Vers-Pont-du-Gard [vɛʁs pɔ̃ dy ɡaʁ], anciennement Vers, est une commune française située dans l'est du département du Gard en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gardon, le Grand Vallat et par un autre cours d'eau. Incluse dans les gorges du Gardon, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (« le Gardon et ses gorges » et les « gorges du Gardon ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Vers-Pont-du-Gard est une commune rurale qui compte 1 785 habitants en 2020, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Ses habitants sont appelés les Versois ou Versoises.
Elle est jumelée avec la commune suisse de Palézieux et la commune italienne de Santa Vittoria d'Alba.
Le patrimoine architectural de la commune comprend six immeubles protégés au titre des monuments historiques : le pont du Gard et l'aqueduc de Nîmes, la grotte de la Salpêtrière, la grotte de la Balauzière, la chapelle Saint-Pierre de Vers-Pont-du-Gard, le château de Saint-Privat et la carrière de l'Estel Sud.
Histoire
Vers fut habité dès la Préhistoire.
L'ère romaine
Au 1ᵉʳ siècle de notre ère, les Romains décidèrent de construire un aqueduc pour apporter l'eau de la Fontaine d'Eure à Uzès jusqu'à Nîmes. Une partie de cet aqueduc passant par l'emplacement actuel du village, les ingénieurs de l'époque décidèrent d'utiliser la pierre calcaire dite "Pierre de Vers" naturellement présente à proximité du chantier. On retrouve donc à quelques pas du Pont du Gard une carrière aujourd'hui désaffectée et plus au nord du village de nombreuses carrières actuellement exploitées dont certaines datent de l'époque romaine.
Dans le village, on peut découvrir l'héritage laissé par nos ancêtres. Outre les carrières encore exploitées ou non, on peut trouver d'anciennes routes romaines à proximité de celles-ci (pour permettre aux chevaux de transporter les pierres) et de nombreux vestiges de l'aqueduc du célèbre Pont du Gard au pont Roupt en passant par le pont de la Lône.
Du 5ᵉ au 13ᵉ siècle
Après l'abandon de l'aqueduc qui subit à partir du 5ᵉ siècle pillages de pierres et détournement d'eau, le village connaît peu d'activité jusqu'en 688 avec la décision du duc d'Aquitaine de faire construire un château qu'il plaça sous la protection de l'évêque de Mende, saint Privat.
Au 11ᵉ siècle, le village était une forteresse composée de l'église, d'un monastère et de quelques maisons de paysans. Des murs qui, à l'époque entouraient ce complexe ne reste qu'une tour, actuelle tour de l'horloge.
Du 14ᵉ au 17ᵉ siècle
Au 14ᵉ siècle (fin des Templiers), Le château de Saint-Privat est vendu à un particulier.
Au 16ᵉ siècle avec l'industrie de la soie, chaque famille versoise possède son métier à tisser et l'agriculture se développe avec l'apparition en Uzège de mûriers et de magnaneries.
Du 18ᵉ siècle au 19ᵉ siècle
Après la Révolution française, Vers alors développé autour de la vigne (implantée en 1780), du blé, de l'olive, de la mûre et de l'amande devient en 1790 le chef-lieu de Canton du district d'Uzès alors composé des communes de Montpezat (Collias), Uzès et Vers.
En 1792, les châteaux uzégeois sont pillés et en 1793, le sort s'acharne sur la région avec des inondations du Gardon qui viennent à bout des récoltes et provoquant une misère générale. Pour couronner cette fabuleuse année, le député de l'Uzège est exécuté à Paris.
La fin du 19ᵉ siècle marque l'arrivée des trois lavoirs (Grand font (1882), Font d'Izière et Misserand) permettant aux villageoises de laver leur linge (ces lavoirs sont toujours utilisables et parfois utilisés) mais également la création des capitelles que l'on peut admirer de nos jours en se promenant dans la garrigue versoise.
Du 20ᵉ siècle à nos jours
En 1912 fut construite l'actuelle école publique du village.
Après la Première Guerre mondiale, un monument aux morts est construit pour honorer la mémoire des enfants du village partis pour toujours au combat.
En 1929, la cave coopérative toujours en service est construite.
En 1942, les Allemands arrivent et s'installent sur le village. Le plus important camp de munitions du midi appelé "Le dépôt" est installé dans la garrigue versoise entre Vers et Castillon-du-Gard.
