Thiviers est une commune située dans le sud-ouest de la France, dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine.
De 1790 à 2015, la commune a été le chef-lieu du canton de Thiviers, puis en 2015, elle est devenue son bureau centralisateur. C'est l'une des six villes-portes...
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Thiviers est une commune située dans le sud-ouest de la France, dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine.
De 1790 à 2015, la commune a été le chef-lieu du canton de Thiviers, puis en 2015, elle est devenue son bureau centralisateur. C'est l'une des six villes-portes du parc naturel régional Périgord-Limousin.
Histoire
Les origines
Les origines de Thiviers sont très incertaines. Il semblerait que l'étymologie de son nom soit celtique par les mots Tigernack, Tivernack, Tigern ou encore Tivern qui pourraient signifier « Maison des chefs ». La ville fut ensuite envahie tour à tour par les Romains, les Wisigoths, les Arabes, enfin les Francs, ce qui offre d'autres possibilités d'explication.
Le latin nous donne quelques réponses envisageables comme trivio qui signifie le carrefour des trois chemins, ou Tiberius, du nom de l'empereur dont on aurait donné le nom à cet endroit stratégique pour construire Tiberii ou Tiberium sur l'itinéraire de l'ancienne voie romaine de Vésone (Périgueux) à Augustoritum (Limoges) en passant par Fines (Firbeix).
Ce dernier nom serait devenu Tiverius à l'époque mérovingienne, lequel par déformation a donné Tiveris, Tiberio, Tyberio, qui donna Thiviers.
Le Moyen Âge
La croix de Saint Jacques au bord de la nationale 21
Les premières traces authentifiées de documents se rapportant à la ville datent du 11ᵉ siècle. Ville franque, Thiviers eut le droit de battre sa propre monnaie dès le début de la monarchie française. De plus, elle constituait au 12ᵉ siècle une des 32 villes closes du Périgord.
La cité, sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, devient une place forte construite autour de son église et de ses châteaux au nombre de trois à l'époque : Les Pélisses se trouvant en face de l'église, le château de Vaucocourt situé derrière l'église et le château de Banceil servant de première défense pour les attaques venant de Périgueux.
Comme toute ville féodale, Thiviers était entourée de fortifications, remparts et murailles, bordés de larges et profonds fossés. Elle comptait aussi en son sein une prison, une place d'armes, un couvent, un petit hospice.
On entrait dans la cité par trois portes : la porte de Pèze au nord, la porte de la Tour à l'ouest et la porte du Thou (ou du Thon) au sud ; mais l'accès ou plus exactement la sortie de la ville pouvait s'effectuer par des souterrains (ensevelis pour la plupart ensuite). De plus, de nombreux châteaux et manoirs fortifiés fleurirent autour de Thiviers tels que le manoir des Limagnes, le château de la Filolie, ou celui de Planeau.
La ville fut occupée et saccagée plusieurs fois : possession anglaise annexée par Richard Cœur de Lion, la ville redevint française au 12ᵉ siècle. Jean Sans Terre, le roi d'Angleterre, s'en empara en 1211 et Guy, vicomte de Limoges, la conquit en 1212. Elle est de nouveau reprise par les Anglais qui en sont chassés sous le règne de Charles VI.
Érigée au 14ᵉ siècle en prévôté, la catholique ville de Thiviers subit en 1575 le siège des calvinistes de Henri, vicomte de Turenne.
Lieu de passage fréquenté, Thiviers changea régulièrement de « propriétaire » à la suite des guerres internes et des rivalités, révoltes et révolutions, « coups de main » ou guérillas de toutes sortes. Elle dut également souffrir de famines, ou d'épidémies de peste.
La ville parvint toutefois à se reconstruire tant bien que mal au fil des siècles.
À partir du 18ᵉ siècle
La gare terminus de la ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique Saint-Yrieix - Thiviers, des tramways de la Dordogne.
