Seyssinet-Pariset est une commune française, située dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
La commune, qui se situe dans l'aire urbaine de Grenoble, est adhérente de la métropole Grenoble-Alpes Métropole depuis la création de cette communauté d'agglomération.
La plus grande partie de cette commune, souvent dénommée sous le simple vocable de Seyssinet, est située dans la banlieue immédiate de la ville de Grenoble, dont elle n'est séparée, à l'est, que par le cours du grand torrent alpin, le Drac. Le village de Pariset est, quant à lui, situé sur les premières pentes du massif du Vercors, le long de la route de Saint-Nizier-du-Moucherotte.
À la suite d'un nouveau découpage territorial mis en application à l'occasion des élections départementales de 2015, le territoire de la commune est rattaché au canton de Fontaine-Seyssinet.
Histoire
Préhistoire
Le hameau de Pariset compte deux sites préhistoriques importants pour la connaissance du peuplement de la région.
- Dans la grotte dite « des Sarrasins », au pied de la Tour sans venin, des fouilles effectuées en 1880 puis durant les années 1965 à 1971 ont livré sur trois mètres d'épaisseur, des vestiges s'étalant sur toutes les périodes, du Néolithique récent au Moyen Âge, depuis le début de la mise en valeur agricole des flancs du Vercors.
- Au Chatelas, une nécropole avec sept inhumations fut découverte en 1915. Une abondance de bracelets de bronze permit de la dater de la fin du premier âge du Fer (Hallstatt), vers le 6ᵉ siècle avant Jésus-Christ.
Moyen Âge et Renaissance
Dans les environs de la nécropole préhistorique, les vestiges de la motte du Chatelas, situé à 80 mètre du rocher du Chatela datent de l'époque médiévale.
Temps Modernes
En 1753, le village et la région de Grenoble connaissent le premier tremblement de terre dont l'Histoire ait gardé trace.
Époque Contemporaine
À l'origine, la petite commune de Pariset se composait de trois parties bien distinctes mais reliées par un tramway : Seyssinet, Pariset et Saint-Nizier. Ces « bourgs » étant très éloignés les uns des autres, et les métiers très divergents, le conseil municipal étudia le projet de division de cette grande commune en deux nouvelles. En 1926, le projet est adopté à la majorité : deux communes doivent voir le jour : Seyssinet et Pariset-Saint-Nizier mais à la suite d'une nouvelle enquête, les nouveaux conseils municipaux remarquent que Pariset désire être rattachée à Seyssinet. Pour finir les deux nouvelles communes seront Seyssinet-Pariset et Saint-Nizier-du-Moucherotte. Durant la période d'entre-deux-guerres, la commune s'appela : Seyssinet-Pariset-la Tour Sans Venin, mais le dernier lieu-dit fut enlevé, par la suite, afin d'alléger le nom de la commune. La gare du chemin de fer de Grenoble à Villard-de-Lans, implantée à Pariset, était dénommée « Pariset-la Tour Sans Venin ». Cette mesure de changement de dénomination, coup après coup, reste assez exceptionnelle dans l'histoire de la Troisième République. Aujourd'hui très proche de Grenoble, le centre de la commune s'en rapproche encore depuis l'ouverture de la troisième ligne de tramway de l'agglomération grenobloise.
Toponymie
Selon André Planck, auteur d'un ouvrage sur la toponymie des communes de l'Isère, le nom Seyssinet-Pariset a une double signification correspondant au deux anciens bourgs :
- Seyssinet doit son origine au terme latin « Saxeus » qui donna son nom à la cité voisine de Seyssins qui signifie rocher et du diminutif et (autrefois, le village de Seyssinet était plus petit que celui de Seyssins) ;
- Pariset doit son origine au terme latin Paries qui signifie « paroi » évoquant probablement la proximité des falaises du Vercors et n'a donc aucun rapport avec le nom de la capitale de la France.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Notre-Dame des Îles
Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre de style roman remanié est déjà citée dans un document du 12ᵉ siècle comme église paroissiale. Selon le site de la mairie, celle-ci a probablement été construite sur les vestiges de l'ancienne chapelle du château seigneurial.
