Saint-Martin-le-Bouillant est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 333 habitants.
Toponymie
Le nom primitif est Saint Martin le Gast.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sancti Martini de Guasto entre 1172 et 1182, Saint Martin les Bouillant en 1793, Saint-Martin-le-Bouillant en 1801.
La paroisse est dédiée à Martin de Tours.
Le terme « bouillant » apparaît vers 1200, d'origine toponymique incertaine. Bouillant est un patronyme.
Le gentilé est Saint-Martinais.
Géographie
La commune est au nord-est de l'Avranchin, aux confins du Bocage virois et du pays saint-lois. Son bourg est à 8 kilomètre au nord de Brécey, à 9 kilomètre au sud de Villedieu-les-Poêles, à 11 kilomètre au nord-ouest de Saint-Pois et à 23 kilomètre au nord-est d'Avranches.
Saint-Martin-le-Bouillant est en retrait des principaux axes routiers régionaux, notamment de la route départementale numéro 999 (ancienne route nationale 799) qui passe par Chérencé-le-Héron à l'ouest, reliant Saint-Lô au nord à Brécey et Saint-Hilaire-du-Harcouët au sud. Le nord du territoire est traversé par la D 81 joignant la D 33 — venant de Coulouvray-Boisbenâtre à l'est — à la D 999. Du bourg, on y accède par la D 209 qui se prolonge vers Saint-Laurent-de-Cuves au sud-est. Elle croise à l'est du territoire la D 233 qui permet de rejoindre Brécey au sud et, rejoignant la D 33 au même carrefour que la D 81, conduit à La Chapelle-Cécelin au nord. L'accès à l'A84 est à Fleury (échangeur 37) et à La Colombe (échangeur 38) à 11 kilomètre au nord.
Saint-Martin-le-Bouillant est dans le bassin de la Sée. La D 233 matérialise une ligne de partage des eaux entre deux de ses affluents. La partie occidentale, la plus étendue, est dans le bassin du Bieu (ou Anguille) qui délimite le territoire à l'ouest. L'est du territoire communal est dans le bassin du ruisseau de Saint-Laurent par son affluent le ruisseau de la Chaussée qui marque la limite orientale. Les eaux communales sont principalement drainées par trois affluents de rive gauche du Bieu dont le ruisseau de la Gairie, au sud.
Le point culminant (252 mètre) se situe à l'est, sur la D 233, près du lieu-dit Longuet. Le point le plus bas (90 mètre) correspond à la sortie du Bieu (ou Anguille) du territoire, au sud-ouest. La commune est bocagère.
Communes limitrophes de Saint-Martin-le-Bouillant
Chérencé-le-Héron
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La Chapelle-Cécelin, Boisyvon
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Coulouvray-Boisbenâtre
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Saint-Jean-du-Corail-des-Bois
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Coulouvray-Boisbenâtre
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Saint-Nicolas-des-Bois, Les Loges-sur-Brécey
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Les Loges-sur-Brécey
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Saint-Laurent-de-Cuves
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Lieux et monuments
Église Saint-Martin
Construite dans le dernier quart du 18ᵉ siècle, l'église se situe au sein d'un cimetière clos de murs, à quelques pas de la mairie. Elle fut donné par Guillaume de Ducey (12ᵉ siècle) à l'abbaye de Savigny.
Description
L'édifice présente un plan simple en croix latine et se trouve pourvu en façade d'un clocher-porche de section carrée. Ce clocher comporte trois niveaux marqués, en élévation extérieure, par un bandeau plat, avec, au rez-de-chaussée et en façade principale, une ouverture en arc surbaissé, dépourvue de tout élément de décor, qui donne accès à l'église. Cette porte est surmontée, au premier niveau, d'un oculus central. Le deuxième niveau est aveugle, le troisième étant quant à lui percé sur chaque face d'une baie pourvue d' un abat-sons. Le clocher-porche est coiffé d'un dôme à impériale, rehaussé d'un lanternon que surmonte une croix agrémentée d'une girouette.
Le corps principal de l'église est composé d'un vaisseau central, rythmé en cinq travées, avec voûte en berceau lambrissé. Les transepts sont courts et le chevet, plat. Les toits, en bâtière, sont couverts d'ardoise.
Décor intérieur
Dans le chœur de l'église, un emmarchement conduit au maître-autel : il se dresse devant le retable en bois de la fin du 18ᵉ siècle qui se trouve au chevet de l'édifice. Ce retable, qui a perdu le tableau qui ornait son panneau central, comporte deux niches qui surmontent les portes latérales menant à la sacristie. L'entablement du retable, sommé de deux pots à feu à ses extrémités, supporte en son milieu deux anges adorateurs agenouillés de part et d'autre du fronton cintré que surmonte une gloire rayonnante avec, en son centre, les cœurs associés de Jésus et de Marie. L'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 29 juillet 1991.
