Sauve est une commune française située dans le centre du département du Gard en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Vidourle, le Rieu Massel, la Rivière Crespenou, le ruisseau de Crieulon, le ruisseau de Banassou. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Sauve est une commune rurale qui compte 1 893 habitants en 2020. Ses habitants sont appelés les Sauvains ou Sauvaines.
Le patrimoine architectural de la commune comprend quatre immeubles protégés au titre des monuments historiques : la maison Poch, inscrite en 1956, l'oppidum, classé en 1971 puis classé à nouveau en 1974, la Maison de l'Évêque, inscrite en 2004, et la tour de Môle, inscrite en 2004.
Histoire
La première occupation humaine d'importance est un oppidum des périodes gauloise et romaine : l'oppidum de Mus se trouve à 2,5 km au nord du village actuel,.
Les premières mentions du bourg de Sauve sont plus tardives : selon les ouvrages consultés, le « castrum » de Sauve est cité pour la première fois en 898 ou une soixantaine d'années plus tard, en 959,. La bibliographie s'accorde en revanche pour situer le premier lieu d'implantation dans la zone haute de Sauve, au niveau de la mer de Rochers.
L'habitat se fixe ensuite en zone basse, sur le site actuel, à partir du début du 11ᵉ siècle. Lorsqu'une abbaye y est fondée par les seigneurs de Sauve : elle occupait l'emplacement actuel de la mairie et de la place Astruc. La ville est marquée, du 11ᵉ au 13ᵉ siècle, par la présence de la puissante famille de Sauve-Anduze qui possède également la ville stratégique de Sommières. Les Anduze se qualifient d'ailleurs selon les chroniques du temps du curieux et rare titre d'origine perse de "Satrapes de Sauve". Cette période voit la construction du Pont Vieux et des remparts et le développement commercial de la ville, point de passage du Vidourle. La ville connaît alors un premier développement autour de l'enclos abbatial et du Pont Vieux, rive droite mais aussi rive gauche avec la formation du faubourg de la Vabre.
Au 13ᵉ siècle, la seigneurie passera aux mains des Roquefeuil, descendants des Anduze, puis fut confisquée par le roi de France avant d'être acquise par les évêques de Maguelonne. Elle sera ensuite partagée entre plusieurs seigneurs.
À la période moderne, la ville est majoritairement protestante. Sur le plan économique, elle voit son importance décliner au profit de la ville voisine de Saint-Hippolyte du Fort à partir du 17ᵉ siècle : Sauve produit comme d'autres villes des textiles (bas de laine), mais les échanges importants se font à Saint-Hippolyte, ou à Nîmes, et la ville reste avant tout un centre de production agricole. À la fin du 17ᵉ siècle, la construction du Pont Neuf entraîne un déplacement des activités d'hébergement et de transit des marchandises vers le secteur des Combes, aujourd'hui place Florian. Le secteur nord de la ville se développe.
Aux portes de Cévennes, Sauve fut un bastion lors de la guerre des camisards. L'église abbatiale, le château de Roquevaire, sont incendiés, de nouvelles fortifications sont édifiées (de cette époque date la construction du Castelas, qui domine la ville). L'église actuelle a été reconstruite au cours du 18ᵉ siècle Les casernes (écrites "cazernes" sur leur fronton) sont construites en 1759.
Les dragons du roi avaient élu domicile dans des bâtisses qu'aujourd'hui encore on nomme, les casernes, actuellement accolées à l'école publique. Autrefois, ce village était une cité plus importante que Nîmes, aujourd'hui préfecture gardoise.
Plusieurs événements naturels (débordements du Vidourle, intempéries) se produisent au cours du 18ᵉ siècle et mettent à mal l'économie du village.
La physionomie de la ville change avec la destruction, pendant la période révolutionnaire, de l'enclos abbatial. Sur son ancienne emprise, la mairie de style néo classique avec son portique à colonnes est construite, dans la première moitié du 19ᵉ siècle. À la même époque, le temple est construit place Florian, lui aussi de style néo classique très sobre avec un vaste fronton triangulaire couronnant la façade. Enfin la gare de chemin de fer est édifiée en 1872.
La campagne de Sauve, au 19ᵉ siècle, n'ignore pas la culture du mûrier, notamment sur le domaine de Vestric, qui s'étendait également sur la commune de Saint-Jean-de-Crieulon. Dans les années 1860, cette culture sera anéantie, et remplacée par la vigne : la crise du mûrier et de l'élevage des vers coïncidant, à quelques années près, avec l'arrivée du chemin de fer qui permettra la diffusion de la production viticole. L'activité urbaine mêle alors activités industrielles, artisanales, agricoles, avec l'installation de fabriques de bonneteries, de distilleries et la poursuite de la production, en grand nombre, de fourches de micocouliers.
Sauve a toujours été très célèbre pour ses fourches, fabriquées avec le bois du micocoulier (micoucoule qui voulait dire petite baie noire, comme les fruits du même arbre), ainsi que pour ses cerises dont les arbres étaient plantés dans la Mer des Rochers, site visité par de nombreux touristes en été, qui ne connaît actuellement plus de vie arboricole, ni agricole, ni toute autre activité humaine qui fourmillait auparavant. Sauve est un village médiéval très bien conservé dont la visite en été est très agréable à travers ses rues en pentes, ses escaliers, ses porches et ses passages couverts, ses nombreux éléments d'architecture présents sur les façades, et dont l'origine se situe entre le 15ᵉ et le 18ᵉ siècle.