Le château des Combes
Situé en contrebas de l'église Saint-Pierre et dénommé à l'origine, « château de Combe », car situé dans un pli de la montagne dénommé « clos-aux-combes », le « château des Combes » a été érigé en 1634 sous sa forme actuelle, avec ses deux tours, mais avec un toit à faible pente et tuiles romaines. Selon la tradition religieuse catholique, ce château aurait abrité François de Sales, alors évêque de Genève lors de ses venues à Grenoble en 1616 et en 1618. Propriété privée, ce château peut néanmoins être visité à l'occasion de certains événements locaux.
Le château de Beauregard
Cette demeure est un château de plaisance datant du 18ᵉ siècle, est classé comme Monument historique par arrêté du 15 décembre 1997 : le grand salon et la chambre contiguë situés au rez-de-chaussée sont classés, tandis que le château en totalité, sauf les pièces classées, et son parc en totalité, y compris les serres et les fabriques, sont inscrits.
La tour sans Venin
Située en contrebas du hameau de Pariset et dominant la dépression grenobloise, la « tour sans Venin », aujourd'hui en grande partie ruinée, correspond aux vestiges du donjon de l'ancien château de Pariset dont l'origine remonte au 11ᵉ siècle. Une légende locale narre les exploits du seigneur de Pariset qui aurait rapporté, à la suite d'une croisade menée en Terre sainte un bouclier rempli de terre prélevée sur le sol même du Saint-Sépulcre et répandit celle-ci sur le sol autour de son château ou se situe actuellement la tour, ce qui aurait entraîné la disparition définitive de tous les serpents et autres reptiles dont certains sont venimeux, d'où le nom donné à cette tour.
Ce monument, parfaitement accessible depuis la route de Lans-en-Vercors, est connu parmi les sept merveilles du Dauphiné. Au pied de cette ruine, le visiteur peut découvrir un vaste panorama sur l'agglomération grenobloise.
Au pied de cette tour ruinée, subsiste une petite chapelle romane du 13ᵉ siècle qui est restée intacte. Près de celle-ci, il a été découvert une grande pierre plate, probablement un ancien autel, présentant une inscription latine : « ISIDI MATRI SEX- CLAUDIUS VALERIANUS ARAM CUM SUIS ORNAMENTIS UT VOVERAT D-D », qui a été traduite en ces termes : A Isis mère, Sextius Claudius Valeriannus a dédié cet autel avec ses ornements,.
Le site accueille, en outre, un émetteur de télévision dénommé «Grenoble 2 - La tour sans venin», assurant la couverture hertzienne correspondant à la diffusion de la Télévision numérique terrestre de la région grenobloise. Les opérateurs concernés sont TDF et Towercast.
Les autres monuments
- La Maison de Maria Alejandra.
- Le Manoir des Eybert, du 17ᵉ siècle (actuel château Bietrix).
- Le Manoir de la Coste, bâti sur les ruines de la maison forte de Colonges.
- La motte castrale du Chatelas.
- Le château de Seyssinet, dit La Batie, du 13ᵉ siècle, se situait à côté de l'église. En 1790 avait déjà disparu sans laisser de traces.
- Les vestiges de la maison forte du Grand Pariset, qui n'est pas citée dans les textes anciens, sont éloquentes. Selon Eric Tasset, cette maison forte pourrait correspondre à celle de Didier de Brive, non encore localisée. Cependant, selon l'enquête de 1339, d'autres maisons fortes aujourd'hui disparues existaient dans la paroisse de Pariset au Moyen Âge : les maisons fortes de Pariset, d'Eyssalteriis et de Renest.
- Maison forte de Vizan-Bel-Air, au lieu-dit Visan.
- Maison forte des Colognes, citée en 1339 ; Albert de Vernisy suppose la reconnaitre dans l'ancienne maison à l'angle de rue H. Berlioz et rue A. Chollier, tandis que pour Eric Tasset cela est difficilement dimostrable, surtout car le hameau dit Cologne se trouve au Nord et pas au Sud de Seyssinet sur la carte de Cassini du 17ᵉ siècle. Au même temps, Eric Tasset suggère que la maison indiquée par de Vernisy pourrait correspondre à la maison de Soffrariis ou à celle de Lucara, présentes elles aussi dans l'enquête de 1339.
- Manoir des Roux de Commier, ou des Benoit, au village de Seyssinet. Aujourd'hui il y a des logements.
- Manoir des Eybert, du 17ᵉ ou 18ᵉ siècle, contre l'église Saint-Pierre de Seyssinet. Aujourd'hui il y a des logements.
