La stèle de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec est une stèle protohistorique installée depuis 1948 dans l'enclos paroissial de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec, en France, et ornée d'une croix.
Il est parfois envisagé qu'elle ait été remployée en borne itinéraire à l'époque romaine.
Description
La pierre est un monolithe de granite à gros grains, tronconique, à quatre faces et pans coupés, haute de 2,50 mètre.
Sa surface possédait treize cannelures sculptées, estompées aujourd'hui, mais aucune inscription n'y a été relevé.
Localisation
La stèle est située dans le département français du Finistère, sur la commune de Loc-Eguiner.
Elle aurait été trouvée au lieu-dit Kerargan, renversée dans un fossé sur la route venant de Plounéour-Ménez, soit à environ 1,5 kilomètre au sud-est de son emplacement actuel.
En 1948, elle est déplacée dans le cimetière Nord de l'enclos paroissial de l'église Saint-Eguiner, dans le bourg.
Historique
La pierre a été signalée avant 1911 par un habitant de Morlaix, M. Livinec, à Jean-Marie Abgrall et Louis Le Guennec (« ce qui paraît être une borne romaine »). Mais ces derniers ne semblent pas l'avoir observé in situ cette année-là.
La stèle protohistorique
En se basant sur sa forme et son façonnage, il est admis, au moins depuis la publication de Marie-Yvane Daire et Pierre-Roland Giot, que cette pierre a été dressée lors de l'âge du fer (soit aux environs du 1ᵉʳ millénaire millénaire avant Jésus-Christ).
En général peu documentés, surtout pour ceux n'ayant aucune décorations, ces monuments sont parfois associés au domaine funéraire. Ils n'ont pas la forme irrégulière des mégalithes néolithiques (plus anciens) et ont été l'objet d'un travail de sculpture, avec débitage, taille et parfois polissage de la surface. On remarque souvent que la partie inférieure, appelée embase, destinée à être sous terre, est brute de taille.
Une colonne itinéraire ?
Du fait de sa proximité avec la voie romaine attestée, suivant le tracé de la route départementale 111 et allant de Carhaix (probable Vorgium) à l'Aber-Wrac'h via Kerilien en Plounéventer (Vorganium ?), plusieurs archéologues antiquisants ont supposé que la stèle ait pu être réutilisée à l'époque romaine, comme colonne itinéraire. La borne serait alors devenue anépigraphe avec le temps.
Cette hypothèse n'est toutefois envisagée qu'avec une certaine prudence par la Carte archéologique de la Gaule et est critiquée par certains historiens.
La base d'une croix
La pierre a été déplacée en 1948, surmontée d'un crucifix et d'un Christ aux liens, ornée de fleurons-boules, pour en faire la base d'une croix de mission.
Une plaque sur la stèle, portant la mention « Mission 1948 », commémore cette christianisation récente. Mais rien n'indique que celle-ci ait été plus ancienne.
Galerie photographique
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