Dans la seconde moitié du 18ᵉ siècle, la ville vit l'installation de son premier relais de poste et de sa première manufacture de faïence.
Thiviers traversa sans exécutions la Révolution française mais pas sans dommage puisque les archives de la ville furent brûlées et le château des Pélisses rasé. La ville ne trouva une réelle stabilité qu'en 1794, date à laquelle son premier maire important, Jean Theulier, est élu. Au 19ᵉ siècle, l'abbé François-Georges Audierne avait trouvé à Thiviers une monnaie, une « hélienne » frappée par Hélie II, comte de Périgord, fils de Boson II de la Marche, petit-fils de Boson le Vieux qui avait usurpé le droit de battre monnaie à l'évêque de Périgueux.
La ville fut desservie par le chemin de fer à partir de 1861, année où fut ouverte la ligne Limoges-Bénédictins - Périgueux, et devint un carrefour ferroviaire avec la mise en service en 1892 de la ligne Le Quéroy-Pranzac - Thiviers (fermée aux voyageurs en 1940 et aux marchandises en 1971) et, en 1898, la ligne Thiviers - Saint-Aulaire - Brive (fermée aux voyageurs en 1940 et aux marchandises en 1986). Elle fut également le terminus d'une ligne des Tramways de la Dordogne vers Saint-Yrieix, qui fonctionna de 1912 à 1934.
Elle entra alors dans une phase de développement plus agricole et commerçant qu'industriel dans un premier temps. La première brigade de sapeurs-pompiers fut créée en 1872.
Pour les besoins grandissants de la ville en énergie, Thiviers se dota en 1876 d'une usine à gaz fonctionnant à partir de la houille qui resta en fonctionnement jusqu'en 1960.
L'électricité, quant à elle, fut amenée tardivement en 1923. C'est en 1904 qu'apparut la première école communale de garçons. Par la suite, les filles y furent admises.
En 1943, le groupement 28 des Chantiers de la jeunesse, déplacé des Pyrénées en Dordogne, installe son magasin à la « Maison Carrée » et un groupe de jeunes au château de la Filolie.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le 28 avril 1944, un détachement allemand fait une incursion au lieu-dit les Merles et fusille cinq maquisards et cinq otages.
Le 11 novembre 1971, une fuite de gaz provoque l'explosion d'une armurerie — et de ses munitions — située au 1 rue Jean-Jaurès, embrasant plusieurs immeubles voisins et causant la mort de sept personnes ainsi qu'une quinzaine de blessés.
La famille de Vaucocourt
Les armoiries sur la façade ouest du château de Vaucocour.
La famille de Vaucocourt (ou Vaucocour ou Veaucocours) a beaucoup contribué à l'histoire de Thiviers. Ses premières traces dans la ville remonteraient au moins au 11ᵉ siècle.
Les Vaucocourt firent construire le château du même nom et furent pendant des siècles les dirigeants de la cité.
En mai 1640, le gouverneur François de Vaucocourt se rendit à Abjat où il fut assassiné. Il existe deux hypothèses pour ce meurtre. La première dit que le seigneur fut victime d'une sédition contre le service du roi et que les habitants de ce village l'auraient molesté à mort. La seconde, plus populaire qu'officielle, dit que François de Vaucocourt se rendait au Fargeas sur la route d'Abjat pour y enlever une belle jeune femme. Jean Masfrand aurait eu vent de ce projet et aurait donné un coup mortel au seigneur.
Ce crime fut jugé et puni sévèrement : des habitants auraient été exécutés en place publique, la halle rasée et surtout la cloche de l'église d'Abjat de 900 kilogramme confisquée et donnée à la famille de Vaucocourt pour la chapelle de son château (chapelle dont le clocher s'effondra quelques années plus tard à cause du poids de la cloche).
La famille de Thiviers, disparue en 1729, était une branche directe de la famille de Vaucocourt. Cette dernière s'est éteinte par les mâles au début du 19ᵉ siècle, mais reste représentée en filiation féminine par les du Mas de Veaucocours.
