Tornac est une commune française située dans le centre du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gard, le ruisseau de Crieulon, le ruisseau de l'Ourne, le ruisseau de Riviély et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Tornac est une commune rurale qui compte 935 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1968. Elle fait partie de l'aire d'attraction d'Alès. Ses habitants sont appelés les Tornagais ou Tornagaises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : l'église Saint-Baudile , classée en 1911, et le château, inscrit en 1984.
Histoire
Tornac est riche d'un patrimoine historique encore présent aujourd'hui. Au plus loin que l'on remonte dans l'histoire de Tornac et jusqu'au 18ᵉ siècle, les poteries ont constitué une activité très importante.
Le monastère partiellement détruit, était le siège d'une abbaye fondée au 7ᵉ siècle par des moines bénédictins affiliés à l'ordre de Cluny vers 1080. Ruiné au 8ᵉ siècle, il passe sous la protection de Charlemagne au 9ᵉ siècle et est ruiné une nouvelle fois au 16ᵉ siècle. Propriété privée, il est visible de l'extérieur.
Le château de Tornac des 11ᵉ et 12ᵉ siècles, surplombe la rive droite du Gardon d'Anduze à un emplacement stratégique qui lui permettait de protéger l'entrée vers Anduze et les Cévennes. Il offre une vue panoramique exceptionnelle sur Anduze et sur le vignoble de Tornac dont plus de 40 % sont cultivés en « culture biologique ». La cave des vignerons de Tornac est ouverte tous les jours, sauf le dimanche ; des journées portes ouvertes avec visite guidée de la cave sont organisées tous les vendredis en juillet et août.
L'église Saint-Baudile date du 12ᵉ, elle est de style roman, en forme de croix latine, avec une abside en demi-cercle couronnée d'arceaux. Détruite au 16ᵉ siècle, reconstruite au 17ᵉ, brûlée en 1702, elle a été restaurée à la fin du 20ᵉ siècle et est inscrite aux Monuments historiques.
Toponymie
Le toponyme Tornac est attesté sous la forme Tornagus en 814. Le [g] s'explique par la sonorisation de [k] à l'intervocalique.
Tornac remonte à un probable type toponymique *TURNACU, comme Tourny (Eure, Torniaco 884, Tornacum 1287, avec *-I-ACU) et les Tournay / Tournai de langue d'oïl cf. Tournai (Belgique, Turnacum 300, Turnaco 365).
Xavier Delamarre considère ce type toponymique (y compris Tornac) comme basé sur le gaulois turno- « hauteur » et rapproche ce terme du breton tornaot « falaise, hauteur du rivage ». Le second élément est le suffixe localisant gaulois -acon (< proto-celtique *-āko(n)) qui a donné *-ACU en gallo-roman (latinisé dans les textes en -acum ou -acus). L'alternance des formes anciennes en Torn- / Turn- est comparable phonétiquement à celles du mot tour (de tourner), attesté comme tornus / turnus « instrument de tourneur » en latin médiéval. On peut également faire un parallèle en langue d'oïl entre Tourn- [turn] (cf. *tourn > tour) et l'occitan Torn- [torn] (cf. torn « tour » de tornar « tourner, etc. »). Tornac est une forme entièrement occitane (cf. aussi : conservation de [ac])
Ce « lieu près d'une hauteur » ou ce « lieu élevé » correspond bien au relief de Tornac, comme à celui des différents toponymes cités précédemment.
Les étymologies avancées anciennement, par exemple : « tour de château » (occitan torre) ou tornaire « tourneur (de poterie) » ne sont pas à prendre en compte : le mot « tour de château » est issu du latin turris et -nac n'admet pas d'explication. Un composé torre-n-ac est tout aussi impossible, car d'où serait issu le [n] ? En outre, le suffixe -ac n'est, en principe, que rarement associé à un appellatif latin ou roman. Quant à la seconde hypothèse, il s'agit d'une analogie populaire.
Géographie
La commune de Tornac s'étend sur 1 900 hectares, des derniers contreforts des Cévennes à la plaine viticole et à la garrigue. Elle est constituée de 18 hameaux dont aucun ne porte le nom de Tornac, bâtis pour les plus pittoresques, sur le piémont cévenol et qui parsèment son territoire limitrophe de la commune d'Anduze. Tornac est bordé au nord par le Gardon d'Anduze et est traversé d'Ouest en Est par l'Ourne, un torrent cévenol aux crues impressionnantes et fréquentes en automne.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'intersection du Quarante-quatrième parallèle nord et du Quatrième méridien à l'est de Greenwich se trouve sur le territoire de la commune (voir aussi le Degree Confluence Project).
- L'abbaye de Tornac, fondée au 7ᵉ siècle par des moines bénédictins affiliés à l'ordre de Cluny vers 1080. Ruinée au 8ᵉ siècle, elle passe sous la protection de Charlemagne au 9ᵉ siècle et est ruinée une nouvelle fois au 16ᵉ siècle. Propriété privée, elle est visible de l'extérieur.
- Le château de Tornac des 11ᵉ et 12ᵉ siècles,restauré depuis plus de 40 ans, surplombe la rive droite du Gardon d'Anduze à un emplacement stratégique qui lui permettait de protéger l'entrée vers Anduze et les Cévennes. Il offre une vue panoramique exceptionnelle sur Anduze et sur le vignoble de Tornac dont plus de 40 % sont cultivés en « culture biologique ».
- L'église Saint-Baudile de Tornac date du 12ᵉ siècle : elle est de style roman, en forme de croix latine, avec une abside en demi-cercle couronnée d'arceaux (arcatures dites lombardes). Détruite au 16ᵉ siècle, reconstruite au 17ᵉ, brûlée en 1702 durant la « guerre des Camisards », elle a été restaurée à la fin du siècle dernier. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1911.
- Temple protestant de Tornac.
- Ancienne église romane de Saint Pierre de Savignac du 12ᵉ siècle au hameau de Bouzène, à en juger par l'appareillage des pierres, transformée en remise agricole sur deux niveaux. L'édifice est composé d'un vaisseau unique de deux travées voûté en berceau avec arcs doubleaux et contreforts intérieurs avec cordon en doucine courant le long des murs intérieurs. Abside voûtée en cul de four, très beau chevet lorsque l'on vient de l'est avec corniche en doucine et ouvertures d'origines en forme de meurtrières (belle stéréotomie des arcades). Cette construction peu connue (aucune mention dans l'inventaire de la DRAC) est assez remarquable par son état de conservation étant donné sa destination depuis plus de deux siècles.. « Peu » de moyens suffiraient pourtant à remettre ce beau monument en valeur mais il s'agit d'une propriété privée. Une « ferme » portant la date de 1784 sur l'une de ses portes est venue s'accoler à la façade sud, tandis qu'un hangar agricole de la fin du 19ᵉ siècle longe la façade nord. Cette ancienne église se situe non loin du ruisseau de l'Ourne, en bordure d'une petite route, près des lieux dits de « La Roque » et « La Calendrié » entre les CD 982 et 35.