Thil (Tilh en occitan) est une commune française située dans le nord du département de la Haute-Garonne en région Occitanie.
Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le pays de Rivière-Verdun, un petit pays d'élection de l'est de la Gascogne, à l'écart des grandes voies de communication, et s'étageant sur les terrasses de la rive gauche de la Garonne, entre la vallée de la Save et la Lomagne, et se prolongeant en Gascogne toulousaine. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Arsène, le ruisseau de Saint-Pierre, la Saoume et par divers autres petits cours d'eau.
Thil est une commune rurale qui compte 1 146 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse. Ses habitants sont appelés les Thilois ou Thiloises.
Histoire
Le tumulus de Thil est une butte de terre artificielle élevée au-dessus d'une sépulture, manifestement construite par un peuple proto-basque entre le Cinquième et le 3ᵉ siècle avant Jésus-Christ. Thil étant en Aquitaine, ce tumulus n'est pas à proprement parler « gaulois » puisqu'il est situé en dehors de la zone de présence celtique en pays toulousain (Volques Tectosages, arrivés au 3ᵉ siècle avant Jésus-Christ).
Vers le 11ᵉ siècle ce tumulus servit de base pour édifier le château de Thil. Le château était entouré de fossés sur trois côtés. On pouvait probablement y accéder grâce à un pont-levis qui se trouvait à l'emplacement actuel de la halle. Les restes des anciens fossés du château étaient encore visibles dans les années 1960. Le village s'établit alors autour de l'église tout contre le château. Au Moyen Âge le village était un fief des Jourdain de l'Isle, dont les descendants, de Tilho, ont laissé leur nom au village.
La bataille de Launac se déroule probablement sur le territoire de la commune le 5 décembre 1362. Elle voit Gaston III de Foix-Béarn, dit Fébus, vaincre les troupes de Jean Ier d'Armagnac.
Le village fortifié de Thil fut construit au Moyen Âge contre la butte du château, à laquelle il était relié par un pont-levis. La protection de ce bourg était assurée à l'est par un mur très épais, sur lequel s'appuyaient des maisons à l'intérieur de l'enceinte. Parmi les derniers vestiges de cette époque, il reste deux maisons situées entre la rue longue et la rue du Riouet. La maison située dans la rue du Riouet présente un mur très épais fait de paillebart : un mélange de terre crue, de gravier et de paille hachée, reste de l'enceinte primitive. La maison dite du notaire possède une façade à pans de bois bien conservée visible dans la rue Longue.
Le ravin du Riouet profond de 14 mètres et situé au sud du village complétait le mur de défense. La pente de ce ravin était renforcée en partie d'un mur de brique et parcourue à mi-hauteur par un sentier. Ce sentier donnait accès à un souterrain qui devait conduire au château et à l'église. L'entrée du souterrain est aujourd'hui effondrée.
Le château ayant disparu, la mairie est construite au 19ᵉ siècle sur la butte. À cette occasion, on trouva des squelettes d'époque celtique. Le tumulus est donc le témoin d'un peuplement sédentaire vieux de plus de 2 000 ans. La mairie fut construite entre 1840 et 1850 pour abriter la mairie, l'école et le logement de l'instituteur. L'école y est restée jusqu'en 1957,,,.
En 1785, un trésor d'argenterie romaine est découvert sur le territoire de la commune, près du château de Mouillat. Connu sous le nom de Trésor de Caubiac à cause d'une erreur ancienne due au fait que le propriétaire du terrain était habitant de Caubiac, les objets ont été achetés en 1824 par le British Museum où ils sont exposés.
C'est de ce village que venait Arnaud du Thil jugé dans le célèbre procès pour usurpation d'identité conduit par Maître Jean de Coras au milieu du 16ᵉ siècle. Ce procès a fait l'objet du film de Daniel Vigne Le Retour de Martin Guerre avec Gérard Depardieu et Nathalie Baye.
Héraldique
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Blason
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D'or au tilleul terrassé de sinople surmonté d'un nuage d'argent chargé d'une étoile de gueules accostée de deux aquilons affrontés aussi d'or.
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Détails
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Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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Toponymie
Le mot occitan Tilh (orthographié en français Thil) vient de l'arbre tilho, Tilleul en roman.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Laurent
L'église Saint-Laurent de Thil date du 14ᵉ ou 15ᵉ siècle. Elle fut construite à l'emplacement d'une précédente église attestée en 1256 et dédiée à Saint Martin. Elle était située au milieu du village médiéval, lui-même construit contre la butte du château. L'église fut pillée vers 1580 pendant les guerres de religion. En 1687 le clocher s'effondra sur deux chapelles. Il fut ensuite reconstruit en raccourcissant la nef d'une travée. L'ensemble de cloches fut fondu à la Révolution puis reconstitué au 19ᵉ siècle. La cloche la plus récente date de 1969. L'église possède un mobilier classé remarquable : la chaire de bois peint et doré, offerte en 1743 par Claudine Le Masuyer et la grille de communion en fer forgé du 18ᵉ siècle. Un retable baroque des 17ᵉ et 18ᵉ siècles occupe le chœur de l'église. Il est orné d'un bas-relief qui représente le martyre de saint Laurent. La voûte complète fut refaite en 2011 à l'occasion d'importants travaux de sauvegarde et de restauration de l'édifice. Ces travaux ont aussi marqué le début de la restauration des vitraux détruits lors d'une tempête de 1999.
Château Lagaillarde
En 1859, M. Lagaillarde fit construire un château sur les terres de son beau-père, M. Estellé qui était propriétaire terrien et agriculteur à Thil. Il en fit un rendez-vous de chasse. C'est un château de brique orné de décors de terre cuite moulée selon la mode de la seconde moitié du 19ᵉ siècle dans la région toulousaine. L'édifice carré est encadré de quatre tours en poivrière autrefois couronnées de toitures pointues.
Maisons du notaire et du rempart
La maison du notaire et la maison du rempart sont des vestiges des fortifications médiévales du village.
Chapelle Saint-Orens de Marnac
La chapelle Saint-Orens de Marnac (ou Saint-Aurens, lieu-dit Houere), date de création inconnue, sa trace remonte au 16ᵉ siècle. À la suite des guerres de religion le capitoul Dufaur de Marnac mourut dans les prisons toulousaines. Au début du 18ᵉ siècle le château fut restitué par la famille Dufaur, convertie au catholicisme, qui fit rebâtir la chapelle, très endommagée. Une dernière restauration eut lieu en 1839, où l'on édifia l'actuel clocher, de type "queue de morue". De nos jours (2016), l'état du bâtiment est bien dégradé.
Personnalités liées à la commune
- Toussaint Lézat
- Lucien Engelmajer dit le Patriarche
- Arnaud du Thil