Saint-Sauveur-Camprieu est une commune française située dans le nord-ouest du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par le Trèvezel, le Bramabiau et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (le « massif de l'Aigoual et du Lingas » et « les Cévennes ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Saint-Sauveur-Camprieu est une commune rurale qui compte 221 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 864 habitants en 1931. Ses habitants sont appelés les Candrivains ou Candrivaines.
Histoire
Dans le contexte de la fin de la guerre d'Algérie, la commune a abrité un hameau de forestage à partir de novembre 1962, à destination de familles de harkis, précisément dans le hameau minier de Villemagne.
Au cours de la Révolution française, la commune, alors nommée Saint-Sauveur-des-Pourcils, porte provisoirement le nom de Plan-des-Pourcils.
C'est en 1987 que la commune adopte le nom de Saint-Sauveur-Camprieu.
Saint-Sauveur-des-Pourcils
Saint-Sauveur-des-Pourcils était jadis le hameau le plus important de la commune, avec le cimetière, ainsi que l'église et sa chapelle, attenantes au château. Situé sur un replat au-dessus du ruisseau de Bramabiau, le site est aujourd'hui entouré de versants boisés (voir le film-documentaire Aigoual, la forêt retrouvée de Marc Khanne), non loin du lieu-dit les Plos, une ferme de la Boissière.
Cette paroisse dessert aussi Villemagne, situé plus bas, et au-delà les quatre hameaux de la rivière basse sur la vallée du Trèvezel : Ribauriés, Mal-Bosc, les monts la Forgue et enfin, au-dessus, sur le plateau assiégé par tous les vents, Camprieu.
En 1885, l'évêque de Nîmes se rend à Saint-Sauveur-des-Pourcils pour la cérémonie de la confirmation. À son arrivée sur le plateau de Camprieu, le temps se gâte, il lui faut laisser sa voiture et emprunter un chemin abrupt qui le conduit à Saint-Sauveur en chaise à porteurs. Le temps changeant très vite, l'évêque et ses gens ont droit à un récital de pluie et de bourrasques. L'évêque dans l'église dit alors : « Braves gens de Camprieu, ce n'est plus possible de continuer ainsi, si vous ne construisez pas une église sur le plateau, je renoncerai à venir donner le sacrement de confirmation à vos enfants ».
Ses propos sont pris au sérieux et Monsieur de Camprieu offre le terrain pour bâtir une église. Des pierres prises dans des moraines voisines servent à sa construction. Comme il n'y a plus d'argent pour acheter la cloche, celle de l'église de Saint-Sauveur-des-Pourcils est transférée, au détriment de ses habitants.
Le chemin des morts
Camprieu n'ayant ni église ni cimetière, il fallait, depuis le Moyen Âge, descendre à dos d'homme les corps des défunts jusqu'à Saint-Sauveur-des-Pourcils. À la suite de la bénédiction du cimetière de Camprieu en 1872, le chemin des morts fut abandonné et la végétation reprit ses droits jusqu'à sa réhabilitation par les services de l'ONF.
L'église de Saint-Sauveur-des-Pourcils a été de plus en plus délaissée. Les fidèles de la rivière basse ne voulaient pas qu'elle meure. Comme dans beaucoup d'autres églises, on y supprime la « barrière » entre les fidèles et le chœur, la grille en fonte alternant épis de blé et raisins a longtemps « décoré » le bord d'un chemin. Mais des insectes, des pyrrhocoris, dits gendarmes ou masques africains, se sont installés en décembre 1969 et tombaient de la voûte, signe de la dégradation de celle-ci et le maire Jean-Guy Gondry a alors signé l'arrêté interdisant l'usage de l'église.
L'arboretum de Saint Sauveur des Pourcils
Implanté autour du hameau, parmi la centaine d'espèces d'arbres dont les plantations furent réalisées entre 1900 et 1910 on peut trouver des séquoias, des sapins de Grèce, des épicéas d'Orient, des pins laricio de Corse.
Toponymie
Le nom « camprieu » (Camp del Rieu) signifie « champ de la rivière » en occitan.
Selon le dictionnaire le Robert des noms propres et des patronymes, Pourcils correspond à pourceaux car ce vallon, boisé et parcouru par le Bramabiau, a toujours abrité des sangliers, ce qui est encore vrai de nos jours.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Témoignages du passé préhistorique de la région, sur le territoire communal ont été répertoriés deux menhirs : le menhir de Camprieu et le menhir de la Pierre Plantée.
- Le lac du Bonheur.
- le chemin des Morts.
- l'abîme de Bramabiau.
- l'église et le hameau de Saint-Sauveur-des-Pourcils. Église Saint-Sauveur de Saint-Sauveur-des-Pourcils.
- l'église Saint-Sauveur de Camprieu.
- tous les étés ont lieu des manifestations à la Maison du Bois (exposition, atelier et animation).
- le château de Coupiac a été édifié en 1793 par le comte de La Rue de Mareilles puis acquis au 19ᵉ siècle par la famille Teissier du Cros.
Station de ski Prat Peyrot
La station de ski de Prat Peyrot, qui se trouve à 9 kilomètre de Saint-Sauveur-Camprieu, se situe sur le massif de l'Aigoual (1 567 mètres) entre 1 280 et 1 480 mètres d'altitude. Elle est la propriété de la commune de Valleraugue et fonctionne en régie municipale. On y pratique le ski alpin (9 kilomètre), le ski de fond (60 kilomètre) ainsi que les raquettes et le chien de traîneau. Plus haut sur les terres arides (au-delà de 1 500 mètres), on peut y pratiquer le snowkite car le vent est souvent présent. En bas de la station, on trouve un chalet restaurant et un chalet hors-sac, des WC publics. La station dispose de 16 pistes de ski alpin (5 vertes, 6 bleues et 5 rouges), 6 pistes de ski de fond (2 noires, 1 rouge, 1 bleue et 2 vertes), 3 dameuses et une école de ski français, avec possibilité de cours individuels ou collectifs de ski de fond ou alpin et de snowboard pour les skieurs débutants ou plus perfectionnés, ainsi que 85 canons à neige pour pallier le manque de neige. L'hébergement et la location de ski se font à l'Espérou.
Personnalités liées à la commune
- Sylvestre-Antoine Bragouse de Saint-Sauveur (1748-1825), évêque de Poitiers.
- L'écrivain Jean Carrière (1928-2005) y possédait un chalet.
- Le spéléologue Félix Mazauric (1868-1919) y exerça le métier d'instituteur.
Héraldique
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Blason
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D'argent au taureau de sable sur une terrasse du même, au chef aussi de sable chargé de trois étoiles d'or.
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Détails
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Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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