Saint-Quay-Portrieux [sɛ̃kɛpɔʁtʁijø] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne. Ses habitants sont appelés les Quinocéens. Saint-Quay-Portrieux appartient au pays historique du Goëlo.
La commune est à la fois une station balnéaire, un port de pêche et de plaisance sur la Manche.
Histoire
Origines, étymologie et Moyen Âge
La paroisse de Saint-Quay, enclavée dans l'évêché de Saint-Brieuc, faisait partie du doyenné de Lanvollon relevant de l'évêché de Dol, sous le nom de Saint Quay. Sous l'ancien régime, elle appartenant au comté du Goëlo.
Le berceau de Saint-Quay-Portrieux est le village de Kertugal, signifiant en langue bretonne « la demeure des Gaulois » (ker-tud-gal). C'est autour de la petite anse appelée aujourd'hui « Grève de Fonteny » que se concentrait l'activité de cette population de marins et de paysans. De là, ils commerçaient avec l'Angleterre ou l'Irlande.
La commune, comme beaucoup d'autres dans la région, fut évangélisée au 5ᵉ siècle.
L'origine du nom de Saint Quay : la légende prétend qu'au 5ᵉ siècle l'ermite Sant-Ke (ou Kenan ou encore Kolodoc'h) débarqua de Cambrie (sud du Pays de Galles) dans une auge de pierre, sans aviron, sans voile, sans vivres. Parvenu, non sans mal, dans l'anse de Kertugal, il fut brutalement accueilli par des lavandières qui prirent peur à sa vue, convaincues qu'il s'agissait d'un démon. Armées de branches de genêt, elles le battirent et le laissèrent pour mort. Le saint homme pria alors la Vierge de lui venir en aide. Elle lui apparut et fit jaillir sous ses flancs une source qui soigna ses blessures. Elle le guida ensuite à l'abri d'une ronce gigantesque pour qu'il se repose. Le lendemain, les femmes qui l'avaient battu implorèrent son pardon. La fontaine Saint-Quay se dresse depuis à l'emplacement où jaillit la source, et la chapelle Notre-Dame de la Ronce (détruite en 1875) à l'endroit où Saint-Ké s'était reposé.
La forme actuelle de Saint-Quay apparaît dès 1656, Saint-Quay-Étables en 1860. La paroisse de Saint-Quay élit sa première municipalité au début de 1790.
Le 20ᵉ siècle
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Quay-Portrieux porte les noms de 84 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; 16 d'entre eux au moins sont des marins disparus en mer ; deux au moins (Jean Le Croizie le 10 novembre 1914 à Dixmude et François Le Gall le 21 mars 1916 à Westvleteren) sont morts en Belgique et deux au moins (Stanislas Le Touzé et Charles Moizan) à Salonique (Grèce) en 1918 dans le cadre de l'expédition de Salonique ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français. Trois (François Le Gall, Amédée Méner et François Michel) ont été décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre ; Eugène Le Creurer a reçu la Légion d'honneur et la Croix de guerre ; Pierre Le Blaye la Médaille militaire ; Jules Uro la Légion d'honneur.
L'Entre-deux-guerres
En 1921, la commune prit le nom de Saint-Quay-Portrieux pour se différencier de Saint-Quay-Perros.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Quay-Portrieux porte les noms de 72 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles : Francis Jaffry, membre des Forces françaises libres, disparu le 18 février 1942 à bord du sous-marin Surcouf dans le Golfe du Mexique ; plusieurs résistants morts en déportation (Jean Allenou, Pierre Labbé, Emmanuel Salaün et Jean Salaün au camp de concentration de Gross-Rosen (Pologne), Léon Audoin et Jules Courapied à celui de Sachsenhausen, Ange Gautier à Hambourg, Louis Guillou et Jean Lanlo à celui de Neuengamme, Robert Henry et Joseph Le Séven à Nordhausen, Léon Le Mons à Bochum ; Maurice Pédron est mort en captivité en Allemagne ; Louis Revours, décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance, est mort des suites de ses blessures le 21 février 1941 à Swansea (Pays de Galles).
19 jeunes voulant rejoindre les rangs des Forces françaises libres partirent de Portrieux à bord du Viking le 5 avril 1943, mais ils se perdirent dans la tempête et échouèrent à Guernesey ; déportés dans des camps de concentration, 13 d'entre eux y moururent.
Alphonse Cadot, un résistant, fut tué rue des Pommiers à Saint-Quay-Portrieux le 2 août 1944 par des Russes.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ecclesia Sancti Scophili en 1138, Ecclesia Sancti Cophili de super mare en 1158, Ecclesia Sancti Kecoledoci en 1163, Ecclesia Sancti Coledoci en 1181, Ecclesia Sancti Kecoledoci en 1197, Sanct Ke en 1237 et en 1240, Parochia Sancti Gue en 1270, Portus Orieut in parochia Sancti Kequoledoci en 1278, Sancto Quequelodeco en 1280, Sanctus Queocus en 1308, Sanctus Ke vers 1330, Saint Qué en 1516.
