurs. L'origine de la fête pourrait ainsi être beaucoup plus ancienne que le Moyen Âge, et liée au culte des druides comme semblent le prouver l'utilisation d'un chêne, du cheval et de baguettes fleuries. La cérémonie du cheval Mallet fut unique dans le canton.
La fête aurait eu plusieurs fonctions, entre autres celle de rituel du carnaval (où l'hiver était symboliquement tué), de catharsis, ou de célébration du renouveau de la nature, comme le prouve l'utilisation d'un bâton fleuri. Yann Brekilien mentionne une « danse du cheval Mallet » qui était un véritable ballet liturgique en l'honneur du printemps dans le pays nantais.
Héraldique
|
Blasonnement :
De gueules à Saint Léobin évêque debout nimbé d'or bénissant, posé sur une terrasse de sinople, accosté de deux grappes de raisin feuillées d'or, au chef d'argent chargé de trois canes passantes de sable.
Commentaires : L'évêque Saint Lėobin est le patron de la paroisse ; les raisins évoquent la vigne ; les cannettes rappellent les oies élevées sur les marais de Grand-Lieu. Blason conçu par l'abbé Boutin en 1945, enregistré le 19 juillet 1972.
|
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
|
Identité
|
Étiquette
|
Qualité
|
????
|
????
|
Abbé François Chevalier
|
|
|
1798
|
26 février 1809
|
Étienne Loiseleur
|
|
|
3 mars 1809
|
25 août 1832
|
François Amailland
|
|
|
26 août 1832
|
31 août 1843
|
Pierre Pinsonneau
|
|
|
1 septembre 1843
|
26 novembre 1846
|
Louis Clavier
|
|
|
27 novembre 1846
|
31 décembre 1851
|
Louis Jahan
|
|
|
1 janvier 1852
|
16 mars 1852
|
Pierre Pinsonneau
|
|
|
17 mars 1852
|
12 septembre 1852
|
Joseph Beillevaire
|
|
|
13 septembre 1852
|
4 avril 1857
|
Pierre Pinsonneau
|
|
|
5 avril 1857
|
10 août 1869
|
Pierre Bruneau
|
|
|
11 août 1869
|
28 octobre 1876
|
Félix Platel dit Ignotus
|
|
|
29 octobre 1876
|
5 janvier 1878
|
Pierre Giraudeau
|
|
|
6 janvier 1878
|
31 août 1878
|
Pierre Gallais
|
|
|
1 septembre 1878
|
12 novembre 1893
|
Alexandre Beillevaire
|
|
|
12 novembre 1893
|
9 décembre 1919
|
Joseph Biron
|
|
|
10 décembre 1919
|
16 mai 1925
|
Auguste Perrochaud
|
|
|
17 mai 1925
|
18 mai 1935
|
Auguste Toublanc
|
|
|
19 mai 1935
|
19 mai 1945
|
François Lebreton
|
|
|
20 mai 1945
|
18 octobre 1947
|
Paul Perrochaud
|
|
|
19 octobre 1947
|
28 mars 1959
|
Gabriel Bonnet
|
|
|
29 mars 1959
|
13 mars 1971
|
Alfred Guillet
|
|
|
14 mars 1971
|
11 mars 1989
|
Jean Baudouin
|
|
|
12 mars 1989
|
28 mars 2014
|
Yannick Rabillé
|
MoDem
|
enseignant
|
29 mars 2014
|
En cours
|
Bernard Coudriau
|
UDI
|
agent SNCF
|
Les données manquantes sont à compléter.
|
Démographie
Selon le classement établi par l'Insee, Saint-Lumine-de-Coutais fait partie de l'aire urbaine et de la zone d'emploi de Nantes et du bassin de vie de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Elle n'est intégrée dans aucune unité urbaine. Toujours selon l'Insee, en 2010, la répartition de la population sur le territoire de la commune était considérée comme « peu dense » : 100 % des habitants résidaient dans des zones « peu denses » .
Évolution démographique
Les données concernant 1793 sont perdues.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004.
En 2017, la commune comptait 2 162 habitants, en augmentation de 9,8 % par rapport à 2012 (Loire-Atlantique : +6,21 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Évolution de la population [ modifier ]
1800
|
1806
|
1821
|
1831
|
1836
|
1841
|
1846
|
1851
|
1856
|
864
|
1 049
|
1 062
|
1 293
|
1 177
|
1 154
|
1 240
|
1 233
|
1 233
|
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1861
|
1866
|
1872
|
1876
|
1881
|
1886
|
1891
|
1896
|
1901
|
1 297
|
1 366
|
1 324
|
1 304
|
1 249
|
1 270
|
1 278
|
1 282
|
1 357
|
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1906
|
1911
|
1921
|
1926
|
1931
|
1936
|
1946
|
1954
|
1962
|
1 352
|
1 301
|
1 102
|
1 092
|
1 027
|
1 011
|
952
|
913
|
932
|
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1968
|
1975
|
1982
|
1990
|
1999
|
2004
|
2009
|
2014
|
2017
|
954
|
1 015
|
1 080
|
1 175
|
1 333
|
1 689
|
1 850
|
2 058
|
2 162
|
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999 puis Insee à partir de 2006.)