Dans les niches du retable figurent, à gauche, le saint patron de l'église, saint Martin, représenté en évêque et à droite, le patron secondaire, saint Jacques, représenté en pèlerin. Ces deux statues de plâtre, du 19ᵉ siècle, sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 23 avril 1986.
La nef est garnie d'une bancellerie du 19ᵉ siècle soigneusement entretenue et d'une chaire à prêcher du dernier quart du 18ᵉ siècle dont l'abat-voix est orné d'une colombe du Saint-Esprit. Le long des murs du chœur se trouvent alignées, de part et d'autre, la stalle curiale, la stalle vicariale et les dix-huit stalles qui leur font suite. L'ensemble de ces éléments mobiliers de qualité est protégé au titre des monuments historiques depuis 1991.
Toutes les baies sont gémelées et pourvues de verrières datant de la première moitié du 19ᵉ siècle dont certaines sont datées de 1927 et signées de Henri Mazuet, peintre-verrier normand. Le programme présente des scènes de la vie de saint Martin mais aussi des représentations de l'archange Michel et de saint Aubert, de sainte Geneviève et de saint Brice, de saint Pierre et de sainte Jeanne d'Arc, de saint Louis de Gonzague et de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, de la Vierge Marie et de saint Jean Eudes.
Les fonts baptismaux, cylindriques et en granite, d'époque indéterminée, se situent à l'angle nord-ouest de la nef. Près d'eux se trouve un petit bénitier taillé en granite, daté de la fin du 16ᵉ ou du début du 17ᵉ siècle qui se trouve inscrit au titre des monuments historiques .
Décor extérieur
À l'extérieur, sur le pignon du bras sud du transept, se trouve un cadran solaire quadrangulaire en calcaire daté de 1777, de même qu'un bas-relief encastré dans le mur, qui représente la Charité de saint Martin mettant en scène le saint sur son cheval offrant la moitié de son manteau à un pauvre. Cette sculpture est datée du 14ᵉ siècle. Ces deux éléments sculptés sont protégés au titre des monuments historiques depuis 1991.
Cimetière
Le cimetière renferme quelques pierres tombales datant du 17ᵉ siècle : celles, près du portail occidental de l'église, de Christofle Le Tellier Héricière (1542-1615) et de François Besnard dont la dalle funéraire est sculptée de deux paires de tibias en sautoir et celles, près de la porte du transept sud, d'André Tursus, ornée du monogramme IHS et de Marie Ves, épouse Le Tellier, ornée d'un cœur. Près de la croix du cimetière se trouve la tombe de Maître Pierre Homo (1718-1780), prêtre, curé de Saint Martin-le-Bouillant, à qui est due la reconstruction de l'église actuelle. La dalle funéraire est sculptée d'un calice sous hostie.
Près de l'entrée du cimetière, se dresse une croix dont le double socle est gravé des noms des 34 morts pour la France de la commune lors de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre mondiale. L'espace du monument est délimité par quatre obus peints en blanc, reliés par une chaine. La liste gravée en lettres d'or comporte le prénom et le nom du soldat, la date de sa mort ainsi que le lieu où il est tombé ou a disparu, lorsqu'il a pu être identifié.
Croix de chemin
Il se trouve sur le territoire de la commune deux croix de chemin : l'une dite Croix bleue, en bois peint en bleu clair, sur la route D 209 en direction de Saint-Laurent-de-Cuves, qui comporte un christ en métal et dont le dé en granite pourrait remonter au 17ᵉ siècle ; l'autre en granite, dite croix de la Souavière, qui tire son nom du lieu-dit près duquel elle se situe sur la route D 233 et qui porte la date de 1839 gravée sur son dé. La première appartient à un propriétaire privé qui en assure le fleurissement et la deuxième est propriété de la commune qui l'entretient.
Points de vue sur le Mont-Saint-Michel
Pour partie, la commune de Saint-Martin-le-Bouillant se situe dans la zone tampon du Mont-Saint-Michel et sa baie, bien culturel inscrit au patrimoine mondial de l'humanité. Bien qu'elle se trouve à environ une trentaine de kilomètres à vol d'oiseau de ce site, elle offre en effet dans sa partie est, depuis les hauteurs le long de la route D 233 aux abords de la commune voisine de Les-Loges-sur-Brécey, deux points de vue remarquables sur le Mont et sa baie.
Autres lieux et monuments
- Château des Boulais (18ᵉ – 19ᵉ siècles). Cet ancien pavillon de chasse des ducs de Montgomery, situé au-dessus de la vallée de la Sée, est devenue une maison d'hôtes. Son allée est située sur les Loges-sur-Brécey.
- Ancien presbytère. Il fut racheté à la Révolution par Jean de Casset (18ᵉ siècle), ami d'Ambroise Parmentier, et maire de la commune qui introduisit la pomme de terre dans la région.
- Ferme équestre du Gué.