Veurey-Voroize est une commune française située dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes, correspondant à l'ancienne province du Dauphiné. Veurey-Voroize est également une des 49 communes adhérentes de la métropole Grenoble-Alpes Métropole.
Géographiquement, le territoire de la commune de Veurey-Voroize est bordée par l'Isère sur sa limite orientale et par le massif du Vercors dans sa partie occidentale. Bien que située dans l'aire urbaine de Grenoble, un grande partie du territoire de la commune est d'ailleurs située en zone de montagne.
À la suite d'un nouveau découpage territorial mise en application à l'occasion des élections départementales de 2015, le territoire de la commune se situe désormais sur le territoire du canton de Fontaine-Vercors.
Ses habitants sont dénommés les Veurois.
Histoire
Antiquité
Durant cette période le site de Veurey-Voroize, proche d'une grande courbe de l'Isère, située légèrement plus au nord, correspondait à la limite méridionale du territoire des Allobroges, ensemble de tribus gauloises occupant l'ancienne Savoie, le nord et le centre du Dauphiné actuel, faisant ainsi face aux limite du territoire de la tribu des Vertamocores, associée au peuple Voconce qui occupait le massif du Vercors, situé plus au sud.
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L'hypothèse du passage de Hannibal
Certains historiens, dont l'académicien et historien militaire Paul Azan, évoquent la possibilité que le grand général et stratège carthaginois Hannibal Barca ait pu passer par Montaud et Veurey-Voroize avant de traverser les Alpes, partir à la conquête de la péninsule Italienne et ainsi rencontrer les troupes de l'Empire romain qu'il vainquit par deux fois au lac Trasimène et à Cannes (Italie).
Le scientifique, docteur en médecine et archéologue amateur français Marc-Antoine de Lavis-Trafford (1880-1960), installé à Bramans dans la vallée de la Haute-Maurienne, a notamment défendu la thèse du passage du général Hannibal Barca, de ses troupes, fantassins, cavaliers et ses célèbres éléphants par la basse vallée de l'Isère et donc par le site de Montaud, non encore édifié, mais seul accès possible pour ne pas entraîner les pachydermes dans les marais du Bec de l'Échaillon qui marque l'entrée de la cluse de Voreppe, impraticable jusqu'à une époque récente (ceux-ci sont situés à égal de distance des bourgs actuels de Saint-Quentin sur Isère et de Veurey-Voroize). Le Docteur Lavis-Trafford fit effectuer des fouilles dans les environs immédiats du bourg de Montaud, mais elles ne donnèrent aucun résultat probant.
Aucune artefact de nature archéologique (armes, ossements) n'ayant encore été découverte à Montaud, Veurey-Voroize et leurs environs, rien ne peut donc étayer cette hypothèse, ni l'infirmer, d'ailleurs. La thèse reste donc, jusqu'à présent, recevable. Un site web bien documenté présentent les différentes hypothèses, ainsi que les textes originaux (traduits) de Tite-Live et de Polybe sur la question.
Les carrières située au Bec de l'Échaillon (pointe septentionale du Vercors) ont été exploitées au cours du 1ᵉʳ siècle.
Des fouilles effectuées devant l'église Saint-Georges de Veurey ont permis de mettre au jour une villa romaine datant des deux premiers siècles de notre ère. Selon le livre évoquant l'Histoire des communes de l'Isère, le site actuel du village a probablement été un camp retranché établi par les généraux de César. Diverses fouilles ont permis de mettre au jour une voie romaine, ainsi que 8 kilogramme de monnaie à l'effigie des empereurs Valérien à Claude.
Moyen Âge et Renaissance
Le 14 septembre 1219, un violent orage apporte un surplus d'eau qui provoque la rupture du barrage en pleine nuit et la vidange complète d'un lac formé en 1191 en amont dans la plaine du Bourg-d'Oisans. Grenoble et les paroisses des vallées du Drac et de l'Isère, à l'instar de Veurey, subissent des inondations qui entraînent de nombreux dégâts, particulièrement au niveau de sa batellerie.
Propriété des seigneurs de Sassenage durant le Moyen Âge, la terre de Veurey passe en 1531 aux Vachon, illustre famille de parlementaires du Dauphiné installée à Virieu. L'inventaire de 1589 indique l'existence de vingt fours banaux au village et plusieurs moulins sur la Voroize, des vignes, des vergers, des noiseraies et des châtaigneraies. De nombreuses activités commerciales sont évoquées telles que des tisserands, des chapeliers, un maréchal-ferrant, des boulangers, des cordonniers.
Du 16ᵉ siècle au 17ᵉ siècle, la terre de Veurey passe de la famille Vachon à la famille De Chaulnes (originaire de Noyarey), puis De Chissé.
Les Temps Modernes
Au 18ᵉ siècle, de nombreuses inondations associées à des hivers très froids affectent le village et les terres agricoles qui l'entourent.
Époque contemporaine
Jusqu'à la fin de l'année 1852, un bac à péage permettait de relier les deux rives de l'Isère entre Voreppe et Veurey, cependant un pont est construit durant cette période et celui-ci est inauguré le 1er janvier 1853 pour être ouvert à la circulation le 14 mars 1853.
De 1895 à 1938, la commune fut desservie par une ligne de tramway qui la reliait à Grenoble via Fontaine - Sassenage - Noyarey.