La famille Theulier
Une autre famille est étroitement liée à Thiviers : la famille Theulier. Ses origines thibériennes remontent au moins au 17ᵉ siècle : un M. Theulier fut nommé consul de la ville en 1608.
La "pommade ophtalmique de la veuve Farnier", créée en 1764, est due à cette famille, le nom de jeune fille de cette veuve était Theulier; cette pommade fut fabriquée et distribuée par la famille.
Au 19ᵉ siècle, le docteur Jules Theulier fut surnommé pour sa charité et sa bonté "le médecin des pauvres"; par reconnaissance de ses œuvres, une rue porte son nom.
Son fils, Albert, très longtemps maire de la ville, conseiller général et député, fit beaucoup pour Thiviers : création de l'école maternelle, jardin public, etc.
Depuis 1922, la maison de la famille est devenue la mairie et ses terrains adjacents, le parc Theulier.
Toponymie
En occitan, la commune porte le nom de Tivier.
Culture et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine civil
Château de Banceil, 16ᵉ et 17ᵉ siècles, transformé en logements.
Château de la Filolie,qui appartint au célèbre parfumeur François Coty, aujourd'hui école ménagère.
Château de Razac, 16ᵉ siècle.
Château de Vaucocour ; son aspect médiéval n'est quasiment plus apparent à la suite de nombreuses rénovations au cours des siècles.
Maisons anciennes dont certaines maisons à colombages.
Patrimoine religieux
Église Notre-Dame de l'Assomption du 12ᵉ siècle, remaniée aux 16ᵉ et 19ᵉ siècles, inscrite aux monuments historiques depuis 1926 ;
Église de Pierrefiche du 19ᵉ siècle, érigée à la place d'une chapelle datant de 1601 ;
Chapelle de l'ancien hôpital ;
Couvent Saint-Paul, avec deux chapelles : fondé en 1870, il a servi d'hôpital pendant la Première Guerre mondiale, de pensionnat et d'orphelinat, puis de centre médico-social dans les années 1970. Il est racheté en 2019 par l'Institut du Bon-Pasteur, d'obédience catholique traditionaliste, pour le transformer en centre spirituel.
Pèlerinage de Compostelle
Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
Précédé par
Suivi par
Chalais
Via Lemovicensis
(? kilomètre jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle)
Saint-Jean-de-Côle
Personnalités liées à la commune
Pierre Beylot (1920-), homme politique, est né à Thiviers
Pierre Bouillon (1773-1831), peintre et graveur, prix de Rome en 1797, est né à Thiviers.
Léonce Bourliaguet, (1895-1965), écrivain, est né à Thiviers ; il écrivit un roman dont l'action s'y déroule : Marie mon homme. Le collège ainsi qu'une rue portent aujourd'hui son nom.
Léon Martin Fourichon (1809-1884), né à Thiviers, est un officier de marine, administrateur colonial et homme politique français du 19ᵉ siècle.
Henri Mège (1883-1956), est un homme politique né à Thiviers.
Michelle Puyrigaud (1926-2021), résistante et responsable communiste et née et a passé sa jeunesse à Thiviers.
Jean-Paul Sartre, (1905-1980), écrivain et philosophe, passa ses vacances de jeunesse à Thiviers.
Albert Emmanuel Theulier (1840-1912), est un homme politique né et décédé à Thiviers.
Jules Theulier, médecin.
Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau, (1759-1839), homme politique, fut maire de la commune sous la Révolution française.
Héraldique
Blason
D'argent à l'arbre de sinople mouvant de la pointe accompagné en chef de deux fleurs de lys d'azur.
Devise
'Fortiter ac suaviter (Courageusement et avec douceur)
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Alias du blason de Thiviers
D'azur à la cloche d'argent, à la bordure de gueules*.
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (gueules sur azur).