La forme actuelle de Saint-Quay apparaît dès 1656, Saint-Quay-Etables en 1860, puis Saint-Quay-Portrieux dès 1875 (officialisé le 28 décembre 1921).
Saint-Quay-Portrieux doit son nom à Ke ou Keenan, un saint irlandais surnommé Colodoc, qui débarqua à Cléder.
Saint Quay, qui a donné son nom à Saint-Quay-Portrieux est assimilé au sénéchal Keu, un des Chevaliers de la Table ronde.
Portrieux (Port Oriot en 1370).
Sant-Ke-Porzh-Olued en breton.
Géographie
Saint-Quay-Portrieux, (se trouvant en pays Gallo on n'y parle pas le Breton), en breton Sant-Ke-Porzh-Olued, dans le département des Côtes-d'Armor, autrefois appelé les Côtes du Nord, sur la côte nord de la Bretagne. Elle se situe dans la baie de Saint-Brieuc, qui est la préfecture du département.
La commune de Saint-Quay-Portrieux se situe sur l'ancienne route nationale D 786 de Saint-Malo (92 kilomètre à l'est) et Saint-Brieuc (préfecture, 20 kilomètre au sud-est) à Paimpol (27 kilomètre au nord-ouest), Lannion et Morlaix. Guingamp est à 28 kilomètre au sud-ouest, Rennes à 117 kilomètre au sud-est.
La côte de Saint-Quay-Portrieux, appelée Côte du Goëlo, s'étend de Saint-Brieuc jusqu'à Paimpol plus au nord, face à l'archipel de Bréhat.
Sur ces mêmes côtes et à quelques kilomètres de Saint-Quay Portrieux se trouve la commune de Plouha, sur la côte de laquelle se dressent les plus hautes falaises de Bretagne culminant à 104 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Communes limitrophes de Saint-Quay-Portrieux
Tréveneuc
|
|
La Manche
|
|
|
La Manche
|
Plourhan
|
Binic-Étables-sur-Mer
|
La Manche
|
Culture
- Tous les 3 ans au mois d'avril se déroule à Saint-Quay-Portrieux la fête de la coquille St-Jacques.
- Tous les étés a lieu le festival de musique Place aux Artistes dont les concerts sont gratuits. Diane Tell, Sanseverino, Cock Robin, Brune s'y sont par exemple produits.
- Saint-Quay-Portrieux a accueilli le Festival international du film court Paul Simon en mai 2016.
- Tous les ans se déroule la fête de la SAMAIN (le nouvel an Celte), les 31 octobre et 1er novembre.
Patrimoine
Le patrimoine de Saint-Quay Portrieux est riche de chapelles, calvaires, lavoirs et manoirs.
- L'église Saint-Quay.
- La chapelle Sainte-Anne de Portrieux.
- La chapelle Notre-Dame de la Garde de Kertugal et ses ex-voto. La première chapelle sur cet emplacement dédiée à saint Roch fut détruite en 1800. La chapelle actuelle fut construite en 1828.
- Le manoir du Tertre, 16ᵉ siècle, ancienne résidence de la famille Jehannot de Penquer.
- Le sémaphore, édifié vers 1860. Afin de prévenir toute invasion ennemie, les Romains avaient déjà installé une tour de guet sur la Pointe du Sémaphore. Idéalement placé en un endroit où la côte peut être surveillée sur des dizaines de lieues, devenu par la suite cabane de douanier, cet édifice disparut au début du 18ᵉ siècle. Un premier sémaphore est construit en 1860 et le bâtiment actuel voit le jour en 1986. De ce point dominant la mer par 100 mètres d'altitude, toute la baie de Saint-Brieuc se découvre au regard. Par temps clair, la vue porte à près de 180 degrés du Cap-d'Erquy jusqu'à l'archipel de Bréhat.
- Les moulins à vent : les ruisseaux alimentaient en énergie des moulins à eau, un peu partout dans le pays. Certains étés secs asséchant ces ruisseaux, il fallut trouver d'autres moyens. C'est ainsi que, comme tout au long de cette côte balayée par les vents, plusieurs moulins furent construits sur les hauteurs. Le moulin Saint-Michel produisit de la farine de grain jusqu'en 1900.
- Plusieurs lavoirs sont encore les témoins de la vie des femmes autrefois.
- La fontaine Saint-Quay (ou fontaine Saint-Ké), une fontaine située à l'emplacement d'une source créée selon la tradition par la Vierge Marie.
- Le cinéma-dancing Arletty, inscrit aux monuments historiques par arrêté du 21 novembre 1995. Conçu par l'architecte Jean Fauny, il fut inauguré en 1927 par Joséphine Baker.