En 1928, une forte crue l'Isère, entraîne une très importante inondation de toute la vallée. Le 27 octobre, Le Petit Dauphinois, journal régional de l'époque relate la montée des eaux en ces termes :
« Pour aller à Veurey, il faut donc passer contre le flanc de la montagne, par un sentier qui date de mardi seulement. Mais quel sentier ! Il monte à pic, puis redescend au niveau de l'eau... Enfin après une heure d'acrobatie une heure passée à la conquête d'un équilibre qui vous fuit sans cesse, vous arrivez au village. À Veurey, les belvédères sont nombreux qui permettent de contempler le triste spectacle de la plaine inondée. Toute la partie basse de Veurey est dans l'eau. Entre le pont et les premières maisons, les eaux courent à une vitesse terrifiante. Quant au pont, il parait avoir été désossé du côté de Voreppe où la maçonnerie seule a subsisté, supportant la pile qui penche d'une façon inquiétante... »
En 1932, le conseil municipal de Veurey propose de transformer le nom de la commune en Veurey-Voroize afin d'éviter les confusions avec la commune voisine de Vourey, située de l'autre côté de l'Isère. Cette proposition sera officialisée la même année.
Toponymie
À l'origine Castrum Voreii, dont la racine Voreium peut évoquer un rocher. le nom de la cité voisine de Voreppe semble avoir la même origine. Le linguiste Albert Dauzat compare l'élément Vor à celui de Voiron qu'il considère comme une évolution de l'indo-européen kar signifiant « pierre ». Le nom de Veurey a évolué avec le temps : (Voroi, Vorey, Vourey, Veurey). Le nom de Voroize qui a été ajouté est celui du torrent qui traverse le village pour ne pas confondre la commune avec celle de Vourey située quelques kilomètres plus au nord.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Monuments civils
La Tour des Templiers
Les vestiges de la maison forte dite Tour des Templiers, Inscrit MH (1984, partiellement), date du 13ᵉ siècle ou du 14ᵉ siècle.
Construite sur une terrasse, la tour date probablement de la seconde moitié du 13ᵉ siècle mais elle ne fut reconnue comme commanderie de l'ordre des templiers qu'en 1314. Cette tour est considérée comme le seul vestige d'un ancien château delphinal. Son plan de 13 mètres sur 15 mètres est presque rectangulaire et sa construction soignée s'ouvre du côté de la rivière par d'élégantes baies géminées surmontées chacune d'une fenêtre ronde trilobée.
Les châteaux de Saint-Ours
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Le château de Saint-Ours de l'Échaillon
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Édifiée au cours du 14ᵉ siècle, au hameau du Petit-Port,.
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Il s'agit d'une maison forte, première demeure des seigneurs de Saint-Ours. Située à deux kilomètres au nord du bourg et entièrement restaurée au 20ᵉ siècle afin d'être aménagée en gite rural.
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Le château de Saint-Ours à Veurey, habité par les seigneurs du château de Saint-Ours de l'Échaillon quand ceux-ci quittèrent la demeure au Petit Port au 16ᵉ siècle.
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Ce petit château à tour pointue situé à une centaine de mètres au sud de la Tour des Templiers. Le bâtiment fut ravagé par un incendie au cours du 18ᵉ siècle, puis il fut reconstruit en 1850 dans un style sobre et abrite la médiathèque municipale.
Le château des Chorot de Boisverd
Cet élégant manoir, érigé au cours 15ᵉ siècle, est situé à proximité de l'église Saint-Georges. L'édifice a fortement été remanié au fil des siècles depuis sa création. Un cèdre géant est installé dans son jardin. Ce manoir a hébergé deux personnalités historiques
- Le Dauphin de France Louis II, futur roi de France Louis XI, grand chasseur d'ours.
- Théodore Chabert, général français de la Révolution et de l'Empire, qui repose au cimetière du village.
Les autres monuments locaux
- Les anciennes maisons située dans le bourg, notamment dans la rue de la Gilbertière, présentent des éléments de 13ᵉ ou 14ᵉ siècle.
- Le monument aux morts.
Monuments religieux
- Église paroissiale Saint-Georges, en style néo-gothique, construite en 1853 sur les ruines d'une église du 11ᵉ siècle.
- La croix de l'Eygalen.
- Chapelle funéraire de Saint-Ours.
Patrimoine naturel
Le site du bec de l'Échaillon présente un sentier nature (dont une partie se présente sous la forme d'une ancienne voie romaine) qui conduit au plateau Saint-Ours, puis à un petit belvédère dominant la cluse de l'Isère, en limite du territoire communal. Le belvédère qui culmine à environ 620 m d'altitude est accessible par le même sentier pédestre se terminant en fourche.
L'étang des Perrières est un petit plan d'eau de 0,3 hectare, situé en contrebas du bourg non loin du torrent de la Voroize.
Personnalités liées à la commune
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Théodore Chabert (1758 - 1845)
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Théodore Chabert est un général français de la Révolution et de l'Empire. Le cimetière du village accueille sa sépulture.
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Vincent Rivier (1771 - 1838)
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Vincent Rivier fut maire de Grenoble de 1831 à 1835. Sa sépulture est également située dans le cimetière municipal.
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Yvick Letexier, plus connu sous le pseudonyme de Mister V est un humoriste, vidéaste et rappeur. Il a passé son enfance dans le village.