Saint-Perdoux est une commune française, située dans l'est du département du Lot en région Occitanie. Elle est également dans le Ségala lotois, une région naturelle constituant la frange occidentale de la Châtaigneraie, constituant le parent lotois du Ségala aveyronnais et tarnais.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Burlande, le ruisseau de Saint-Perdoux et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Saint-Perdoux est une commune rurale qui compte 213 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 683 habitants en 1856. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Figeac. Ses habitants sont appelés les Saint-Perdoussiens ou Saint-Perdoussiennes.
Histoire
Les mines de houille
Les premières exploitations
Au début du Dix-huitième les mines de houille fournissent en combustibles les maîtres verriers et les fours à chaux. Louis Cordier, ingénieur des mines écrit cependant en 1807 que « les mines de l'arrondissement de Figeac ne sauraient donner de grandes quantités à cause du petit nombre et du peu d'épaisseur des couches. ». En 1809 les premiers mineurs professionnels de Saint-Perdoux sont mentionnés dans les registres d'État civil. Les conditions d'extraction sont difficiles et la houille sert au chauffage, aux forgerons et au fours à chaux.
Exploitation industrielle
De 1860 à 1910, 4 concessions sont instituées par décret : Le Soulié, Saint-Perdoux, Cardaillac, Bel-Air.
le 11 avril 1866, un armateur de Bordeaux, Pierre-Rodolphe Pozzi, acquiert la concession sud de Saint-Perdoux. Il investit 15 millions de francs dans la construction de l'usine de Buzac, à proximité de la ligne de chemin de fer d'Aurillac à Figeac et une voie ferrée de 2,8 kilomètre entre Buzac et les mines de Brethonel. Il fait faillite en 1877.
En 1868, l'ingénieur Vaïsse démarre les travaux de prolongation de la voie ferrée sur environ 7 kilomètres, du Moulin de Cadiergues jusqu'au bas des plans inclinés des mines de Ténouzies. Ces travaux difficiles dureront jusqu'aux environ de 1885 et permettront collecter, plus au nord, le charbon des mines de la concession du Soulié. De 1910 à 1913, le tunnel-travers-banc de Mazet au Mas del Bos est creusė sur 640 mètres au nord. Il permet de faire franchir la colline au minerai. Il se situait sous l'actuelle route D89 et a permis d'exploiter les bancs de houille de cet endroit et une hausse immédiate de la production. Le minerai est acheminé à l'usine de Buzac par des plans inclinés, des treuils et des lignes de transport par câble aérien sur une distance d'environ 11 kilomètre dont 5 en site propre et 6 en accotement sur la route de Saint-Perdoux. Au départ, deux convois par jour de quatre à cinq wagonnets sont tirés par des chevaux ou des mulets. Un cinquième cheval fait deux voyages de nuit. Les 3 et 10 novembre 1906 deux locomotive à vapeur de fabrication Decauville sont mises en service et tractent des convois de 20 à 25 berlines de 2,5 tonnes de charbon chacune. Ce sont 120 berlines par jour qui sont transportées des mines du Soulié à l'usine de Buzac. En 1907, un trommel permet de cribler le minerai dans cette usine où une vingtaine de femmes était chargées d'examiner et trier les plus gros morceaux.
Production des mines
Au total, 195 000 tonnes de minerai sont extraites des concessions.
Évolution de la production de minerai des quatre concessions de Saint-Perdoux
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Valeurs en tonnes (t)
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Fin de l'activité et état actuel
En 1922, la société des charbonnages de Figeac fait faillite, la banque Figeacoise Certes-Marty dépose le bilan à son tour. Le 4 octobre 1925, la mine du Farnay, dernière en activité, cessa d'être exploitée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale une courte réouverture des mines permit de parer au manque de combustible et de cacher certains jeunes réfractaires au STO.
Un sentier d'interprétation balisé, d'une longueur de 3 kilomètre, fait découvrir les ruines des installations minières et du matériel d'époque : treuils, ventilateur, wagonnet. Il a été aménagé en 2015 et restauré 2020.
Toponymie
Le toponyme Saint-Perdoux est basé sur l'hagiotoponyme chrétien Pardulphe (Pardwulf en allemand) abbé de Guéret.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La commune compte un monument historique et des lieux qui rappellent son passé minier :
- L'église Saint-Perdoux, édifiée au 12ᵉ siècle. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1926. Une statue reliquaire de saint Roch est référencée dans la base Palissy.
- Un sentier d'interprétation balisé qui fait découvrir les ruines des installations minières et du matériel d'époque : treuils, ventilateur, wagonnet.
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