Saint-Michel-les-Portes est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Histoire
Saint-Michel-les-Portes faisait partie de la vicomté du Trièves, dont le centre était le château de Bardonenche à Monestier-de-Clermont, au sein de l'ancienne province du Dauphiné. Malgré la proximité de Grenoble, la paroisse, comme tout l'ancien pays de Trièves, dépendait de l'évêché de Die, jusqu'à la Révolution française.
On a trouvé une tombe du Bronze au hameau de Gerbaud, près du chemin de fer. L'ancienne voie romaine de Grenoble à la Provence passait par le hameau de Saint-Michel, où se trouvait un relais de poste.
Au Moyen Âge, Saint-Michel et les Portes constituent la seigneurie de Saint-Michel-les-Portes, aux Bérenger de Morges. L'église de la paroisse se situait entre les deux villages, près de l'actuelle N75, elle a été détruite au cours des guerres de Religion, probablement en 1573, et n'est pas immédiatement reconstruite. En 1628 le siège de la paroisse est fixé aux Portes, ce qui entraîne des tensions entre les deux communautés : les habitants de Saint-Michel obtiendront l'édification d'une chapelle vers 1690.
Le village de Thoranne constitue une seigneurie qui appartient aux évêques de Die, avant de passer aux Bardonenche ; il y a un château dès 1060 et une chapelle castrale qui fait office d'église paroissiale.
En 1679, Alexandre de Bardonenche unit les deux seigneuries, et reconstruit le château de Thoranne. Celui-ci sera probablement détruit à la Révolution, il n'en reste pas pierre sur pierre. En 1790, deux communes naissent : Saint-Michel-les-Portes et Thoranne. Cette dernière, dépeuplée, sera rattachée en 1839.
Les Portes est ravagé par deux incendies, en 1762 et 1877 ; c'est alors que la plupart des maisons sont reconstruites en style dauphinois, avec des toitures à quatre pentes, donnant au village une grande unité.
Au 19ᵉ siècle, le tracé de la route royale, avec le pont de Saint-Michel, le chemin de fer, avec le viaduc de Thoranne, en 1878, et l'ouverture de la route de Gresse par le col de l'Allimas (1334 m), ouvre la commune au tourisme. Il y a alors deux hôtels pour les excursionnistes, le Grand Hôtel Maurice en face de l'église, et l'Hôtel Terrier qui deviendra le Soleil levant et abritera le "bureau des guides du Mont Aiguille".
En 1952, le tronçon de la N75 entre Saint-Michel et le pont est emportée par un important éboulement des marnes qui dominent le ruisseau de Grosse-Eau, affluent de l'Ebron. L'Équipement crée alors 7 kilomètres de contournement sur un haut remblai - une première technique - plus à l'ouest, longeant plus au moins la voie ferrée, rapprochant le village des Portes, tandis que le hameau de Saint-Michel devient un cul-de-sac.
Histoire du fer :
- En 1655 existaient à Saint-Michel-les-Portes des fourneaux et martinets exploités par un certain Reymond-Faure, dit Perier. L'établissement traitait le minerai de Mens.
- En 1739, les présidents Antoine de Tencin et Joseph de Barral, cousins germains et exploitants, l'un, le haut fourneau de Brignoud, et l'autre, les forges d'Allevard, vont former avec l'évêque de Die, Daniel de Cosnac, une société d'exploitation des forêts du Vercors pour fournir le charbon de bois à leur fabrique de fer des Portes à laquelle ils ajouteront d'autres "artifices". La société cessera l'exploitation en 1746.
Culture et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine religieux :
- Église Saint-Michel, au village des Portes. Édifice bâti au 18ᵉ siècle, nef reconstruite vers 1850, clocher-porche et chœur conservés. À l'intérieur, Vierge à l'Enfant en tilleul du 18ᵉ siècle, et boiseries du chœur 19ᵉ siècle données par les moines de la Grande Chartreuse. Elle remplace une chapelle dédiée à Sainte-Anne élevée par les Portillons à la suite de la destruction de l'ancienne église paroissiale lors des guerres de Religion.
- Chapelle Saint-Michel, au hameau Saint-Michel, érigée vers 1695, privée.
- Chapelle Saint-Antoine de Thoranne, érigée vers 1670, rénovée en 1780. Elle remplace une chapelle castrale et fut le centre de la communauté de Thoranne, avec son cimetière, jusqu'en 1837.
Patrimoine civil
- La Bâtie d'Ambel, simple maison-forte reconstruite au 17ᵉ siècle.
- L'ancien château fort de Thoranne, mentionné dès 1060, aux évêques de Die, puis aux Bardonenche, dont on ignore l'emplacement précis.
- Maison forte de Chenicourt, 16ᵉ siècle, isolée au bord du ravin de Grosse Eau, ayant appartenu à la famille Odde de Bonniot.
- Motte castrale de Darne.
- Manoir de Saint-Michel, ancien relais de poste, avec des éléments 17ᵉ – 18ᵉ siècles.
- Ancien moulin de Saint-Michel, au pont de Saint-Michel.
Héraldique
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Saint-Michel-les-Portes possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles.
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