Équipements culturels
La ville de Seyssinet-Pariset possède un centre culturel nommé "L'ilyade" ainsi qu'un conservatoire à rayonnement communale.
La salle de spectacle "L'ilyade" a été entièrement rénové en 2015. Depuis 2018 la programmation culturel de l'Ilyade est réalisé en lien avec la ville de Seyssins.
Personnalités liées à la commune
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Situé dans un léger creux, non loin de la « Tour sans Venin », le site de randonnée dénommé le « Désert de Jean-Jacques Rousseau » indique aux visiteurs la présence du célèbre philosophe dans les hauteurs de Seyssinet-Pariset comme lieu de méditation lors de son passage à Grenoble durant le 17ᵉ siècle.
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Eugène Faure est un peintre français à vocation régionale, né le 14 juillet 1822 dans le village de Seyssinet. Celui-ci, après avoir essayé la sculpture, fut un peintre de genre, un paysagiste et un portraitiste qui a peint ses amis dont le peintre Jean Achard. Ses tableaux sont principalement conservés au musée de Grenoble.
- Marcel Trillat (1940-2020)
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Marcel Trillat est un journaliste, réalisateur de films documentaires et auteur français. Il reste connu pour de nombreux reportages télévisés et débuta à l'ORTF en 1965 en collaborant au magazine Cinq colonnes à la Une, puis il devint directeur adjoint de l'information en 1989 sur Antenne 2. Il fut également administrateur, élu CGT, de France Télévisions.
Seyssinet-Pariset dans les arts
Seyssinet dans la littérature
- Les Rêveries du promeneur solitaire
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Inspiré par la nature autour de Grenoble, le célèbre philosophe Jean-Jacques Rousseau flâne et utilise les hauteurs de Seyssinet-Pariset comme lieu de méditation. De nombreux panneaux, situés à l'angle d'un virage la route de Lans-en-Vercors, à l'orée du bois des Vouillants indique le site du « Désert » (dénommé à l'époque « désert de l'écureuil ») ou le philosophe aimait à observer la végétation et déguster certaines baies sauvages comme il le relate lui-même dans son ouvrage dénommé « Les Rêveries du promeneur solitaire » au cours de sa septième promenade (extrait) :
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« Durant mon séjour à Grenoble je faisais souvent de petites herborisations hors de la ville avec le sieur Bovier avocat de ce pays-là, non pas qu'il aimât ni sût la botanique, mais parce que s'étant fait mon garde de la manche, il se faisait, autant que la chose étoit possible, une loi de ne pas me quitter d'un pas. Un jour nous nous promenions le long de l'Isère dans un lieu tout plein de saules épineux. Je vis sur ces arbrisseaux des fruits mûrs j'eus la curiosité d'en goûter et, leur trouvant une petite acidité très-agréable, je me mis à manger de ces grains pour me rafraîchir ; le sieur Bovier se tenoit à côté de moi sans m'imiter et sans rien dire. Un de ses amis survint, qui me voyant picorer ces grains me dit : eh ! monsieur, que faites-vous là ? Ignorez-vous que ce fruit empoisonne ? Ce fruit empoisonne, m'écriai-je tout surpris. Sans doute, reprit-il, et tout le monde fait si bien cela, que personne dans le pays ne s'avise d'en goûter."... »
Seyssinet dans la peinture
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De nombreux sites des villages de Seyssinet et Pariset ont été représentés dans des toiles peintes par des peintres locaux, dont notamment la Tour sans venin par le peintre Jean Achard. Celui-ci n'ayant jamais obtenu la consécration de son vivant, il revient finir ses jours à Grenoble à partir de 1870 et il est enterré au cimetière Saint-Roch de Grenoble.
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Jacques Louis Gay, né à Voreppe en 1851 a peint de nombreux tableaux régionaux dont une huile sur toile, représentant les berges du Drac et dénommé, « les rives du Drac ou le casque de Néron ».
Seyssinet au cinéma
- 2001 : L'Emploi du temps de Laurent Cantet avec Aurélien Recoing et Karin Viard
Héraldique
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Blason
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Parti : au premier de gueules à une bisse couronnée d'or, au deuxième d'argent à une tour de gueules maçonnée de sable ; au chef d'or chargé d'un dauphin d'azur, crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules.
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Détails
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Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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