Sarrant, est une commune française située dans le département du Gers, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans la Lomagne, une ancienne circonscription de la province de Gascogne ayant titre de vicomté, surnommée « Toscane française ».
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Gimone, le Sarrampion et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Sarrant est une commune rurale qui compte 361 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 1 070 habitants en 1800. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse. Ses habitants sont appelés les Sarrantais ou Sarrantaises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : la porte de ville, inscrite en 1927.
Histoire
De forme circulaire, le village est une bastide construite autour de son église, placée sous le patronage de saint Vincent d'Agen. Il a succédé à un habitat du haut Moyen Âge, édifié sur un site antique. Sarrant, situé sur la voie romaine Toulouse-Lectoure, longeant la rive droite du Sarrampion, figure sur les cartes de l'Empire romain, sous le nom de Sarrali (table de Peutingër). Cette origine antique a été confirmée, en 2004, par la découverte d'une tombe en bâtière, couverte de tegulae (tuiles), antérieure au 4ᵉ siècle.
La charte des coutumes de la ville datée de 1265, avec les privilèges annexes, accordés par Philippe IV le Bel en 1307, fait de Sarrant un castrum royal dirigé par des consuls, nul seigneur ne peut y exercer son pouvoir.
Au 15ᵉ siècle, trois châteaux existent dans la juridiction. Le château de Savailhan, appartient à la famille de Mauléon. Denis de Mauléon est un fidèle compagnon d'armes et ami d'Henri de Navarre. Le château de Reychac, aujourd'hui disparu, salle moyenâgeuse rectangulaire d'un seul étage, flanquée d'une tour ronde dominant deux vallons, appartient au baron Jean-Jacques de Reychac. Le château de Cédailh, tout proche du village, est habité par Jean de Cédailh, bourgeois et marchand de Beaumont-de-Lomagne.
Au 16ᵉ siècle, Sarrant est une paroisse prospère comptant presque 2 000 âmes, dont 400 environ vivent dans l'enceinte. La ville s'est développée principalement autour de la culture du blé, de la vigne et de l'élevage des brebis. L'artisanat est dominé par les métiers du tissage de la laine et du lin. Pendant les guerres de religion, la communauté subit attaques et pillages. En 1590, Sarrant est occupé, sa tour endommagée. La ville est libérée contre une importante rançon, payée en mettant en gage l'argenterie de l'église, ce qui a évité sa destruction.
Fait remarquable, probablement unique en Gascogne, une importante confrérie de musiciens, dont beaucoup sont aveugles, s'est développée au cours du 16ᵉ siècle. Entre 1580 et 1640, plus d'une centaine de musiciens, violons, vielles à roue, tambourins à cordes (tountoun) et flûtes, ont été recensés. Les maîtres violons de Sarrant formaient des apprentis venus de tout le pays, du Béarn, du Pays basque, ainsi que du Roussillon, alors espagnol.
Le 17ᵉ siècle est marqué par la terrible épidémie de peste bubonique de 1628-1631 qui fera une centaine de morts dans la paroisse. Pendant la période de la Révolution, la communauté est victime de brigandages et incendies des gerbiers, des patrouilles armées sont mises en place. À partir de 1793, Sarrant deviendra un foyer de contrerévolution, la population se révolte contre les abus du pouvoir républicain et entre en résistance en dissimulant les prêtres réfractaires qui célèbrent des messes clandestines dans les hameaux.
En 1813, le pont-levis est remplacé par un pont de pierre. Plus tard, une large brèche sera faite dans la muraille ouest pour donner passage à la route. Entre 1853 et 1863, dans un souci d'assainissement et de modernisation de la ville, les fossés sont comblés et des platanes sont plantés sur leur emplacement.
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Depuis 1999 Sarrant fait partie des plus beaux villages de France, le cœur du village constituant un ensemble de maisons et de monuments remarquable. Cette homologation est donnée par l'Association des Plus Beaux Villages de France créée en 1982. Le but de l'association est de préserver et valoriser le patrimoine des villages français pour accroitre leur notoriété et leur fréquentation et développer ainsi une activité économique liée au tourisme. Pour être membre de l'association, le village doit faire acte de candidature : il doit avoir une population de moins de 2 000 habitants ; avoir deux sites ou monuments classés Monument Historique et voter en conseil municipal l'adhésion. La demande est recevable si la commune répond à une grille de 27 critères. Le village adhère ensuite à une charte de qualité. Il peut se voir déclasser. Sarrant est donc l'un de ces 151 villages homologués comme "plus beaux villages de France".
- La porte de ville, surmontée de sa tour carrée, du 14ᵉ siècle est un témoin des anciennes fortifications.
- L'église Saint-Vincent, édifiée au 14ᵉ siècle, a été reconstruite et agrandie après les guerres de religion, au début du 17ᵉ siècle, et une flèche lui a été ajoutée au 19ᵉ siècle. L'église est répertoriée depuis 2014 dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Midi-Pyrénées.
- La chapelle Notre-Dame-de-Pitié, à l'extérieur des remparts en face de la porte-tour, a été construite au 17ᵉ siècle, près de la fontaine dont le soubassement date de l'époque romaine.
- La maison de l'illustration est un équipement de 275 mètre carré situé dans une maison bourgeoise gasconne. Elle accueille des expositions et installations dédiées à l'illustration.
- À voir aussi à droite de la porte de ville, le jardin médiéval, riche de légumes anciens et de simples.
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Personnalités liées à la commune
- Jacques de Mauléon sieur de Labastide, a fait édifier le château de Savaillan. En 1526 il sert dans la compagnie d'Henri d'Albret roi de Navarre. L'année suivante, chef d'une compagnie d'hommes d'armes gascons, il est lieutenant dans l'armée de Monluc durant la campagne d'Italie. Il se distingue par son courage dans la prise de Forcha-di-Penne. En 1533 il épouse Perrete Guilhot de Ferrières native du diocèse de Castres qui lui donnera neuf enfants. Il décèdera au château de Savaillan durant l'hiver 1559.
- Denys de Mauléon, son fils né à Sarrant, est capitaine dans les armées du roi Henri de Navarre. En 1576, il épouse à l'église réformée de Mauvezin, demoiselle Catherine de Monlezun. LerRoi de Navarre lui offre deux moulins en cadeau de noces. Ils auront sept enfants dont le dernier, Henri né en 1588, a pour parrain le roi de Navarre en personne. Blessé d'une arquebusade au Mas-Grenier, Denys de Mauléon meurt dans son château en 1589.
- Guillaume de Laffont, capitoul de Toulouse en 1641 au secteur de la porte Saint-Géraud, est propriétaire de nombreux biens à Sarrant dont les métairies des Truilhés, de la Bourdette et du moulin à eau d'en Courbet sur le Sarrampion.
- Clément Fermat et son fils Pierre, sieurs d'En Caussan, frère et neveu du mathématicien Pierre de Fermat, sont bien-tenants de Sarrant. Au début du 17ᵉ siècle ils possèdent les terres nobles d'En Caussan.
Héraldique
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Blasonnement : D'argent à une pomme de pin de sinople.
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