Histogramme de l'évolution démographique
Pyramide des âges
Les données suivantes concernent l'année 2013. La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (14,9 %) est en effet inférieur au taux national (22,6 %) et au taux départemental (22,5 %),,. Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (51,9 % contre 48,4 % au niveau national et 48,7 % au niveau départemental),,.
Pyramide des âges à Saint-Lumine-de-Coutais en 2013 en pourcentage
Hommes
|
Classe d'âge
|
Femmes
|
0,1
|
90 ans ou +
|
0,3
|
2,6
|
75 à 89 ans
|
5,3
|
10,9
|
60 à 74 ans
|
10,8
|
19,7
|
45 à 59 ans
|
18,5
|
23,2
|
30 à 44 ans
|
24,7
|
18,3
|
15 à 29 ans
|
16,8
|
25,2
|
0 à 14 ans
|
23,7
|
Pyramide des âges de la Loire-Atlantique en 2013 en pourcentage
Hommes
|
Classe d'âge
|
Femmes
|
0,4
|
90 ans ou +
|
1,3
|
5,8
|
75 à 89 ans
|
9,1
|
13,5
|
60 à 74 ans
|
14,6
|
19,6
|
45 à 59 ans
|
19,2
|
20,8
|
30 à 44 ans
|
19,6
|
19,4
|
15 à 29 ans
|
17,7
|
20,5
|
0 à 14 ans
|
18,5
|
Autres éléments
Structure de la population
- Hommes : 50,3 %
- Femmes : 49,7 %
Chiffres clé (2004)
- Rang national (population) : 6579e
- Population active totale : 649
- Taux de chômage : 6,5 %
- Revenus moyens par ménage : 12 864 euro/an
Associations
Sport
- ARL Association Raquettes Luminoises
- Atlantique Boxe Academy
- Entente Luminoise de Fléchette
- ESL Basket : Étoile Sportive du Lac Basket Ball
- ESL Football : Étoile Sportive du Lac Footbal
- ESL Handball : Étoile Sportive du Lac Handball
- HP Sport
- Les illuminés 44 VTT
- Moto Club : Les anonymes d'Herbauges
Loisirs
- ACCA : Association Communale de Chasse Agréée
- Association PayZ'Anes
- Association Pétanque, Palets Luminoise
- Le Comité des Fêtes
- Les amis du Lac
- Loisirs des Marais
Art et Culture
- C-nema Production
- Le PotAMots (Bibliothèque)
Éducation et enfance
- APE « Le jardin de Bellevue »
- APEL école Sainte Marie
- Jeunesse Ludyc
Santé, Social et Solidaire
- Comité FNACA
- EFS : Don du sang
- Grand-Lieu/Nokoué
- Les enfants du Badiar
- Ligue contre le cancer
Lieux et monuments
-
L'église Saint-Léobin (1888-1901). Le clocher n'est édifié qu'en 1901 ;
-
La chapelle Notre-Dame-du-Châtellier (16ᵉ siècle), édifiée à l'emplacement d'un ancien camp romain. La chapelle est citée pour la première fois dans un acte daté du 9 juillet 1406 sous le vocable de « capellania beate Marie du Châtellier ». L'édifice a été remanié plusieurs fois et a servi longtemps comme église paroissiale. Le maître-autel, en bois polychrome, date du 19ᵉ siècle. La statue de Saint-Jean-Baptiste, en bois polychrome, date du 17ᵉ siècle. La statue de Notre-Dame-du-Châtellier, en bois polychrome, date du 18ᵉ siècle. La statue de Sainte-Marguerite, en bois polychrome, date du 19ᵉ siècle ;
-
Le prieuré de Saint-Symphorien (1434). Il semble que la paroisse de Saint-Lumine-de-Coutais ait été sous l'influence des moines de Saint-Philbert et des moines de l'abbaye de Villeneuve qui fondent un prieuré ;
-
Le presbytère (18ᵉ siècle), situé au numéro 19 rue de Verdun. On y trouve un four du 18ᵉ siècle ;
-
Le moulin à vent de l'Ebaupin (19ᵉ siècle) ;
-
Le moulin du mémorial des guerres de Vendée (17ᵉ siècle), situé route de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Cliquez sur une vignette pour l'agrandir.
Personnalités liées à la commune
- L'abbé François Chevalier ou Chevallier (26 février 1733, Héric - 24 juin 1813, Saint-Lumine-de-Coutais), religieux et homme politique français. Curé à Saint-Lumine-de-Coutais depuis le 15 juin 1764, il est député du clergé aux états généraux de 1789.
- Félix Platel (1832-1888) dit Ignotus, né et mort à Saint-Lumine de Coutais, maire de la commune et conseiller général du canton de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, journaliste et homme de lettres.