À la libération d'août 1944, les Allemands prévoient de quitter le village en faisant exploser le dépôt en partant. Cela anéantirait les villages de Vers et de Castillon-du-Gard avec au passage les vestiges romains dont le Pont du Gard. Apprenant la nouvelle, les habitants du village ainsi que son curé, l'abbé Roure confient la sauvegarde du pays à Notre-Dame-du-Gardon. Par chance, les Allemands abandonnèrent le projet et le village fut sauvé. Certains racontent que c'est un général allemand qui ayant entendu parler du joyau qu'est le pont du Gard a convaincu son supérieur de le laisser sain et sauf, d'autres pensèrent au miracle. Des munitions sont toujours visibles dans la garrigue et une statue de Notre-Dame-du-Gardon a été édifiée au nord-est du village ainsi qu'une autre dans l'église versoise.
Vers devient Vers-Pont-du-Gard le 12 août 1971 par arrêté au journal officiel.
Par la suite, la vie versoise ne fut rythmée que par quelques crues du Gardon dont la mémorable du 9 septembre 2002 où la rivière arriva aux portes de la commune. De plus lors de cet évènement, les eaux ruisselèrent dans le village ce qui créa une forte inondation accentuée par les fortes pentes du village.
Toponymie
Attestations anciennes
Le nom de la localité est attesté sous les formes Villa de Vers en 1254 ; Ecclesia de Vercio en 1292 ; Pedagium ville de Verssio, cum traversia de Castilione en 1295 ; Vercium en 1384 ; La seigneurie de Vez en 1567 ; Le prieuré Sainct-Pierre de Vers en 1620 ; Saint-Pierre de Vers en 1625 ; Vers en 1637, Vers en 1793 et 1801 ; Vers-Pont-du-Gard depuis 1971.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Monuments historiques
La commune est riche de six monuments historiques :
- Le pont du Gard et l'aqueduc romain de Nîmes, datant du milieu du 1ᵉʳ siècle. Le pont du Gard fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840, le tronçon de l'aqueduc romain de Nîmes, lieuxdits Pont-Rou et Font Menestière, fait l'objet d'une inscription depuis le 5 février 1987 et les vestiges archéologiques de l'aqueduc et les parcelles traversées ou bordées par son tracé font l'objet d'une inscription depuis le 31 décembre 1997 ;
- L'ancienne chapelle Saint-Pierre, datant du 12ᵉ siècle. L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 mars 1992 ;
- la grotte de Balauzière au lieu-dit du domaine Saint-Privat, datant de la Préhistoire. Ce site fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 27 juin 1958 ;
- le château du domaine de Saint-Privat. Le château, à l'exception des pièces classées, fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le par arrêté du premier septembre 1992, dans le château, les trois pièces décorées de boiseries, le salon des échos, la salle des gardes, le salon de la Paix (ou salon des quatre cheminées), la chapelle, avec son décor, l'enclos muré situé derrière la chapelle, l'avant-parc avec les douves, le parc ou terrasse haute avec les douves, les murs de soutènement ainsi que le bassin et l'ensemble de la statuaire, le jardin ou terrasse basse avec sa porte d'entrée dite porte des fleurs, les murs de soutènement, la statuaire ainsi que l'orangerie et le nymphée, le moulin et son bief, la ferme fortifée, l'ancienne magnanerie accolée à un bâtiment de logements dit l'ancienne métairie et la serre située face au potager, ainsi que le potager, la glacière et le sol de l'ensemble des parcelles du domaine font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 février 1995 ;
- la carrière de l'Estel Sud, datant du 18ᵉ siècle. Ce site fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 7 mai 1998 ;
- l'abri préhistorique de la Salpétrière, datant de la Préhistoire. Ce site fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 juin 1931.
Autres ieux et monuments
- Les carrières et routes romaines
- Les trois lavoirs : Grand font (1882), Font d'Izière et Misserand (ainsi que la "fontaine aux grenouilles")
- Le château de Font d'izière.
- La tour de l'horloge.
- Les croix dans le village.
- Les capitelles dans la garrigue.
- La maison de la pierre, vitrine des carrières.
- La noria située à la limite avec la commune d'Argilliers permettant auparavant aux agriculteurs d'irriguer les champs.
- L'église Saint-Pierre de Vers, ses peintures classées et son clocher récemment rénové.
Héraldique
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Blason
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D'azur au pal losangé d'or et de gueules.
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Détails
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Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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