Toponymie
En occitan : Seuva ou Sauva.
Géographie
Village gardois bâti à flanc de rocher, au pied de la Mer des rochers ; situé en bordure du fleuve Vidourle, qui après un parcours souterrain ressurgit à las fons di Saouvé ; village médiéval très agréable et très visité durant le printemps et l'été.
Communes limitrophes de Sauve
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Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac
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Saint-Jean-de-Crieulon
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Conqueyrac
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Quissac
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Pompignan
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Corconne
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Liouc
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La commune abrite quatre monuments historiques :
- la construction maison de l'Évêque, classée en 2004 (contrairement à ce qui fut parfois annoncé, il ne s'agit pas d'un ancien évêché mais tout simplement d'une demeure de villégiature de l'évêque de Maguelone) ;
- la maison Poch, inscrite en 1956 ;
- l'ancien oppidum de Mus, inscrit en 1971 ;
- la tour de Môle, inscrite en 2004.
Autres monuments et sites :
- le "pont vieux", d'origine médiévale, franchissant le Vidourle ;
- "Fontaine de Sauve" : résurgence de "type vauclusien" particulièrement impressionnante en période de fortes pluies notamment à l'automne ;
- Église Saint-Pierre de Sauve, très remaniée au 19ᵉ et son puissant clocher carré ;
- La chapelle de Sauve ;
- la tour de l'horloge médiévale surmontée de son campanile en fer forgé abritant la cloche des heures ;
- le temple protestant et son vaste fronton triangulaire surmontant sa façade néo classique de la première moitié du 19ᵉ siècle ;
- l'hôtel de ville et son important portique à colonnes néoclassiques (vers 1820) en face de l'église, place sur laquelle se trouvent d'ailleurs quelques maisons à arcades au rez-de-chaussée ainsi qu'une belle fontaine surmontée d'une statue en fonte de fer peinte en vert, sorte de "déesse" à l'antique semblant représenter la "Diane de Gabies" (milieu 19ᵉ) ;
- le Conservatoire de la fourche, le seul lieu a pratiquer encore la fabrication de fourche au bois du micocoulier. Avec l'office de tourisme, il est installé au sein d'anciennes « cazernes » (casernes) du 17ᵉ siècle ;
- le village, à l'aspect extrêmement pittoresque, est accroché sur une pente abrupte dominant le Vidourle ; nombreuses ruelles avec passages voûtés, venelles et escaliers. Nombreuses façades gothiques du 14ᵉ au 18ᵉ siècle ;
- la Mer de Rochers est un chaos de rochers calcaires. Cette zone de karst à tourelles et sorte de cité ruiniforme se visite gratuitement. On y trouve les restes du château de Roquevaire qui est une propriété privée ouverte au public pour les journées européennes du patrimoine. Ou encore les restes du Castellas dominant la cité médiéval au sud. Plus au sud encore, on notera les ruines de l'ancien château de La Roquette au-dessus d'une boucle du Vidourle.
- divers autres mas dont celui de Pigné ou Pignet remarquable (fin 18ᵉ, début 19ᵉ ; maison natale de Théodore Sivel) ;
- l'ancien établissement thermal de "Fonsange-les-Bains" au pied du massif de Coutach dont le point culminant domine Quissac et Sauve de 472 mètres ;
- le château de l'Évesque, résidence de Jean Astruc et le moulin à eau attenant, plus ancien ;
- à l'est de la commune, sur la route de Durfort, dominant cette dernière, l'élégant château de Valfons dont le corps de logis principal est entouré à chaque extrémité de deux tours rondes ;
- l'ancienne gare, aujourd'hui restaurant, datant de 1872, typique de l'architecture ferroviaire du Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée dans la seconde moitié du 19ᵉ siècle.
Personnalités liées à la commune
- Géraud de Sauve (templier), commandeur de la maison du Temple de Pézenas (1177-1180) ;
- Diane de Joannis de Chateaublanc y a signé son testament
- Charlotte de Sauve née de Beaune-Semblançay, dame d'honneur de Catherine de Médicis
- Jean Astruc (1664-1766), médecin français, né à Sauve, auteur du premier ouvrage important sur la syphilis et les maladies vénériennes ;
- François Béranger (1937-2003), chanteur, décédé à Sauve ;
- Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794), fabuliste français et auteur de la célèbre chanson Plaisir d'amour ;
- Aline Kominsky-Crumb, et Robert Crumb, dessinateurs de BD américain, figures emblématiques de la bande dessinée underground, vivent à Sauve depuis 1993 ;
- Robert Filliou, artiste français, lié au mouvement artistique Fluxus ;
- Élie Gounelle (1865-1950), pasteur protestant, né à Sauve, figure emblématique du Christianisme social et du mouvement œcuménique international ;
- Joseph Sécret Pascal-Vallongue (1763-1806), né à Sauve, mort le 17 juin 1806 à Castelleone), général de brigade, blessé mortellement au siège de Gaète ;
- Théodore Sivel, célèbre aéronaute qui avec Croce-Spinelli et Tissandier s'éleva jusqu'à 8 000 mètres en 1875 avec un ballon de 3 000 mètre cube monté et cousu à Sauve ;
- Roger Katan, architecte, vit à Sauve depuis 1999 ;
- Julie Katan