Sanxay [sɑ̃sɛ] est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne (région Nouvelle-Aquitaine).
Ses habitants sont appelés les Sanxéens.
Histoire
Époque gallo-romaine
Sur la commune de Sanxay se trouvent les vestiges d'un ancien vicus, bourg rural gallo-romain, construit au 1ᵉʳ siècle. Le père de La Croix en fait les fouilles partielles à la fin du 19ᵉ siècle, mettant au jour un temple, des thermes romains et un théâtre romain adossé à une colline. 335 monnaies antiques sont découvertes, dont 38 provenant du temple ; les 226 pièces identifiées vont du dernier siècle de la République romaine au début du 4ᵉ siècle. Quelques boutiques sont également découvertes. Ce vicus est un centre rural, qui attire la population des environs. La partie résidentielle et artisanale du site, identifiée par photographie aérienne, n'a pas pu être fouillée.
Paul Valette (2011) donne la reproduction d'une « carte des substruction gallo-romaines d'Herbord (Sanxay) » par A. Aeberhardt (1985).
Le site archéologique est considéré comme un Monument national.
Moyen-Âge
Sanxay est citée dans les textes pour la première fois au 10ᵉ siècle. Au 11ᵉ siècle ; elle était un puissant archiprêtré. Des sarcophages mérovingiens ont été trouvés près de l'église reconstruite au 16ᵉ siècle sur des fondations datant des 12ᵉ et 13ᵉ siècles.
La guerre de Cent Ans frappe le bourg. Un siècle plus tard, Sanxay connaît une prospérité certaine comme le prouvent les sculptures ornant encore les portes et les fenêtres des maisons de Sanxay. Les guerres de Religion mettent un terme à cette période de prospérité.
Temps modernes
Aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles, Sanxay connaît de nouveau un développement économique important. Le bourg abrita jusqu'à vingt-deux auberges.
Comme le reste de la France, Sanxay accueille favorablement les avancées de la Révolution française. Elle plante ainsi son arbre de la liberté, symbole de la Révolution. Mais lorsque la rumeur se répand que les Vendéens approchent, il est aussitôt abattu pour éviter les représailles. Replanté, il devient le lieu de ralliement de toutes les fêtes et des principaux événements révolutionnaires, comme la fête de l'Être suprême.
20ᵉ siècle
En 1921, le tramway desservait le bourg.
Toponymie
Le nom du village proviendrait de l'anthroponyme gallo-romain Sanctius avec le suffixe latin de propriété "-acum" devenu au cours du temps "-ec" puis "-ay" et signifiant domaine de Sanctius.
Géographie
Sanxay est une commune rurale.
Culture locale et patrimoine
Animation
En 2000, Christophe Blugeon, l'actuel directeur artistique du festival, fait naître le projet de réanimation du théâtre gallo-romain de Sanxay en programmant, chaque été, des opéras du grand répertoire. L'association des Soirées Lyriques de Sanxay est créée.
Dès la première édition, le festival trouve son public et totalise 65 000 entrées en 10 ans en assistant à Rigoletto en 2000, Carmen en 2001, La Traviata en 2002, Nabucco en 2003, Tosca en 2004, La Bohème en 2005, à trois soirées de concerts en 2006, Il Trovatore en 2007, à deux soirées de concerts en 2008 dont le Requiem de Verdi, Aïda en 2009 et Norma en 2010.
En 2011, le festival présente Carmen de Bizet et accueille 10 000 spectateurs. L'œuvre de Bizet a mobilisé, plus de 150 artistes, notamment 10 solistes (Géraldine Chauvet, Asmik Grigorian, Sarah Vaysset, Aline Martin, Thiago Arancam, Ryan McKinny, Philippe Duminy, Paul Rosner et Florian Sempey), 65 musiciens, 70 choristes enfants et adultes, six danseurs de flamenco, un âne et quatre chevaux. La direction musicale est assurée par Didier Lucchesi et la mise en scène par Jack Gervais.
En 2012, l'association Les Soirées Lyriques de Sanxay, organisatrice du festival, propose l'opéra de Giuseppe Verdi La Traviata à 9 000 spectateurs. Il a été joué par 10 solistes, 65 musiciens, 70 choristes et six danseurs.
En 2013, les quatorzièmes Soirées Lyriques ont réuni 7 200 personnes qui ont assisté à la représentation de l'opéra de Puccini : Madame Butterfly.
Les Soirées Lyriques de Sanxay se placent aujourd'hui parmi les principales manifestations d'art lyrique en France après le festival d'Aix-en-Provence et les Chorégies d'Orange.
Lieux et monuments
Les ruines romaines d'Herbord
Les ruines romaines d'Herbord sont situées à 2 kilomètre de Sanxay. Le site archéologique est traversé par la Vonne qui décrit un large méandre. Cette importante cité thermale s'organise autour d'un théâtre, de thermes et d'un temple.
- Le sanctuaire gallo-romain remonte au début du 2ᵉ siècle de notre ère. Il s'est substitué à un sanctuaire celtique détruit au 5ᵉ siècle avant Jésus-Christ. Même si un bénédictin au 17ᵉ siècle avait fait référence au site, celui-ci ne fut fouillé pour la première fois que de 1881 à 1883 par le Père Camille de La Croix. Le temple est un exemple de romanisation d'un lieu de culte celtique isolé dans la campagne. Ce sanctuaire rural était peut-être dédié aux Eaux. Au-delà d'un parvis assurant la jonction avec les thermes, le temple est de taille importante. Il se tient sur une terrasse entourée de portiques à colonnes. Le portique de l'Est devait être le plus majestueux avec ses 76 mètre de long et ses deux ou trois rangées de vingt-deux colonnes. La cella du temple est octogonale et en creux. Au fond devait émerger une source. La cella était entourée d'une galerie cruciforme.
- Le théâtre est adossé au versant de la rive droite de la Vonne. Il pouvait recevoir entre 6 500 et 8 000 personnes selon diverses sources. Le demi-amphithéâtre devait avoir des gradins en bois qui encadraient une arène circulaire où se déroulaient sans doute des combats d'hommes et d'animaux ainsi que des cérémonies officielles.
- Les thermes s'étendent sur un rectangle de 110 mètre par 60 mètre. Ils furent édifiées en deux temps. On distingue, en effet, un petit balnéaire du 2ᵉ siècle et un grand de la fin du 3ᵉ siècle. À eux deux, ils ne pouvaient contenir à la fois que 140 personnes. Les thermes étaient donc réservés à une minorité de personnes (malades ?) et à des fins cultuelles.
- Sur la rive gauche de la Vonne étaient construites des habitations et des hostelleries.
L'enceinte, les thermes, le théâtre et le portique ont été classés comme monument historique en 1882.
Le château de Marconnay
Le château est situé à 3 kilomètre au nord de Sanxay. Il date du 15ᵉ siècle. Il est à la fois de style gothique et de style Renaissance.
Les autres monuments
- L'église Saint-Pierre de Sanxay a été très remaniée au cours des siècles. Elle possède un riche mobilier et cinq vitraux historiés avec des armoiries des 19ᵉ et 20ᵉ siècles. L'église possède deux cloches, l'une date de 1883 et l'autre de 1723. Cette dernière s'appelle la "Marie-Jeanne". L'édifice a été inscrit au titre des monuments historique en 1926.
- Un pont roman dit "des Bergers". Il a été construit en 1688 aux frais du roi de France, Louis XIV.
- Des maisons de la fin du Moyen Âge.
- Le château de la Coincardière dont la porte est inscrite comme monument historique depuis 1935.